Sur la colère

Sur la colère
Nous devons lutter contre la colère.
En montant dans ma voiture dans un parking local, j’ai entendu quelqu’un prononcer vainement le nom de Dieu , il était en colère pour avoir laissé tomber quelque chose. Levant les yeux, j’ai réalisé que je connaissais la personne. C’était quelqu’un qui se disait chrétien et il aurait été horrifié s’il avait réalisé que je l’avais entendu. Il ne savait pas que je n’étais pas la seule personne à avoir entendu cette explosion de colère, car une femme l’a remarqué et a levé les yeux au ciel en me regardant. J’ai ressenti de la tristesse pour la personne qui s’était livrée à la passion de la colère, d’autant plus que sa colère impliquait de prononcer en vain le nom du Seigneur, le Seigneur même dont il porte le nom. C’est particulièrement tragique quand une personne qui s’affirme chrétienne prononce le nom du Seigneur en vain, car il y a beaucoup de non-croyants qui gardent leurs paroles mieux que beaucoup qui professent le Christ.
Les Pères nous disent que chaque fois que quelqu’un prononce le nom de Dieu en vain, les ramifications se répercutent dans tout le cosmos. Aussi insignifiants que nous pensons que nos péchés secrets puissent être, ils ont un impact sur tout l’univers. La rédemption ne nous concerne pas seulement nous, mais l’ensemble de l’univers. Mon salut et votre salut sont liés.
Saint Séraphin de Sarov a dit: « On doit par tous les moyens s’efforcer de préserver la paix de l’âme et ne pas être dérangé par les offenses des autres; car on  doit s’efforcer par tout moyen de contenir la colère et par le biais de l’attention de préserver l’esprit et le cœur de tout sentiment impropre. Nous devons donc supporter les offenses des autres avec sérénité et nous habituer à une telle disposition d’esprit que ces offenses ne nous atteignent pas… Une telle pratique peut donner la tranquillité au cœur humain et en faire une demeure pour Dieu lui-même.  »
Abstenons-nous de toute colère. Si nous sommes vraiment du Christ, nous avons les moyens de changer, car c’est parce que nous avons Christ en nous que la victoire sur les passions peut être la nôtre. Nous devons nous rappeler les paroles d’Abba Nilus: «La prière est la semence de la douceur et de l’absence de colère».
Avec l’amour en Christ,
Abbé Tryphon
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A propos de la guérison des deux aveugles et d’un muet dans l’Evangile de Matthieu

Il y a un célèbre proverbe français qui dit: « Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir », ce qui signifie que le pire des aveugles est celui qui ne veut pas voir. La base de ce proverbe provient de ce qui a été dit dans la Bible, spécifiquement dans l’Ancien Testament, par Jérémie le Prophète: « Ils ont des yeux et ne voient pas. Ils ont des oreilles et n’entendent pas » (Jérémie 5:21). Personne ne pense que ce que l’on entend ici par cécité est de savoir qui est aveugle, mais plutôt celui qui est aveugle et qui a perdu la compréhension. Nombreux sont ceux qui ont la vue et n’ont pas de perspicacité. Le début du verset ci-dessus donne le sens voulu: «Écoutez ceci, peuple insensé et qui n’a point de coeur». C’est exactement ce que voulait dire le Seigneur Jésus-Christ lorsqu’il a utilisé ce verset dans le Nouveau Testament: «Et pour eux s’accomplit cette prophétie d’Esaïe: Vous entendrez de vos oreilles, et vous ne comprendrez point; Vous regarderez de vos yeux, et vous ne verrez point. Car le coeur de ce peuple est devenu insensible; Ils ont endurci leurs oreilles, et ils ont fermé leurs yeux, De peur qu’ils ne voient de leurs yeux, qu’ils n’entendent de leurs oreilles, Qu’ils ne comprennent de leur coeur, Qu’ils ne se convertissent, et que je ne les guérisse (Matthieu 13). Ce verset est entré dans l’usage littéraire, et il est venu de l’exemple ci-dessus, et il a été interprété comme suit: « Il est impossible de faire entendre raison à quelqu’un qui s’y refuse. »

Le sens de ces paroles est qu’il est impossible pour quiconque de comprendre ce qui est vrai et juste s’il refuse et ne le veut pas. La vérité est lumière et brille comme le soleil, et saint Basile le Grand (330 – 379) a commenté le refus des chefs juifs à Jésus en disant: «Si une personne ferme ses yeux, cela ne signifie pas que le soleil ne brille pas. Nombreux sont ceux qui dans cette vie rejettent ce qui est juste parce que leurs intérêts sont dans ce qui est vain. C’est le cas depuis le début. Ainsi, le Seigneur dit à Nicodème, l’un des chefs des pharisiens: Et ce jugement c’est que, la lumière étant venue dans le monde, les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs oeuvres étaient mauvaises. Car quiconque fait le mal hait la lumière, et ne vient point à la lumière, de peur que ses oeuvres ne soient dévoilées; mais celui qui agit selon la vérité vient à la lumière, afin que ses oeuvres soient manifestées, parce qu’elles sont faites en Dieu. ( Jean 3: 19-21)

Soit nous ouvrons les yeux et nous nous tournons vers la lumière pour voir et être éclairé, soit nous tombons dans les ténèbres et nous n’avons aucune perspicacité ni même compréhension. Il n’y a pas de troisième position. L’évangile de ce dimanche parle de deux aveugles que Jésus a guéri (Matthieu 27: 9-35). Cela peut sembler naturel puisque Jésus est Dieu et réalise des miracles.

Mais le sujet est beaucoup plus profond. La première personne que les aveugles ont vu était Jésus, et la langue du muet s’est déliée devant la Parole qui devint homme. Cela ressemble à la célébration pascale lorsque le prêtre se tient devant la porte royale portant une bougie allumée se dirige vers le peuple et scandant: «Venez, prendre la lumière qui ne connaît pas de déclin et glorifiez le Christ ressuscité d’entre les morts». Il est question de voir et de proclamation Nous prenons la lumière et nous parlons avec droiture. C’est la glorification droite, et c’est l’orthodoxie dans son vrai sens, et non pas une confession à laquelle nous appartenons. Et c’est ce qui s’est passé avec l’Apôtre des Nations lorsqu’il s’est converti de Saül à Paul. Il a vu la vraie lumière, a été baptisé et a commencé à prêcher l’Évangile. Il a été témoin et a annoncé la parole. C’est à cela que nous sommes appelés, à ouvrir nos yeux sur la lumière du Sauveur qui sort de la tombe, afin que notre langue puisse proclamer dans le Saint-Esprit. En dehors de cela tout est nul et vide, commérages sans signification, plein de méfiance et de laideur. Une vaine confusion .

Bien avant dans le passé , Dieu s’était adressé au peuple par l’intermédiare du prophète Isaie, un peuple qui s’était égaré à cause de l’aveuglement par le péché  et  qui s’est perverti, en lui disant: « Malheur à ceux qui appellent le mal bien, et le bien mal, Qui changent les ténèbres en lumière, et la lumière en ténèbres, Qui changent l’amertume en douceur, et la douceur en amertume! Malheur à ceux qui sont sages à leurs yeux, Et qui se croient intelligents! (Is 5). Et à cet endroit l’Evangile s’adresse à chacun de nous: voyez-vous vraiment la vraie lumière, ou bien vivez-vous dans la nuit noire des ténèbres? Annoncez-vous la vérité ou dites-vous que le mal est bien? La réponse est dans ce que nos âmes recherchent, dans ce qui plait à notre regard et que l’on proclame. Si c’est la lumière divine que nous recherchons alors nous sommes éclairés mais si c’est le péché alors nous trébuchons. Si notre intelligence se purifie alors nos paroles seront justes. Il est dit dans le psaume 116 j’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé, disons aussi: mes yeux ont vu Ton salut, que tu as préparé devant tous les peuples, Lumière pour éclairer les nations et gloire d’Israel Ton peuple . C’est pourquoi j’ouvre ma bouche et je parle.

https://www.elnashra.com/news/show/1432866/%D8%A3%D9%8E%D8%A8%D8%B5%D8%B1%D8%AA%D9%8F-%D9%81%D8%A8%D8%B4%D9%91%D9%8E%D8%B1%D8%AA?fbclid=IwAR2th1zcmd9DTrLo0N_Qwk_cGGGE_fMxsOhBxSO4KS-AZMiZL6effDDxV-8

La seule chose qui soit nécéssaire

Source: http://www.pravmir.com/the-lord-christ-said-one-thing-is-needful/

Journey to Heaven Saint Tikhon of Zadonsk (1724-1783) Voir https://www.histoire-russie.fr/icone/saints_fetes/textes/tikhon_zadonsk.html

Notre Sauveur Jésus-Christ a dit ceci: «Une chose est nécessaire» (Luc 10:42) pour nous tous, ô chrétiens! Beaucoup de chrétiens se font des soucis et s’occupent de diverses affaires, mais ils ne savent souvent pas pourquoi ils se font tellement de soucis. Le Seigneur nous met en garde contre ces inquiétudes inutiles et Il dit à tous: «Une seule chose est nécessaire.» Quelle est-elle? Notre Salut éternel !

C’est la tâche première d’un chrétien. Pour les chrétiens, c’est à cela qu’ il faut accorder le plus d’attention. Nous avons besoin de nourriture, de vêtements, d’une maison et d’autres choses qui sont nécessaires à cette vie, et nous prions aussi pour cela à notre Père céleste: «Donnez-nous aujourd’hui notre pain quotidien» (Matthieu 6:11). Mais le salut éternel est tellement important que sans lui tout le reste n’est rien. « Car à quoi sert-il à l’homme de gagner le monde entier s’il perd son son âme? » (Matthieu 16:26). Il n’y a aucun profit, vraiment aucun avantage , s’ il n’y a pas de salut.

À quoi cela nous sert-il si en gagnant un maximum et même le monde entier, nous perdons notre âme? En gagnant un maximum nous protégons notre vie ,matérielle temporelle, mais alors combien plus devons-nous protéger notre vie éternelle, qui est bien plus précieuse que le monde entier! Ainsi, tout comme pour chacun, sa tâche principale est sa vocation – ainsi pour un juge, c’est de juger, pour un fermier c’est de cultiver, pour un commerçant c’est de faire valoir sa marchandise, pour un berger son bétail, pour un enseignant, c’est enseigner, pour les étudiants, c’est pour apprendre, etc. – donc pour le chrétien, sa tâche principale devrait être de plaire à Dieu, qu’il confesse et révère, dans la foi et la vérité, et ainsi d’espérer et attendre de Lui la vie éternelle.

C’est la tâche primordiale du chrétien. C’est l’unique chose nécessaire.

Chrétiens bien-aimés! Nous sommes créés non pour cette vie temporelle éphémère mais pour la vie éternelle. Nous sommes renouvelés à la vie éternelle par le Saint Baptême. Nous sommes appelés à la vie éternelle par la parole de Dieu. Christ le Fils de Dieu est venu dans le monde, a souffert et est mort pour notre vie éternelle. Observez combien notre vie éternelle compte pour Dieu Il a tout créé pour la vie éternelle et c’est pour elle qu’ Il est Lui-même venu au monde. Notre premier souci et notre premier effort avant tout devraient donc être orientés dans ce sens.

Satan s’efforce de nous soustraire à la vie éternelle et de nous détruire éternellement. Par conséquent nous ne devons pas nous assoupir, mais nous devons protéger ce trésor inestimable.

Mais nous voyons et nous attristons parce-que de nombreux chrétiens négligent cette tâche primordiale. Les fornicateurs, les adultères et les profanateurs la négligent. Les blasphémateurs et ceux qui insultent la négligent. Les buveurs et les amateurs de plaisir la négligent. Les voleurs et les brigands la négligent. Les menteurs, les flatteurs et les hypocrites la négligent. Les calomniateurs et les accusateurs la négligent. Tout ce qui plaît au monde et aime ses caprices, mais pas Dieu, la néglige.

Tous ceux-là et d’autres comme eux considèrent comme rien le trésor du salut éternel obtenu par les exploits, les douleurs, la souffrance et la mort sur la croix, du Christ, le Fils de Dieu, et ainsi ils déshonorent Celui-là même qui a souffert et est mort. Pour les chrétiens d’aujourd’hui, il est considéré qu’il est précieux d’être honoré et célèbre, d’être fortuné et de vivre dans le luxe, et ils considèrent leur salut éternel comme le dernier de leurs soucis, et que les autres préoccupations passent avant. Or le salut éternel est «la seule chose nécessaire», selon les paroles de Christ, et il esti gagné ici ou perdu ici. Il s’acquiert par le repentir et la foi; il est perdu par une vie impénitente.

Écoutez, vous les pécheurs et vous, les chrétiens bénis, le salut éternel est pour nous «la seule chose nécessaire», et il est soit gagné, soit perdu ici sur Terre. Bien-aimés, approfondissons cela dans notre mémoire. Pécheurs! Souvenons-nous des promesses que nous avons prononcées au baptême et repentons-nous, de peur de paraître paresseux devant Dieu.

Souvenons-nous de l’heure de la mort et repentons-nous, de peur de quitter ce monde sans espoir de salut. Souvenons-nous du Jugement redoutable du Christ et repentons-nous, de peur que nous nous présentions avec nos péchés. Souvenons-nous de la douceur de la vie éternelle et de l’amertume de la mort éternelle, et tournons-nous vers Dieu, et apaisons Le avec larmes et repentance, afin qu’Il nous ouvre les portes de sa bonté de cœur et de son royaume éternel.

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Sur la colère…

SUR LA COLÈRE

En me basant sur mon expérience personnelle en tant que père spirituel, ainsi que de ce que j’observe dans la société actuelle, je constate que l’un des péchés endémiques (ou chronique) de l’homme contemporain est la colère. Ce péché peut être de nature personnelle ou collective. Il y a la colère personnelle ou celle d’un peuple et cette dernière peut aboutir à la guerre, de courte ou de longue durée, mais une guerre exécutée avec une cruauté que la technologie des siècles passés ne permettait pas.

La colère personnelle transforme le cœur de l’homme d’une demeure du Saint Esprit en une demeure du démon de sorte qu’elle modifie la structure de l’âme en l’orientant vers les recoins ténébreux de l’être humain. Dans l’Histoire, il y a des exemples où des évènements désastreux ont été entraînés par une colère impulsive ce qui par la suite a créé regret et désespoir chez celui qui a permis une telle situation.

Les Saintes Écritures se préoccupent du problème de la colère. En comparaison du passé, l’époque contemporaine fournit davantage d’occasions à la colère de se manifester. Cela est dû à l’augmentation de la densité de la population ce qui réduit la sécurité de l’individu. La présence de la colère est une tentation majeure utilisée par le malin pour nous tromper puisque la colère assombrit l’intellect et équipe la langue et les mains d’une violence qui peut blesser gravement.

Au chapitre 34 du livre de la Genèse, il y a une raison pour la colère des fils de Jacob. Le fils d’un prince de la région de Shalem a déshonoré Dina, la fille de Jacob et de Léa. Cela a provoqué la colère des fils de Jacob qui ont décidé de venger l’honneur de leur sœur bien que le jeune prince avait demandé d’épouser Dina.

La région où Jacob était installé convenait très bien à Jacob et sa famille pour de multiples raisons. Mais la colère s’était emparée des fils de Jacob qui voulaient se venger. Lorsque le jeune homme de Shalem demanda la main de Dina pour l’épouser, ses frères répondirent avec mauvaise foi en disant qu’il était honteux pour leur sœur d’épouser quelqu’un qui n’est pas circoncis. Et ils exigèrent que tous les hommes de la ville soient circoncis et cela fut accepté. Deux jours après, alors que tous les hommes de la ville étaient encore en peine, les fils de Jacob entrèrent avec leurs serviteurs dans la ville durant la nuit et ils tuèrent le fiancé, son père et tous les hommes. Ensuite ils pillèrent la ville et ils ont pris en captivité les femmes et les enfants. Ainsi sous l’emprise de la colère, les fils de Jacob ont pris comme prétexte l’Alliance sacrée d’Abraham avec Dieu qui avait été scellée dans la circoncision comme moyen de tromperie afin d’assouvir leur vengeance et en rejetant ce qui est saint et tout cela pour réaliser leurs désirs. Lorsque Jacob apprit ce qu’ils ont fait, il dit à ses fils : Vous me troublez, en me rendant odieux aux habitants du pays, aux Cananéens et aux Phérésiens. (Genèse :34 :30). Et puis Jacob s’en alla de cette contrée avec tous ses biens, pourtant il aurait aimé rester, mais c’était à cause de la colère incontrôlée de ses fils. Il a laissé derrière lui une ville meurtrie, des hommes assassinés, et la haine et la colère des habitants de la région étaient sur lui. Cette intervention du diable, en suscitant la colère des fils de Jacob, et par conséquent les habitants de la région, est restée jusqu’à l’accomplissement du voyage vers la terre promise. …

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Homélie sur le Jugement Dernier

 

Homélie sur le Jugement Dernier par le Père Ambroise Fontrier

Dieu siégera, les livres seront ouverts, le Fleuve de Feu passera devant Lui. Toute l’Histoire humaine sera jugée. Chose vraiment redoutable ! Quel contraste entre le dimanche d’aujourd’hui et dimanche dernier ! Eh bien, oui ! Le jugement existe, pour que je ne m’endorme pas en disant : «Oh ! Quelle importance ceci ? Dieu est bon, II pardonnera. Quelle importance cela…» -et me voilà tombé dans la négligence au lieu d’être dans la vigilance. «Quelle importance !…»
Il y a donc un jugement : soyons vigilants, soyons debout, soyons attentifs pour ne pas rester au-dehors. L’Écriture dit : «Dieu est Lumière, Dieu est Vérité !» Voilà le jugement ! Croyez-vous que nous allons, chacun à son tour, comparaître devant le Seigneur en accusé et attendre que la sentence soit prononcée ? Pas du tout !
Le Jugement durera, disent nos Pères saints, autant que dure la lecture des Six Psaumes aux Vigiles. Tous, nous venons aux Vigiles et nous savons que ces Six Psaumes que nous écoutons en silence, dans l’obscurité éclairée seulement par les veilleuses, durent plus ou moins longtemps. Si l’on est attentif, ils passent assez vite ; si l’on n’est pas attentif, on trouve que c’est long ; mais quelle que soit la perception du temps que nous avons à ce moment-là, voilà ce que durera le Second ou bien le Jugement par excellence.
A proprement parler, nous ne connaissons pas, dans l’Église orthodoxe, de Jugement au sens d’un Deuxième Jugement, ni d’un «Jugement dernier», mais au sens du Second Avènement du Christ. Le Premier Avènement, c’est celui qu’Il a manifesté en naissant de la Vierge. Le Second, celui de Son retour en gloire. La lumière de Dieu pénétrera tous les êtres, absolument tous les êtres, tout notre être et nos actes. Tous les secrets de notre cœur seront révélés, nous n’aurons pas besoin de parler, nous n’aurons pas besoin de nous défendre, ni de faire notre apologie. Dieu [nous baignant] par Sa lumière pénétrante, nous serons, si j’ose ainsi parler, comme transparents ce jour-là. Nous n’aurons pas besoin de langage. Et chacun sera donc jugé ; non que Dieu doive prononcer une sentence… quand l’Écriture dit : «Les livres seront ouverts», imaginez-vous [des livres contenant tout] depuis des millions d’années, des milliards d’êtres ! Combien il faudrait de temps ! Ce n’est pas Six Psaumes, mais des millions de Six Psaumes qu’il faudrait pour qu’ait lieu ce jugement ! Il n’en est pas du tout ainsi ! Faisons donc attention : l’Écriture emploie des mots, des images tirées des choses que nous connaissons. Quels sont donc ces livres ? Mais ce sont nos cœurs ! les livres, ce sont nos cœurs ! Toutes nos actions ne sont-elles pas inscrites dans nos cœurs?  Le Christ n’a-t-il pas dit : «Tout vient du cœur, les bonnes pensées, les mauvaises pensées, tout jaillit de notre cœur. Ce n’est pas ce qui entre par la bouche, dit-Il encore, mais c’est ce qui sort de notre cœur, voilà ce qui souille l’homme».
Alors, «les livres seront ouverts», ce seront nos cœurs qui seront ouverts ce jour-là, et la lumière du Dieu qui est Lumière pénétrera en nous tous à la fois, parce que Dieu est partout présent. Nos œuvres, nous ne pourrons pas les cacher.
Soyons donc comme le fils prodigue, avant que la Lumière de Dieu nous les révèle, sortons-les nous-mêmes au jour, et quand les livres de nos cœurs seront ouverts, qu’il n’y ait rien de mauvais qui soit encore inscrit, mais que tout ait été effacé par la profonde pénitence : celle du fils prodigue, celle de David, celle du bon larron : «Seigneur, Seigneur ! Aie pitié !»
Et ce Fleuve, ce Fleuve de Feu qui coule devant le trône du Seigneur, mais qu’est-ce donc ? Qu’est-ce que ce Feu, sinon l’Amour Divin de Dieu, l’Amour éternel ! Voyez le feu ! Il purifie les métaux précieux et les rend encore plus précieux. On jette l’or dans le creuset, dans le feu et il devient limpide, il devient pur ; jetons du bois dans le même feu, le bois est dévoré, réduit en cendres.
Tel sera donc, dans ce fleuve de feu qui est la miséricorde, ce fleuve de feu qui est l’Amour éternel de Dieu pour toute sa créature, dans ce fleuve seront jetés tous les êtres. Ceux qui auront eu la Foi juste et les œuvres justes, seront encore plus resplendissants. Ceux dont les œuvres n’auront pas été justes, dont la Foi n’aura pas été juste et les œuvres mauvaises, seront consumés. L’Écriture dit encore : «Dieu est un feu dévorant». Il purifie l’or et consume le bois. Voilà donc cet enfer ou ce paradis : ceux qui seront dans ce Feu de l’Amour de Dieu chanteront : «Dieu de nos Pères, Tu es béni !» Et ceux qui auront refusé ce Fleuve de Feu, cet amour de Dieu, par leurs mauvaises œuvres et leur manque de foi, ne pourront pas même dire ce jour-là -et que Dieu nous garde !- «Seigneur, aie pitié de moi !» Ils ne pourront plus le dire, il sera trop tard.
Vous voyez alors que, même quand nous parlons de jugement et de justice de Dieu, il s’agit encore d’un aspect de l’amour de Dieu pour les êtres qu’il a créés. Ce Jour-là, toute l’Histoire prendra fin ; dans ce fleuve de feu , tout ce que nous avons fait en Christ sera gardé pour la vie éternelle. Tout ce qui a été fait sans le Christ sera voué à la destruction. Que Dieu nous garde dans la vraie confession de Foi et dans les vrais actes qu’implique la vraie confession ! Puissions-nous être dignes d’entendre cette voix : «Venez ! Vous tous les bénis de mon Père, héritez du Royaume que je vous ai préparé avant tous les siècles !»

Source:http://orthodoxie-libre.actifforum.com/t35-sur-le-jugement-dernier