Pourquoi jeûnons-nous avant Noël?

 

(Voir également l’article paru le 12 novembre 2012  dans les archives de novembre 2012)

Le carême de la Nativité, appelé également « carême de Noël », « carême de saint Martin » (fête de saint Martin le 11 novembre) ou « carême de saint Philippe » (fête du saint apôtre Philippe le 14 novembre), est un temps de préparation physique et spirituelle pour accueillir le Verbe incarné. Il appartient à la tradition ancienne de l’Eglise universelle. Selon les traditions grecques et gallo romaines, il dure quarante jours, toujours à date fixe : du 15 novembre ou 25 décembre. On commence le soir du 14 novembre ; si c’est un mercredi ou un vendredi, on commence le 13 au soir – à moins que l’on veuille commencer à la Saint-Martin !

L’abstinence

C’est un carême plus léger que celui de Pâques. Nous nous abstenons de viande, d’œufs et de fromage, et, le lundi, le mercredi et le vendredi, de vin et d’huile. Mardi et jeudi on prend du vin et de l’huile ; le samedi et le dimanche, le 21 novembre, Présentation de la Mère de Dieu au Temple, ainsi que les lundis, mercredis et vendredis, s’il y a une fête, de l’huile, du vin et du poisson. Celui-ci, nourriture festive, est, généralement, consommé jusqu’à la fête de saint Nicolas (6 décembre) inclus ; la tradition roumaine le bénit jusqu’au dimanche des saints Ancêtres ! Pendant le carême de Noël, on ne célèbre pas de mariage. La veille de Noël on mange seulement le soir : céréales, fruits et légumes. Le jour de Noël, quel qu’il soit, on rompt le jeûne et toute abstinence de nourriture.

La vigilance

Mais, l’abstinence corporelle ne suffit pas : plus important encore est le jeûne des pensées vaines et des paroles faciles ; l’enjeu de ce temps est l’acquisition de la générosité divine. Moins axé que le carême pascal sur le repentir, celui de Noël a pour thème principal la veille, dans l’attente de la lumière qui resplendira dans les ténèbres croissantes. Pendant cette période, nous pouvons lire davantage la Parole de Dieu, prier davantage, se confesser et communier plus souvent. Nous pouvons nous exercer à être miséricordieux avec notre entourage humain et avec toutes les créatures. Se prépare ainsi le grand mystère : Dieu devenu un être humain parmi d’autres, assumant tout ce qui est humain, et habitant parmi les humains pour changer son monde de l’intérieur et le sauver.

La Parole

Le carême de Noël a comme état d’esprit fondamental l’accueil de la Parole. Celle-ci – le Christ Dieu, le Fils unique et Verbe de Dieu – invisiblement présente dans son monde pendant la gestation de Marie, se manifeste clairement en paroles et en actes. C’est pourquoi l’ensemble de ce temps pourrait être consacré à redécouvrir la sainte Écriture, notamment les prophètes, par exemple Isaïe.

Source:http://www.sagesse-orthodoxe.fr/jaimerais-savoir/questions-dactualite/culture/religions-et-oecumenisme/pourquoi-jeunons-

La Mère de Dieu et le sens de la Nativité

 

 

Une méditation lumineuse, à lire et relire, à « ruminer », et à conserver en son coeur. 

Dans l’Église orthodoxe la Vierge Marie est l’image de ceux qui sont sauvés. Si Jésus-Christ est le Sauveur, Elle est, par excellence, l’image de ceux qui sont sauvés. Elle est, dans tous les aspects de sa vie, non pas la grande exception, mais plutôt le grand exemple. Depuis sa conception jusques à sa Dormition, elle révèle à quel point tous les gens doivent être (quand ils sont véritablement sanctifiés par l’Esprit Saint) serviteurs de Dieu et imitateurs du Christ. Continuer la lecture de La Mère de Dieu et le sens de la Nativité

Allocution du Métropolite Joseph à l’Assemblée Nationale (29/11/2012)

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Assemblée des Evêques Orthodoxes de France
Audition Assemblée Nationale 29 novembre 2012
Allocution de Son Eminence le Métropolite Joseph
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Chers concitoyens,
Parlant au nom de l’Assemblée des Évêques Orthodoxes de France ainsi qu’au nom de tous les chrétiens orthodoxes de notre pays, j’ai l’honneur de vous saluer et de vous assurer de prime abord que nous prions constamment, dans chacune de nos liturgies, « pour notre pays, pour ceux qui le gouvernent et pour tout son peuple » (grande litanie de paix). C’est à dire, nous vous portons tous, quel que soit votre statut et votre condition, dans nos prières et, la prière ne peut être, dans ce contexte, qu’amour et attention aimante envers l’autre.

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L’homme est une boue que Dieu a ordonné de devenir dieu.

L’homme est une boue que Dieu a ordonné de devenir dieu.
– Saint Grégoire de Nysse

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Comment créer un dieu? Comment créer un être qui est véritablement libre et ayant l’amour vrai, donc un être doté d’une véritable existence?

Ce n’est évidemment pas une question tout à fait rationnelle – mais c’est une question sérieuse pour la pensée chrétienne. Car, comme saint Grégoire de Nysse le souligne, la création de l’homme est bien davantage que ce qui se trouve dans le livre de la Genèse. Les récits de la création dans la Genèse ne sont qu’un prélude à la grande histoire accomplie en Christ. Avec le Christ, la boue est devenue lumière.

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Rendre grâces

 

 

Toute personne qui sait rendre grâces peut accueillir le salut.

Père Alexandre Schmemann

Source : http://glory2godforallthings.com/2012/11/11/a-life-of-thanksgiving/

Je viens de passer une semaine au Nouveau-Mexique, en visitant un monastère et en effectuant une retraite à Santa Fe. Une des personnes qui participaient  à la retraite m’a rappelé ce post sur le don et la grâce et a raconté comment ce post lui a été bénéfique.

Nous arrivons à la période où les Américains célèbrent l’action de grâce (Thanksgiving) – ce qui se traduit souvent par un repas copieux et une réunion de famille. Je ne vais pas dire cette année que je suis reconnaissant  pour de nombreuses choses – puisque comme vous allez le lire – toute chose est une occasion pour rendre grâce. Cependant au cours de la dernière année, j’ai appris  encore une fois et plus profondément que jamais que la vie d’action de grâces est la vie qui est vécue en toute droiture.

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Je ne crois pas qu’il soit possible d’épuiser ce sujet. J’expose quelques suggestions sur la façon dont nous pourrions construire et maintenir une vie d’action de grâces. Une pensée particulière est accordée à ces moments où rendre grâces est difficile.

1. Je dois croire que Dieu est bon.

J’ai eu du mal sur ce point  pendant de nombreuses années. Je croyais que Dieu était souverain, je croyais qu’Il était le Créateur du ciel et de la terre, je pensais qu’il a envoyé son Fils unique afin de mourir pour moi. Mais en dépit d’une foule de doctrines auxquelles j’ai donné une certaine forme de consentement, je n’avais pas inclus parmi ces doctrines (et c’était à cause de ce que je ressentais dans mon cœur) le simple et franc consentement que Dieu est bon. Mon beau-père, un diacre baptiste très simple mais d’une grande foi, croyait en cette vérité simple avec une certitude absolue qui ébranlait chacun de mes arguments. Je le connaissais depuis plus de 30 ans. Quand j’étais jeune (et beaucoup plus fou) je voulais discuter avec lui – et je ne voulais pas être manœuvré par ses rapides et astucieuses réponses théologiques (en fait c’était moi qui essayait de manoeuvrer en étant rapide et rusé) – mais souvent nos discussions finissaient avec son sourire et un simple aveu: «Eh bien, je ne sais pas répondre sur ce point, mais ce que je sais c’est que Dieu est bon. » Au fil des années, je me suis rendu compte, qu’à moins que je ne crois que Dieu est bon, je ne serai jamais en mesure de rendre réellement grâce. Je pourrais remercier Dieu quand les choses allaient bien, mais pas autrement.
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