La Mère de Dieu

La Mère de Dieu était la personne la plus pure qui ait été créée, ainsi que tous les saints pères le confessent tous ensemble. Sa vertu fondamentale était et est encore la virginité, le don de la décence  – la pleine pureté de toute son existence, non seulement du point de vue corporel mais aussi du point de vue spirituel.

La Mère de Dieu n’a même pas péché en pensée et avait au plus haut degré le don naturel de Dieu que Dieu donne à la naissance de chacun de nous, que nous ignorons aujourd’hui comme jamais auparavant dans notre histoire, c’est pourquoi nous avons échoué en tant que société du point de vue spirituel: le don de la décence.
Le don de la décence est presque éteint aujourd’hui.
L’absence du don de la décence signifie la destruction de la civilisation. Sans la délicatesse envers l’autre, sans l’attention continue à éviter le péché, sans notre séparation  des affaires du monde et en se recentrant sur la loi de Dieu, nous ne serons pas sauvés de l’ombre de la mort et  nous serons incapable de recevoir la bonne nouvelle de l’incarnation du fils de Dieu dans nos cœurs.

La décence est un grand don naturel de Dieu, dont il ne reste aujourd’hui que des miettes parce que les gens ne considèrent la décence  et la sensation de honte que comme un phénomène social essayant de l’analyser en dehors de l’amour et de la vie éternelle de Dieu. Dieu se retire, et respecte notre liberté, et donc nous sommes condamnés à nous aveugler dans une société dont la notion de honte disparaît rapidement. N’oublions pas, cependant, que le manque total de honte est le premier symptôme de la stupidité comme preuve définitive de l’obscurité de l’esprit causée par une confiance totale dans sa propre individualité.
Nous devons avoir de la décence – sinon nous mourrons spirituellement

La Mère du Seigneur était parfaitement libre de tout repliement sur elle-même, de toute fierté, gardant intacte la grâce de la décence  comme une ouverture totale et permanente à la parole de Dieu, quelle qu’elle soit. Ce mot était pour elle, le commandement le plus impossible de l’histoire: tu donneras naissance à un Dieu incarné qui deviendra un homme de toi.

Ne croyons pas que nous serons sauvés des problèmes par des moyens matériels: nous ne ferons que changer de problèmes comme lorsque nous changeons nos chaussettes. Nous devons nous libérér de l’ombre de la mort car si nous ne mourons pas à mort, nous ne nous réssuciterons pas vraiment après la mort.

Ayons de la décence et un peu de sensibilité à ce qui est honteux!

Source: https://asceticexperience.com/   The Gift of Shyness

Paroles de consolation de l’Archimandrite Zacharie de Maldon (Essex-Grande Bretagne)

Source:https://orthodoxologie.blogspot.com/

19 mars 2020

Beaucoup de gens sont dans la confusion et d’autres paniquent à cause de la menace de l’épidémie de coronavirus qui s’est propagée dans le monde entier. Je pense cependant que cela ne devrait pas arriver, car quoi que Dieu fasse avec nous, Il le fait par amour. Le Dieu des chrétiens est un Dieu bon, un Dieu de miséricorde et d’Amour, « qui aime l’humanité ». Dieu nous a créés dans Sa bonté afin de partager Sa vie et même Sa gloire avec nous. Lorsque nous sommes tombés dans le péché, Il a permis à la mort d’entrer à nouveau dans notre vie par bonté, afin que nous ne devenions pas immortels dans notre méchanceté, mais que nous cherchions un chemin de salut. Bien que nous soyons tombés, Dieu n’a jamais cessé de pourvoir à nos besoins, non seulement en biens matériels afin de soutenir notre race, mais Il a également envoyé des prophètes et des justes, préparant Son chemin afin qu’Il puisse venir résoudre notre tragédie, et apporter le salut éternel par la Croix et la Résurrection de Son amour ineffable. Il est venu et a pris sur Lui la malédiction du péché, et Il a montré Son amour jusqu’à la fin : « Ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, Il les a aimés jusqu’à la fin » (Jean 13 :1). Toutes les choses que Dieu a faites lorsqu’Il nous a créés, lorsqu’Il a fourni des biens pour soutenir le monde, lorsqu’il a préparé Sa voie pour Sa venue sur terre, lorsqu’Il est venu lui-même en personne et a opéré notre salut d’une manière si impressionnante, toutes ces choses, Il les a faites par bonté. Sa bonté est sans limite. Il nous sauve et souffre tellement pour nous, attendant que nous « arrivions à la connaissance de la vérité » (1 Timothée 2:4) et que nous apportions une vraie repentance, afin que nous puissions être avec Lui pour l’éternité. Ainsi, à chaque étape de sa relation avec l’homme, notre Dieu ne montre que Sa bonté et Sa miséricorde, « ce qui vaut mieux que la vie » (Psaume 63:3) ; la bonté est Sa nature et Il fait tout pour le bien et le salut de l’homme.

Par conséquent, lorsqu’Il reviendra pour juger le monde, un autre Dieu le jugera ? Ne sera-t-il pas le même Dieu bon, le Dieu de la miséricorde et de la bonté, qui aime les hommes ? Soyons certains que nous ne nous présenterons devant aucun autre Dieu que Celui qui nous a créés et sauvés. Et ainsi, c’est encore avec la même miséricorde et le même amour qu’Il nous jugera. C’est pourquoi nous ne devons ni paniquer ni hésiter, car c’est le même Dieu qui nous recevra dans l’autre vie et nous jugera avec la même bonté et la même compassion. Certains craignent que l’heure de leur fin soit venue. Ce fléau du Coronavirus a aussi un aspect positif, car nous avons quelques semaines à partir du moment où il nous assaillira jusqu’à notre fin. Nous pouvons donc consacrer ce temps à nous préparer pour notre rencontre avec Dieu, afin que notre départ ne se produise pas à l’improviste et sans préparation, mais après avoir parcouru toute notre vie chaque fois que nous nous tenons en prière devant Dieu, parfois avec des actions de grâces jusqu’à la fin pour tout ce que Dieu a fait pour nous et d’autres fois avec la repentance, en cherchant le pardon de nos transgressions. Rien ne peut nous nuire avec un tel Dieu, qui permet toutes choses par Sa bonté. Nous devons simplement continuer à Le remercier jusqu’à la fin et à prier humblement dans la repentance pour le pardon de nos péchés.

Quant à moi, ce fléau m’aide. J’aspirais à retrouver la prière que j’avais avant, avec laquelle je peux parcourir toute ma vie depuis ma naissance jusqu’à maintenant, en remerciant Dieu pour tous Ses bienfaits « connus ou inconnus » ; et aussi, avec laquelle je peux parcourir toute ma vie en me repentant de tous mes péchés et transgressions. C’est merveilleux de pouvoir passer toute sa vie à prier, en amenant toutes choses devant Dieu avec persévérance dans la prière. Vous sentez alors que votre vie est rachetée. C’est pourquoi cette situation m’aide vraiment. Je ne panique pas, mais « je suis en souci à cause de mon péché » (Psaume 37:19).*

Nous devons voir la bonté de Dieu dans toutes les choses qui arrivent maintenant. Les saints Pères ont vu Sa bonté. Une épidémie similaire s’est produite au IVe siècle dans le désert égyptien, qui faucha plus d’un tiers des moines, et les Pères ont dit avec beaucoup d’inspiration que « Dieu récolte les âmes des saints pour son Royaume », et ils n’ont pas hésité. Le Seigneur lui-même parle dans l’Évangile des derniers jours, des épreuves et des afflictions que le monde traversera avant la Parousie [2]. Cependant, nous ne discernons ni tristesse morbide ni désespoir dans Ses paroles. Le Seigneur qui a prié dans le jardin de Gethsémani à la sueur de son front pour le salut du monde entier, dit que lorsque nous voyons les choses terribles qui précèdent Sa seconde venue, nous devons relever la tête avec inspiration, car notre rédemption est proche (cf. Luc 21:28). Certains me disent : « Que Dieu étende sa main secourable ». Mais c’est précisément la main de Dieu. Il désire et opère notre salut « à divers moments et de diverses manières » (Hébreux 1:1) : « Mon Père agit jusqu’à présent, et moi j’agis » (Jean 5:17). Ce virus peut être un moyen que Dieu utilise pour amener beaucoup de gens à se repentir et à récolter beaucoup d’âmes prêtes pour son Royaume éternel. Par conséquent, pour ceux qui s’abandonnent et se confient à la Providence de Dieu, tout contribuera à leur bien : « Toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu » (Rom. 8:28).

Ainsi, il n’y a pas de place pour un désarroi morbide. Nous ne devons pas non plus résister aux mesures que le gouvernement prend pour diminuer la propagation des afflictions que nous voyons dans la vie de tant de personnes. Il n’est pas correct d’aller à l’encontre des autorités. Nous devrions faire tout ce que dit le gouvernement, parce qu’il ne nous demande pas de renier notre foi, il nous demande seulement de prendre quelques mesures pour le bien-être commun de tous, afin que cette épreuve puisse passer, et ce n’est pas du tout déraisonnable. Certaines personnes le prennent trop au sérieux, elles agitent des drapeaux et jouent les martyrs et les confesseurs. Pour nous, il n’y a aucun doute : nous nous soumettrons purement et simplement aux ordres du gouvernement. Il est injuste de désobéir au gouvernement car, lorsque nous tombons malades, c’est à ses hôpitaux que nous nous adressons et ce sont eux qui prennent en charge toutes les dépenses et nos soins. Pourquoi ne pas les écouter ?

C’est l’ethos du Christ que Dieu a montré dans Sa vie sur terre et c’est le commandement apostolique que nous avons reçu : « … soyez soumis aux principautés et aux pouvoirs, obéissez aux magistrats, soyez prêts à toute bonne œuvre, ne dites de mal de personne, ne soyez pas fauteurs de trouble, mais soyez doux, faites preuve de toute douceur envers tous les hommes » (cf. Tit. 3, 1-2) ; et « Soumettez-vous à toute autorité établie parmi les hommes pour l’amour du Seigneur, que ce soit au roi, soit aux gouvernants… » (voir 1 Pierre 2, 13-17). Si nous n’obéissons pas à nos gouvernants qui ne demandent pas grand-chose, comment obéirons-nous à Dieu, Qui nous donne une loi divine, bien plus sublime que toute loi humaine ? Si nous respectons la loi de Dieu, nous sommes au-dessus des lois humaines, comme le disaient les apologistes du IIe siècle pendant l’Empire romain qui persécutait les chrétiens. Il est surprenant de voir dans le pays où nous vivons, au Royaume-Uni, que les footballeurs font preuve d’une telle compréhension et d’un tel discernement pour être les premiers à se retirer de leurs activités avec docilité face aux indications du gouvernement de prendre des mesures prophylactiques. Il serait triste pour nous, peuple de foi, de ne pas atteindre la mesure des footballeurs et de ne pas faire preuve de la même docilité envers les autorités pour lesquelles notre Église prie.

S’ils nous demandent d’arrêter nos services religieux, obéissons simplement et bénissons la Providence de Dieu. En outre, cela nous rappelle une vieille tradition que les Pères avaient en Palestine : pendant le Grand Carême, le Dimanche des Laitages, après le pardon mutuel, ils partaient dans le désert pendant quarante jours sans Liturgie ; ils continuaient seulement à jeûner et à prier afin de se préparer et de revenir le dimanche des Rameaux pour célébrer de manière pieuse la Passion et la Résurrection du Seigneur. Ainsi, les circonstances actuelles nous obligent à revivre ce qui existait jadis au sein de l’Église. C’est-à-dire qu’elles nous obligent à vivre une vie plus hésychaste, avec plus de prière, qui compensera cependant le manque de Divine Liturgie et nous préparera à célébrer avec plus de désir et d’inspiration la Passion et la Résurrection du Seigneur Jésus. Ainsi, nous ferons de ce fléau un triomphe de l’hésychasme. En tout cas, tout ce que Dieu permet dans notre vie vient de Sa bonté pour le bien-être de l’homme, car Il ne veut jamais que Sa créature soit blessée de quelque façon que ce soit.

Il est certain que si nous sommes privés de la Divine Liturgie pendant une période plus longue, nous pouvons l’endurer. Que recevons-nous dans la Liturgie ? Nous participons au Corps et au Sang du Christ, qui sont emplis de Sa grâce. C’est un grand honneur et un grand bienfait pour nous, mais nous recevons aussi la Grâce de Dieu de bien d’autres façons. Lorsque nous pratiquons la prière hésychaste, nous demeurons en Présence de Dieu avec l’esprit dans le cœur appelant le saint Nom du Christ. Le Nom Divin nous apporte la grâce du Christ parce qu’il est inséparable de Sa Personne et nous conduit en Sa Présence. Cette Présence du Christ qui est purifiante, nous purifie de nos transgressions et de nos péchés, elle renouvelle et illumine notre cœur afin que l’image de Dieu notre Sauveur, le Christ, puisse y être formée.

Si nous n’avons pas la Pâque dans l’Église, rappelons-nous que tout contact avec le Christ est une Pâque. Nous recevons la Grâce dans la Divine Liturgie parce que le Seigneur Jésus y est présent, qu’Il accomplit le sacrement et qu’il est Celui qui est communiqué aux fidèles. Cependant, lorsque nous invoquons Son Nom, nous entrons dans la même Présence du Christ et nous recevons la même Grâce. Par conséquent, si nous sommes privés de la Liturgie, nous avons toujours Son Nom, nous ne sommes pas privés du Seigneur. De plus, nous avons aussi Sa parole, en particulier Son Evangile. Si Sa parole demeure continuellement dans notre cœur, si nous l’étudions et la prions, si elle devient notre langue, celle avec laquelle nous parlons à Dieu comme Il nous a parlé, alors nous aurons à nouveau la Grâce du Seigneur. Car Ses paroles sont des paroles de vie éternelle (Jean 6:68), et le même mystère s’accomplit, nous recevons Sa grâce et nous sommes sanctifiés.

De plus, chaque fois que nous montrons de la bonté envers nos frères, cela est agréable au Seigneur, Il considère que nous l’avons fait en Son Nom et Il nous récompense. Nous faisons preuve de bonté envers nos frères et le Seigneur nous récompense par Sa Grâce. C’est une autre façon de vivre en présence du Seigneur. Nous pouvons avoir la Grâce du Seigneur par le jeûne, l’aumône et toute bonne action. Ainsi, si nous sommes contraints d’éviter de nous rassembler en Église, nous pouvons aussi être unis en esprit dans ces saintes vertus qui sont connues au sein du Corps du Christ, la sainte Église, et qui préservent l’unité des fidèles avec le Christ et avec les autres membres de son Corps. Tout ce que nous faisons pour Dieu est une Liturgie, car elles servent à notre salut. La liturgie est le grand événement de la vie de l’Église, où les fidèles ont la possibilité d’échanger leur petite vie avec la Vie sans limites de Dieu. Cependant, la puissance de cet événement dépend de la préparation que nous effectuons avant, par toutes les choses que nous avons mentionnées, par la prière, les bonnes actions, le jeûne, l’amour du prochain, la repentance.

C’est pourquoi, mes chers frères, il n’est pas nécessaire de faire des confessions héroïques contre le gouvernement pour les mesures prophylactiques qu’il prend pour le bien de tous les peuples. Nous ne devons pas non plus désespérer, mais seulement trouver sagement des moyens pour ne pas perdre notre communication vivante avec la Personne du Christ. Rien ne peut nous nuire, nous devons simplement être patients pendant un certain temps et Dieu verra notre patience, lèvera tout obstacle, toute tentation et nous verrons à nouveau l’aube de jours joyeux, et nous célébrerons notre espoir et notre amour communs, eux  que nous avons en Jésus-Christ.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d’après

PEMPTOUSIA

Sur la Divine Providence


La bonté de Dieu est en toutes choses.
Le Christ nous a dit que dans les derniers jours, de nombreuses épreuves et afflictions allaient arriver dans le monde. Pour les chrétiens qui perdraient la vie dans cette pandémie, nous devons le voir comme Dieu moissonnant les âmes de ses saints pour son royaume. Le Seigneur même qui a prié dans le jardin de Gethsémani pour le salut du monde entier, nous a dit que nous verrions de nombreuses tribulations terribles précédant sa seconde venue, mais que nous ne devons pas succomber au désespoir et à la tristesse.
Cela dit, il est important pour nous, chrétiens, de ne pas s’opposer à ce qui est demandé par les autorités afin de stopper la propagation de cette terrible pandémie. Il ne nous est pas demandé de nier notre foi, mais seulement que nous fassions ce qui est nécessaire pour garder à distance cette maladie et ne pas lui permettre de continuer à se propager à travers notre nation.
En tant que chrétiens, il est de notre devoir d’aider nos voisins et de prier pour ceux qui tombent malades. Nous devons prier pour tous les médecins et infirmières, ainsi que les policiers et les médecins, qui mettent quotidiennement leur vie en danger pour le bien de notre peuple. Nous devons résister à la tentation de stocker de la nourriture et les fournitures, mais rappelez-vous que nombreux sont ceux qui, en raison de leur mobilité réduite, de leur faible revenu ou de leur âge, ne devraient pas être dans la situation où ils vont trouver des étagères vides en entrant dans les magasins d’alimentation.
Nous devons regarder les cieux avec joie, car nous savons que notre rédemption approche (Luc 21:28), et que tout ce qui nous arrive est utilisé par Dieu pour apporter notre salut. En tant que chrétiens orthodoxes, nous devons nous abandonner au Seigneur et avoir confiance que tout fait partie de la Divine Providence de Dieu, notre Père à tous. Nous devons nous rappeler que «toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu» (Romains 8:28). »
Avec amour en Christ,
Abbé Tryphon

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Saint Nicéphore (1890-1964)

La vie de saint Nicéphore le lépreux ( voir le site de l’Église orthodoxe en Amérique:https://www.oca.org/saints/lives/2016/01/04/205506-saint-nikephoros-the-leper).

Le père Nicéphore (Nikephoros) (Nicholas Tzanakakis dans le monde) est né en 1890 dans un village montagneux de Khania, à Sikari, Kastanohori à l’ouest de la préfecture région qui a un climat sain, avec de belles forêts, des eaux abondantes, des gorges et des grottes. Ce village a une particularité que l’on ne rencontre pas souvent: il est divisé en onze quartiers, qui portent également le nom des familles qui s’y sont d’abord installées. Saint Nikephoros est donc né dans le quartier de Kostoyianides.
Ses parents étaient des villageois simples et pieux,
ils sont décédés alors qu’il était encore un jeune enfant, le laissant comme orphelin. Ainsi, à l’âge de treize ans, il a quitté son domicile. Son grand-père, qui avait entrepris de l’élever, s’est rendu à Khania pour y travailler dans un salon de coiffure afin d’ apprendre le métier. Il a alors montré les premiers signes de la maladie de Hansen, à savoir la lèpre. Les lépreux étaient isolés sur l’île de Spinalonga car la lèpre était une maladie contagieuse et elle était traitée avec crainte et consternation.

Nicolas avait seize ans lorsque les signes de la maladie ont commencé à devenir plus visibles, alors il est parti sur un bateau pour l’Égypte afin d’éviter d’être confiné à Spinalonga. Il est resté à Alexandrie, travaillant à nouveau dans un salon de coiffure, mais les signes de la maladie sont devenus de plus en plus apparents, en particulier sur ses mains et son visage. C’est pourquoi, grâce à l’intervention d’un clerc, il se rendit à Chios, où il y avait à l’époque une église pour les lépreux, et le prêtre était le père Anthimos Vagianos, plus tard saint Anthimos (15 février).

Nicolas est arrivé à Chios en 1914 à l’âge de vingt-quatre ans. Dans l’hôpital pour lépreux de Chios, qui était un complexe avec de nombreuses propriétés familiales, il y avait une chapelle de Saint-Lazare, où l’icône miraculeuse de Panagia Ypakoe (2 février) a été conservée. Dans cet espace, le chemin des vertus a été ouvert pour Nicolas. En deux ans, Saint Anthimos le considérait prêt pour le schéma angélique et le tonsura avec le nom de Nikephoros. La maladie a progressé et évolué en l’absence de médicaments appropriés, provoquant de nombreuses lésions importantes (un médicament a été trouvé en 1947).

Le père Nikephoros vivait dans une obéissance sans réserve et authentique à son père spirituel, pratiquant un jeûne austère, travaillant dans les jardins. Il a également enregistré les miracles de Saint Anthimos, dont il avait été témoin de ses propres yeux (beaucoup d’entre eux étaient liés à la délivrance de ceux possédés par les démons).

Il y avait une relation spirituelle particulière entre Saint Anthimos et le moine Nikephoros, qui est toujours resté proche de lui, comme l’écrit le père Theoklitos Dionysiatis dans son livre Saint Anthimos de Chios. Le père Nikephoros priait la nuit pendant des heures en faisant d’innombrables métanies, il ne s’est querellé avec personne, ni blessé le cœur de personne, et il était le maître de choeur de l’ église. À cause de sa maladie, cependant, il a lentement perdu la vue, et il a donc chanté les tropaires et les épîtres de mémoire.

La léproserie de Chios a été fermée en 1957 et les patients restants, ainsi que le père Nikephoros, ont été envoyés au foyer de Sainte Barbara pour les lépreux à Athènes, à Aigaleo. À cette époque, le père Nikephoros avait environ 67 ans. Ses membres et ses yeux ayant été complètement altérés et déformés par la maladie.

Là-bas, le père Eumenios y vivait également au foyer des lépreux. Il souffrait également de la maladie de Hansen, mais avec les médicaments qu’il avait reçus, il était complètement guéri. Cependant, il a décidé de rester dans la maison des lépreux pour le reste de sa vie près de ses compagnons de souffrance, en prenant soin d’eux avec beaucoup d’amour. Il se soumit ainsi au père Nikephoros, à qui le Seigneur avait accordé de nombreuses en récompense de sa patience. Une foule de gens se réunissaient dans l’humble cellule du lépreux Nikephoros, à Sainte Barbara à Aigaleo pour obtenir ses prières. Voici quelques témoignages de ceux qui l’ont rencontré:

«Alors qu’il était accablé de blessures et de douleurs, il ne se plaignait pas, mais il faisait preuve d’une grande patience.»

«Il a eu le charisme de consoler ceux qui étaient tristes. Ses yeux étaient irrités en permanence et sa vue était limitée. Il avait également une raideur dans les mains et une paralysie des membres inférieurs. Néanmoins, il a enduré tout cela de la manière la plus douce, douce, souriante et délicieuse, et il était aussi agréable et aimable. »

«Son visage, rongé par les marques de sa maladie et ses blessures, brillait. Ce fut une joie pour ceux qui ont vu cet homme démuni et apparemment faible dire: Que Son Saint Nom soit glorifié. »

Le père Nikephoros s’est reposé le 4 janvier 1964 à l’âge de 74 ans. Après trois ans, ses reliques sacrées ont été exhumées et se sont révélées parfumées. Le Père Eumenios et d’autres croyants ont rapporté de nombreux cas où des miracles se sont produits en appelant Saint Nikephoros à intercéder auprès de Dieu.

La vie de Saint Nikephoros est un brillant exemple et un modèle pour tout le monde. Il plaisait à Dieu parce qu’il avait tant enduré. Pour cette raison, nous avons de nombreux témoignages que notre saint a reçu du Saint-Esprit le don de discernement et une foule d’autres charismes. Il convient de noter que la plupart des miracles sont enregistrés, et aujourd’hui le saint apporte une aide à toute personne dans le besoin ( et il faudrait préciser: qui lui demande cette aide avec foi). Certainement que d’autres miracles seront manifestes.

Surtout lire l’homélie du P. Elie du monastère de la Transfiguration – Terrasson sur https://orthodoxologie.blogspot.com/

Bulletin du mois de Mars 2020 de l’Eglise Orthodoxe à l’Ile Maurice

Paroisse Orthodoxe de la Sainte Transfiguration

Numéro 52, Mars 2020

La pénitence

Au fondement même de l’enseignement spirituel du Starets Serge, il y a la pénitence. En cela, il se montre profondément fidèle à l’Évangile puisque l’enseignement de Saint Jean-Baptiste, qui prépare celui du Christ et      « aplanit les voies du Seigneur », (cf. Matthieu 3,8 ; Marc 1,4 – 5 ; Luc 3,3. 8), et que l’enseignement du Christ lui-même est inauguré de la même façon : « Jésus commença à prêcher et dit : repentez-vous car le royaume des cieux est proche » (Matthieu 4,17 ; CF. Marc 1,15). 

La pénitence doit être au commencement, au milieu et à la fin de la vie spirituelle. Il considère que l’homme doit faire pénitence dès lors de son réveil et au moment même où il va s’endormir, et entre ces deux moments d’une manière incessante. Comme Saint Isaac le Syrien, 

Le Starets Serge considère que l’homme a besoin de la pénitence jusqu’à son dernier souffle. 

Le Starets Serge distingue : A) la pénitence que l’on éprouve vis-à-vis de tel ou tel péché que l’on a commis, et B) la pénitence que l’on éprouve vis-à-vis de son état de péché en général. 

A. La première forme de pénitence est vitale : ne pas faire pénitence revient à rester dans le péché, à être coupé de l’Eglise et donc à être privé de la grâce. Elle comporte trois étapes : 

1) se repentir du péché que l’on vient de commettre ;

2) se le rappeler à la fin de la journée ayant demandé de nouveau pardon à Dieu ; 

3) le confesser et s’en repentir lorsqu’on reçoit le sacrement de pénitence. 

La troisième étape permet de recevoir le pardon total et définitif du péché qui a été confessé avec repentir. On doit alors le considérer comme effacé, ne plus y penser, considérer le pardon divin comme le commencement d’une vie nouvelle. 

La première étape permet cependant déjà d’obtenir de Dieu le pardon quand il s’agit de péchés peu importants et notamment de pensées mauvaises. « Si l’on a une pensée mauvaise et que l’on fait pénitence en voulant penser et agir autrement, ce péché est effacé sur-le-champ. » 

Le Starets Serge insiste beaucoup sur la seconde étape : la fin de chaque journée doit être un « temps fort » de la pénitence auquel il faut consacrer, même si on n’a pas le temps ou si on est fatigué, au moins quelques secondes. À ce moment, la pénitence consiste d’abord en un examen de conscience détaillé, c’est-à-dire à soumettre à une critique spirituelle tout ce que l’on a fait au cours de la journée, à considérer tout ce que l’on a fait de mal, mais aussi tout ce que l’on a fait de bien et tout ce que l’on a mal fait (c’est-à-dire notamment tout ce que l’on a fait avec des pensées passionnées), et de demander pardon à Dieu, dans un sentiment sincère de contrition, pour tout ce à quoi on s’est montré infidèle à Sa volonté. La pénitence est alors d’une part, vis -à-vis du passé, regret, et d’autre part, vis-à-vis du présent et de l’avenir, volonté de ne plus commettre le mal et de faire le bien. 

Ce deuxième aspect de la pénitence est particulièrement important et permet d’éviter que l’on reste psychologiquement et spirituellement tributaire et dépendant des péchés qu’on a commis.

Pour la même raison, la pénitence ne doit jamais rappeler en détail les péchés commis ni être une attitude morbide de considération du péché : le Starets Serge insiste sur la nécessité de se désolidariser du passé dans ce qu’il a de mauvais et de vivre chaque jour comme un jour nouveau, et aussi de ne pas se sentir affecté par son péché, mais de le considérer comme étant profondément étranger à notre vraie nature. Les démons veulent que nous nous identifiions à notre péché pour nous amener à désespérer de nous-mêmes ; c’est une ruse dont nous ne devons pas être dupes. 

B. Starets Serge distingue une deuxième forme de pénitence, plus générale et plus constante, à laquelle convient plutôt le nom de contrition ou de componction (c’est le penthos des Pères grecs). Cette deuxième forme de pénitence est tout aussi importante et indispensable. On doit faire pénitence pour les péchés que l’on a commis inconsciemment. Cette notion est paradoxale, puisque, en principe, un homme n’est responsable et coupable que des fautes qu’il a commises consciemment, c’est-à-dire en sachant qu’il commettait le mal et avec intention de le commettre. Cependant la conscience chrétienne se montre plus exigeante. De nombreuses prières dans l’Eglise demandent à Dieu de pardonner au pécheur ses fautes volontaires et involontaires, commises sciemment ou par inadvertance, ou encore consciemment et inconsciemment. Souvent nous faisons du mal à notre prochain sans le vouloir et sans nous en rendre compte ; malgré cette absence d’intentions mauvaises, il subit ce mal à cause de nous. De même, nous commettons vis-à-vis de Dieu des fautes que l’étroitesse de notre conscience et la faiblesse de notre sens moral et de notre discernement spirituel ne nous permettent pas de remarquer. Le Starets Serge considère donc que dans notre attitude de prière nous devons inclure ce type de faute et demander à Dieu : « Pardonne-moi mes péchés que je ne connais pas, mes péchés inconscients. » 

La pénitence est une nécessité pour tout homme, car tout homme est pécheur, ou en tout cas dans un état de péché. Celui qui croit n’avoir pas besoin de pénitence est dans l’illusion. C’est pourquoi « Dieu préfère quelqu’un qui pèche et qui fait pénitence à quelqu’un qui croit ne pas pécher et ne fait pas pénitence ». 

D’après Jean-Claude LARCHET, le starets Serge, Éditions du Cerf, Paris 2004, pp 33-39. 

Divine Liturgie 

Chaque dimanche à 9h30 

2 mars : début du Grand Carême 

Dimanche 8 mars: Triomphe de l’Orthodoxie 

15: de Saint Grégoire Palamas (le P. Athanasios sera à la Réunion) 

22 : de la Sainte Croix 

Mercredi 25 : Annonciafion de la très sainte Mère de Dieu 

29 : de saint Jean Climaque. 

Eglise orthodoxe de la 

Sainte Transfiguration 

Grande-Rivière N-O 

Ile Maurice 

(derrière le garage Bala) 

Divine Liturgie Chaque dimanche à 9h30 

Site WEB: 

http://orthodoxchurchmauritius.org 

Père Athanasios, tel.: 57 33 32 53 

E-mail: p.athanasios@myt.mu 

Père Ian, tel.: 52 57 90 53 

E-mail: fr.ian@antiochian.org.nz