La foi du Centurion (P. George Calciu)

 

 calciu

 

 

Cet enseignement est donné par le P. George Calciu (1925-2006) qui est un des plus grands confesseurs de la foi chrétienne au vingtième siècle. Il a traversé les expériences horribles faites dans certaines prisons (notamment celle de Pitesti) de la Roumanie communiste. Il a été en prison d’abord en tant que chrétien engagé de 1948 à 1964 puis entre 1979 et 1984 étant devenu prêtre entretemps. Exilé par la suite aux Etats Unis il pouvait témoigner avec autorité à cause de son expérience de l’amour et de la miséricorde de Dieu. Comme prêtre aux Etats Unis il a maintenu une vie d’ascèse et de prière en même temps qu’il était un Père joyeux et aimant pour les fidèles de sa paroisse (et d’ailleurs). Après la chute du communisme il retourna plusieurs fois en Roumanie.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (7, 1-10)

Après avoir achevé tout son discours devant le peuple, Jésus entra dans la ville de Capharnaüm.
Un centurion de l’armée romaine avait un serviteur auquel il tenait beaucoup ; celui-ci était malade, sur le point de mourir. Le centurion avait entendu parler de Jésus ; alors il lui envoya quelques notables juifs pour le prier de venir sauver son serviteur. Arrivés près de Jésus, ceux-ci le suppliaient : «Il mérite que tu lui accordes cette guérison. Il aime notre nation : c’est lui qui nous a construit la synagogue.»
Jésus était en route avec eux, et déjà il n’était plus loin de la maison, quand le centurion lui fit dire par des amis : «Seigneur, ne prends pas cette peine, car je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit. Moi-même, je ne me suis pas senti le droit de venir te trouver. Mais dis seulement un mot, et mon serviteur sera guéri. Moi qui suis un subalterne, j’ai des soldats sous mes ordres : à l’un, je dis : “Va”, et il va ; à l’autre : “Viens”, et il vient ; et à mon esclave : “Fais ceci”, et il le fait.»
Entendant cela, Jésus fut dans l’admiration. Il se tourna vers la foule qui le suivait : «Je vous le dis, même en Israël, je n’ai pas trouvé une telle foi !»
De retour à la maison, les envoyés trouvèrent l’esclave en bonne santé.

 

 

La foi chrétienne n’est pas une attitude conditionnée.

Le Centurion a décrit au Christ sa relation avec ses subordonnés : « Seigneur j’ai des soldats sous mes ordres ; et je dis à l’un : Va ! Et il va ; à l’autre : Viens ! Et il vient ; et à mon serviteur : Fais cela ! Et il le fait. » (Mathieu 8 :9). (Et le Centurion avait foi en bien plus), il croyait que si le Seigneur donnait l’ordre à un esprit mauvais « de ne pas entrer à nouveau en cet homme », alors cet esprit impur n’entrerait plus à nouveau dans cet homme.

Le Centurion avait une grande foi bien avant qu’un quelconque miracle s’accomplisse.

Nous sommes souvent guidés par des quêtes bien intentionnées. Nous entendons, qu’il y a une image de la Mère de Dieu qui est apparue quelque part dans le ciel. Nous allons alors à cet endroit pour la voir, et peut-être que nous allons y croire. Et pourtant nous ignorons la base de notre foi…

Je me trouvais à Chicago pour voir une icône de la Mère de Dieu qui versait des larmes. C’était en 1987. Nous étions trois prêtres et nous célébrions la Divine Liturgie pour la nation Roumaine. Durant la Liturgie, (l’icône) de la Mère de Dieu a versé des larmes en 3 fois et son vêtement étant trempé. Il y avait là des gens pour observer cela. Nous aussi nous l’avons vu. Et puis nous avons oublié car la foi qui repose sur les miracles est faible.

Si Dieu vous frappe à cet instant vous allez crier « Seigneur ».

S’il y a un tremblement de terre ou un acte de guerre, vous allez crier, « Seigneur viens à mon secours ». Mais après le tremblement de terre vous oublierez Dieu de nouveau.

La foi qui s’appuie sur une relation proche du Christ est différente de ces formes précédentes. Lorsque vous avez conscience que vous n’êtes rien sans Lui et que tout est entre Ses mains, que Lui le Christ peut vous rabaisser ou bien vous élever. Qu’Il peut vous guérir ou vous laisser périr. Il peut vous délivrer du tragique ou bien vous laisser battu.

L’enseignement est le suivant : ne basez pas, n’établissez pas votre foi sur le merveilleux ! De nombreuses fois le Seigneur a guéri les malades par Sa parole.

Le Centurion n’avait pas besoin de voir le Seigneur faire un miracle pour croire. Il voulait juste que le Seigneur confirme que son serviteur serait guéri.

Le Centurion est venu chez le Christ comme étant Celui qu’il savait pouvoir guérir son serviteur, pour le Centurion le Christ était quelqu’un en qui il croyait véritablement, bien qu’il n’était pas juif mais romain.

Quand vous avez très envie qu’un miracle se produise vous allez peut-être dire : « Seigneur si Tu existes fais ce miracle ».

Et Dieu ne vous écoute pas.

Ou bien peut-être Il va vous entendre si votre âme a réellement besoin de ce miracle.

Le plus important, croyez en Dieu avant tout miracle ! N’attendez pas les miracles : la relation la plus profonde avec le Christ est de nature spirituelle. Priez le Seigneur et demeurez en Sa présence et faites Le habiter en vous ! Et Dieu vous répondra selon Ses merveilles cachées à travers la force de votre esprit faisant croître en vous la compréhension de Ses jugements. Non pas comme nous comprenons les choses sur un plan rationnel et historique mais dans un sens spirituel beaucoup plus profond vous montrant la main de Dieu en toutes choses.

Beaucoup de Pères ont vécu de façon spirituelle très élevée et Dieu leur a accordé de nombreux dons. Ils ont accompli des miracles mais lorsque l’on venait les remercier ils répondaient « Non pas moi mais le Christ qui a permis que cela arrive. Rendez grâce au Seigneur ».

Et le Christ a élevé ces Pères dans Sa lumière comme le P. Benedict Ghius de Cernica [Ici le P. Georges Calciu fait allusion à un témoignage personnel alors qu’il célébrait la Divine Liturgie à Cernica avec d’autres moines : il a vu le P. Bénédict Ghius qui était assis à côté de l’autel – mais qui ne célébrait pas en raison de son âge avancé – baigné dans un halo de lumière. Le P. Bénédict Ghius n’en était pas conscient mais ceux qui étaient présents l’ont également vu. Le père Bénédict Ghius a vécu de 1904 à 1990. Il a été emprisonné durant la période communiste mais il a été libéré en 1965. Il était moine au monastère de Cernica où les moines se consacraient à la prière de Jésus (Seigneur Jésus Christ Fils de Dieu aie pitié de moi pêcheur) depuis plus de 2 siècles de façon ininterrompue jusqu’à nos jours. Le P. Bénédict Ghius avait atteint un très haut niveau de spiritualité].

(…)

Voici en quoi consiste cette relation personnelle : lorsque vous offrez votre âme au Christ Il vous donne l’Esprit Saint qui va agir en vous. Cela va beaucoup plus loin qu’une récompense terrestre.

Quelle est la signification lorsque votre voiture tombe en panne et que Dieu vous envoie (un inconnu) pour vous aider ? C’est une petite chose…mais alors que dire de votre relation spirituelle avec le Christ qui demeure dans une âme chrétienne avec le Saint Esprit dans vos cœurs ? Vous devenez doux, compatissants, jamais en colère contre celui est à côté et vous ne gardez pas rancune ; vous devenez un rayon de lumière pour les autres même si vous êtes petits ; ce sont les vrais miracles que le Christ nous demande de réaliser.

Préservez votre relation avec le Christ comme le Centurion et vous recevrez des récompenses divines. Réfléchissez de façon juste et ne laissez pas le mauvais esprit vous dominer. Ne tentez pas Dieu, ne Lui dites pas « O Seigneur viens et demeure en moi » alors que vous faites une conversation avec le diable en croyant que vous luttez contre lui. Mais comme le Centurion dites « Seigneur dis seulement une parole et mon cœur sera guéri ».

 

Source : Father George Calciu Interviews, Homilies ands Talks. Saint Herman of Alaska Brotherhood (2010).

Le prêtre et la touriste américaine

Le prêtre aimable

Le prêtre et la touriste américaine

Une femme protestante de Tacoma (état de Washington), était en vacances avec son mari dans la ville grecque d’Athènes. Chaque jour, elle se rendait dans un petit café près de l’hôtel pour prendre son café et regardait les habitants passer. L’un de ces habitants était un prêtre orthodoxe qui passait près du café en allant à son église paroissiale. La femme souriait et le prêtre hochait la tête, souriait et continuait son chemin.

Un jour, ce prêtre grec, qui parlait anglais, remarqua que la femme américaine avait un regard triste sur son visage et il s’approcha de sa table et demanda si quelque chose la troublait. Elle éclata en sanglots et raconta au prêtre les problèmes médicaux de son mari, et qu’elle craignait pour le pire. Le prêtre s’est assis avec elle et a prié pour elle et son mari. Chaque jour, il s’arrêtait pour s’asseoir à sa table, priant pour le rétablissement de son mari.

Quelques semaines se sont passées et le mari a récupéré de sa maladie et est revenu aux États-Unis avec sa femme. Le souvenir de la compassion de ce prêtre pour une femme étrangère est resté dans sa mémoire toutes ces nombreuses années. Elle a partagé ce souvenir avec son médecin, qui est un de mes amis, et je partage (N.d.T c’est-à-dire l’hieromoine Tryphon) ce souvenir avec vous.

Quel véritable disciple et serviteur du Seigneur était ce prêtre généreux ! Puissions-nous, comme ce prêtre, être à l’écoute de ceux qui en ont besoin et que le Seigneur nous met sur nos chemins  . Puissions-nous avec des cœurs ouverts toucher et apporter la guérison à ceux qui souffrent, leur faire savoir que nous nous soucions pour eux et qu’ils ont un ami pendant leur temps de chagrin, de besoin et de désespoir.

Avec l’amour en Christ,

Hiérimoine Tryphon.

 

Source : https://www.facebook.com/Abbot-Tryphon-1395030584153681/   (post du 27 juin 2017 )

Prière de saint Eustrate

Je Te magnifie et T’exalte, Seigneur, Toi qui as jeté un regard sur ma bassesse et ne m’as pas emprisonné entre les mains de l’ennemi, mais as délivré mon âme de la détresse. Et maintenant, Maître, que Ta main me couvre et que vienne sur moi Ta pitié. Mon âme accablée s’agite à la pensée qu’elle devra sortir de ce corps misérable et souillé. Que les efforts de l’ennemi malin ne prévalent pas et ne l’entravent pas à cause des ses péchés volontaires et involontaires commis au cours de la vie. Sois-moi propice, Maître,et que mon âme ne voit pas l’aspect odieux et ténébreux des mauvais démons, mais que tes anges brillants et lumineux l’accueillent. Donne gloire à Ton Nom saint et, par Ta puissance, conduis-moi à Ton divin tribunal. Quand Tu me jugeras, que la main du prince de ce monde et ne me saisisse pas pour m’entraîner, pécheur que je suis, dans l’abîme infernal. Tiens-toi à mes côtés, sois mon secours et mon protecteur. Aie pitié, Seigneur, de l’âme qui s’est souillée dans les passions de cette vie et accueille-la purifiée par la pénitence et la confession,Toi qui est béni aux siècles des siècles, amen.

Cette prière prononcée par saint Eustrate avant son martyr en 296 est incluse dans l’office de minuit des samedis.

Carême des apôtres 2017

Carême des Apôtres

Date du Carême des Apôtres :

  • du lundi 12 juin au mercredi 28 juin 2017Le Carême des Apôtres est un jeûne précédant la fête des apôtres Pierre et Paul, à la durée variable puisqu’il dépend de la date de la Pentecôte, elle même déterminée en fonction de Pâques. Ce jeûne permet aux croyants de faire fructifier les dons qu’ils ont reçu à l’occasion de la Pentecôte. Plus précisément, le Carême des Apôtres a pour objectif l’acquisition du “sens de l’Église” : s’inscrire dans les pas des apôtres et se montrer ainsi digne en tant que disciple de Dieu. Les aliments proscrits sont le poisson, la viande, le vin, les huiles, les produits laitiers ou les oeufs. Les samedis et dimanches, poisson, vin et huile sont autorisés.Ce jeûne est apparut durant le 6e siècle, bien qu’il soit mentionné dans quelques témoignages antérieurs. Désigné comme le jeûne des Apôtres dans les premières mentions des sources monophysites syriaques, Anastase le Sinaïte le mentionne comme un jeûne controversé au 7e siècle, et Théodore le Studite le considère au 9e siècle comme un jeûne établi au moins dans les milieux monastiques. (Source:http://icalendrier.fr/religion/fetes-orthodoxes/jeunes#CaremeApotres)
  • Le carême des apôtres commence juste après le premier dimanche après la Pentecôte (et qui est également le dimanche de tous les Saints), soit le lundi 8 juin et il se termine le jour de la fête des saints apôtres Pierre et Paul qui tombe le 29 juin (ou le 12 juillet selon le calendrier julien). Cette période de jeûne a son origine qui remonte aux premiers siècles du christianisme et nous disposons des témoignages de saint Athanase le Grand, de saint Ambroise de Milan et d’autres…Saint Athanase  a fait référence à ce carême dans une lettre envoyée à l’empereur Constance…Ce jeûne n’est pas strict comme le Grand Carême: on s’abstient des laitages et de la viande.  Le poisson est souvent autorisé (se reporter à un calendrier liturgique). Quoiqu’il en soit, le carême ne se limite pas à l’aspect alimentaire qui est la partie la plus facile à respecter pour une personne en bonne santé et bien entendu ces règles ne s’imposent pas quand on est malade (demander s’il le faut au prêtre). (Source: http://www.orthodoxie-reunion.com/?p=1150).pierre et paul 

Le but de la vie du chrétien

Sur le but de la vie du chrétien

Il faut comprendre avant tout que le devoir de tout chrétien, et plus particulièrement de ceux dont la vocation est de se consacrer à la vie spirituelle, est de s’efforcer toujours et de toute manière de s’unir à Dieu, le Créateur, l’Amant, le Bienfaiteur, le Bien suprême par qui et pour qui nous avons été créés. Cela vient de ce que la raison d’être et la fin ultime de l’âme, que Dieu a créée, doit être Dieu lui-même, Dieu seul et rien d’autre, Dieu de qui l’âme a reçu sa vie et sa nature, et pour qui elle doit vivre éternellement. Toutes les choses visibles qui, sur la Terre, sont aimables et désirables, la richesse, la gloire, l’amour, les enfants, en un mot toutes les choses de ce monde, belles, bonnes et attrayantes, n’appartiennent pas à l’âme, mais au corps. Et comme elles sont temporaires, elles sont destinées à passer aussi rapidement qu’une ombre, tandis que l’âme, étant éternelle de par sa nature, ne peut trouver le repos éternel que dans le Dieu éternel. Il est son bien le plus élevé, plus parfait que toute beauté, douceur et amabilité ; il est son habitation éternelle, d’où elle vient et où elle doit retourner. Tandis que la chair, venant de la terre, doit retourner à la terre, l’âme venant de Dieu, retourne à Dieu et demeure avec lui pour toujours. En effet l’âme a été créée par Dieu afin de demeurer toujours avec lui. Par conséquent durant cette vie temporaire, nous devons de toutes nos forces chercher à atteindre l’union avec Dieu afin d’être trouvés dignes d’être éternellement avec lui et en lui dans la vie future.

Il n’est pas possible d’atteindre l’union avec Dieu si ce n’est par un très grand amour. Cela est illustré surtout par le récit évangélique de la femme qui fut une pécheresse. Dieu dans sa miséricorde, lui accorde le pardon de ses péchés et l’union avec lui « parce qu’elle a beaucoup aimé » (Luc 7,47). Il aime ceux qui l’aiment, il s’attache à ceux qui s’attachent à lui et il accorde la plénitude de la grâce à ceux qui désirent jouir de son amour. Pour allumer dans son cœur la flamme d’un si ardent amour, pour s’unir à Dieu d’une inséparable union d’amour, il faut que l’homme prie souvent, qu’il élève son esprit vers Dieu. De même que la flamme grandit quand elle est constamment alimentée, la prière fréquente (l’esprit s’enracinant toujours plus profondément en Dieu) fait grandir l’amour divin dans le cœur. Le cœur enflammé réchauffe tout l’homme intérieur, l’illumine et l’enseigne, lui révélant toute sa sagesse inconnue et cachée, faisant de lui comme un séraphin de flamme, toujours debout devant Dieu à l’intérieur de son esprit, le regardant sans cesse et retirant de cette vision la douceur et la joie spirituelles.

Saint Dimitri de Rostov (1651-1709). Extrait de : « L’Art de la Prière ». Higoumène Chariton de Valamo. Spiritualité Orientale n°18. Abbaye de Bellefontaine.