Dieu est Amour

Dieu est Amour»
Mère Mariam Zacca.

 

J’ai connu quelqu’un qui a résidé plu­sieurs mois au Monastère de Saint-Jean Baptiste, dans l’Essex. À la suite d’un entre­tien avec un des Pères spirituels du Monas­tère, au sujet de l’essence de Dieu, il adressa au Seigneur, le soir, avant de dormir, une prière d’attente ardente, Lui demandant avec la liberté et la simplicité des enfants: «Sei­gneur, je voudrais mieux te connaître … Quelle est ton essence, ô mon Dieu», Puis il dormit. Quand il se réveilla, le lendemain de bon matin, pour prier, étant encore au lit, la lumière de la Sainte Trinité brilla devant ses yeux et il fut pris dans cette nuée lumi­neuse qui lui apparaissait de sa fenêtre et en­tendit une voix qui lui répondait en francais :

«Dieu est Amour»

Puis il se rendormit. Il s’endormit du­rant plus d’une heure et se réveilla porté par cette nuée lumineuse, divine, et y demeura durant quatre jours … buvant, mangeant, priant, écrivant, marchant et traduisant, en­vahi par une joie divine sans pareille … Il re­gardait les visages des Pères, des moines et des moniales avec amour et leur murmurait son amour en silence … Et durant la prière quotidienne, à l’église –la «Prière de Jésus» -, ses larmes se répandirent pour son pé­ché, et pour toute la création afin qu’elle re­vienne à Dieu. Durant les Divines Liturgies, il vit la lumière de la Trinité enveloppant le saint autel et le prêtre de la semaine. Il vit la lumière resplendir au ciel, autour du monas­tère et dans les bâtiments … Il vit la lumière le séparer de la matière. La nourriture devint pour lui légère, sans consistance, et tout le reste se voila. Toute ténèbre, toute épaisseur, tout l’univers autour de lui s’illuminait de la lumière de la Trinité, et il sentit des vagues, semblables aux vagues de la mer, sortir des étendues autour de lui et venir en lui, puis sortir de lui dans l’univers; des vagues d’af­fliction sur toute créature et tout homme au monde. Il sut de tout son être comment il est accordé à l ‘homme, par la grâce divine répandue d’En-Haut de par Dieu, de deve­nir un vase vide pour le Saint-Esprit; de de­venir une demeure de l’Esprit, de la lumière, de l’Amour Divin. Et, au sein de cette expé­rience divine, il se demanda ; «Comment vivais-je, moi, avant cette expérience de la connaissance de Dieu Sans cette aspiration et cet amour » Et il sut, en son cœur, après cette expérience, que sa prière ct sa vie entière s’adonneraient à acquérir cette lumière ct ce feu de l’amour divin et qu’il prierait, avec saint Silouane l’Athonite, afin que le monde entier connaisse cette joie éternelle …

Il y a, frères bien-aimés, deux manières de vivre dans le monde: la vie avec Dieu et la vie hors de Dieu. Et chacune des deux manières a ses degrés. La vie avec Dieu, et en Dieu, est la vie de l’Évangile, la vie de l’Esprit divin répandu sur le monde, création nouvelle. Et cette vie est celle que le Seigneur Jésus-Christ nous envoya après son ascension auprès du Père céleste, son Père, par l’intermédiaire du Paraclet, l’Esprit de vérité, le Saint-Esprit. Et cette vie, est la vie du Fils, le Verbe incarné, parvenue jusqu’à nous par son premier commandement – «, Aime Dieu, ô homme, de tout ton cœur, de tout ton esprit, de toute ton âme » – et par son deuxième commandement – « Aime ton prochain comme toi- même » (Matthieu 22,37 ; Marc 12,30; Luc 10,27/ Matthieu 22,39; Marc,12, 31) Et, au terme de sa vie sur terre, le Seigneur Jésus-Christ donna son dernier commandement à ceux qui le suivi­rent, à ses disciples, en disant: «Aimez vous les uns les autres, afin que le monde croie que vous êtes mes disciples» (Jean 13,34- 35). En ces trois commandements réside le plérome, la plénitude de la grâce, la vraie vie qui était en Dieu depuis l’Éternité et qu’Il donna au monde, à toute âme humaine qui s’engage, sincèrement et fidèlement, à vivre en ce monde les commandements du Seigneur.

Et l’homme tomba hors du paradis de la gloire divine où il fut créé. Il tomba hors de la grâce divine qui l’ombrageait, il tomba du sein du Père avec Ève, sa compagne. Et sa chute fut terrible. Et, à l’instant même, l’en­vahit une ténèbre épaisse, la ténèbre de la haine, de la tristesse, de la peur de l’autre; et l’homme dériva vers son ego profond, fut entraîné vers le fond de la mort, parce qu’il s’éloigna de Dieu et, par suite, de son pro­chain. Il fut séparé de son Dieu, de son sem­blable, de sa compagne, de son prochain; et alors entra en vigueur la loi de l’égoïsme, la loi des ténèbres et des ombres de la mort où séjournera l’homme.

«Non pas nous, Seigneur, non pas nous, mais ton nom, glorifie-le»(Psaume 115,1). «Qu’est- ce que donc l’homme pour que tu songes à lui et le fils de l’homme pour que tu en prennes soin »(Psaume 8, 4-5).

Et la gloire du Verbe divin en la vie hu­maine est la dignité unique qui resta à l’homme après sa chute du sein du Père, du Paradis, car Dieu nous laissa au monde, comme un Caïn nouveau, marqué au front de la marque du meurtre de son frère Abel.

Et cette marque restera l’empreinte de la chute d’Adam hors du Paradis et le signe de sa haine pour son frère l’homme, et une dou­leur qui aiguillonne le cœur de celui qui prie afin d’effacer, par ses larmes, ses supplications, ses soupirs et l’exaucement de Dieu, la lai­deur de son action première.

“Élève-nous, Seigneur, vers Ta Résurrection, autant que possible, dans cet univers que Tu as créé, et répands sur nous Ton Esprit Saint afin que nous voyons la vie par Lui et que nous t’aimions, et que nous aimions notre frère, et nos ennemis. Amen”.

 

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