Le temps du Triode et du Grand Carême

Publicain-Pharisien

 

Icône du dimanche du pharisien et du publicain

 

LES DIMANCHES DU TRIODE ET DU GRAND CARÊME
Les quatre dimanches qui précèdent le Carême, – qui tombent dans la période du Triode, d’où son nom – de même que les dimanches du grand Carême, ont chacun une signification particulière qui concerne des aspects importants de l’Église. D’une manière simple je décrirai chaque dimanche et sa signification.
Les dimanches du Triode sont axés sur la pénitence, le repentir, le Jugement dernier et l’expulsion du paradis :
Le premier dimanche [ qui tombe cette année le premier février] s’appelle le Dimanche du Publicain et du Pharisien, il  nous apprend dans quelle attitude le repentir doit se faire. Nous voyons le Pharisien se glorifier de ses œuvres de justice et Dieu le rejette à cause de son orgueil. Le Publicain, lui, avec un coeur contrit implore humblement le Seigneur et Celui-ci le justifie malgré ses péchés. Voici un chant de l’office qui illustre cela :
Frères, ne prions pas comme le pharisien. Car celui qui s’élève lui- même sera abaissé. Abaissons-nous devant Dieu, en implorant par le jeûne comme le douanier (le publicain). Dieu Tu pardonneras nos fautes. (Vêpres du Samedi)

Ou encore: « Fuyons l’orgueil du pharisien et apprenons du publicain l’humilité, criant dans nos soupirs au Sauveur: purifie-nous ô Toi qui seul Te laisse fléchir ». (Kondak du dimanche).

Le deuxième dimanche du Triode (donc le 8 février cette année) est celui du Fils prodigue. Le fils prodigue est chacun de nous. Tous nous sommes pécheurs et la pénitence nous attend. Après une vie dissipée dans le péché, retournons vers le Père de miséricordes.
« J’ai dispersé dans le mal la richesse divine que Tu m’avais donnée et je suis allé loin de Toi vivre dans la dissipation. Père miséricordieux, je reviens vers Toi. Tu me recevras », chantons-nous au canon des Matines du même dimanche.

Kondak de ce dimanche: « J’ai délaissé insensé, la gloire paternelle et dissipé dans les vices le trésor qui me fut confié. Par la voix du prodigue je crie vers Toi: j’ai pêché contre Toi, ô Père des miséricordes, accueille-moi pénitent et traite-moi comme l’un de Tes serviteurs. »

Le Triode clos avec la semaine qui suit le dimanche du Jugement dernier (dimanche du carnaval, 15 février, dernier jour où l’on mande de la viande avant le Grand Carême), – image de notre vie qui nous amène à ce jour redoutable. Dieu est un Père plein de miséricorde et Il est également un juste Juge. Nier un de ces deux aspects équivaut à ignorer l’Écriture sainte et nos hymnes sacrées qui chantent ce dimanche-là :
Quand je considère l’heure du Jugement et du terrible avènement du Maître qui aime l’homme, je tremble et j’appelle, très juste Juge. Tu recevras mon repentir, par l’intercession de la Mère de Dieu.

Kondak: « Ô Dieu quand Tu viendras en gloire sur la terre, toute la création tremblera, un fleuve de feu coulera devant Ton tribunal. Les livres seront ouverts et les choses cachées dévoilées. Alors, délivre-moi du feu inextinguible et rends-moi digne de Ta droite, ô Juge équitable. »

Enfin le dernier dimanche avant le Carême (le 22 février) le dimanche des laitages ou encore de l’Expulsion d’Adam ou encore dimanche du Pardon,  traite de l’expulsion du paradis. En rompant le jeûne (Tu ne mangeras pas du fruit de cet arbre), ce qui avait pour suite l’expulsion, il nous reste une seconde chance par le jeûne du Carême. Ce dimanche est le dernier jour où l’on peut manger des laitages avant le Grand  Carême qui débute le soir même.

Kondak: « Guide de la sagesse, Dispensateur de l’intelligence, Pédagogue des insensés, Protecteur des pauvres, instruis et fortifie mon cœur, ô Maître. Donne-moi la parole, ô Toi Verbe du Père, car je ne puis retenir mes lèvres de Te crier: Aie pitié de Ta créature déchue ô Miséricordieux ».

Aux vêpres de ce dimanche (en pratique juste après la Divine Liturgie) on effectue le rituel du pardon devant le prêtre après avoir vénéré l’icône de ce dimanche et puis les fidèles doivent se pardonner mutuellement. On dit également la prière de Saint Ephrem qui sera reprise tous les jours du Grand Carême (sauf les samedis et dimanches):

Seigneur et maître de ma vie, ne m’abandonne pas à l’esprit d’oisiveté, d’abattement, de domination et de vaines paroles.
Mais accorde-moi l’esprit d’intégrité, d’humilité, de patience et d’amour, à moi ton serviteur.  Oui, Seigneur mon Roi, donne-moi de voir mes fautes et de ne pas juger mon frère, car Tu es béni dans les siècles des siècles. Amen.

Les dimanches du Carême ont pour sujet des thèmes fondamentaux de l’Église.
Le premier dimanche (le premier mars) est  celui du Triomphe de l’Orthodoxie et du rétablissement des saintes icônes, célèbre la victoire de la vrai foi, en parole et en image sur les hérésies. Pourquoi ce dimanche figure au début du Carême et non à la fin ? Puisque la saine doctrine est la base de toute vie spirituelle authentique.
Le second dimanche est celui de saint Grégoire Palamas. Saint Grégoire a parfaitement défini, comme porte-parole des hésychiastes et de toute l’Orthodoxie, l’expérience de la vie spirituelle sans laquelle la doctrine resterait morte. La nature divine est inconnaissable, mais nous communions à ses énergies qui ne sont pas crées mais sont des manifestations de Dieu, dit-il en substance.
Le troisième dimanche est celui de la vénération de la sainte Croix qui est au centre du Carême de même que le mystère de la Croix est au contre de notre foi et autour duquel gravit l’économie du salut.
À saint Jean Climaque est dédié le quatrième dimanche. Saint Jean est pris comme modèle du maître de la vie spirituelle. C’est lui qui par ses écrits nous enseigne comment arriver à l’expérience de Dieu. Si saint Grégoire décrit le but, saint Jean indique le chemin.
Le cinquième et dernier dimanche (le 29 mars)  commémore sainte Marie l’Égyptienne. C’est elle qui par sa vie montre la réalisation de ce que les maîtres enseignent. La vie et l’exemple emportent sur la parole. C’est pour cela qu’elle est mise en dernier pour achever le cycle.

Le Carême finalement débouche sur la passion et la résurrection du Christ (Pâque tombe le 12 avril ) sans laquelle toute notre vie spirituelle serait une impasse. Ce que nous vivons liturgiquement lors du Carême est l’image de notre vie de chaque jour. L’une nourrit et compénètre l’autre.
Source: http://www.moinillon.net/post/2006/02/12/543-debut-du-triode-de-careme  hériomoine cassien (et d’autres sources).

Chaque Liturgie est une théophanie

théophanie

CHAQUE LITURGIE EST UNE THEOPHANIE

Par : Archimandrite Sophrony

Source : Source : http://www.johnsanidopoulos.com/2015/01/elder-sophrony-every-divine-liturgy-is.html#more

 

L’Archimandrite Sophrony (Sakharov) a été disciple du Starets Silouane (voir :http://fr.wikipedia.org/wiki/Sophrony_(Sakharov) ainsi que http://www.pagesorthodoxes.net/saints/silouane/sophrony-vita.htm)

 

Pour nous chrétiens, le point central de l’Univers et le sens le plus élevé de l’Histoire du monde est la venue du Christ, venue qui n’a pas infirmé les figures types de l’Ancienne Alliance, mais bien au contraire Sa venue les a confirmées, nous révélant leur véritable grandeur et offrant à toutes choses de nouvelles perspectives éternelles et illimitées. La Nouvelle Alliance annonce pour l’Humanité une nouvelle période dans l’Histoire. Avec la Nouvelle Alliance la Divinité va éclairer le domaine méconnu de l’humilité et de l’amour de notre Dieu et Père, et la venue du Christ bouleverse tout en apportant une nouvelle révélation qui va affecter le destin de la création, de tout l’univers.

Ainsi Il se manifesta. Lui, à qui l’Univers doit son existence. Mais à quelques rares exceptions près, « le monde ne le reconnut pas » (Jean 1 :10). L’évènement se situait bien au-delà de la perception de l’homme ordinaire. Le premier à Le reconnaître était Jean-Baptiste, c’est pourquoi le Seigneur a dit de lui (Mathieu 11 :9-13) : « Je vous le dis en vérité, parmi ceux qui sont nés de femmes, il n’en a point paru de plus grand que Jean-Baptiste. Cependant, le plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui. Depuis le temps de Jean-Baptiste jusqu’à présent, le royaume des cieux est forcé, et ce sont les violents qui s’en emparent. Car tous les prophètes et la loi ont prophétisé jusqu’à Jean ». Car Jean Baptiste est l’aboutissement de la Loi et des prophètes.

Le Christ est venu pour sauver le monde (Jean 12 :47), pour nous révéler le seul vrai Dieu. Il nous a révélé le nom du Père. Il nous a donné les mots qu’Il a reçus du Père. Il nous a révélé Dieu comme étant la lumière qui dissipe les ténèbres (1Jean 1 :5). Il nous a donné connaissance du mystère le plus caché de tous, que Dieu est une existence hypostatique, pas en Une personne mais Trois en Un : la Trinité. Il nous a donné le baptême dans « l’Esprit-Saint et le Feu » (Mathieu 3 :11). A la lumière de cette connaissance nous pouvons trouver le chemin qui mène à la perfection éternelle (Mathieu 5 :48). Nous sentons Sa présence divine en nous, à l’extérieur de nous, une présence qui est la hauteur la plus splendide de l’univers pouvant se présenter en face de l’homme dont l’intelligence est illuminée. Et durant les moments où la Lumière sans déclin illumine nos cœurs, nous comprenons alors que nous ne mourrons pas [Considérée comme connue et pourtant méconnue, la voie chrétienne est une connaissance expérimentale de la Divinité (voir. La Voie hésychaste par Marc-Antoine Costa de Beauregard)]. Nous savons ceci par l’intermédiaire d’une connaissance qui ne peut pas être prouvée avec les méthodes usuelles de la connaissance, mais pour nous, il n’est pas nécessaire de preuve car c’est l’Esprit Saint qui apporte en nous la preuve. Continuer la lecture de Chaque Liturgie est une théophanie

Nativité du Seigneur: Dieu descend parmi nous.

 

 

Icone de la Nativite, faite à Patmos, monastère de l'EvangelismosDieu descend (parmi nous)

Méditation de Mgr Georges (Khodr)

 

(http://newspaper.annahar.com/article/199469-الله-تحت?id=199469)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Christ est dans le monde depuis sa création car le monde est la pensée de Dieu. Nous célébrons Sa naissance à partir de Marie afin de rappeler Sa manifestation au monde. Le christianisme proclame que Dieu, par l’intermédiaire du Christ, a habité corporellement dans le monde. Nous savions avant la venue du Sauveur que Dieu est avec nous, mais avec le Christ, nous L’avons vu avec nous et demeurant en nous, Dans l’Ancienne Alliance nous savions que Dieu est le « très haut », mais avec Jésus nous avons su que Dieu est avec nous et en nous. Avec le Christ la distance entre le ciel et la terre a été annulée c’est pourquoi si tu demandes à un enfant chrétien si Dieu est « là-haut », il te répondra qu’il ne sait pas, mais ce qu’il sait, est qu’Il se trouve dans son cœur,

 

 

 
Lorsque nous célébrons la Nativité nous ne célébrons pas un événement passé mais la permanence de cet événement, Le Christianisme a révélé que le Ciel n’est pas « là-haut », mais qu’il est en toi. Le Christianisme a fait descendre Dieu sur la Terre et le résultat est que ce sont nous qui montons au Ciel. Dans le langage chrétien nous disons que nous sommes en Dieu et la notion de lieu n’a pas d’importance. Continuer la lecture de Nativité du Seigneur: Dieu descend parmi nous.

Le péché n’est pas un problème d’ordre moral

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 Flamboyant en fleurs annonçant Noel 

sous les tropiques de l’hémisphère austral

 

Source :http://blogs.ancientfaith.com/glory2godforallthings/2014/12/08/sin-not-moral-problem/

 

LE PECHE N’EST PAS UN PROBLEME D’ORDRE MORAL

Beaucoup de lecteurs n’ont jamais entendu qu’il n’y a pas une telle chose comme un progrès moral – donc je ne suis pas surpris que l’on me demande d’écrire de manière plus approfondie sur le sujet.

Je vais commencer en se concentrant sur la question du péché lui-même. Si nous comprenons de façon correcte la nature du péché, sa vraie nature, la notion de progrès moral se verra plus clairement. Je vais commencer par clarifier la différence entre la notion de moralité et la compréhension théologique du péché. Ce sont deux mondes très différents.

 

La moralité (tel que j’utilise le mot) est un terme qui décrit généralement l’adhésion (ou le manque d’adhésion) à un ensemble de normes et de comportements.  Avec cette façon de considérer les choses, on peut admettre que tout le monde pratique une certaine forme de moralité. Quelqu’un qui ne croit pas en Dieu aura toujours un sens intériorisé de ce qui est bon ou mauvais et il aura un ensemble d’attentes pour lui-même et pour les autres. Il n’y a jamais eu un ensemble de valeurs morales universellement acceptées. Différentes personnes de différentes cultures ont une large variété de conceptions morales et de ce que signifie être «moral».

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Le Notre Père: Etude.

Métropole Orthodoxe roumaine d’Europe Occidentale et Méridionale
Centre Orthodoxe d’Etudes et de Recherches Dumitru Staniloae
Le Notre Père
une prière divine pour l’Homme
Conférences du Père Noël TANAZACQ (26 et 27 mars 2012)(1)

Note bibliographique liminaire
Je me suis appuyé surtout sur deux auteurs :
-l’Evêque Jean de Saint-Denis (1905-1970), qui a fait un remarquable cours sur la prière
(Technique de la prière (2)) à l’Institut Saint-Denys en 1958-1959, et qui fut mon évêque et mon
professeur de théologie entre 1965 et 1970. Lui-même s’appuyait sur les Pères de l’Eglise, mais il est allé bien au-delà.
-le Père Jean Carmignac, qui a été l’un des plus grands biblistes du 20e siècle, spécialiste des
manuscrits de Qumrân. Il a fait sa thèse sur le Notre Père (publiée en 1969) et a trouvé la clé de
compréhension de la 6e demande (la tentation) : cet ouvrage est absolument fondamental et je l’ai utilisé constamment (3). Il en a publié aussi une synthèse, remarquable mais destinée au grand public (« A l’écoute du Notre Père », 1971). Continuer la lecture de Le Notre Père: Etude.