Gavrilia Papayanni (II)

Après avoir terminé ses études secondaires, elle voyage en Suisse pour apprendre la botanique, elle aimera les plantes, les fleurs et les arbres jusqu’à la fin de sa vie et elle communiquera cet amour à tous ceux qui sont venus à elle.

En 1923, et suite  à l’expulsion des grecs d’Asie Mineure, la famille Papayanni s’est installée à Thessalonique où Gavrilia s’est inscrite à l’Université pour apprendre la philosophie. Elle était la deuxième femme à s’inscrire dans une université de Grèce…

A cette époque Gavrilia tomba malade et sa fièvre est restée élevée pendant plusieurs jours, sa famille s’inquiétait pour elle, mais une nuit, alors que tout le monde dormait, elle a entendu des pas qui résonnaient dans sa chambre, elle vit alors un jeune homme vêtu d’habits militaires qui se tenait près de son lit. Ce jeune homme lui dit : « Ne crains rien, demain tu seras en forme » puis il s’en alla. Lorsqu’elle a raconté cette histoire à sa maman, elle fit le signe de croix et dit « Que le Seigneur soit glorifié ». C’était la nuit du 26 octobre, jour de fête de saint Dimitrios…effectivement sa température chuta…Gavrilia a eu une autre expérience spirituelle en 1932 avec l’icône du Christ. Toute la nuit elle avait une sensation étrange et à la fin elle comprit qu’elle devait se rendre à Athènes loin de sa mère bien aimée. Elle quitta alors sa famille et avec courage elle entama son combat dans la vie.

Lorsqu’elle arriva à Athènes elle a commencé par chercher un emploi : elle est tombée sur une annonce dans un journal pour un emploi dans un centre de repos. Elle présenta sa candidature et elle a été embauchée. Par la suite elle rejoignit un hôpital où elle travailla comme infirmière, puis un an après elle changea de travail pour se consacrer à enseigner l’anglais et le français à deux jeunes filles.

En 1937 Gavrilia a eu l’intuition de devoir quitter la Grèce pour la Grande Bretagne, mais à cette époque il était très difficile d’obtenir un visa pour la Grande Bretagne. Elle prit le train pour la France et sur place elle alla au Consulat Britannique et elle demanda avec douceur et courtoisie au Consul un visa pour son pays : « Je désire ardemment visiter votre beau pays, est-ce que vous pouvez m’octroyer un visa pour 15 jours seulement ? » Et elle obtint un visa pour 3 mois. Et c’est ainsi qu’elle arriva en Grande Bretagne, elle avait 40 ans et n’avait en poche qu’une seule livre Sterling. C’était le début de son aventure avec le Christ…

La première nuit en Grande Bretagne elle la passa dans un foyer de la YWCA, et le lendemain, par l’intermédiaire d’une agence pour l’emploi elle trouva un travail comme enseignante de français à deux enfants de 8 et 10 ans dont les parents avaient convenu de venir la chercher le surlendemain. Ainsi, le surlendemain de son arrivée, elle régla le montant de son séjour au foyer et qui était d’une livre Sterling. Il ne lui restait donc plus un sou en poche. Elle sortit du foyer avec sa petite valise et elle a attendu au coin de la rue. Elle a attendu deux heures avec calme et patience. Elle savait que Dieu ne l’abandonnerait pas…effectivement la voiture arriva finalement. Par la suite la guerre l’obligea à rester en Grande Bretagne 8 ans. Et durant ces années, le Christ est devenu pour elle une réalité vivante qui la guide et progressivement l’Evangile est devenu son mode de vie. Elle ne mettait pas d’argent de côté. Une fois lorsqu’on lui proposait un emploi, le patron lui a demandé son numéro de compte bancaire. Elle répondit qu’elle ne possédait rien et que sa banque était le ciel. Le patron sourit et lui dit : « Parfait, avec une telle banque je pense que nous pouvons t’embaucher »

Elle travailla aussi chez une vieille dame qui devait rester au lit, et deux mois après la vieille dame pouvait se lever et marcher sans canne ! Et pourtant Gavrilia n’avait pas encore suivi une formation de physiothérapeute. Lorsque par la suite elle a pu disposer  d’un peu de temps libre elle a décidé d’apprendre comment soigner les jambes. Une des ses connaissances lui demanda pourquoi avoir choisi cette formation plutôt que des études de théologie, elle lui fit la réponse suivante : « A partir des pieds je monte vers les cœurs » et lorsqu’elle revit cette même personne vingt ans plus tard elle lui dit : « A présent je ne fais plus comme je te l’avais dit, je m’adresse directement au cœur ».

Lorsqu’elle a suivi cette formation (durant la deuxième guerre mondiale), elle apprenait ses cours le matin, et l’après-midi elle s’occupait d’un cabinet d’un médecin qui servait au front. On lui disait qu’il était dangereux de se rendre au centre de Londres à cause des raids aériens mais elle n’a jamais modifié ses habitudes. Elle n’a jamais pris de précautions particulières  à cause des bombardements et elle dormait dans son lit comme si de rien n’était. Durant cette période elle a soigné gratuitement des travailleurs chypriotes qui avaient des douleurs aux jambes parce qu’ils devaient rester debout très longtemps. Elle a terminé sa formation en 1946 et obtint le diplôme, et à partir de ce moment elle a mis en pratique son don qui était de se mettre à l’écoute de ses patients pendant qu’elle soignait leurs jambes et leurs c œurs parce qu’elle pouvait ouvrir les cœurs des gens. Elle était physiothérapeute mais elle soignait en Christ ceux dont les cœurs étaient fatigués.

( à suivre)

Source : Bulletin numéro 29 daté du 8 novembre 2007 du monastère Mar Mikhael -Nahr Baskinta- Liban

 

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