De l’amitié et de la douleur

Sur l’amitié et la douleur.

Les anciens ont compris qu’il existe différentes formes d’’amour et des différentes formes d’’amitié.  La description que fait Hippodame le pythagoricien de l’amitié a exercé une telle impression sur Clément d’Alexandrie que celui-ci l’a cité comme référence en ce qui concerne les diverses formes de relation amicale. Fondamentalement, le philosophe (Hippodame) distingue trois sortes de relations amicales « celles fondées sur la connaissance des dieux, celles fondées sur les dons des hommes et celles fondées sur les réjouissances ».

Mais pour les chrétiens l’amitié la plus précieuse n’est pas basée sur le donnant-donnant ou bien sur le bon temps passé ensemble mais sur la connaissance du Christ et sur l’acquisition des vertus. C’est ce type d’amitié que le Psalmiste loue : «Voici, oh ! Qu’il est agréable, qu’il est doux pour des frères de demeurer ensemble !  C’est comme l’huile précieuse qui, répandue sur la tête, descend sur la barbe, sur la barbe d’Aaron, qui descend sur le bord de ses vêtements. C’est comme la rosée de l’Hermon, qui descend sur les montagnes de Sion ; Car c’est là que l’Éternel envoie la bénédiction, La vie, pour l’éternité » Psaume 133.

Ce type d’amitié peut aussi être un grand réconfort et une source de force pour ceux qui luttent avec la douleur chronique.

Pour faire face aux difficultés de la vie, y compris la douleur chronique, la difficulté est rendue plus facile avec le soutien affectueux d’un conjoint ou un ami de confiance. Parce que la douleur n’est pas seulement associée à des problèmes physiologiques, la perception de la douleur peut souvent être exacerbée lorsque vous vous sentez isolés ou croyez que personne ne comprend votre douleur. D’autre part, la douleur peut être atténuée avec le soutien d’un être cher qui offre l’empathie comme le Christ dans l’Evangile a été remué de compassion à la vue de ceux qui souffrent, leur parla avec bonté, et les toucha avec sa douce, mais puissante main. Bien sûr, le Christ non seulement a réconforté les malades, Il leur a dit aussi de se lever et marcher. Amis et famille ne peuvent pas être en mesure d’accomplir un tel miracle, mais ils peuvent encourager le patient à se concentrer sur les interventions qui apportent de l’aide (…) plutôt que de laisser les conversations et les comportements se concentrer sur la douleur elle-même. Un ami chrétien vertueux ne saura pas seulement montrer de la compassion et de la bonté, mais pourra aussi stimuler celui qui souffre en direction du zèle ascétique de faire tout ce qui peut être fait pour suivre les commandements du Christ. Ensemble, les deux reçoivent des bienfaits et accomplissent bien plus que ce qu’ils pouvaient espérer atteindre seuls.

Mais il faut de la patience et du discernement pour savoir comment intervenir et choisir parmi les proches ceux qui sont les plus à mêmes pour aider à faire face à la douleur chronique. Dans les deux cas, une bonne règle de bon sens pragmatique pourrait être de choisir ceux qui comprennent votre situation, y compris vos limites , mais aussi qui sont capables de  vous pousser à  chercher des comportements et des relations qui favorisent le développement d’un mouvement sain pour aller au-delà de la sensation de douleur et des tentations du désespoir. Une autre suggestion plus spirituelle c’est de prier, car la prière forme à la patience et au discernement, la patience parce qu’elle force à aller de l’avant, même en période de sécheresse (spirituelle) et le discernement car il aide à être au contact avec la source de toute illumination.

Bien sûr, ceux qui sont dans un état de douleur chronique ont certainement prié pour le soulagement et la guérison comme beaucoup de ceux qui souffrent dans les Evangiles l’ont fait. Mais, la prière qui est tout simplement la quête de la miséricorde de Dieu de quelque façon que Dieu veuille la répandre sur nous peut effectuer une transformation encore plus grande dans nos vies. Et à cet effet, la prière de Jésus est une aide parfaite (…). Dans le chapitre 3 de mon livre, intitulé« Un voyage patristique », je constate, « … le souvenir de Dieu peut avoir une valeur thérapeutique dans la modification des schémas dysfonctionnels en changeant l’orientation d’une personne et en attirant la puissance de la grâce divine. Il y a un certain support scientifique à cette proposition. McMinn et Campbell ont fait l’observation suivante « Dans une thèse de doctorat non publiée, Stavros (1998) a constaté que la méditation de la prière de Jésus pendant trente jours, diminue l’anxiété, de même que la dépression, l’hostilité et la susceptibilité interpersonnelle. »  Nous avons déjà discuté de la façon dont ces facteurs exacerbent la douleur chronique. Le point ici est que la Prière de Jésus peut aussi aider dans le processus de discernement et dans la lutte pour aller de l’avant en dépit des conditions de la personne. Un bon ami de confiance peut également fournir des encouragements à dire la prière (de Jésus).

Encore une fois(…) les lutteurs modernes (au sens de la lutte spirituelle) peuvent surmonter les situations difficiles et les réactions passionnées par le souvenir de Dieu , de façon semblable à ce que les Pères , qui possédaient de façon vitale la conscience de vivre de la providence de Dieu , ont fait depuis les anciens temps  en faisant usage de la prière de Jésus qui est la pratique chrétienne séculaire du souvenir de Dieu. Le praticien de cette prière se concentre uniquement sur ​​les mots de la prière : « Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi, pécheur  » et maintient son cœur libre des pensées distrayantes en se concentrant sur les mots. Celui qui pratique de façon cohérente et dévouée constatera que c’est l’une des meilleures façons de garder le souvenir de Dieu, quelles que soient les difficultés et les circonstances de la vie .

La purification des passions et des mauvaises pensées procurent des bienfaits évidents pour les personnes aux prises avec des douleurs chroniques. Cela ouvre de nouveaux horizons et de nouvelles possibilités dans un monde qui semblait auparavant si étranglé par la souffrance. En outre, la prière permet de structurer notre vie en apportant à la fois soutien et réconfort. Surtout, elle nous met en contact avec l’Ami le plus parfait qu’une personne puisse jamais  désirer, notre Seigneur Jésus-Christ qui nous regarde avec tendre compassion et nous appelle à ne pas nous laisser prendre dans les filets de notre douleur afin de Le suivre dans la joie.

http://ancientchristianwisdom.wordpress.com/ (7 octobre 2013)

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