La prière de sainte Macrina sur son lit de mort

Elle dit : « Seigneur, Tu nous as délivrés de la peur de la mort ; Tu as fait de la fin de notre vie ici-bas le commencement d’une vie véritable pour nous. Pour un temps, Tu accordes le repos à nos corps endormis et Tu nous réveilles au son de la dernière trompette. La poussière dont Tu nous as façonnés de Tes mains, Tu la rends à la poussière de la terre pour qu’elle la garde, et Toi qui l’as abandonnée, Tu la rappelleras après avoir remodelé avec incorruptibilité et grâce notre substance mortelle et sans grâce. Tu nous as rachetés de la malédiction et du péché, les ayant pris sur Toi ; Tu as écrasé les têtes du serpent qui nous avait saisis de ses mâchoires dans l’abîme de la désobéissance. En brisant les portes de l’enfer et en vainquant celui qui avait l’empire de la mort, Tu nous as ouvert le chemin de la résurrection. À ceux qui Te craignent, Tu as donné comme signe celui de la sainte croix pour la destruction de l’Adversaire et le salut de notre vie. » Ô Dieu éternel, vers qui je me suis tourné dès le sein maternel, que mon âme a aimé de toutes ses forces, à qui j’ai consacré mon corps et mon âme depuis mon enfance jusqu’à maintenant, prépare-moi un ange resplendissant pour me conduire au lieu de rafraîchissement où se trouve l’eau de détente près du sein des saints Pères. Toi qui as brisé l’épée flamboyante et rendu le Paradis à l’homme crucifié avec toi, souviens-toi aussi de moi dans ton royaume, car moi aussi j’ai été crucifié avec toi, ayant cloué ma chair par crainte de toi et par crainte de tes jugements. Que l’abîme terrible ne me sépare pas de tes élus ; que le calomniateur ne se dresse pas sur mon chemin et que mes péchés ne soient pas découverts devant tes yeux si j’ai péché en paroles, en actes ou en pensées à cause de la faiblesse de ma nature. Toi qui as le pouvoir sur terre de pardonner les péchés, pardonne-moi, afin que je sois rafraîchie et que je sois trouvée devant Toi, une fois dépouillé de mon corps, sans tache dans la forme de mon âme, mais sans reproche ni tache, que mon âme soit prise entre Tes mains en offrande devant Ta face. »… Après avoir achevé son action de grâce et indiqué la fin de la prière par le signe de croix, elle respira profondément et, par cette prière, sa vie prit fin.

Grégoire de Nysse, « La vie de sainte Macrine ». Dans Saint Grégoire de Nysse – Œuvres ascétiques. (Washington : Catholic University of America Press, 1967, 163-191), 180-181.

http://www.setapartinchrist.com/2011/03/st-macrinas-deathbed-prayer.html

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