Voici l’homélie prononcée par le Père Jean le 12 Juin 2011.
Le document est accessible ici.
Voici l’homélie prononcée par le Père Jean le 12 Juin 2011.
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Cela se passait à Constantinople, il y a sans doute 1000 ans.
Un Père qui s’était rendu à Constantinople pour une affaire m’a raconté ceci:
pendant que j’étais à l’église, un honorable homme selon les critères de ce monde mais qui est également un amoureux du Christ entra dans l’église et lorsqu’il me vit commença à me poser des questions sur le salut. Je lui ai répondu en disant que la vie dans le royaume Céleste est accordée à ceux dont la vie sur Terre est à l’image (dans la mesure où cela est possible) de cette Vie Céleste.
« Vous avez bien parlé, Père » me dit-il. « Bénis soit celui qui met son espoir en Dieu et qui s’offre à Lui ». Je suis le fils d’une personne qui est très bien vue selon les critères de ce monde. Mon père avait beaucoup de compassion et distribuait de larges sommes d’argent aux pauvres. Un jour il m’appela, me montra tout son argent et me demanda: « Mon fils, que préfères-tu? Tu préfères que je te laisse cet argent ou bien que je te confie au Christ comme ton Protecteur? » J’ai aussitôt saisi où il voulait en venir et je lui ai dit que je préfère le Christ puisque toute possession matérielle ici-bas aujourd’hui peut disparaître le lendemain alors que le Christ demeure à jamais. A partir de cet instant il a donné son argent aux pauvres sans compter de sorte qu’au moment de son décès il ne restait plus que très peu. J’étais devenu un homme pauvre mettant mon espoir en Dieu en qui il m’a confié.
Mais il y avait un autre homme très riche qui faisait partie de l’élite de la ville et dont l’épouse aimait le Christ et avait la crainte de Dieu. Ils n’avaient qu’une seule fille, leur enfant unique. Et l’épouse disait au mari: nous n’avons que cette fille et le Seigneur nous a accordé tellement de biens matériels. De quoi manque-t-elle? Si nous la donnons en mariage à quelqu’un de notre rang social mais dont la vie n’est pas digne, ce sera une source de peines continuelles pour notre fille. Donnons-là plutôt à quelqu’un de rang social moins élevé mais craignant Dieu,ainsi il l’aimera et la chérira selon les saints commandements du Seigneur.
Son époux lui dit alors: cet avis est judicieux. Va à l’église et prie avec ferveur. Tiens-toi là et le premier qui entrera alors à l’église sera celui que le Seigneur nous envoie.
C’est ce qu’elle fit. Elle pria et attendit. Et c’est à ce moment là que j’entrais dans l’église. Elle m’a aussitôt appelé et m’a demandé d’où je venais. Je lui ai expliqué que j’étais natif de Constantinople, le fils d’un tel etc. Alors elle dit: C’est celui qui était tellement généreux envers les pauvres! Est-ce que vous avez une épouse? Je lui ai répondu que non et je lui ai raconté ce que mon père m’avait dit et ce que je lui avais répondu.
Elle glorifia alors le Seigneur et me dit: Ecoute bien, le Bon Protecteur que tu t’es choisi t’a accordé une fiancée, riche de surcroît, de sorte que tous les deux vous soyez joyeux dans la crainte de Dieu. Ainsi je prie afin que je suive les traces de mon père jusqu’à la fin de mes jours…
Source: Orthodox Heritage. Vol.09,Issue 03-04. Par: John Moschos « Le près spirituel ».
Source : http://fatherstephen.wordpress.com/2010/06/13/the-problem-of-goodness-2/
Depuis mon premier cours de philosophie à l’université, le «problème
du Mal »a été mis en avant comme « l’argument de pointe » pour prouver la non existence de Dieu. Comment un Dieu bon permet à des gens innocents de souffrir?
L’argument le plus dévastateur jamais fait sur le sujet a été développé par Dostoïevski dans son roman « Les Frères Karamazov ». Ivan Karamazov, dans le chapitre intitulé « Rébellion »,
qui est le chapitre qui précède celui du célèbre «Grand Inquisiteur», développe
les détails de son argumentation. Il se trouve alors dans une auberge avec son frère religieux Aliocha. On peut résumer son argumentation en disant que le bien que Dieu peut faire ne pèse pas par rapport à la souffrance subie par des enfants innocents.
C’est un argument très fort – tellement fort – que Dostoïevski, chrétien
croyant, a craint qu’il n’a pu réfuter la force de cet argument dans son roman. Je suis en désaccord avec son évaluation pessimiste.
Mon argument est un peu l’opposé. C’est le problème de la Bonté. Pourquoi
avec un monde aussi dysfonctionnel que le notre nous rencontrons une bonté transcendante dans la vie de certaines personnes? On ne peut y répondre en se basant sur la nature ou
la culture. Étant donné le monde et ce qui fait les gros titres, pourquoi les gens ne sont pas barricadés dans leurs maisons et armés jusqu’aux dents?
Pourquoi on peut trouver un donneur volontaire de moelle osseuse à une personne qui lui est totalement étrangère? L’opération est pourtant douloureuse !
Pourquoi Mère Teresa a pu rassembler durant sa vie plus de 40.000 enfants qui mouraient dans les rues de Calcutta et les a traités avec amour et dignité ?Tandis que tout le monde autour d’elle passait à côté [ de ces enfants des rues] sans voir de problème ? Ou bien pourquoi un homme donnerait-il sa vie pour les autres dans les camps de la mort des Nazis
comme le prêtre catholique, saint Maximilien Kolbe?
En Juillet 1941, un homme du baraquement de Maximilien Kolbe avait disparu, ce qui incita le SS- Hauptsturmführer Karl Fritzsch, le Lagerführer (c’est-à-dire le commandant du camp) de prendre 10 hommes de ce baraquement et de les condamner à mourir de faim
dans le bloc 13 (connu pour la torture) afin de dissuader les autres de tenter de s’échapper. (L’homme qui avait disparu a été retrouvé plus tard noyé dans les latrines du camp). Un des hommes choisis, Franciszek François Gajowniczek, s’effondra dans les pleurs en faisant valoir qu’il avait une famille, alors Kolbe s’est porté volontaire pour prendre sa place. Après trois semaines de déshydratation et de famine, quatre des dix hommes étaient encore en vie, y compris Kolbe. Durant tout le temps où ils se trouvaient dans le bloc Kolbe a soutenu les hommes qui étaient avec lui dans les chants et la prière. Comme il fallait libérer le bloc, Kolbe et les trois autres ont été exécutés par une injection mortelle.
Sainte. Marie Skobtsove a fait preuve de bonté semblable dans les camps nazis
après avoir été arrêtée (à Paris) pour son aide aux Juifs. Elle est morte en prison.
Et la litanie d’actes semblables peut continuer. Je ne trouve pas qu’il est difficile d’expliquer
le mal fait par Hitler. Lui et les hommes comme lui sont les produits de leur époque et de
leur environnement, peut-être avec une inspiration démoniaque en plus. Hitler
a ordonné à l’Orchestre philharmonique de Berlin de jouer des extraits de la Goetterdamerueng [Le Crépuscule des Dieux] tandis que les troupes russes pénétraient dans Berlin. Hitler a vécu dans le pays le plus éduqué et le plus éclairé dans l’Europe de ce temps-là.
Même pour les tueurs en série, même lorsqu’ils tuent des enfants, on peut trouver une explication. J’ai vu un entretien avec Jeffrey Dahlmer avant sa mort en prison. Il semblait
tout à fait normal, sauf pour son habitude de tuer et de manger les gens.
Mais d’où provient cette bonté transcendante ? Est-ce que certaines personnes sont nées
avec un gène de la bonté? Je ne le pense pas. Ils sont tous unanimes à déclarer
qu’ils agissent ainsi par imitation du Christ, et que sans l’aide Divine Qu’Il leur apporte, leurs bonnes œuvres ne seraient pas réalisables. Ils ne veulent pas s’attribuer le mérite de leur travail. Ainsi, Mère Térésa a distribué l’argent de son prix Nobel.
Comment se fait-il qu’une personne puisse pardonner à ses ennemis ?
Une telle bonté dans le monde est largement surpassée en nombre par les actes mauvais. Et pourtant, ces manifestations de la bonté continuent à avoir lieu.
En dehors de la tradition chrétienne, l’œuvre de Gandhi vient à l’esprit. Bien que la plupart des gens ne savent pas que ses idées de non-violence ont été formées au cours d’une correspondance au début de sa vie avec le chrétien Leon Tolstoï, il est indéniable que la grâce divine a été à l’œuvre dans nombre de ses actions.
Et enfin, pourquoi apparaît une personne enseignant la bonté au cours du premier
siècle de notre ère, en proclamant que nous devons aimer nos ennemis et faire du bien à
ceux qui nous haïssent? Pourquoi nous demande-t-il de vendre ce que nous avons et
le distribuer aux pauvres ? Pourquoi enseigne-t-il et il fait ce qu’il dit alors que les très hautes autorités religieuses de sa nation ont cherché à le tuer ? Pourquoi pardonne-t-il à tous, tout en supportant la douleur de la crucifixion?
Je ne suis pas un homme bon. Je voudrais devenir un homme bon. Je crois qu’il existe des hommes bons et qu’il est possible de le devenir. Je crois cela parce que Celui qui a été crucifié a dit qu’il était Dieu et que parce qu’Il était Dieu, ceux qui L’aiment peuvent faire de plus grandes choses que Lui.
Et en ce qui concerne le problème de la bonté. Je veux devenir une partie du problème !
Addendum:
Je vais d’abord dire que le mystère de la bonté est un mystère. Je crois que
toute bonté vient de Dieu, mais cela dit ce n’est pas pour autant que je comprends parfaitement. Les Ecritures sont claires : «[Dieu] fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et Il envoie la pluie sur les justes et sur les injustes »(Mt 5:45).
Les non croyants sont tout aussi capables de bien que les croyants. Si ce n’était pas le cas nous ne pourrions vivre (en société).
Mais tout simplement ce n’est pas le cas.
Alors, pourquoi devons-nous croire en Dieu? C’est par ce chemin que l’on peut trouver les premières raisons mais il doit y avoir un tronc commun. Ce tronc commun se trouve dans le Christ Lui-même. La croyance en Dieu ne peut finalement être la croyance en une idée ou un principe ou même en la substance de l’univers car Il n’est pas une ces choses. La base de notre rencontre avec Dieu, c’est qu’Il s’est fait Lui-même connaître en tant que personne –en tant que personnes (au pluriel)- Père, Fils et Saint- Esprit.
Dans une approche occidentale et moderne il ne faut surtout pas supposer que le sens de
ces mots est bien connu, car pour l’Eglise elle entend par ces mots quelque-chose d’assez
différent de leur sens commun. Pour ce qui nous concerne, je vais me contenter de dire que, pour connaître Dieu comme une personne signifie qu’on ne peut Le connaître que librement,
(la liberté étant à la fois de notre part et de Sa part) et que nous ne pouvons Le connaître que dans un acte d’amour (à la fois de notre part et de Sa part). Ce sont ces réalités qui rendent marginales les arguments sur l’existence ou la non-existence de Dieu.
Dieu qui n’est pas un principe ou une idée qui peut être démontrée.
En préservant notre liberté, Il ne se rend pas forcément plus évident.
Il est facilement connaissable, mais pas connaissable par nécessité.
Il est tout à fait possible de regarder l’univers et d’arriver à la conclusion qu’il n’y a pas de Dieu.
J’ai toujours été surpris par ce dernier point me demandant parfois pourquoi il n’en n’est pas autrement. Je suis convaincu qu’il en ainsi à cause de la très grande humilité de Dieu.
Il aurait été tout à fait possible de passer à côté de la croix du Christ et de supposer que c’était un juif de plus qui meurt crucifié !
Les Evangiles sont un témoignage de foi, pas un journal d’informations.
Et il y a beaucoup d’autres signes que Jésus a fait en présence de Ses disciples et
qui ne sont pas écrits dans ce livre: Mais ces choses sont écrites, afin que vous
croyez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous
ayez la vie en son nom (Jean 20:30-31).
Alors qu’est-ce qui nous reste? Il nous reste Dieu. Rien ne peut Le remplacer : ni l’argumentation ou la raison, ni le miracle ou la magie. . Et nous qui Le connaissons
nous ne devons rien désirer de plus. Nos vies doivent être un témoignage vivant de la Vie de Dieu. Et si elles ne sont pas, alors pourquoi devrait-on nous écouter? Quand aux autres, ils viendront à la Foi tout aussi mystérieusement que nous. Quelqu’un a-t-il entendu que quelqu’un est venu au Christ par un autre moyen que la Grâce ?
La dernière fois que j’ai vérifié, j’ai vu l’Esprit souffler là où Il veut et on ne peut pas dire d’où Il vient ni où Il va.
Ainsi, nous croyons, nous prions et nous nous appuyons sur le Christ et Dieu
ajoute à l’Eglise tous les jours.
Et nous-mêmes à la suite des Saints, de prier pour chacun comme s’il était déjà bien plus avancé dans le Royaume de Dieu que nous.
Référence : http://fatherstephen.wordpress.com/
L’enseignement que l’on tire du témoignage de Saint Innocent est valable partout.
Saint Innocent est né en 1797 au sein d’une famille très pauvre dans une petite ville de Sibérie pas loin du lac Baïkal. Son père meurt alors qu’il est âgé de 6 ans. A l’âge de 10 ans il se retrouve à Irkoutsk. A 19 ans il est déjà marié et est ordonné diacre, et il devient prêtre à 23 ans après une formation au séminaire d’Irkoutsk. A 25 ans il prends son épouse, son fils, sa mère déjà âgée et son frère de 19 ans pour entamer un voyage de 3500km qui va durer 16 mois à travers la Siberie Orientale jusqu’à l’ile d’Unalaska en Alaska où il devient le premier prêtre permanent dans l’église de l’Ascension. Aujourd’hui l’ile d’Unalaska qui est située à l’ouest des iles Aléoutiennes a une population de 3500 habitants.
Il s’installe dans cette île et durant 10 ans il est le pasteur de toutes les iles Aléoutiennes qui s’étendent sur plus de 1000km.
Puis de 1834 à 1838 il sert dans Sitka (Aujourd’hui Sitka est une ville de 9000 habitants située au sud-ouest de l’Alaska). Continuer la lecture de SAINT INNOCENT: SON TEMOIGNAGE EN ALASKA
HOMELIE POUR LE DIMANCHE DES MYRRHOPHORES
Aujourd’hui nous célébrons la mémoire des saintes femmes myrrhophores.
On appelle myrrhophores ces saintes femmes qui ont apporté la myrrhe, cette huile parfumée pour aller oindre selon la coutume juive le corps du Christ mort.
L’Eglise en célébrant cette fête nous apprend pas mal de choses à travers ces femmes. Tout d’abord, au moment où les apôtres, ses disciples, tous des hommes, étaient désespérés, découragés devant cet échec effroyable que paraissait être l’arrestation, la torture et la mise à mort de Celui en qui ils avaient mis toute leur espérance, au moment où on peut dire si on en juge d’après les deux disciples d’Emmaüs, qu’ils avaient perdu la foi, voilà cependant les femmes qui sont pleines d’amour.
Nous ne savons pas ce qu’elles pensaient, mais ce que nous savons, c’est ce qu’elles ressentaient. Elles voulaient aller auprès du corps de leur Maître pour Lui manifester leur amour et oindre Son corps de parfum. Elles vont vers la tombe de grand matin, le samedi elles ne pouvaient pas le faire car c’était le sabbat, le jour du repos, où il était interdit non seulement de travailler mais même d’aller faire une promenade. Mais, dès que le sabbat était terminé, avant même que le jour ne se lève, elles se mettent en route avec leurs parfums et leurs aromates. En chemin une pensée leur vient à l’idée ; « Comment pénétrerons-nous dans la tombe puisque la pierre est très lourde et qu’elle était même scellée ? ».
Continuer la lecture de HOMELIE PRONONCEE PAR LE P. JEAN (8 mai 2011)