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L’EGLISE ORTHODOXE A LA REUNION

L’Eglise Orthodoxe à La Réunion dépend du Patriarcat d’Alexandrie. Plus précisément du diocèse de Madagascar de ce même Patriarcat. Il en est de même pour l’Eglise Orthodoxe à Maurice.

Le Patriarcat d’Alexandrie a comme champ d’action toute l’Afrique. Pour plus de détails concernant l’organisation de l’Eglise Orthodoxe on peut se référer à l’article suivant de wikipédia http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_orthodoxe ; ou encore le lien suivant: http://www.sagesse-orthodoxe.fr/wp-content/uploads/2011/07/LEglise-orthodoxe-organisation-doctrine-et-sacrements.pdf

 

LA PRÉSENCE ORTHODOXE À LA RÉUNION ET DANS L’OCÉAN INDIEN

(extrait du document d’origine paru dans le S.O.P. du mois de mai 2011.)


(…)

L’île de La Réunion est aujourd’hui dotée d’une communauté chrétienne orthodoxe vivante et active. Un événement fondateur a eu lieu les 12 et 13 juin dernier[en 2010]. Pour la première fois, la liturgie eucharistique a pu être célébrée, grâce à la venue d’une délégation extérieure : l’évêque de ce diocèse, Mgr Ignatios (Sennis), qui est basé à Madagascar, accompagné d’un prêtre malgache. Cette rencontre a été rendue possible grâce à l’hospitalité de l’Église catholique et de l’ordinaire du lieu, Mgr Gilbert Aubry, ainsi que de la congrégation des Filles de Marie, à Saint-Denis, dans la chapelle desquelles s’est déroulée la liturgie orthodoxe. La rencontre avait été préparée lors du passage de l’évêque Ignatios, un mois plus tôt, qui avait annoncé au petit groupe de fidèles réunionnais son intention d’aider les orthodoxes de l’île dans leur vie religieuse.

La Réunion, comme Madagascar et l’Île Maurice, font partie des îles de l’Afrique de l’Est. Comme nous l’évoquait naguère, lors d’une rencontre au patriarcat d’Alexandrie, le métropolite Irénée, un évêque missionnaire qui avait exercé ses fonctions dans plusieurs pays du continent, l’Afrique est une terre chrétienne, pour sa majeure partie. Il ajoutait que si les Églises chrétiennes dépassaient leurs schismes et divisions actuels, elles réuniraient en Afrique des centaines de millions de fidèles, sans doute plus de la moitié de la population de ce continent dont selon les anthropologues (évolutionnistes) serait issue l’espèce humaine. Le métropolite Irénée a malheureusement trouvé la mort dans le tragique accident d’hélicoptère qui, le 11 septembre 2004, coûta la vie au patriarche Pierre VII, ainsi d’ailleurs qu’à l’évêque Nectaire de Madagascar et à une dizaine de personnes encore, accompagnant le patriarche qui se rendait en pèlerinage au Mont Athos (SOP 291.1).

L’église orthodoxe est présente en Afrique depuis les origines, et le patriarcat d’Alexandrie est le second dans l’ordre des diptyques, le patriarche portant d’ailleurs le titre de pape d’Alexandrie. L’Égypte est la terre qui accueillit Jésus-Christ et la Sainte Famille, puis saint Marc. Elle est aussi avec la Palestine, la terre première des moines du Désert, de saint Antoine, de saint Paul de Thèbes, de saint Cyrille d’Alexandrie et de tant d’autres saints, sans oublier sainte Catherine. Au-delà des divisions historiques, l’orthodoxie a essaimé ensuite dans toute l’Égypte, et rayonne toujours sur le continent et dans ses îles. À partir du patriarcat d’Alexandrie se sont créés de nombreux diocèses (une trentaine d’évêques) dans l’Afrique francophone (Cameroun, Congo, Sénégal, Mali, Bénin, Madagascar) ou anglophone (Afrique du Sud, Kenya etc.), avec l’aide importante de la mission orthodoxe hellénique. Des Églises reliées à d’autres juridictions canoniques sont également très présentes en Afrique (de nombreuses missions roumaines, grecques et russes), sans oublier, bien sûr, les Églises préchalcédoniennes : l’Église copte et celle d’Éthiopie.

Dans les îles d’Afrique de l’Est, la présence orthodoxe est ancienne à Madagascar et se trouve étroitement liée à l’arrivée de la communauté grecque avant même la conquête française. Les colons grecs fortunés installaient souvent dans leurs concessions agricoles des chapelles. Certains d’entre eux, comme les familles Tsakanias et Mellis, entre autres, ont pu ainsi faire construire deux églises, l’une à Antananarivo, l’autre à Majunga, au milieu du 20e siècle. À l’époque (1935), un évêque basé à Johannesburg s’était déplacé pour bénir ces communautés, puis pour consacrer les deux églises. Les avatars de la politique malgache et de la décolonisation ont mis en péril ce dispositif. Paradoxalement, en raison de l’orientation socialiste et de l’alliance géopolitique du pays, dans les années 1970-1980, avec le bloc de l’Est, ces églises ont connu un renouveau avec la venue de paroissiens russes, tchèques et roumains, mais cette situation n’a pas eu de suite.

Ce n’est que depuis une quinzaine d’années que, grâce à la mission hellénique, le patriarcat d’Alexandrie a créé un diocèse à Madagascar, avec une volonté missionnaire très affirmée. Le premier artisan de cette relance a été précisément l’évêque Nectaire (Kellis), le premier évêque installé à Madagascar, et disparu lors de l’accident du 11 Septembre 2004. Lors de nos rencontres fréquentes, ce dernier, qui était d’origine grecque et australienne, évoquait souvent le schéma classique d’implantation de l’orthodoxie en Afrique et dans la région avec la construction d’une église, d’un orphelinat et d’un hôpital puis d’un séminaire, ce qu’il avait commencé à édifier à l’Île Maurice. Le diocèse de Madagascar compte actuellement 70 paroisses sur tout son territoire, avec 25 prêtres et plusieurs milliers de fidèles. Une importante église a également été construite récemment à Port-Louis, dans l’Île Maurice, avec une communauté de plusieurs centaines de fidèles, mais elle ne dispose pas, pour l’instant, de prêtre. Les prêtres de la région, d’origine malgache pour la plupart, reçoivent leur formation au séminaire de Nairobi (Kenya), qui compte aujourd’hui 42 étudiants.

Comment ne pas évoquer à propos de la Grande île, la rencontre tragique survenue au début du siècle entre la Russie impériale et Madagascar, lors de la guerre russo-japonaise ? La flotte impériale russe, forte de seize mille hommes, fut bloquée près d’un an, en 1904, par manque de ravitaillement en charbon. Enlisée par une sorte de malédiction, dans la baie de l’île de Nossi-Bé, pendant l’été tropical, elle fut décimée par le paludisme, l’alcool et les mutineries. Cette présence a laissé son nom à la baie de Hell Ville, la capitale, nommée depuis la baie des Russes. Quand la flotte quitta enfin Nossi-Bé, elle partait pour Tsouschima ou elle fut anéantie. Le cimetière de Nossi-Bé comporte un modeste carré de Russes, où les tombes, aujourd’hui en péril, témoignent de la présence ici de marins de confession orthodoxe.

Les chrétiens de confession orthodoxe sont présents à La Réunion depuis de nombreuses années mais ils sont isolés. Cette aventure est liée à mon propre passage à l’orthodoxie il y a seize ans et à ma circulation entre Paris, la Réunion, Madagascar et Maurice. Un petit groupe de fidèles (…) a pu se retrouver et se réunir, pour le moment, une fois par mois, depuis 2008, et a réussi, à Saint-Denis, à chanter les vêpres le samedi soir.

Ce petit groupe s’est étoffé et réunit actuellement une vingtaine de personnes. Il faut également évoquer l’itinéraire exceptionnel d’un jeune Réunionnais, D.M., qui a revêtu le Grand habit angélique au monastère du Pantocrator, à l’Athos, devenant le frère Tryphon, au terme d’un itinéraire qui lui a fait rencontrer la Grèce, le Mont Athos, en passant par Madagascar.

La venue de l’évêque a permis de donner un nouveau souffle à cette implantation. Le père et l’oncle de D.M., après une première rencontre avec le monastère du Pantocrator, à l’Athos, ont rejoint l’orthodoxie et ont été baptisés dans ce haut lieu du monachisme athonite. Cet événement a été interprété par les moines de la Sainte Montagne comme un don de la Providence : la Réunion ne pouvait rester oubliée… Et sa rencontre avec l’orthodoxie resplendit de la lumière athonite.

L’évêque du diocèse régional, accueilli à la Réunion, Mgr Ignatios, vient, lui aussi, d’un monastère du Mont Athos, et il est grécophone. Il a été précédemment responsable d’un diocèse en Inde du Sud. Lors de son homélie dominicale en juin dernier, l’évêque incita les fidèles à développer leur action et leur communauté. Il entendait par là que, de même qu’à Madagascar, le désir d’une spiritualité authentique conduirait dans l’avenir beaucoup de Réunionnais à se joindre au petit groupe actuel. Il s’engageait par ailleurs à assurer la présence d’un prêtre, célébrant les vêpres, la liturgie et les sacrements tous les deux mois. À l’occasion de cette célébration, sont apparus de nouveaux fidèles, ce qui constituait une promesse pour l’avenir.

Depuis, un lien permanent s’est établi, et les engagements se sont pleinement réalisés. Un prêtre se déplace tous les deux mois et trois autres week-ends liturgiques ont pu avoir lieu. Le choix liturgique, en raison des orientations des fidèles, s’est porté vers le rite grec, sous réserve d’orientations ultérieures. En effet, la communauté s’est enrichie depuis un an de la présence de familles grecques et russes.

Les difficultés de développement tiennent cependant à plusieurs facteurs. À la différence de Madagascar, La Réunion est un département français qui ne connaît pas la misère et les souffrances des pays en développement, et l’Église malgache, elle, repose sur un modèle missionnaire.

De plus, La Réunion s’avère être une île profondément chrétienne où plus de 90% de la population est catholique (avec quelquefois une double pratique rituelle indienne et chrétienne), et cela dès les origines du peuplement au 17e siècle. Les Réunionnais sont très pratiquants et respectueux des sacrements. De ce fait, l’implantation d’autres confessions chrétiennes n’est pas facile. De plus, les habitants d’origine culturelle orthodoxe – grecque, russe ou libanaise – ne représentent qu’une infime minorité. À ce titre, le contact permanent avec les autres Églises chrétiennes est une quasi-obligation, et l’œcuménisme doit présider aux choix et aux décisions des orthodoxes.

Le cas de l’Île Maurice est différent puisque, du fait des orientations géopolitiques du pays après l’indépendance, cette île a accueilli une minorité d’origine russe ou d’Europe centrale, des étudiant(e)s mauriciens formés en URSS ayant épousé des Russes, par exemple. Ce qui explique la relative importance numérique de la paroisse qui s’y est créée.

Les îles de l’Océan Indien sont des îles de la beauté et de la foi. La Réunion a vu son paysage récemment inscrit au patrimoine de l’humanité. Ses hauteurs volcaniques à la beauté convulsive évoquent aux visiteurs des paysages de la Genèse. Plus loin, les paysages granitiques de Madagascar, de Maurice ou des Seychelles ont inspiré souvent les légendes traditionnelles de mythes cosmogoniques. Comme toutes les îles, mais plus encore les îles de l’Océan Indien sont des îles de l’Arkhè. La rencontre de la foi chrétienne et de la Bible a pu ainsi susciter de singulières interprétations imaginant que les Malgaches (et certains Hindous à Maurice) étaient la tribu perdue d’Israël, alors que d’autres, poètes et écrivains, rêvaient de la Lémurie, l’Atlantide australe, continent perdu. Les grandes spiritualités du monde se rencontrent ici : les religions africaines premières, étiquetées animistes mais souvent monothéistes, comme la religion malgache d’origine austronésienne. L’hindouisme est présent à La Réunion et à Maurice dans ses innombrables variantes. Le confucianisme, le taoïsme et le bouddhisme animent une diaspora chinoise omniprésente. L’islam, dominant aux Comores, remonterait selon ses représentants au début de l’Hégire. De petites communautés juives existent dans toutes les îles. Les navigateurs et les colons européens présents sur ces îles depuis le 16e siècle y ont apporté la foi chrétienne catholique, puis protestante, et enfin orthodoxe. À La Réunion, toutes les villes portent des noms de saints. La foi chrétienne a aussi traversé les violences des persécutions : Madagascar révère ses martyrs. À la barbarie esclavagiste s’est opposé l’engagement de prélats catholiques vénérés par la mémoire des peuples, le père Scubillion, le père Lafosse et l’abbé Monnet ou encore sœur Marie de La Croix, à La Réunion, et le père Laval sur l’Île Maurice. L’importance de la religion et de la spiritualité hindoue a certes créé des syncrétismes, mais elle a surtout permis aujourd’hui un dialogue interreligieux marqué de respect et de tolérance.

La présence orthodoxe, entre Orient et Occident, apporte aussi maintenant sa lumière dans l’Océan Indien. Elle vient de la Sainte Montagne et se conjugue à l’arc-en-ciel du grand Océan.

(SOP-Service Orthodoxe de Presse-mai 2011)

 

Depuis juillet 2011, une association cultuelle a été créée , elle prend pour nom:

Fraternité Orthodoxe – La Nativité de la Mère de Dieu- La Réunion.

Son siège se situe chez au domicile d’un membre de l’association au Tampon.

Actuellement nous cherchons à acquérir une petite parcelle pour pouvoir construire un lieu de culte. L’idéal serait que cette parcelle soit au plus près du centre ville de Saint-Denis ou bien éventuellement de Saint-Pierre. Le montant souhaité de l’acquisition ne doit pas excéder deux cent mille euros. Si vous avez une proposition à faire, contactez-nous!

 

 

 

 

 

 

 

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