Bulletin du mois de mars 2022 de l’Église Orthodoxe à Maurice

Paroisse orthodoxe de la sainte Transfiguration Numéro 74, mars 2022

Notre Seigneur a lié indissolublement le pardon de Dieu et celui que nous devons accorder aux hommes qui nous ont fait quelque mal (prière du « Notre Père », Mat. 6,12, et la parabole des deux débiteurs, Mat. 18,21-35). Mais si nous avons besoin, pour recevoir le pardon de Dieu, de celui des autres hommes, ceux-ci ont aussi besoin de notre pardon pour obtenir celui de Dieu. […] Il nous est plus facile de demander pardon à Dieu, parce qu’il s’impose en quelque sorte à nous par sa majesté et que nous reconnaissons sans difficulté théorique notre dépendance à son égard – je ne parle pas des incroyants, mais des croyants. Cependant, il est très difficile, même pour nous les croyants, d’éviter de mépriser des hommes qui ne nous en imposent pas par leur grandeur visible.

De plus, du pardon que nous devons accorder aux autres et de la nécessité de leur demander pardon, cette dernière attitude est la plus difficile. En nous demandant pardon, les autres paraissent se placer dans une situation d’infériorité et cela touche notre cœur en flattant notre orgueil. Demander le pardon pour nous-mêmes implique que nous descendions du piédestal de notre apparente supériorité, que nous reconnaissions notre dépendance des autres. Le même orgueil se cache derrière notre refus de pardonner et notre difficulté à demander pardon. Mais en pardonnant, nous n’avons pas nécessairement renoncé à tout orgueil ; tandis que si nous allons plus loin, jusqu’à la demande du pardon, nous avons abattu le dernier reste de notre orgueil. C’est dans ce cas seulement que notre cœur est sincèrement et purement ému, sans aucun motif ambigu. Le refus du pardon ou de le demander tient notre âme dans la raideur. Le mal que nous a fait l’autre, conservé dans notre souvenir, est une impureté qui demeure en nous, nous intoxique continuellement et répand son odeur nauséabonde dans notre être ; les scintillements ou les ténèbres de cette toxine gênent nos yeux et nous ne pouvons regarder l’autre avec pureté. Ainsi nous ne pouvons pas aimer Dieu et l’autre ne peut pas nous aimer. Seul le pardon sincère dissout ce corps étranger de notre âme et libère nos yeux de cette poutre. Alors, seul l’amour de Dieu peut nous donner le pardon. Le mal que nous avons fait à un autre trouble lui aussi notre âme. Nous sommes inquiets. Cela nous empêche d’avoir devant l’autre un regard direct et limpide. À chaque rencontre avec lui, nous sommes gênés, car nous le soupçonnons de garder en son cœur le souvenir du mal que nous lui avons fait. Mon orgueil m’empêche de purifier mes relations avec lui. Ma demande de pardon peut seule nous amener tous deux dans des relations ouvertes, directes, libres. Si je reste dans mon orgueil, sans demander pardon, je ne puis me tenir en face de Dieu avec un visage ouvert et un cœur attendri. Derrière cette demande de pardon doit vivre un sentiment sincère de pénitence. La pénitence maintient une tristesse dans les yeux, mais les yeux, tout en révélant cette tristesse de la pénitence, ont un regard direct et limpide. C’est avec cette droiture de la pénitence sincère que je dois me présenter devant Dieu pour demander son pardon après avoir demandé pardon à mon semblable. Mes péchés envers Dieu sont innombrables. Tout ce que j’ai vient de Dieu et je devrais en faire don, à Lui et aux autres ; je devrais le louer constamment pour ses bienfaits, par mes paroles et mes actes – mais je ne le fais pas. C’est pourquoi ma pénitence doit être ininterrompue, ainsi que la demande de son pardon et de sa miséricorde. Voilà pourquoi le moine oriental implore la miséricorde de Dieu dans une prière incessante. Ainsi, au moment où il va mourir, voit -on saint Antoine le Grand demander encore du temps pour faire pénitence. Et puisque les péchés envers Dieu sont en même temps péchés envers les autres et inversement, les péchés envers les autres sont eux aussi continuels et nous devons sans cesse leur en demander pardon. C’est là un aspect essentiel de la catholicité de l’Église. L’Église se purifie continuellement dans cette prière de tous pour tous, dans cette pénitence que tous font toujours pour tous. La pureté ou la sainteté de l’Église est un aspect dynamique de sa vie. Les pécheurs ne sont pas écartés de l’Église, il n’y a pas en elle de membres sans péché : tous sont pris dans cette tension de purification par la pénitence, par le pardon mutuel demandé et donné, par la prière de tous pour tous adressée à Dieu pour obtenir son pardon. L’Église n’est pas une société figée, immobile, mais une communion en mouvement, formée d’êtres humains pécheurs qui, en même temps, se purifient par la prière des uns pour les autres – non pour des péchés abstraits, mais pour les péchés, pour les actes imparfaits et pour l’indifférence manifestée à l’égard des personnes concrètes. Dans cette famille vivante apparaissent à tout moment des malaises, mais ils sont surmontés, lavés dans l’océan de son amour, de l’amour mutuel de ses membres. Tous pèchent, mais tous contribuent à la purification : par leur demande de pardon, par le don de leur pardon, par la prière commune et réciproque pour leur pardon. L’état de péché ne prend pas consistance. Ceux qui ont péché ne peuvent pas rester dans l’indifférence, ils sont poussés à demander pardon. Leur conscience, stimulée par le Saint-Esprit, les amène à cette demande. Aussi dès son apparition le péché commence-t-il à se dissoudre par le repentir. Il est dissous par les ondes continuelles de pardon, de prière, d’amour que le Saint-Esprit met en mouvement. L’Église se renouvelle ainsi grâce au Saint-Esprit, par le pardon et la prière réciproques. Elle se renouvelle continuellement et renoue les liens intérieurs de l’amour entre ses membres. En d’autres termes, elle refait son unité intérieure, son harmonie, sa catholicité. L’incapacité des âmes chrétiennes à supporter le péché et le mal causé aux autres, le besoin de demander et de donner le pardon, manifestent l’une des forces de l’Église pour se purifier, se renouveler, refaire continuellement son unité et ses liens intérieurs pour être comme une symphonie dans le Christ. Ainsi se manifeste le mystère de sa persistance et de son perpétuel rajeunissement.

Prof. Dumitru STANILOAE Tiré de : Prof. Dumitru STANILOAE, Bréviaire hésychaste, in Revue Irénikon 47, 1974, pages 368-373

Divine Liturgie Tous les dimanches à 9h30

Dimanche 6 mars: le pardon Epitre : Rom 13,11 – 14,4 ; Evangile : Mat 6, 14-21

7: début du grand Carême

13 : le triomphe de l’orthodoxie Epitre : Héb 11, 24-26, 32-40 ; Evangile : Jean 1,43-51

20 : Grégoire Palamas Epitre : Héb 1,10 – 2,3 ; Evangile : Marc 2/1–12

27 : la sainte Croix Epitre : Héb 4,14 – 5,6 ; Evangile : Marc 8, 34 – 9, 1

Eglise orthodoxe de la Sainte Transfiguration Grande-Rivière N-O Ile Maurice (derrière le garage Bala)

Divine Liturgie Chaque dimanche à 9h30 Site WEB: http://orthodoxchurchmauritius.org

Père Athanasios, tel.: 57 33 32 53 E-mail: p.athanasios@myt.mu

Père Ian, tel.: 52 57 90 53 E-mail: fr.ian@antiochian.org.nz

Il n’est pas lourd, c’est mon frère

nagasaki

La photo a été prise par le Marine américain Joe O’Donnell peu après le bombardement de Nagasaki. Le plus jeune enfant sur la photo est mort, et le frère aîné l’a porté sur son dos plusieurs kilomètres jusqu’au crématoire. Le soldat l’a remarqué et lui a demandé de lui donner cet enfant mort pour qu’il ne se fatigue pas. A quoi le garçon a répondu: « Il n’est pas lourd, c’est mon FRÈRE. » Le soldat a versé des larmes à ce qu’il a entendu. Depuis lors, cette image est devenue un symbole d’unité entre les Japonais. Je veux que les paroles de ce garçon résonnent dans nos vies : « Il n’est pas lourd, c’est mon FRÈRE. S’il tombe, je le ramasserai. S’il est fatigué, je l’aiderai, je le soutiendrai et ce ne sera jamais difficile pour moi.

https://www.facebook.com/susan.schneider67

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La prière des ânes…

PRIÈRE DES ÂNES

Donne-nous, Seigneur, de garder les pieds sur terre… et les oreilles dressées vers le ciel pour ne rien perdre de ta Parole.

Donne-nous, Seigneur, un dos courageux… pour supporter les hommes les plus insupportables.

Donne-nous, Seigneur, d’avancer tout droit, en méprisant les caresses flatteuses, autant que les coups de bâton.

Donne-nous, Seigneur, d’être sourds aux injures et à l’ingratitude… c’est la seule surdité que nous ambitionnons.

Ne nous donne pas d’éviter toutes les sottises, car un âne fera toujours des âneries.

Donne-nous simplement, Seigneur, de ne jamais désespérer de ta miséricorde si gratuite pour ces ânes si disgracieux que nous sommes… à ce que disent les pauvres humains, qui n’ont rien compris, ni aux ânes ni à Toi qui as fui en Égypte avec un de nos frères, et qui a fait ton entrée prophétique à Jérusalem sur le dos d’un des nôtres.

Bulletin du mois de janvier 2022 de l’Église Orthodoxe à Maurice

Paroisse orthodoxe de la sainte Transfiguration

Numéro 72, janvier 2022

La Triade des Vertus

La foi, l’espérance et l’amour sont les trois vertus chrétiennes essentielles. Comme le dit saint Paul : « Maintenant donc ces trois choses demeurent : la foi, l’espérance et l’amour.» (1 Co 13, 13). Ce sont les vertus fondamentales… D’elles, comme de sources abondantes et inépuisables, jaillissent toutes les autres vertus qui conduisent à la perfection d’un croyant. Saint Jean Climaque utilise une image des plus descriptives pour montrer à quel point elles sont étroitement liées entre elles : «Je vois l’une comme un rayon, l’autre comme la lumière et la troisième comme l’orbe du soleil, et tout cela comme un seul éclat et une seule splendeur.» (1)

La Foi

C’est par la foi que l’homme accepte le mystère de l’économie divine, ou, pour l’exprimer d’une autre manière, la foi est notre contribution au mystère de notre salut. Il n’est pas possible d’être sauvé autrement que par la foi. Saint Grégoire Palamas fait la distinction suivante concernant la foi : «Croire en Dieu est différent de croire que Dieu existe. Croire en Dieu, c’est considérer Ses promesses envers nous comme sûres et vraies, mais croire qu’Il existe, c’est avoir une bonne compréhension de Lui. Les deux sont nécessaires pour nous … Le fait que nous croyions vraiment en Dieu, c’est-à-dire que nous comprenons que ses promesses et ses avertissements sont vrais et sûrs, et que nous nous attendons à ce qu’ils s’accomplissent bientôt, est démontré par nos bonnes œuvres et par le respect de ses commandements. Mais la preuve que nous avons une croyance juste en Dieu… c’est que nous confessons la même foi que nos Pères porteurs de Dieu» (2). Ici, nous nous référerons davantage au premier type de foi, celle qui est assurée par le respect des commandements divins. Pour que notre foi soit vraie et vivante, elle doit être accompagnée d’œuvres. Jacques, le frère du Seigneur, dit :  Ainsi, la foi par ellemême, si elle n’a pas d’œuvres, est morte. Une telle foi, une foi morte, est également détenue par les démons : même les démons croient – et tremblent.  (Jacques 2, 17,19 ; cf. Marc 1, 24). Les chrétiens qui croient en Dieu, mais ne respectent pas Ses commandements sont comme des démons qui professent le Christ dans leurs paroles, mais dans leurs œuvres répudient Sa souveraineté et l’obéissance et l’amour qui Lui sont dus. Les paroles de l’apôtre Paul décrivent bien ces chrétiens : « Ils font profession de connaître Dieu, mais ils le renient par leurs actions»(Tite 1: 16). Les actions parlent toujours plus fort que les mots quand il s’agit de ce qui est vrai. Celui qui soutient qu’il aime le Christ, mais ne garde pas Ses commandements est un menteur, alors qu’au contraire, ceux qui les gardent démontrent qu’ils aiment le Christ même s’ils ne disent rien. Selon saint Grégoire le Théologien : « Les œuvres sans paroles valent mieux que les celui qui m’aime»(Jean 14:21). Le Christ veut que notre foi soit accompagnée d’amour. Saint Maxime le Confesseur dit : « Ne dites pas… que seule la foi en notre Seigneur Jésus Christ peut vous sauver, car cela est impossible si vous n’acquérez pas aussi de l’amour pour Lui par vos œuvres», (3-4) – la culture des vertus. Saint Siméon le Nouveau Théologien écrit que « c’est pour cette raison que toute l’économie et la condescendance du Fils de Dieu se sont réalisées afin que, par notre foi en Lui et en gardant Ses commandements, Il puisse nous faire participer à Sa Divinité et à Son Royaume ». La foi est le point de départ du chemin qui mène au Royaume de Dieu et en même temps c’est ce qui soutient le croyant sur ce chemin. Selon saint Ignace le Théophore, la foi et l’amour « sont le début et la fin de la vie. La foi est le commencement et l’amour est la fin.» (5) La foi et l’amour ensemble transforment l’homme en dieu par la grâce.

L’Espérance

L’espérance est fondée sur l’amour du Christ pour l’homme et est liée à ce qui est à venir. Comme nous le dit l’apôtre Paul à travers les paroles de saint Nicodème : «O, chrétien, à partir des dons spirituels que tu as reçus dans cette vie, crois aussi aux choses à venir. Tout comme au début [quand vous avez été baptisés], vous n’avez rien offert d’autre que la foi et reçu de Dieu une multitude de bonnes choses, de la même manière utilisez cette même foi maintenant pour acquérir l’espérance et les bonnes choses de l’avenir. L’espérance est vraiment l’espoir quand elle est pour des choses qui ne peuvent pas être vues, car quel espoir est nécessaire pour ce qui peut être vu? [cf. Rm 8, 24]. Alors certainement c’est superflu et inutile. » (6) C’est pourquoi l’espérance est une vertu qui appartient à cette vie présente. Tout le mystère de l’économie divine manifeste l’amour sans bornes de Dieu pour l’homme qui s’était éloigné de Dieu et s’était condamné par d’affinité, que l’espoir vous abandonne dans ce qui va suivre? » (7) Les paroles de David le Psalmiste,         « Mon âme espère dans le Seigneur du matin jusqu’au soir »(Ps. 129, 6), signifient que nous devons espérer dans le Seigneur sans cesse, à la fois lorsque nous jouissons de la bonne fortune, qui est comparée au matin, mais aussi lorsque nous subissons des chagrins et des afflictions, assimilés à la nuit. Saint Jean Chrysostome interprète ainsi les paroles du Psaume : «Rien n’est plus efficace pour le salut que de se concentrer et de s’attacher constamment à l’espérance en Dieu… Cet espoir est un mur ininterrompu … une tour imprenable. Même si les circonstances vous menacent de mort, de danger et de destruction totale, n’arrêtez pas d’espérer en Dieu et d’attendre le salut de Lui, car tout est simple et facile pour Lui.(8) Le Seigneur « n’acceptera pas d’offrir toute son aide à celui qui, parfois, met son espérance dans les possessions, la gloire humaine et la puissance selon ce monde, mais qui, à d’autres moments, compte sur l’espérance en lui». (9 ) Le Christ veut que nous espérions toujours dans son amour et en cela seul et rien d’autre. Espérer en Christ signifie avoir absolument confiance en ses soins providentiels aimants. « L’espoir est de croire sans hésitation de tout son esprit et de tout son cœur que l’on atteindra sûrement ce que l’on espère.» L’espoir est l’acquisition assurée du trésor [qui nous attend] avant qu’il n’ait été réellement acquis… c’est la porte de l’amour ». (10) . L’Amour Des trois vertus suprêmes, l’amour est le plus important : la plus grande d’entre elles c’est l’amour (1 Corinthiens 13 : 13). La foi est une démonstration des choses qu’on ne voit pas (Héb. 11 :1), elle n’a donc pas sa place dans la vie à venir, car les choses qu’on ne voit pas nous seront alors révélées. De même, l’espoir n’y a pas non plus sa place, car qui espère ce qui est vu ? (Romains 8 :24). La vertu qui reste dans la vie à venir est l’amour (cf. 1 Co 13, 8). Saint Maxime le Confesseur écrit que l’amour est l’achèvement de la foi et de l’espérance, « embrassant entièrement tout le désir de tous les désirs [Dieu] et satisfaisant le désir ardent de notre foi et de notre espérance pour elle ».(11) Les saints Pères hésitent à parler d’amour, car, selon les mots de saint Jean Climaque, «l’amour est Dieu et quiconque essaie de définir Dieu est comme un aveugle qui compte des grains de sable dans l’abîme». Néanmoins, émus par l’amour, ils nous ont fait connaître leurs expériences mystiques : «En ce qui concerne sa qualité», poursuit saint Jean, « l’amour est ressemblance avec Dieu [car Dieu est amour, 1 Jean 4, 8] dans la mesure où cela est possible pour les mortels. Par son énergie, c’est l’ivresse de l’âme, et par ses caractéristiques distinctives, c’est une source de foi, un abîme de patience, une mer d’humilité. (12) L’amour de l’homme pour Dieu est la réponse à l’amour de Dieu pour l’homme. L’amour de Dieu se manifeste dans Sa création de l’homme et dans les innombrables bonnes choses matérielles et intelligibles qu’Il a préparées pour lui. Le point culminant de l’amour de Dieu, cependant, est l’Incarnation du Christ et Son sacrifice sur la Croix. Saint Jean Chrysostome dit : « Vous avez un Maître plus tendre qu’un père, qui prend soin de vous plus qu’une mère, qui vous aime d’un amour plus fort que celui qui lie l’époux à son épouse, et considère votre salut comme son propre repos… et vous montre son amour de toutes les manières… La sollicitude providentielle de Dieu est au-delà de la compréhension et Sa protection incompréhensible, Sa bonté tacite et Son amour pour l’homme insondable. » (13) L’homme répond à cet amour de Dieu en lui offrant son amour dans son intégralité. Poussé par la gratitude, il accomplit le premier commandement de Dieu : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit (Mt 22, 37 ; cf. Deut 6, 5). Comme nous le dit saint Nicodème : « Ce commandement doit occuper la première place dans le cœur des chrétiens… et tout autre commandement doit être accompli pour lui. » (14) Le Christ a souligné que l’amour est le but de la Loi mosaïque : de ce commandement dépendent toute la loi et les prophètes (Matthieu 22, 40). 5 Le commandement de l’amour a deux aspects : « Et nous avons de Lui ce commandement : que celui qui aime Dieu aime aussi son frère. » (1 Jean 4: 21). Saint Jean l’évangéliste, le disciple bien-aimé, souligne : « Si quelqu’un dit « J’aime Dieu » et qu’il hait son frère, c’est un menteur ; car celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas ? » (1 Jean 4 :20). Un chrétien voit Dieu Lui même dans son frère. Comme le disent les Pères du Désert : « Avez vous vu votre frère ? Tu as vu ton Dieu » (15) L’amour pour notre prochain est un fruit de notre amour pour Dieu. L’hymne de saint Paul sur l’amour dans le Christ le caractérise ainsi : « Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas l’amour, je suis un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit. Et quand j’aurais le don de prophétie, la science de tous les mystères et toute la connaissance, quand j’aurais même toute la foi jusqu’à transporter des montagnes, Si je n’ai pas l’amour, je ne suis rien. Et quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, quand je livrerais même mon corps pour être brûlé, si je n’ai pas l’amour, cela ne me sert de rien. L’amour est patient, il est plein de bonté ; l’amour n’est point envieux ; l’amour ne se vante pas ; il ne s’enfle pas d’orgueil, il ne fait rien de malhonnête, il ne cherche point son intérêt, il ne s’irrite pas, il ne soupçonne pas le mal, il ne se réjouit pas de l’injustice, mais il se réjouit de la vérité, il excuse tout,. il croit tout, il espère tout, il supporte tout. L’amour ne périt jamais. Les prophéties prendront fin. Les langues cesseront. La connaissance disparaîtra. » (1 Corinthiens 13: 1-8). 6 Notes

1 : Saint Nektarios, Saint Catéchisme orthodoxe [en grec], 3e éd. (Thessalonique : Rigopoulos, 1984), p. 147-8 ; Échelle de l’Ascension Divine, 30.1, PG 88.1156A.

2: Saint Jean Chrysostome, Sur les Romains, 8.1, PG 60.45

3; Homélie 8, PG 151.93D -96A et 97A. 3: Poèmes moraux, 33, PG 37. 929A.

4: Quatre cents textes sur l’amour, 1.39, PG 90.968C (Philokalia, vol. 2, p. 56).

5: Discours éthique 3,12, SC 122.418; Aux Éphésiens, 14.1, PG 5.656B.

6: Nikodimus de la Sainte Montagne, Commentaire sur les 14 épîtres de l’apôtre Paul, vol. 1 [en grec], op. cit., pp. 198-9.

7: Sur les Romains, 14.6, PG 60.532. 8 : Cf. Patriarche Anthimos, Commentaire sur les 150 Psaumes du Prophète et du Roi David, vol. 2 [en grec] (Jérusalem : 1855), p. 343 ; Sur le Psaume 129, 3, PG 55.376.

9: Saint Basile le Grand, Sur Isaïe, 10.245, PG 30.549CD.

10 : Saint Pierre de Damas, Sur l’acquisition des vertus, Philokalia, vol. 3, p. 163 ; Saint Jean Climacus, Échelle de l’ascension divine, 30.16, PG 88.1157D.

11: Divers textes sur la théologie, l’économie divine, la vertu et le vice, 1.26, PG 90.1189AB (Philokalia, vol. 2, p.170).

12: Échelle de l’Ascension Divine, 30.2, PG 88.1156AB; ibid., 30.3, PG 88.1156B.

13: Aux scandalisés…, 8, PG 52.498.

14 : Exercices spirituels [en grec], Étude 17, i, op. cit., p. 125.

15: Cf. Grand Gérontikon, vol. 3 [en grec], op. cit., p. 383.

Du hiéromoine Gregorios, La foi, le culte et la vie orthodoxes pages 191-196, Mont Athos, 2019 (en anglais)

Divine Liturgie Tous les dimanches à 9h30

Dimanche 2 janvier : Théophanie : bénédiction des eaux Epitre : Tite 2, 11-14 ; Evangile : Mat 3, 13-17.

Vendredi 7 : Nativité de notre Seigneur Jésus-Christ (ancien calendrier) Epitre : Gal. 4, 4-7 ; Evangile : Mat 2, 1-12

9 : La prédication de Jésus en Galilée Epitre : Eph. 4, 7-13 ; Evangile : Mat 4, 12-17 16 : Guérison de 10 lépreux Epitre : Col. 3, 4-11 ; Evangile : Luc 17, 12-19

23 : l’aveugle de Jéricho Epitre: I Tim 1, 15-17 ; Evangile : Luc 18, 35-43

30: Zachée Epitre: Héb. 13, 7-16 ; Evangile: Luc 19, 1-10

Eglise orthodoxe de la Sainte Transfiguration Grande-Rivière N-O Ile Maurice (derrière le garage Bala) Divine Liturgie Chaque dimanche à 9h30 Site WEB: http://orthodoxchurchmauritius.org Père Athanasios, tel.: 57 33 32 53 E-mail: p.athanasios@myt.mu Père Ian, tel.: 52 57 90 53 E-mail: fr.ian@antiochian.org.nz

La prière pour les défunts

Prier pour ceux qui se sont endormis dans le Seigneur est un acte d’amour, par lequel nous montrons nos désirs et les confions au Seigneur, en demandant pour eux la miséricorde et de demeurer au Paradis avec espérance. Cela nous rappelle, à nous qui vivons encore dans ce monde, que nous les retrouverons à un moment que Dieu connaît, alors nous nous préparons à rencontrer le Seigneur. Et la rencontre avec le Seigneur sera un moment redoutable , car il n’y a pas de repentir après la mort. Et nous tous, même les plus grands d’entre nous, nous allons trembler le jour où nous serons face au Seigneur, et nous serons éblouis lorsque Christ va briller dans ses lumières, nos vies seront révélées comme insignifiantes et pleines de péchés, et nous n’aurons pas de bonne réponse. Que le Seigneur, le Père des miséricordes, nous sauve à cette heure, et que sa Mère, la Reine du monde, intercède pour nous, car aucun vivant n’est justifié devant lui. Par conséquent, prions pour nos défunts, non pas dans le désespoir ou un chagrin démesuré, mais avec confiance et foi. Que le Seigneur les couvre de sa miséricorde, réconfortant nos cœurs et étendant sa bonté envers nos proches qui se sont endormis.

Archimandrite Panteleimon Farah (+2021), supérieur du monastère de la Dormition de la Mère de Dieu (Hamatoura) et de Saint-Démétrius (Mont Athos). *Que sa mémoire soit éternelle.*