Un royaume sécularisé… où il n’y a jamais Noel

Un royaume sécularisé où il n’y a jamais Noel.

A secular kingdom…where Christmas never comes

Source:https://blogs.ancientfaith.com/glory2godforallthings/

Deux personnes travaillent dans une soupe populaire, nourrissant les pauvres. L’un d’eux est chrétien, l’autre ne croit en rien. Le chrétien fait ce qu’il fait par obéissance au Christ, afin de servir le Christ « dans le plus petit de mes frères. » Celui qui ne croit en rien fait ce qu’il fait parce qu’il pense que la générosité est une bonne chose et que le monde serait un meilleur endroit si les gens agissaient de cette manière. Quelle différence y a-t-il entre eux ?

À un certain niveau, ce qu’ils font est exactement le même. Si je suis un pauvre qui a faim, peu importe les motifs ou les explications – je suis reconnaissant pour la nourriture. Les actions qui sont entreprises sont indiscernables, bien que l’un fasse ce qu’il fait parce qu’il croit en Dieu, et l’autre fait ce qu’il fait même s’il pense qu’il n’y a pas de Dieu. Les actions des deux hommes peuvent être qualifiées de «morales». En effet, elles sont moralement indiscernables.

Je n’ai pas l’intention de dénigrer les actions morales. Je serais très reconnaissant à Dieu si tous les incroyants étaient motivés d’une manière similaire. Ce serait bien si les chrétiens eux-mêmes étaient plus moraux dans leurs actions et leurs vies. Mais le simple fait que les actions de ces deux individus soient moralement indiscernables illustre une des limites de la «simple» morale. En ce sens, une personne «morale» peut être définie comme étant une personne qui agit de manière cohérente pour réaliser un schéma de bonne conduite. Nous devons également noter que les pharisiens auxquels Jésus s’opposait avec une grande véhémence étaient des hommes très «moraux», selon cette définition. Le Christ a souligné certaines des faiblesses de leur moralité, mais son but n’était pas d’entreprendre des réformes morales au sein du judaïsme pharisaïque.

J’ai écrit ailleurs : Jésus n’est pas mort pour que les mauvais deviennent bons, mais pour vivifier les hommes (qui sont comme) morts.

La vie chrétienne, correctement vécue, n’est jamais « simplement » morale. Elle est vécue comme une union avec la vie de Dieu dans un mode d’existence qui est décrit comme le «Royaume de Dieu». Christ a donné des commandements à tous : aimez votre prochain, pardonnez à vos ennemis, etc. À un moment donné, Il a envoyé Ses disciples deux par deux avec un commandement différent : «Guérissez les malades, purifiez les lépreux, ressuscitez les morts, chassez les démons, vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. Et pendant que vous allez prêcher dites que Le Royaume des Cieux est proche ».  Il n’y avait rien dans ce dernier commandement qui soit « simplement » moral. C’était une intrusion surnaturelle du Royaume de Dieu à travers l’obéissance de ses disciples.

Au 19ème siècle, des chrétiens, principalement en Amérique et plus tard ailleurs, ont commencé à assimiler le Royaume de Dieu à un meilleur ordre social. L’extension du droit de vote, l’abolition de l’esclavage, l’interdiction de l’alcool, l’amélioration des prisons et les applications scientifiques et rationnelles de la technologie pour l’amélioration matérielle de la vie étaient leurs objectifs immédiats. Tout progrès dans cette direction était décrit comme «l’édification du Royaume». Certains de ceux qui professaient cet enseignement (voir Charles Finney) considéraient que la mort du Christ sur la Croix était, en fait, un cas d’exemplarité morale. Christ est mort pour donner le bon exemple et nous inciter à faire les bonnes œuvres. À mesure que le siècle avançait, cet «évangile social» a trouvé une place de choix dans l’esprit de nombreux érudits qui ont cessé d’adhérer aux aspects les plus «miraculeux» de l’histoire de l’Évangile. On peut soutenir que tout le fondement de la modernité en Amérique (à la fois conservateur et libéral) se trouve dans ce mouvement religieux. C’était un mouvement qui était également applicable au croyant et au non-croyant. Si la croyance en Dieu a favorisé les choses, c’est bon et très bien. Mais un bon athée était aussi convenable pour aller dans cette direction.

Cette interprétation de l’Évangile est aujourd’hui profondément ancrée dans l’idéologie culturelle de la modernité. Les commandements donnés aux disciples ont été comme isolés et considérés comme rares et inhabituels plutôt que comme exemplaires de la prédication du Royaume. Fait intéressant, dans de nombreuses sociétés occidentales, l’État a assumé le rôle moral de l’Église. L’Etat nourrit les pauvres, habille ceux qui sont nus, rend la justice, etc. Cela renvoie facilement l’Eglise dans une situation moribonde et d’inutilité. Pourquoi s’engager dans un tas de rituels quand un travailleur social fait ce qui est nécessaire ? L ‘«évangile social» a réussi là où beaucoup d’autres choses ont échoué : il a transformé l’État en une entité morale. Mais, ce faisant, il a perdu ses propres bases qui étaient enracinées dans la vie surnaturelle du Royaume… Ainsi dans beaucoup de sociétés modernes il y a moins de cinq pour cent de la population qui participe activement à la vie de l’Église. Qui a besoin d’une Église sécularisée ?

La proclamation du Royaume de Dieu ne consiste nullement en la déclaration d’objectifs séculiers de Dieu pour un monde meilleur. Le Christ identifie spécifiquement le Royaume avec les actions de guérison, de purification, de résurrection, d’expulsion des démons. Ces choses servent d’exemples qui caractérisent le Royaume. Ce n’est pas l’amélioration des méchants, mais l’élévation à la Vie des hommes qui sont comme morts.

Dans l’Église, les sacrements sont des actions spécifiques qui ont ce caractère même : ils font ce que les êtres humains ne pourraient jamais faire pour eux-mêmes. Dans le Saint Baptême, nous sommes mis à mort (au péché) puis élevés à une nouvelle vie. Cette nouvelle vie n’étant rien de moins que la résurrection du Christ habite en nous :

Mais si l’Esprit de Celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, Celui qui a ressuscité Christ d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par Son Esprit qui habite en vous. Donc, frères, nous ne sommes pas redevables à la chair pour vivre selon la chair. Car si vous vivez selon la chair, vous mourrez ; mais si par l’Esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez. (Romains 8: 11-13).

Ce n’est pas un appel au réarmement moral. « Mettre à mort les actions du corps » n’est pas du tout la même chose que d’améliorer notre comportement. Beaucoup assimilent un tel langage à rien de plus qu’une métaphore colorée.

Dans l’Eucharistie, nous mangeons et buvons le vrai Corps et le Sang du Christ, et devenons des participants de la Nature Divine. Pour de nombreux faux enseignements, de telles théories surnaturelles de l’Eucharistie sont non seulement inutiles, mais considérées comme superstitieuses. Manger et boire et se souvenir de l’exemple du Christ est suffisant pour leur projet moral. Tous les sacrements peuvent être décrits et affirmés de la même manière. La vie que nous sommes appelés à vivre peut mieux être décrite comme «sacramentelle» plutôt que comme «morale». Les comportements de l’un peuvent souvent paraître semblables ou même indiscernables les uns des autres. Mais c’est une question de discernement. Le vrai chrétien devrait toujours se souvenir qu’en dehors du Christ, nous « ne pouvons rien faire ».

J’ai récemment rencontré l’argument que cette dépendance du Divin travaillant en nous était un «monergisme» qui est l’enseignement que toute bonne action est uniquement l’œuvre de Dieu. L’orthodoxie enseigne la synergie, la coopération avec l’œuvre de Dieu. Mais, nous devons nous demander : « En quoi les disciples ont précisément contribué à la guérison des malades, à la résurrection des morts ou à l’expulsion des démons ? » Ils ont simplement dit « Oui. » Ils sont allés et ont fait ce qu’on leur a demandé. Mais seul Dieu peut faire de telles choses. Eux quand Ils sont revenus ils étaient étonnés (Luc 10).

La culture dans laquelle nous vivons s’est transformée en un ensemble de projets moraux concurrents. Ce n’est plus une question de bien contre le mal, mais des arguments concernant la nature du bien. Tous les projets moraux concurrents partagent quelque chose de semblable : aucun d’entre eux n’a besoin de Dieu. Quelques-uns d’entre eux pourraient argumenter que ce qu’ils font est conforme à la volonté de Dieu, mais en aucun cas leur projet n’a besoin de plus que d’un sponsor.

CS Lewis était merveilleusement familier avec tout cela. Dans son conte                  «  Narnia » , où la magie de la sorcière blanche lui donnait le pouvoir, c’était «toujours l’hiver mais jamais Noël». La nature même des choses semblait figée dans un monde inerte, immunisé contre tout, sauf l’action de la sorcière. Mais à la venue d’Aslan (qui a d’abord été chuchotée d’abord comme une rumeur) a commencé un grand dégel. Les neiges ont commencé à reculer, et les signes de Noël sont apparus. Cela fait écho à la venue de Christ et à sa prédication du Royaume. La sorcière était sûrement capable d’organiser un monde fonctionnant bien, mais elle ne pouvait rien gérer de plus qu’un faux Noël.

Je veux ce qui est vrai. Non, le VRAI.

 

A Secular Kingdom…Where Christmas Never Comes

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