Bulletin du mois de mars 2019 de l’Eglise Orthodoxe à l’Ile Maurice

 

 

Paroisse orthodoxe de la sainte Transfiguration

 

 

Numéro 40, mars 2019

 

 

Les quatre dimanches qui précèdent le Carême, – qui tombent dans la période du Triode, d’où son nom – de même que les dimanches du grand Carême, ont chacun une signification particulière qui concerne des aspects importants de l’Église. D’une manière simple je décrirai chaque dimanche et sa signification. Les dimanches du Triode sont axés sur la pénitence, le repentir, le Jugement dernier et l’expulsion du paradis :

Le premier dimanche [qui tombe cette année le 17 février] s’appelle le Dimanche du Publicain et du Pharisien, il nous apprend dans quelle attitude le repentir doit se faire. Nous voyons le Pharisien se glorifier de ses  œuvres de justice et Dieu le rejette à cause de son orgueil. Le Publicain, lui, avec un cœur contrit implore humblement le Seigneur et Celui-ci le justifie malgré ses péchés. Voici un chant de l’office qui illustre cela :

Frères, ne prions pas comme le pharisien. Car celui qui s’élève lui- même sera abaissé. Abaissons-nous devant Dieu, en implorant par le jeûne comme le douanier (le publicain). Dieu Tu pardonneras nos fautes. (Vêpres du Samedi)

Le deuxième dimanche du Triode (donc le 24 février cette année) est celui du Fils prodigue. Le fils prodigue est chacun de nous. Tous nous sommes pécheurs et la pénitence nous attend. Après une vie dissipée dans le péché, retournons vers le Père de miséricordes.

Kondakion de ce dimanche: « J’ai délaissé insensé, la gloire paternelle et dissipé dans les vices le trésor qui me fut confié. Par la voix du prodigue je crie vers Toi: j’ai pêché contre Toi, ô Père des miséricordes, accueille-moi pénitent et traite-moi comme l’un de Tes serviteurs. »

Le Triode se termine avec la semaine qui suit le dimanche du Jugement dernier (dimanche du carnaval, 03 Mars, dernier jour où l’on mange de la viande avant le Grand Carême), – image de notre vie qui nous amène à ce jour redoutable. Dieu est un Père plein de miséricorde et Il est également un juste Juge. Nier un de ces deux aspects équivaut à ignorer l’Écriture sainte et nos hymnes sacrées que nous chantons ce dimanche-là :

Quand je considère l’heure du Jugement et du terrible avènement du Maître qui aime l’homme, je tremble et j’appelle, très juste Juge. Tu recevras mon repentir, par l’intercession de la Mère de Dieu.

Kondakion: « Ô Dieu quand Tu viendras en gloire sur la terre, toute la création tremblera, un fleuve de feu coulera devant Ton tribunal. Les livres seront ouverts et les choses cachées dévoilées. Alors, délivre-moi du feu inextinguible et rends-moi digne de Ta droite, ô Juge équitable. »

Enfin le dernier dimanche avant le Carême (le 10 Mars) le dimanche des laitages ou encore de l’Expulsion d’Adam ou encore dimanche du Pardon, traite de l’expulsion du paradis. La rupture du jeûne (Tu ne mangeras pas du fruit de cet arbre), eût pour conséquence l’expulsion, mais il nous reste une seconde chance par le jeûne du Carême. Ce dimanche est le dernier jour où l’on peut manger des laitages avant le Grand Carême qui débute le soir même.

Aux vêpres de ce dimanche (en pratique juste après la Divine Liturgie) on effectue le rituel du pardon devant le prêtre après avoir vénéré l’icône de ce dimanche et puis les fidèles doivent se pardonner mutuellement. On dit également la prière de Saint Ephrem qui sera reprise tous les jours du Grand Carême (sauf les samedis et dimanches):

Seigneur et maître de ma vie, ne m’abandonne pas à l’esprit d’oisiveté, d’abattement, de domination et de vaines paroles.

Mais accorde-moi l’esprit d’intégrité, d’humilité, de patience et d’amour, à moi ton serviteur. Oui, Seigneur mon Roi, donne-moi de voir mes fautes et de ne pas juger mon frère, car Tu es béni dans les siècles des siècles. Amen.

Les dimanches du Carême ont pour sujet des thèmes fondamentaux de l’Église. Le premier dimanche (le 17 mars) est celui du Triomphe de l’Orthodoxie et du rétablissement des saintes icônes, célèbre la victoire de la vraie foi, en parole et en image sur les hérésies. Pourquoi ce dimanche figure au début du Carême et non à la fin ? Parce que la saine doctrine est la base de toute vie spirituelle authentique.

Le second dimanche est celui de saint Grégoire Palamas. Saint Grégoire a parfaitement défini, comme porte-parole des hésychastes et de toute l’Orthodoxie, l’expérience de la vie spirituelle sans laquelle la doctrine resterait morte. La nature divine est inconnaissable, mais nous communions à ses énergies qui ne sont pas créées mais sont des manifestations de Dieu, dit-il en substance.

Le troisième dimanche est celui de la vénération de la sainte Croix qui est au centre du Carême de même que le mystère de la Croix est au centre de notre foi et autour duquel gravit l’économie du salut.

À saint Jean Climaque est dédié le quatrième dimanche. Saint Jean est pris comme modèle du maître de la vie spirituelle. C’est lui qui par ses écrits nous enseigne comment arriver à l’expérience de Dieu. Si saint Grégoire décrit le but, saint Jean indique le chemin.

Le cinquième et dernier dimanche (le 14 Avril) commémore sainte Marie l’Égyptienne. C’est elle qui par sa vie montre la réalisation de ce que les maîtres enseignent. La vie et l’exemple l’emportent sur la parole. C’est pour cela qu’elle est mise en dernier pour achever le cycle.

Le Carême finalement débouche sur la passion et la résurrection du Christ.

+Père Lazare (Ile de la Martinique)

 LA DIVINE LITURGIE (A MAURICE) A LIEU CHAQUE DIMANCHE A 9h30

Adresse:  Eglise Orthodoxe de la Sainte Transfiguration

Grande Rivière N-O

derrière le garage Bala

Site web: http://orthodoxchurchmauritius.org