Dimanche du fils prodigue

Le dimanche 16 février 2014 est le dimanche du fils prodigue. Ce dimanche est situé 9 semaines avant Pâques.  La semaine qui suit n’est pas une semaine de jeûne, mais c’est la dernière où l’on peut manger de la viande (sauf comme d’habitude le mercredi et le vendredi qui sont les jours de jeûne hebdomadaires). L’évangile du jour est celui de Luc:

Chapitre XV versets 11 à 32

Le Fils prodigue et le Fils fidèle

icône du Fils prodigue11 Il dit encore : « Un homme avait deux fils.

12 Le plus jeune dit à son père : Père, donne-moi la part de fortune qui me revient. Et le père leur partagea son bien.

13 Peu de jours après, rassemblant tout son avoir, le plus jeune fils partit pour un pays lointain et y dissipa son bien en vivant dans l’inconduite.

14 « Quand il eut tout dépensé, une famine sévère survint en cette contrée et il commença à sentir la privation.

15 Il alla se mettre au service d’un des habitants de cette contrée, qui l’envoya dans ses champs garder les cochons .

16 Il aurait bien voulu se remplir le ventre des caroubes que mangeaient les cochons, et personne ne lui en donnait.

17 Rentrant alors en lui-même, il se dit : Combien de mercenaires de mon père ont du pain en surabondance, et moi je suis ici à périr de faim  !

18 Je veux partir, aller vers mon père et lui dire : Père, j’ai péché contre le Ciel et envers toi ;

19 je ne mérite plus d’être appelé ton fils, traite-moi comme l’un de tes mercenaires.

20 Il partit donc et s’en alla vers son père. « Tandis qu’il était encore loin, son père l’aperçut et fut pris de pitié ; il courut se jeter à son cou et l’embrassa tendrement.

21 Le fils alors lui dit : Père, j’ai péché contre le Ciel et envers toi, je ne mérite plus d’être appelé ton fils.

22 Mais le père dit à ses serviteurs : Vite, apportez la plus belle robe et l’en revêtez, mettez-lui un anneau au doigt et des chaussures aux pieds.

23 Amenez le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons,

24 car mon fils que voilà était mort et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé  ! Et ils se mirent à festoyer.

25 « Son fils aîné était aux champs. Quand, à son retour, il fut près de la maison, il entendit de la musique et des danses.

26 Appelant un des serviteurs, il s’enquérait de ce que cela pouvait bien être.

27 Celui-ci lui dit : « C’est ton frère qui est arrivé, et ton père a tué le veau gras, parce qu’il l’a recouvré en bonne santé ».

28 Il se mit alors en colère, et il refusait d’entrer. Son père sortit l’en prier.

29 Mais il répondit à son père : « Voilà tant d’années que je te sers, sans avoir jamais transgressé un seul de tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau, à moi, pour festoyer avec mes amis ;

30 et puis ton fils que voici revient-il, après avoir dévoré ton bien avec des prostituées, tu fais tuer pour lui le veau gras  ! »

31 Mais le père lui dit : « Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi.

32 Mais il fallait bien festoyer et se réjouir, puisque ton frère que voilà était mort et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé  ! »

Kondak:

J’ai délaissé insensé, la gloire paternelle et dissipé dans les vices le trésor qui me fut confié. Par la voix du prodigue je crie vers Toi: j’ai pêché contre Toi, ô Père des miséricordes, accueille-moi pénitent et traite-moi comme l’un de tes serviteurs.

 

Conseils pour la vie spirituelle: sortir de notre désorganisation intérieure

Conseils pour la vie spirituelle (d’après une lettre de saint Théophane le reclus (1815-1894)).

 

– Lettre 43 –

J’ai encore à vous proposer quelques conseils dont vous allez avoir besoin maintenant pour entrer sur cette route nouvelle.
Que notre esprit soit un esprit déchu est une réalité tangible pour tous ceux qui se sont donné pour règle d’observer avec la plus grande rigueur ce qui se passe à l’intérieur de nous, ne serait-ce qu’au cours d’une journée. Je vous ai déjà parlé de cela il y très longtemps. Souvenez-vous que spécifiquement, à l’intérieur de nous, il y a trouble. Ce trouble est entré frauduleusement et doit être stoppé. Vous aviez d’ailleurs vous-même écrit, que vous ne pouviez maîtriser tous les mouvements incontrôlables qui s’agitent à l’intérieur. Je vais vous redessiner en quelques mots l’image de cet état.
Les pensées de notre intellect sont toutes orientées vers le terrestre, et il est impossible de les élever vers le ciel ; leur objet est vaniteux, sensuel, pécheur. Vous avez vu comment la brume s’étale dans les lointains. C’est l’exacte image de nos pensées. Toutes, elles rampent et s’étalent sur la terre ; mais outre cette progression au niveau inférieur, elles bouillonnent sans cesse, ne restent pas en place, se bousculent comme un nuage de moustiques en été. Par ailleurs, elles ne restent pas inactives.
Non ; au-dessous d’elles se trouve le cœur, qui en reçoit des coups continuels et les effets qu’ils produisent. Telle pensée, telle mouvement du cœur. De là proviennent tantôt la joie, tantôt l’amertume, ou l’envie, ou la peur, ou l’espoir, ou l’auto certitude, ou le désespoir. Elles apparaissent les unes après les autres dans le cœur ; il n’y a ni arrêt, ni discipline, comme dans les pensées. Sous l’influence des sentiments, le cœur frissonne continuellement, comme une feuille de tremble
Et l’affaire ne s’arrête pas là ; la pensée unie au sentiment fait toujours naître le désir – plus ou moins violent. Sous l’agitation des pensées et des sentiments, les désirs s’agitent aussi dans le désordre : se procurer ceci, rejeter cela, faire du bien à l’un, se venger de l’autre; fuir tout le monde, ou entrer dans un cercle et agir, obéir dans une circonstance, rester sur sa position dans une autre, etc… etc… etc…- Ce n’est pas que tout ceci se réalise, mais ces énigmes – concernant ceci, concernant cela – foisonnent continuellement dans l’âme. (Observez-vous, par exemple, lorsque vous êtes assise au travail, vous verrez tout ceci se dérouler en vous, comme sur une scène).
Voilà donc ce que sont notre désordre et notre trouble intérieurs. De là, la désorganisation de notre vie et comme des ténèbres autour. Et ne vous attendez pas à une vie correcte, tant que vous n’aurez pas supprimé cette désorganisation intérieure. Elle fait déjà beaucoup de mal par elle-même ; mais elle est aussi particulièrement nocive du fait que les démons viennent s’y associer et trafiquer, troublant d’autant plus l’intérieur, orientant tout vers ce qui est mauvais pour nous, vers notre perte.
Lorsque, au moment de la pénitence, vous vous êtes étudiée vous-même, projetant de supprimer ceci, ou d’ajouter cela, vous n’avez, bien sûr, pas pu ne pas remarquer votre agitation intérieure et ne pas vous armer contre elle avec le zèle nécessaire. Et veuillez lutter avant tout et plus que tout sur cet ennemi intérieur.
Vous avez pris la ferme décision d’œuvrer pour le Seigneur et de n’être qu’à Lui Seul désormais. Le sacrement de repentance vous a accordé le pardon pour tout et présentée pure à la Face de Dieu. La Sainte Communion vous a introduite à un contact plus intime ou a renouvelé votre contact avec le Seigneur Jésus Christ, et vous a remplie de toute la force de la grâce. Et vous voilà armée pour l’action.
Si, afin de corriger notre vie intérieure, il suffisait de le désirer pour qu’aussitôt tout change pour le mieux, ou donner notre parole pour qu’aussitôt, à la suite de notre parole, apparaisse le fait, vous n’auriez plus alors à vous soucier de rien. Tout chez vous irait au mieux de ce que l’on puisse désirer. Mais voilà, telle est la loi de liberté morale de la vie, surtout dans un être altéré, que malgré une décision ferme, et en dépit de l’aide de la grâce présente, nous devons malgré tout nous atteler et lutter, avant tout, contre nous-mêmes.
Notre état intérieur ne se remet jamais soudain en ordre; mais, toujours, après une bonne résolution et l’octroi du concours de la grâce par le Sacrement, s’imposent comme nécessaires de gros efforts sur nous-mêmes, sur notre état intérieur, travail et efforts qui doivent être dirigés vers l’anéantissement du désordre qui règne intérieurement, afin de le remplacer par le bon ordre, ce qui amènera à la paix intérieure et réjouira toujours le cœur.
Et voilà ce qui vous incombe maintenant ! Mais ne pensez pas que vous deviez pour cela remanier une masse de choses, ou vous lier à je ne sais combien de règles. Pas du tout. Deux ou trois petites règles, prudence en deux-trois choses, et cela suffira.
A l’intérieur le désordre : cela vous le connaissez par expérience. Il faut l’anéantir : vous le désirez, vous vous y êtes décidée. Commencez directement par l’éloignement de la cause de ce désordre. La cause en est que notre esprit a perdu son point d’appui naturel. Son appui est Dieu. L’esprit revient sur lui par la mémoire de Dieu. Ainsi donc : premièrement, il faut prendre l’habitude de garder continuellement la mémoire de Dieu, dans la crainte et la piété. Je l’ai écrit la dernière fois et vous en étiez d’accord. Vous savez comment il faut s’y prendre et vous avez déjà commencé. Bénis, Seigneur ! Et veuillez continuer cet effort sans le relâchez. Soyez toujours avec le Seigneur, quoi que vous fassiez et tournez-vous toujours vers Lui par l’esprit, vous efforçant de vous tenir comme on se tient devant le roi. Vous vous habituerez vite, seulement ne lâchez pas et n’arrêtez pas. Si vous accomplissez en conscience cette petite règle, grâce à elle, le désordre intérieur se sentira à l’étroit au dedans, et quand il se manifestera soit sous forme de pensées vaines et indésirables, soit en sentiments ou désirs qui n’ont pas là leur place, vous remarquerez aussitôt cette déviation et chasserez ces hôtes indésirables, en vous empressant chaque fois de rétablir l’unité de pensée en l’Unique Seigneur.
Je vous encourage ! Mettez-vous y avec ardeur et continuez sans arrêter, et vous arriverez rapidement à ce qui est recherché. L’attention pieuse à Dieu seul s’installera, et avec Lui, viendra aussi la paix intérieure. Je dis rapidement : mais ce ne sera pas en deux ou trois jours. Il faudra peut-être des mois, Oh, et peut-être même bien des années ! Demandez au Seigneur et Il vous aidera Lui-Même.
A ces moyens, ajoutez aussi ce qui suit : ne rien faire de ce qu’interdit la conscience, et ne rien laisser passer de ce qu’elle exige – que ce soit important ou infime. La conscience est toujours notre levier moral ; lorsqu’à l’intérieur de nous, nos rejetons – pensées, sentiments et désirs – folâtrent dans l’interdit, la cause en est aussi, entre autres, que la conscience s’est affaiblie. Rendez-lui cette force, en lui obéissant totalement. Maintenant vous l’avez éclairée, ayant vu tout ce que vous devez faire et ne pas faire. Continuez donc ainsi sans dévier, et avec une résolution telle, que dussiez-vous en mourir, vous ne vous permettrez pas de faire quoi que ce soit contre votre conscience. Plus résolument vous agirez ainsi, et plus puissante elle deviendra ; et plus elle vous inspirera pleinement et fermement ce qui doit être, vous écartant de ce qui ne doit pas être, et dans les actes et en paroles, et en pensées, et plus votre état intérieur se mettra rapidement en ordre. La conscience, alliée à la pieuse mémoire en Dieu, est source jaillissante pour une vie spirituelle véritable. Souvenez-vous, nous avons parlé de l’esprit au début de nos entretiens…
En dehors de ces deux règles, rien d’autre n’est exigé. Complétez-les seulement par la patience. Le succès ne viendra pas tout d’un coup. Il faut attendre en faisant des efforts, surtout sans faiblir. Faire des efforts et ne jamais céder à notre propre convenance ou à celle du monde. Il y aurait alors des heurts constants contre l’ordre débutant. Il faut les vaincre, et par conséquent tendre ses efforts, et par conséquent, patienter. Revêtez-vous donc de cette armure toute puissante et ne vous découragez jamais, face aux insuccès. Tout arrivera avec le temps. Prenez courage par la patience en cette espérance. Qu’il en soit ainsi est vérifié par l’expérience de ceux qui ont cherché et réalisé le salut.
Et voilà, c’est tout ! Se souvenir pieusement de Dieu, suivre sa conscience et s’armer de patience par l’espérance. Ce petit peu est la semence du tout. Que le Seigneur vous bénisse pour vous prédisposer ainsi et y persévérer.

Traduit du russe par N.M.Tikhomirova.

http://stranitchka.pagesperso-orange.fr/VO10/Theophane_le_Reclus.html

Dimanche du publicain et du pharisien

Le dimanche 9 février marque le début du cycle du Triode du grand Carême pour l’année 2014.

Le triode commence avec le dimanche du publicain et du pharisien (Luc 18; 9-14).

9Et il dit aussi, à certains qui mettaient leur confiance en eux-mêmes du fait qu’ils étaient des justes et qui méprisaient les autres, cette parabole :

10 » Deux hommes montèrent au Temple pour prier ; l’un était pharisien et l’autre publicain . 11  » Le pharisien, se tenant debout, priait ainsi en lui-même :  » Dieu, je te rends grâce de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, rapaces, injustes, adultères, ou encore comme ce publicain. « 12 » Je jeûne deux fois la semaine, j’acquitte la dîme de tout ce que j’acquiers.  »

13  » Le publicain, se tenant à distance, ne voulait même pas lever les yeux au ciel, mais il se frappait la poitrine en disant :  » Dieu, sois favorable au pécheur que je suis. « 

14 Je vous le dis : celui-ci redescendit justifié dans sa maison, mais non celui-là, car quiconque s’élève sera abaissé, mais qui s’abaisse sera élevé. « 

 

Kondak du dimanche:

Fuyons l’orgueil du pharisien et apprenons du publicain l’humilité, criant dans nos soupirs au Sauveur; purifie-nous ô Toi seul qui te laisses fléchir.

La semaine qui suit ce dimanche est une semaine sans jêune.

La modernité

Le projet de la modernité

 

Source : http://glory2godforallthings.com/2014/01/10/the-modern-project/
Quand je faisais des études supérieures en théologie, il n’était pas rare d’entendre des discussions sur le «projet de la modernité ». C’était un slogan académique pour décrire les efforts sociaux / philosophique / politiques / religieux pour construire le monde moderne. Le siècle des Lumières (17e-18e siècles) a apporté des nouvelles façons de penser dans le courant dominant de la culture occidentale (et maintenant le monde). Ce projet a imaginé et renouvelé le sens et la conception de l’État, il a réfléchi et a réinventé le christianisme ; et surtout, il a conçu une nouvelle façon de voir de l’être humain. Nous sommes les héritiers de cet apport. La personne la plus inculte dans notre société partage les hypothèses du « projet de la modernité » Nous sommes ce projet.
Dans le projet moderne, les êtres humains sont des centres autonomes de conscience dont les choix et les décisions réalisent leur accomplissement. Je m’explique :
Nous jouissons de façon autonome chacun d’entre nous de sa conscience de soi. Mon identité est enracinée dans le fait que je suis conscient et aussi que cette conscience est le centre de mon autonomie et m’appartient à moi seul. Je peux choisir de partager avec les autres et faire cause commune avec les autres – mais je ne me détermine que par moi-même. C’est le cœur de l’individualisme.
Nos choix et nos décisions réalisent notre accomplissement personnel. Ce je suis dans le monde est un produit de mes expériences et des choix et des décisions que je prends. Ces décisions créent mon identité – ce sont mes moyens d’actualisation de mon individualité. Mes décisions et les choix sont ce qui détermine le sens de ma vie. Je suis celui que je choisis d’être.
Quand vous examinez ces idées, il est facile de comprendre pourquoi la principale force motrice de l’histoire moderne est la liberté. Cette conception de ce que signifie être un humain fait qu’une certaine vision de ce qui est compris par le mot liberté est une des parties les plus essentielles de la vie. Tout ce qui restreint la liberté est considéré comme un ennemi de l’existence individuelle et de l’accomplissement personnel. C‘est seulement si je suis libre de choisir que je suis capable d’exister convenablement comme individu épanoui.
Ce ne sont pas nécessairement des idées conscientes, mais elles sont presque universelles dans le monde moderne. Nous utilisons les mots «liberté» et «choix» sans éprouver la nécessité de définir ces termes et cela avec un large consensus dans la société. De même certains groupes chrétiens ont joué un rôle majeur dans le développement de la vision du monde moderne, de sorte que leurs héritiers spirituels sont devenus la forme dominante du christianisme moderne. Les Eglises qui pratiquent le baptême de l’enfant -pratique normative dans le christianisme classique- et qui était autrefois la pratique dominante, même parmi les protestants, ces églises aujourd’hui doivent constamment défendre une pratique qui semble contredire les hypothèses les plus fondamentaux de la liberté humaine.  » Est-ce qu’il ne faut pas attendre que l’enfant soit en mesure de choisir lui-même s’il veut être baptisé ?  » Tout ce qui porte atteinte ou limite le choix semble dangereux ou douteux dans le cadre du projet de la modernité. Une relation avec Christ est quelque chose qui doit être librement choisie…

La discipline de l’Église sur les questions morales (ou autre) a également été scrutée de plus près. La personne moderne peut s’associer à une Église, elle peut devenir «catholique » ou « orthodoxe » ou « presbytérienne », etc. Mais que les détails moraux de la vie puissent être régis par cette association semble discutable pour eux. Une majorité des Américains qui s’identifient comme  » catholiques  » ignorent l’enseignement de l’Eglise sur de nombreuses questions – en particulier celles qu’ils considèrent comme relevant du «privé»    (les questions sexuelles en particulier). L’Église a une fonction dans leur vie, mais seul le choix privé de l’individu détermine la capacité de définir et de déterminer la nature véritable de ce choix. Dans un tel monde être «catholique », « orthodoxe », « calviniste », est davantage une étiquette, un identificateur d’un choix individuel, que l’appartenance à une communauté dans laquelle l’identité et la vie se développent.
Il y a un choc civilisationnel entre le christianisme classique et le projet de la modernité.
Dans la compréhension classique, nous ne sommes pas des individus autonomes. Nous sommes des êtres contingents dont l’existence est un don avec un but, un sens et une direction donnée par Dieu. Nous avons de la valeur en tant que personnes, et non pas à cause de nos choix ou de notre capacité à choisir, mais parce que nous sommes créés à l’image de Dieu. Ainsi, les plus diminués parmi nous, y compris ceux qui ne peuvent rien faire ou ceux qui sont dans un état végétatif, ont toute leur dignité et possèdent une valeur réelle.
Nous ne sommes pas définis par nos choix et nos décisions. Ce que nous sommes est un don de Dieu – c’est une donnée. Notre identité est le lieu où se réalise notre transformation dans une vie chrétienne et non pas un travail privé d’auto-accomplissement. Nos choix et nos décisions ne sont pas sans importance, mais ils ont seulement un mérite relatif …. En fin de compte, nous sommes la création de Dieu et nos décisions n’ont de sens que par rapport à lui.
Le choc civilisationnel est peut-être le plus aigu sur ​​les lieux où le choix moderne et la conception classique s’affrontent. Les points de friction les plus courants se situent au niveau de la biologie et des relations entre les personnes. Le christianisme classique considère la biologie et les relations comme des données. Le genre n’est pas un choix. La famille est biologique plutôt qu’une entité associative. Les relations sexuelles servent un ordre donné plutôt que des besoins privés. Les fondements du projet moderne sont de maximiser la liberté et le choix. Pour la modernité la biologie est considérée comme réelle, mais pas nécessairement déterminante (ainsi certains aujourd’hui veulent choisir leur genre) .La famille est de plus en plus définie comme un ensemble de choix – de relations que nous privilégions. Les liens de sang avec les responsabilités qui en découlent sont largement en voie de disparition dans la jurisprudence actuelle. Ainsi, nous avons le « hasard de la naissance » qui ne peut pas vraiment rivaliser avec la «liberté de choix».
La version populaire souvent décriée du relativisme (« c’est vrai pour vous ») est tout simplement une expression qui maximise le choix. La vérité qui n’est pas choisie est considérée dans le monde moderne comme oppressive. Le monde classique de la doctrine chrétienne et du dogme est donc en voie de disparition, il est considéré comme un ensemble de vérités extrêmement incommodes. Pourquoi serait-il mauvais pour nous de ré- imaginer Dieu ?

La civilisation chrétienne a pris fin à un certain moment au fur et à mesure que le monde moderne a émergé. Le projet moderne ne s’est pas demandé comment il pourrait sauver la civilisation chrétienne – c’était son ennemi depuis le début. La question que se posait la modernité a été : « A quoi voulons-nous que le monde ressemble » ? Car ce à quoi ressemble le monde est une question de choix. La théologie protestante (qui est elle-même un projet de la modernité) a été en grande partie tournée non pas à vers une exploration plus profonde de ses racines et de ses traditions, mais par une investigation continue et une ré- imagination de l’Évangile chrétien. La « Sola Scriptura » n’a jamais été conçue pour être une force de contrôle pour diriger le cours de la civilisation. Elle était d’abord et avant tout un moyen utilisé pour rejeter l’Église classique et ses traditions. Comme la Constitution américaine, « l’Ecriture » a été évolué depuis.
Aujourd’hui le christianisme classique n’a pas disparu. Il reste et demeure une épine dans le pied de la modernité. Les médias populaires scrutent de façon permanente le Vatican, espérant un signe de l’effondrement de ses fondements. L’Orthodoxie ressuscitée dans son bouillonnement russe est décrite comme étant alliée avec un  » voyou « , et qu’elle est réactionnaire.
Pendant ce temps, le christianisme dans sa forme classique est placé sur une voie difficile. La tentation est simplement d’être réactionnaire – à considérer que c’est un   » choix », conservateur dans ce cas, et alors le projet de la modernité aura atteint son but. Car si le christianisme consiste simplement à être un choix, alors il peut être assimilé (et marginalisé).  Cependant, l’argument classique qui affirme que nous ne sommes pas le produit de nos propres choix, que nos vies sont définies par le don gracieux de Dieu et que toutes les choses sont liées à Dieu, cet argument est le seul qui va à contre-courant du monde moderne. C’est le lieu de la Tradition – quelque chose qui est donné n’est pas un choix –et qui refuse de céder aux pressions modernes.
La spiritualité du christianisme classique est celle du dépouillement de soi plutôt que l’auto – accomplissement. Elle reconnaît que la vie est toujours un don. Les liens de sang et de parenté sont une réalité réelle et exigent reconnaissance en tant que tels. Mes désirs que j’imagine et l’exigence d’un monde à ma mesure sont considérés comme des tentations qui m’éloignent des tâches qui m’incombent. Le projet moderne a toujours promis un monde meilleur – et pour ceux qui ont la richesse et l’intelligence de profiter au mieux de la liberté – cette promesse a fourni de grands dividendes. Mais la promesse a également été une parodie du vide d’une telle existence. Car nous sommes, en fait, des êtres contingents. Et si nous pouvons nous imaginer pouvoir être autre chose que ce que nous sommes, à la fin il y a la tombe qui refuse de céder à nos choix. Et dans ce qui peut être le plus ironique, de nos jours, le projet de la modernité met en avant le droit de mourir – comme si c’était un choix.

http://glory2godforallthings.com/2014/01/10/the-modern-project/

Un témoignage sur l’Eglise Orthodoxe à Madagascar

TEMOIGNAGE SUR L’EGLISE ORTHODOXE A MADAGASCAR

(Source: The Greek-Australian VEMA,January 2013, pg. 17/35)

Ce n’est pas souvent que nous avons la possibilité de prendre un peu de temps, de nous rappeler nos expériences et de mettre par écrit un compte rendu de nos activités, de sorte que le monde extérieur soit informé des progrès de notre mission. Les nombreuses expéditions missionnaires difficiles et régulières dans les hautes terres montagneuses escarpées, ou dans les plaines arides et désertiques de cette énorme île africaine, drainent notre énergie et ce qui nous en reste est consacré à superviser les projets en cours dans les chefs lieu. Ces projets comprennent, les rations alimentaires hebdomadaires pour 100 familles pauvres, le lait et des biscuits à haute teneur en protéines par jour pour 1000 enfants sous-alimentés, le fonctionnement des deux cliniques médicales entièrement fonctionnelles, et 15 écoles primaires et secondaires. Nous devons aussi faire mention des soins que nous fournissons pour 12 personnes âgées dans la maison de notre mission pour personnes âgées , ainsi que les trois écoles de couture visant à fournir des possibilités d’emploi futurs pour les jeunes femmes sans emploi , ou des femmes socialement marginalisées . Un orphelinat abrite 13 enfants sans parents nous attend également, car il repose uniquement sur ​​la mission orthodoxe pour sa survie.

Nous courons d’un endroit à l’autre avec « notre cœur sur nos lèvres » pour ainsi dire.  Notre conscience ne nous laisse pas au repos – car aussi longtemps que nous savons qu’il y a de la douleur et la souffrance et que nos frères africains (malgaches) comptent sur notre aide, nous n’aurons pas de répit. C’est avec ce sentiment écrasant de la responsabilité en tant que chrétiens ; c’est dans ce souvenir constant de la réponse fidèle d’Abraham, « Me voici» (Gen22 : 1) que nous sommes fidèles à l’appel de Dieu à le servir dans le champ béni de la mission. C’est alors que nous ressentons la merveilleuse présence de notre Seigneur plus proche que jamais dans nos vies, ici à Madagascar – et tous les problèmes s’évanouissent, les obstacles s’effondrent, les tentations cessent. Ils sont toujours présents – mais ils paraissent sans importance maintenant. Les mots de consolation de notre Seigneur, je suis avec vous pour toujours (Mat 28:20 ) se font sentir au fond de nos cœurs. Nous savons lorsque nous regardons les visages doux et les sourires étincelants de nos frères malgaches, que c’est cela à quoi nous appartenons, que c’est ici que nous sommes aimés et que nous aimons, c’est ici que nous consacrons notre vie à leur service et à Son service. .

Ce que nous recevons en retour par la bonté aimante de Dieu dans le champ de la mission ne peut être exprimé en paroles. Cependant dans le but de de faire un récit informatif nous allons essayer humblement de raconter comment Dieu nous a sauvés plusieurs fois alors que nous étions en danger, comment Il nous a consolés dans les moments de doute et comment Il a renforcé notre peu de foi à travers la joie dans le service de la mission de Madagascar.

Une question fréquente qui nous est souvent posée, ‘ Est-ce que les malgaches   acceptent le christianisme orthodoxe en toute conscience, ou bien est-ce qu’il y a une arrière-pensée pour profiter d’avantages matériels ?  » Il s’agit d’une question que nous pourrions nous poser à nous-mêmes d’autant plus que notre mission s’adresse surtout aux catégories sociales défavorisées en fournissant une aide humanitaire à ces groupes. La réponse est venue rapidement avec un jeune baptisé du nom de Panayiotis. Panayiotis est un jeune homme d’humeur joyeuse, il venait régulièrement à l’église et il avait une voix exceptionnelle. Il était membre de la chorale de l’église. Or il se trouva que Panayiotis a cessé de venir à l’église après un certain temps et que nous ne l’avons plus revu depuis plus d’un an. Nous avons demandé au prêtre de la paroisse s’il avait vu ou obtenu des nouvelles de Panayiotis, mais personne n’avait de nouvelles de lui. Nous nous demandions si Panayiotis avait perdu son zèle pour l’Eglise, ou bien si sa famille l’a convaincu de revenir aux croyances traditionnelles (une partie non négligeable de la population adhère aux croyances traditionnelles). Étonnamment, un jour, à la fête de la Pentecôte, Panayiotis est apparu à l’église, la tête baissée, et faisant avec piété le signe de la Croix. A la fin de la Divine Liturgie, heureux de le voir de nouveau, nous avons demandé à Panayiotis où il avait été pendant si longtemps. «Je suis allé à l’est de l’île pour trouver du  travail », répondit-il. Il nous a expliqué que son travail était dans la ville de Toamasina où notre mission ne dispose pas encore d’une église. «Je parle à tout le monde de l’orthodoxie », poursuit-il « et je prie beaucoup. À ce moment-là il a enlevé de sa poche un komboskini  [chapelet orthodoxe] à 200 nœuds qui était en lambeaux. «Je dis la prière de Jésus tous les jours – et je prie pour vous aussi, dit-il. «Mon komboskini est dans un très mauvais état parce que je l’utilise tous les jours. J’en ai besoin d’un nouveau ».

Oui, nous n’avions pas vu Panayiotis pendant longtemps, mais il est resté fidèle à l’Église. Nous avons été émus par sa stabilité exemplaire dans la foi et sa diligence à la prière. Panayiotis est retourné à Toamasina le lendemain. Nous sommes sûrs qu’il continue à prier pour nous.

Une grande partie de la population à Madagascar est de religion traditionnelle (culte des ancêtres). Cela rend le travail de la mission dans certains cas difficile. Beaucoup de villages sont liés par des tabous et la sorcellerie et les lois tribales sont profondément ancrées dans la culture malgache. Nous devons être sensibles à la culture dans notre ministère parmi ces personnes et avoir toujours à l’esprit que le christianisme est relativement nouveau pour certaines de ces communautés(…). De même le mauvais état des routes pratiquement inexistantes fait que nos voyages de mission sont des expéditions difficiles et périlleuses.

Un exemple me vient particulièrement à l’esprit. Nous sommes partis de la base de la mission pour atteindre le village très isolé d’Anjabaky dans le sud, dans le but de distribuer des produits alimentaires et des fournitures scolaires pour les familles pauvres de la région. Le voyage a duré environ 22 heures et nous avions peur des bandits de route qui sont fréquents dans le sud en particulier lorsque l’on voyage de nuit. Quand nous sommes finalement arrivés le lendemain, nous avons été accueillis par des villageois anxieux et effrayés. Ils étaient soulagés de nous voir et lorsque nous leur avons demandé pourquoi ils avaient si peur, ils ont répondu, « il y a seulement trente minutes nous avons été attaqués par des dahalo (bandits). Ils étaient armés et ils ont terrorisé notre village, menacé nos femmes et nos enfants. Trois d’entre eux ont réussi à s’échapper, mais l’un a été attrapé. Le doyen du village, (ray aman – dreny ) a ordonné qu’il soit attaché et qu’il soit sanctionné (…).    « Nous étions inquiets que vous rencontriez les bandits sur la route qui mène à notre village », ont-ils continué. « Vous devrez partir d’ici avant la nuit.  »

Nous avons distribué à la hâte ce que nous avons apportés avec nous, en remerciant Dieu que nous étions arrivés sains et saufs (…). Les bandits sont impitoyables et dangereux dans ces zones rurales isolées. Lorsque nous avons demandé aux habitants pourquoi ils continuent à vivre dans ces endroits isolés difficiles qui sont à l’écart des routes et qui sont exposés à divers dangers, ils ont répondu : «Nous n’osons pas abandonner la terre de nos ancêtres, car nous croyons que leurs esprits vont nous maudire si nous partons ». Il y a beaucoup de travail à faire dans cette vigne(…). Nous avons quitté le village, mais nous avons promis avec beaucoup de compassion dans nos cœurs de visiter ces gens à nouveau.

Une des plus grandes joies dans la mission de Madagascar est d’être témoins de baptêmes de groupe. Les catéchumènes sont préparés pour le sacrement du baptême à travers un processus de catéchèse qui dure généralement jusqu’à 11 mois. Un village peut désirer la catéchèse et quand le curé de la paroisse et le Geronda (c’est à dire l’Ancien qui est l’évêque Mgr Ignace) considèrent que les gens sont prêts spirituellement, nous nous apprêtons à partir pour faire les baptêmes. Le véhicule 4×4 de la mission est entièrement chargé. Nous avons une grosse citerne dans la remorque qui sert de font baptismal, ainsi que le repas qui sera donné aux villageois à l’arrivée afin de cuisiner et de partager un repas lors de la célébration festive qui suit les baptêmes. Geronda apporte toujours des douceurs pour les nouveaux baptisés, ainsi que des icônes encadrées et des petites croix comme cadeaux pour chaque personne pour cette journée spéciale. Nous fournissons également de la papeterie scolaire, des ballons, des ballons de football et des cordes à sauter pour les enfants nouvellement baptisés.

Un jour, nous avions prévu de faire des baptêmes dans un village appelé Andranohinaly. Il y a une grande souffrance dans ce village en raison de la sécheresse. Les gens marchent 15km pour atteindre la source d’eau la plus proche pour leur consommation quotidienne. Les enfants ici sont extrêmement en dessous de leur poids normal à cause et de la malnutrition. Même les animaux (buffles et chèvres) périssent à cause du manque d’eau – nous voyons souvent la cage thoracique de certains animaux qui dépassent de leurs côtés et nous nous sentons profondément attristés. À l’arrivée, les chrétiens nous ont dit qu’il n’avait pas plu depuis plus d’un an. Nous avons commencé la préparation pour les baptêmes par la mise en place des fonts baptismaux à l’ombre d’un arbre (puisque nous n’avons pas encore une église dans ce village). Plusieurs chèvres étaient tout près, bêlant (…). Il était difficile de faire des baptêmes dans cette zone, car nous avons été obligés pour le transport de l’eau pour le baptême à partir de la ville voisine d’acheter des bidons pour 2000ariary (environ 1 $ australien ) chacun . Bien que nous étions heureux de voir tant de gens embrasser l’orthodoxie, nous étions également attristés de voir tant de pauvreté. En ce jour un prêtre bénévole de Grèce devait célébrer le Mystère du baptême. Les catéchumènes vêtus de leur robe blanche (pour le baptême) se tenaient tranquillement lorsque la célébration du Mystère a commencé. Puis quelque chose d’extraordinaire s’est produit. Les chèvres à proximité qui faisaient tant de bruit sont soudain devenues pleinement attentives. Et alors que le prêtre prononçait ces mots « C’est pourquoi, ô Roi qui aime l’humanité, viens maintenant par la descente de Ton Esprit Saint sanctifier cette eau », les chèvres se sont agenouillées et ont suivi le service avec un silence impressionnant. Nous nous sommes émerveillés de voir la nature s’incliner et adorer le Saint-Esprit dans Sa descente pour effectuer le Mystère. Ici, dans ce pauvre village oublié, nous avons été témoins de la présence du Seigneur  parmi nous !

Enfin, lorsque les baptêmes sont terminés, il était temps de vider la citerne (font baptismal) afin que nous puissions la remettre en arrière sur la remorque. Le chef du village nous a approchés, nous demandant si nous pouvions donner de l’eau aux animaux qui souffrent de soif. Le prêtre a expliqué que ce n’était pas possible parce que l’eau a été bénie et est considérée comme sacrée. Les gens ont humblement accepté sa parole et tout le monde a contribué à creuser un grand trou afin que l’eau bénie (du baptême) puisse y être versée et qu’ensuite on le recouvre par de la terre restant afin de ne pas marcher dessus. Le prêtre a promis que Dieu les bénirait pour leur obéissance et humilité.

Peu de temps après, des nuages ​​ont commencé à se rassembler dans le ciel et en quelques minutes de grosses gouttes de pluie ont commencé à tomber. Le deuxième miracle avait eu lieu ! Les enfants ont commencé à danser dans l’excitation. Les adultes battaient des mains et chantaient dans la joie. Quelques instants plus tard une violente averse de pluie a arrosé la terre assoiffée et a rempli les réservoirs d’eau vides depuis longtemps. Les enfants couraient nus jouer sous la pluie. Quel spectacle ce fut ! Les aînés ont crié : «Nous avons été bénis père, oui – nous avons été bénis comme vous l’aviez promis ! Nous sommes tous restés sans voix, les larmes aux yeux – car Dieu les avait vraiment bénis (et nous aussi) en ce jour mémorable.

Ce ne sont que quelques-unes des nombreuses expériences bénies qui caractérisent notre vie quotidienne sur le terrain de la mission. C’est dans des cas comme ceux-ci – dans les moments de doute de périls et de joie que nous nous rendons compte que nous ne sommes rien sans Dieu. La moisson est abondante mais les ouvriers sont peu nombreux (Mat9 : 37). Nous ne pouvons pas tous être des missionnaires qui luttent sur ​​le front spirituel, mais nous pouvons au moins être conscients des paroles du Christ, « car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger » (Mat 25:35 ) « et dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait (Matt 25:40 ) ». Nous prions pour que notre Seigneur éclaire et appelle chacun de nous à aider en fonction de ses capacités l’église bénie de Madagascar et ses enfants orthodoxes, afin que Son Nom soit glorifié dans les siècles !

                       

Source:

http://modeoflife.org/tag/matina-kouvoussis/

L’auteur de ce témoignage vit à Madagascar depuis plus de 10 ans et participe pleinement à la vie de l’Eglise Orthodoxe dans ce pays.

 

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