Conseils spirituels à un petit groupe de chrétiens

Conseils spirituels prodigués par Mère Myriam (Zakka) higoumène du monastère de Saint Jean Baptiste à Douma au Liban. Ces conseils s’adressent à un groupe de jeunes laïcs orthodoxes du Liban qui ont pris l’habitude de se réunir régulièrement dans une maison qui a été bénie par un évêque dans ce but. Certains pensent à la vie monastique. La question posée par l’un d’entre eux était la suivante : « Mère Marie, j’ai un problème, je trouve que certains frères ne changent pas, bien que nous recevons un enseignement, que nous lisons les vies des Saints ainsi que les Ecritures, je commence à avoir des doutes sur le bien-fondé de notre action…peux-tu me conseiller ? »

 

Mes bien-aimés vous vous réunissez pour vivre en Christ ! Pour être à Lui ! Vous êtes avec Lui et en Lui alors pourquoi perdre espoir ? Vous pensez que l’être humain change vite ?…L’être humain n’est pas un appareil que l’on pourrait confier à un réparateur pour le remettre en marche et qu’il se mette à fonctionner selon nos souhaits, à notre image et selon nos conceptions et sans doute pas à l’image du Seigneur. Continuer la lecture de Conseils spirituels à un petit groupe de chrétiens

Sur le contrôle de nos paroles

DU CONTROLE DE CE QUE L’ON DIT (DU CONTROLE DE SA LANGUE)

Homélie prononcée par Serge Metchev dans les années 1920 à Moscou.

Serge Metchev est né en 1892, après avoir terminé ses études il devint prêtre en 1918 (donc juste au début de l’ère soviétique). Il est fils du prêtre Alexis Metchev. Il a servi à Moscou jusqu’à la fin de 1929. Il fut alors arrêté et déporté au grand nord. Libéré 3 ans après il fut de nouveau arrêté en 1934 (durant cette période des années 1930 Staline voulait éradiquer complètement l’Eglise). Il  fut exécuté en 1941. Il a été déclaré saint par le Patriarcat de Moscou. A noter qu’il était marié et père de 3 enfants.

 

Pour celui qui a commencé le chemin de la métanoïa  (Métanoïa (n.f.) : grec  » pénitence, conversion, repentir « . L’action de l’esprit qui se détourne du monde pour aller vers Dieu, dans une profonde attitude de reconnaissance de ses péchés et ses faiblesses et de la miséricorde divine.) Il n’est plus naturel de juger les autres et de s’étendre en vain bavardage. Celui qui se repent doit garder le silence lorsque c’est possible en vue de son salut.  Cependant nous continuons à bavarder futilement, jugeant constamment les autres et les critiquant, et nous continuons ainsi à faire du mal avec notre langue. Ce faisant, nous faisons du mal à nous-mêmes qui disons du mal des autres et nous faisons également tort à ceux qui écoutent nos médisances.

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Le moine, le paysan et le renard.

LE MOINE, LE PAYSAN ET LE RENARD

 

En Egypte où dans son passé chrétien dans les temps anciens il y eut de grands monastères, vivait un moine qui se lia d’amitié avec un simple agriculteur inculte. Un jour ce simple agriculteur dit au moine « Moi aussi je crains Dieu Créateur de l’univers ! Chaque soir je verse un bol de lait de chèvre et le place sous un palmier. Durant la nuit Dieu vient et boit mon lait ! Il l’apprécie beaucoup ! Pas une seule fois Il n’a laissé une goutte de lait dans le bol ».

En écoutant ces paroles, le moine ne put s’empêcher de sourire. Avec gentillesse et logique il expliqua à son ami que Dieu n’a pas besoin d’un bol de lait de chèvre. Mais l’agriculteur s’entêtait disant qu’il avait raison; alors le moine suggéra de passer la nuit pour observer ce qui se passait pour le bol de lait placé sous le palmier. Aussitôt dit aussitôt fait. A la nuit tombante, le moine et l’agriculteur se sont tenus à une certaine distance du palmier ; et peu après, dans la clarté de la lune, ils virent un petit renard venir et boire tout le lait. L’agriculteur poussa alors un soupir et dit avec déception :   «  Maintenant je vois bien que ce n’était pas Dieu ». Alors le moine a essayé de consoler l’agriculteur en lui expliquant que Dieu est esprit et bien au-delà de nos faibles capacités de compréhension… . Mais l’agriculteur écoutait avec tristesse penchant sa tête. Ensuite il rentra chez lui en pleurant. Le moine rentra aussi chez lui, mais en arrivant devant sa cellule, il fut étonné de voir un Ange lui bloquant le passage. Complètement terrorisé, le moine tomba à genoux. L’Ange lui dit : «Cet homme simple n’a pas fait d’études et n’a pas reçu ni la sagesse ni la connaissance dans les livres pour comprendre Dieu autrement. Et toi avec ta sagesse et tes connaissances dans les livres tu lui as enlevé le peu qu’il avait ! Tu vas dire que tu as raisonné de façon juste, mais il y a une chose que tu dois apprendre toi l’homme instruit : Dieu, voyant la sincérité et le vrai cœur de ce bon agriculteur envoyait chaque nuit le petit renard vers ce palmier pour apporter du réconfort à cet agriculteur et accepter son offrande ».

Du Prologue.  Publié dans « Orthodox Heritage » Vol.11, Issue 09-10. (2013)

 

De l’amitié et de la douleur

Sur l’amitié et la douleur.

Les anciens ont compris qu’il existe différentes formes d’’amour et des différentes formes d’’amitié.  La description que fait Hippodame le pythagoricien de l’amitié a exercé une telle impression sur Clément d’Alexandrie que celui-ci l’a cité comme référence en ce qui concerne les diverses formes de relation amicale. Fondamentalement, le philosophe (Hippodame) distingue trois sortes de relations amicales « celles fondées sur la connaissance des dieux, celles fondées sur les dons des hommes et celles fondées sur les réjouissances ».

Mais pour les chrétiens l’amitié la plus précieuse n’est pas basée sur le donnant-donnant ou bien sur le bon temps passé ensemble mais sur la connaissance du Christ et sur l’acquisition des vertus. C’est ce type d’amitié que le Psalmiste loue : «Voici, oh ! Qu’il est agréable, qu’il est doux pour des frères de demeurer ensemble !  C’est comme l’huile précieuse qui, répandue sur la tête, descend sur la barbe, sur la barbe d’Aaron, qui descend sur le bord de ses vêtements. C’est comme la rosée de l’Hermon, qui descend sur les montagnes de Sion ; Car c’est là que l’Éternel envoie la bénédiction, La vie, pour l’éternité » Psaume 133. Continuer la lecture de De l’amitié et de la douleur

Sur la mort et la résurrection

Sur la mort et la résurrection.

Chaque personne va goûter à la mort et goûter à la résurrection. Elle ne goutte pas uniquement au néant.

Personne n’accepte de passer au néant par la mort mais nous acceptons (en tant que chrétiens) de passer par la mort car nous avons la foi qu’il y a au-delà de la mort quelque-chose de nouveau ainsi que la permanence de notre existence. Il est nécessaire de subir un abaissement, une mort. On ne peut ressentir la résurrection ou la promesse de la résurrection qu’après avoir observé et contemplé la mort. Cela est notre mystère : nous ne ressentons pas la vie comme permanence de la vie. Il faut que la vie soit brisée par la mort pour qu’elle nous donne le meilleur. Je suis étonné que la plupart des humains craignent le caractère certain de la mort parce-qu’ ils qu’ils ne ressentent pas (en eux) la promesse de la résurrection car Dieu seul est donateur de vie.

Ce que nous désignons par résurrection n’est pas seulement une continuité entre cette vie ici-bas et celle qui est accordée d’en-haut selon sa nature (qui n’est pas de ce monde). Il s’agit d’une vie meilleure. C’est cela le mystère : c’est que par la mort il t’est accordé une vie meilleure, une vie qui t’est offerte par Dieu. Continuer la lecture de Sur la mort et la résurrection