Le but de la vie chrétienne (séraphin de sarov)

 

 

Entretien avec Motovilov

 

C’était, écrit Motovilov, un jeudi.

Le jour était gris. La neige recouvrait la terre de plus de quinze centimètres ; il en tombait toujours une épaisse poudre blanche, quand le Père Séraphim commença l’entretien avec moi sur la proche clairière, à côté de ce même « proche petit ermitage », en face de la rivière Sarowka, là où la montagne descend près de ses rives. Il me plaça sur un tronc d’arbre qu’il venait d’abattre et s’accroupit en face de moi.

– Le Seigneur m’a révélé, dit le grand Staretz, que depuis votre enfance, vous vouliez savoir quel était le but de notre vie chrétienne et que vous aviez maintes fois interrogé là-dessus plusieurs personnages haut placés dans la hiérarchie de l’Église.

– Je dois dire que, depuis l’âge de douze ans, cette pensée m’a continuellement inquiété et, qu’en effet, j’ai posé cette question à beaucoup de personnalités ecclésiastiques, sans que leurs réponses m’apportassent une satisfaction. Le Staretz ignorait cela.

– Mais personne, continua Père Séraphim, ne vous en a donné aucune définition. On vous disait : « Va à l’Église, prie Dieu, agis selon les commandements, fais le bien. Voilà le but de la vie chrétienne ». Et certains, même, trouvaient déplacée votre curiosité et vous répondaient : « Ne cherche pas au-dessus de ce qu’il t’est donné de comprendre ». Pourtant, ce n’est pas ainsi qu’il aurait fallu vous répondre. Aussi, moi, l’humble Séraphim, vous expliquerai maintenant en quoi consiste véritablement ce but.

La prière, le jeûne, les veilles et autres bonnes pratiques chrétiennes, aussi excellentes qu’elles soient en elles-mêmes, sont insuffisantes en tant que but, quoiqu’elles soient indispensables pour l’atteindre.

Le vrai but de notre vie chrétienne consiste dans l’acquisition de l’Esprit Saint de Dieu. Le jeûne, la prière, la charité et toute bonne action accomplie au nom du Christ, ne sont que des moyens pour cette acquisition du Saint-Esprit divin.

 

Voir la suite ici: http://o.sagesse.over-blog.com/article-seraphin-de-sarov-entretien-avec-motovilov-i-92173690.html

Dimanche des Pères du premier Concile

concile1-325

 

Le premier concile œcuménique est celui qui a eu lieu à Nicée en 325. Nicée se trouve dans la Turquie actuelle. Ce concile dont la première séance a eu lieu le 20 mai a été présidé par l’évêque Ossius de Cordoue. L’empereur Constantin était également présent à l’ouverture du concile.

La première chose qui pouvait frapper était les séquelles des persécutions (qui avaient alors cessé) sur les corps de la plupart des participants. En effet certains avaient subi des amputations, d’autres avaient des corps déformés ou bien tout simplement ils portaient les traces des coups de fouet, des blessures et des coups qu’ils avaient subi pour témoigner de la Foi vivante qu’ils ont affermi à Nicée. Cette foi qui était gravée dans leurs cœurs et leurs intellects et écrite sur leurs corps. Et il n’est caché à personne que ces souffrances accompagnent les saints martyrs (en tout temps). Ainsi le diacre Athanase qui accompagnait l’évêque d’Alexandrie (et qui devait devenir le héros du concile de Nicée) a subi plus tard par cinq fois l’exil de la ville d’Alexandrie dont il devait devenir évêque.

La première chose que les 318 évêques présents à Nicée ont faite est de condamner l’enseignement d’Arius, qui était un prêtre libyen vivant à Alexandrie. L’enseignement d’Arius (qui se répandait rapidement) ne reconnaît pas la divinité du Christ. Pour Arius, il y avait un temps où le Fils de Dieu n’existait pas, ainsi le Fils de Dieu est une créature et qui est la plus élevée de la création. De même pour Arius le Saint Esprit est une créature.

En conséquence notre Seigneur Jésus Christ est créé et par suite il ne peut y avoir d’union entre la nature humaine et la nature divine

Alors la question suivante peut être posée : Qu’est-ce que l’humanité peut souhaiter d’un Dieu qui reste au Ciel ? Et de quel amour de Dieu nous parlons si Dieu ne s’est pas fait homme ? Mais Dieu s’est fait homme sans rien perdre de Sa nature divine afin que l’homme devienne Dieu par la grâce et fils de Dieu par adoption.

Parmi les décisions du Concile (autre que la condamnation de l’enseignement d’Arius) :

–          Elaboration du Credo (dans une version qui sera complétée au deuxième concile œcuménique en 381).

–          Adoption et définition du terme grec qui signifie que le Christ est de même nature que le Père.

–          Questions relatives aux baptêmes et des textes liturgiques.

 

Tropaire du Dimanche des Pères du premier concile :

 

Tu es glorifié par-dessus tout, ô Christ notre Dieu, Toi qui as établi sur terre nos Pères, comme des luminaires, et qui, par eux, nous a tous conduits à la vraie foi. Ô Plein de miséricorde, gloire à Toi !

Extraits de : http://www.antiochpatriarchate.org/ar/page/574/

Du premier concile oecuménique…vers le Dieu qui est Un

jardin tropicalLors du dimanche du premier concile œcuménique qui s’est tenu en 325 à Nicée l’Eglise a voulu nous instruire sur l’unité du Père, du Fils et du Saint-Esprit pour nous préparer à la sainte fête de la Pentecôte (le dimanche suivant) lorsque le Saint-Esprit descend sur nous.

Lorsque les gens affirment que Dieu est Un, ils pensent que cela signifie que Dieu n’est ni deux, trois ou quatre ou dix…en d’autres termes ils « comptent » Dieu. Or on ne peut compter Dieu. C’est pourquoi on ne peut dire qu’il est une unité(…). Dieu n’est pas « un » au sens numérique comme lorsque nous disons par exemple voici « un » livre. Il n’y a rien de semblable à Dieu et on ne peut lui affecter un nombre.

Nous voyons à travers l’Evangile de ce dimanche (Jean 17 : 1-13) que le Père a tout accordé au Fils. Cela va constituer notre point de départ. Nous ne commençons pas avant toute chose de parler de l’unicité de Dieu mais nous commençons par le Père. Il est le commencement. Il est l’Alpha. Le Père a tout donné au Fils et en ce sens Il est Un avec le Fils. Dieu est Un car Il donné Sa vie à Son Fils bien aimé dans le Verbe divin qui a jailli de Lui pour l’éternité. Le Père et le Fils sont Un car la vie de l’un est celle de l’autre. Car l’amour qui est dans l’un est aussi dans l’autre. « Tout ce qui est à moi est à toi, et tout ce qui est à toi est à moi ». De même nous proclamons à propos de l’Esprit Saint que tout ce qui est dans le Père est aussi dans l’Esprit Saint et se fait par l’Esprit Saint. L’unité qui existe en Dieu est une unité d’amour. Dieu est Un car Il est Amour qui s’écoule du Père vers le Fils et vers l’Esprit. Cet amour du Père fait que le Père est tourné vers le Fils et l’amour du Fils fait qu’Il se tourne vers le Père. Il y a un mouvement du Père vers le Fils et du Fils vers le Père et ce mouvement est permanent en Dieu et c’est ce mouvement qui réalise Son unité.

Et Dieu a envoyé son Fils unique qui est éternellement dans le sein du Père afin que quiconque croit en Lui ait la Vie éternelle et ne périsse pas. Dieu a tout placé dans l’humanité du Fils, Il a placé la plénitude de tout ce qui est vrai, de tout ce qui est pur et de tout ce qui est grand. La plénitude de la Divinité s’est incarnée dans le Fils et Dieu était Un avec le Christ sur Terre. C’est cela l’unicité de Dieu qui a fait que tout Son Etre soit dans le Christ incarné dans ce monde.

Et quel est le rôle du Saint Esprit ? C’est le Saint Esprit qui accorde les dons du Christ après son ascension. C’est le Saint Esprit qui verse les dons et qui unit. C’est le Saint Esprit qui ramène les croyants vers Dieu le Père par la prière « car l’Esprit intercède par des soupirs ineffables ».

Donc l’unité vient du Père vers le Fils et du Fils vers l’Eglise, et puis elle retourne de l’Eglise vers le Père par l’intermédiaire du Fils qui est mort pour nous puis qui est ressuscité victorieusement et qui est monté aux cieux. C’est une unité qui descend du Ciel sur la Terre puis qui se réfléchit de la Terre vers le Ciel.

Et comment peut se réaliser l’union entre les chrétiens puis entre les êtres humains ? Dieu est Un non seulement pour qu’Il reste Un mais pour qu’Il communique cette union aux hommes pour que les hommes deviennent un. Dieu existe pour qu’Il soit connu et non pour qu’Il jouisse de Ses qualités. L’unité parmi les hommes consiste en ce que l’homme donne Dieu à l’homme. En cela consiste le plus grand secret (mystère) de notre vie. L’homme ne peut pas donner quelque-chose de plus grand que le Dieu qu’il porte en lui. Et si Dieu n’est pas en nous, alors nous ne pouvons rien donner. Alors nous restons recroquevillés sur nous-mêmes, endurcis, jusqu’à ce que Dieu nous soit donné à travers l’amour et que nous le donnions alors aux autres à travers l’humilité. C’est à travers nous que Dieu s’étend aux hommes, et Il nous est rendu par les hommes. Et quand alors Dieu revient vers nous, Il nous enrichit de Son Etre et nous fait participer  à Sa gloire. C’est cela l’unicité de Dieu dans son Etre, dans ses hypostases, dans l’Eglise et dans le monde.

Mgr Georges (Khodr) Evêque du Mont-Liban. Bulletin Raiati du 1er juin 2014.

A propos des reliques de l’aveugle-né

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Les reliques de saint Sidoine, l’aveugle de naissance guéri par Jésus (Jean 9, 1-38), ont été découvertes il y a quelques mois dans la basilique Sainte-Marie-Madeleine à Saint-Maximin-la-sainte-Baume, dans le Var.

A la veille de Noël dernier, en mettant « un peu d’ordre » dans la Basilique, son curé, P. Florian Racine, découvre une « vieille boîte, sans allure et assez légère », de la taille d’une boîte à chaussures. Elle est en zinc, entièrement scellée. Considérée comme un coffre insignifiant, elle est déposée dans un coin du presbytère, et elle y est restée plus d’un mois.

Le chef du saint

On s’est décidé à ouvrir cette boîte en février dernier, et on a remarqué d’abord de vieux manuscrits datant du début du 20ème siècle, rédigés pas des chanceliers et des dominicains de l’époque, et portant le cachet de l’Évêque. Ces documents sont accompagnés de reliques empaquetées dans un corporal (antimis). Trois tissus blancs, scellés, « légèrement transparents », recouvrent une relique de saint Laurent, diacre et martyr, une autre du bienheureux Dominique dans un médaillon, et une troisième de saint Maximin d’Aix. Au fond de la boîte, on découvre alors un crâne recouvert par le tissu, et présenté comme celui de saint Sidoine, à qui le Sauveur accorda la vue.

Compagnons des myrophores

Les sceaux, datant de 1905, ont été cassés le jour même par la chancellerie de Toulon, en présence de Monseigneur Dominique Rey, évêque de Fréjus et de Toulon, et de P. Racine. Selon une tradition, Sidoine, chassé de la synagogue et renié par ses propres parents après être devenu voyant, devint un propagateur de l’Évangile. Il embarqua avec Lazare, Marthe, Marie-Madeleine et d’autres disciples de Jésus sur un bateau qui les conduisit en Provence. Quand saint Maximin, fils spirituel de sainte Marie-Madeleine Égale-aux-apôtres et premier évêque d’Aix, s’endormit, Sidoine lui succéda. Après sa mort, vers 80, ses reliques furent placées dans la basilique Saint-Maximin.

Les reliques auraient été sauvées trois fois. Une première fois par les moines cassianites, en 710, à l’arrivée des Sarrasins ; puis, le sacristain Bastide, lors de la Révolution française, put en protéger seulement quelques vestiges. En 1905 enfin, les Dominicains mirent en sûreté ce trésor. En cédant la Basilique au diocèse de Fréjus et de Toulon, en 1957, ceux-ci ont laissé tout l’héritage provençal qui s’y trouvait.

 

La basilique Sainte-Marie-Madeleine abrite le chef de cette grande sainte, dont les reliques sont également à Vézelay et à la sainte montagne de l’Athos ; elle abrite également les restes sanctifiés de saint Maximin. Le site paléo chrétien est particulièrement riche et intéressant.

(source : La Croix, 2/5/14)