Bulletin de l’Eglise Orthodoxe à l’Ile Maurice

 

Paroisse orthodoxe de la sainte Transfiguration
La Voix de l’Évangile
Numéro 31, juin 2018

La nécessaire vénération des saints
A Pentecôte, nous avons célébré la descente du Saint-Esprit sur les apôtres
et sur l’Église, et cette fête nous invitait à tourner les yeux vers la Sainte
Trinité qui a accompli toute cette oeuvre du salut de l’humanité, chacune des personnes divines y remplissant son rôle. Et le Saint-Esprit se manifeste
particulièrement en cette fête de la Pentecôte comme le sanctificateur par
excellence, comme celui qui communique aux hommes la vie divine, cette
vie qui existe de toute éternité au sein de la Trinité et à laquelle le Père a
voulu que nous participions par l’oeuvre de son Fils, surtout par son mystère
pascal, sa mort et sa Résurrection. Il a voulu que les fruits de cette oeuvre de
salut nous soient communiqués par le Saint-Esprit, qui a conduit cette oeuvre
à son achèvement.
En célébrant la fête de tous les saints, nous contemplons précisément les
fruits de toute cette oeuvre du salut, une oeuvre qui a consisté non seulement
à retirer l’homme du péché, à sauver l’homme de la damnation, mais aussi à
lui communiquer en plénitude la vie divine, communication en vue de
laquelle le Père a voulu créer l’humanité. À travers les saints, c’est
l’accomplissement plénier de ce dessein de Dieu que nous contemplons.Ceux
que nous appelons « les saints » sont les chrétiens en qui l’Église officielle
a reconnu des baptisés qui ont aussi parfaitement que possible mis en oeuvre
la grâce de leur baptême, et dont le salut éternel est assuré. Ils sont pour nous
des exemples et des intercesseurs efficaces auprès de Dieu. Mais il est évident
qu’il existe des myriades de baptisés anonymes qui sont morts dans l’amitié
de Dieu et sont sauvés, sans qu’ils aient bénéficié de cette reconnaissance
officielle de la part de l’Église.
Les saints sont donc des hommes, des femmes et même des enfants en qui,
durant leur vie terrestre, les dons de Dieu ont pu porter tous leurs fruits grâce
à leur coopération. Car Dieu a voulu que nous ne soyons pas sanctifiés sans
nous ; cela n’aurait pas été pas une sanctification véritablement nôtre, si elle
avait été seulement l’oeuvre de Dieu. Mais elle est l’oeuvre conjointe de Dieu
et de l’homme. Dieu nous donne tout, mais à condition que l’homme y
participe, que l’homme ouvre son coeur et que l’homme mette en oeuvre ce
don de Dieu par l’action de sa liberté. Et les saints sont ceux d’entre les
hommes qui ont apporté une pleine coopération, une pleine synergie, au don
de Dieu. Certes, tous les baptisés qui ne sont pas de grands pécheurs
possèdent ce don de Dieu, et l’Antiquité chrétienne n’hésitait pas à appeler
tous les vrais chrétiens « les saints ».
C”est encore le langage de la liturgie, par exemple lorsque le célébrant
proclame, au sujet des Saints Dons : « Les choses saintes aux saints ! »
Malheureusement, nous tous, qui sommes des saints en ce sens, nous ne
faisons pas fructifier autant que nous le devrions les dons que nous avons
reçus de Dieu, alors que nous le pourrions. Les saints canonisés ne sont pas
des êtres d’exception, ce ne sont pas des êtres spécialement prédestinés à être
des saints ; ce sont des hommes comme nous, et qui possédaient comme nous
une liberté et une volonté libre, mais qui l’ont utilisée pleinement, je dirais
même exclusivement, pour faire fructifier ce don de la vie divine qui leur
était fait.
Grâce à ce que nous connaissons de la vie de ces saints, ce que nous
entrevoyons, c’est justement la présence parmi nous, parmi les hommes, de
la vie divine. Les vertus éminentes des saints ne sont pas des vertus
simplement humaines, ce ne sont pas des qualités simplement morales, c’est
quelque chose de proprement divin. La sainteté est une réalité incréée, mais
à laquelle l’homme apporte sa pleine coopération.
Selon une image souvent reprise par les pères de l’Église, parce qu’elle est
profondément évocatrice, celle du fer rouge pénétré par le feu, les saints se
sont laissés entièrement pénétrer par ce feu divin, ce feu incréé que le Christ
est venu apporter sur la terre et qui est l’agir de la divinité elle-même. Toutes
les vertus des saints sont un reflet de ce que Dieu est, une participation à cette
réalité incréée communiquée à l’homme. C’est en ce sens que les saints sont
vraiment parmi nous des fenêtres ouvertes vers le ciel. Leur sainteté, leur
amour de Dieu, un amour de Dieu qui, dans bien des cas est allé jusqu’au
martyre, leur amour universel de leurs frères, accompagné de l’humilité, d’un
humble amour où le moi, où l’ego s’efface complètement, oui, tout cela nous
manifeste ce qu’est le don de Dieu quand on l’accueille pleinement. Les saints
sont nos modèles, et à travers leurs vies, ce que nous contemplons, c’est cette
coopération qu’ils ont apportée au don de Dieu, mais en même temps, c’est
ce don de Dieu lui-même qui nous est manifesté, c’est cette présence dans
notre monde d’une réalité incréée, d’une participation par l’homme à la vie
incréée de Dieu. Il y a là quelque chose de vraiment admirable.
Oui, les saints sont vraiment un reflet du ciel parmi nous, du ciel, c’est-à-dire
de la vie divine, de la vie de la Trinité sainte.
Leurs vertus ne sont pas simplement des vertus humaines, et leurs miracles
manifestent cette présence en eux d’une force qui n’est pas de ce monde.
Les saints du ciel sont aussi nos protecteurs ; ils nous aident dans toute notre
vie spirituelle, ils nous aident par leur intercession, ils nous aident en nous
communiquant quelque chose de cette vie divine qui est en eux ; et c’est
pourquoi ils sont devenus, comme le Christ, avec le Christ, dans le Christ,
des charbons ardents, et à leur contact, quand nous les prions, quand nous
vénérons leurs reliques, quelque chose de cette vie divine, de ce rayonnement
incréé nous atteint, nous pénètre nous aussi.
Mais dans la mesure, justement, où des chrétiens infidèles à la tradition de
l’Église cessent de vénérer les saints, cessent de les aimer, où l’on cesse de
respecter leurs reliques, à ce moment-là les saints ne peuvent plus nous aider;
nous nous fermons à leur influence, nous dressons un mur entre eux et nous.
Oui, aimons les saints, aimons lire leurs vies, le récit de leurs miracles, non
pas seulement, encore une fois, pour y chercher des leçons de morale, mais
pour nous émerveiller devant les dons de Dieu accordés aux hommes, en
découvrant à travers eux le visage de notre Père, en découvrant à travers eux
comme le visage de chacune des personnes de la Trinité, qui sont à l’oeuvre
dans cette sanctification des hommes. Oui, que les saints nous aident ainsi à
chanter le Père, le Fils et le Saint-Esprit, à qui soit la gloire dans les siècles
des siècles. Amen.
D’après l’Archimandrite Placide Deseille, La couronne bénie de l’année
chrétienne, volume 2, pp 263-268

Divine liturgie
Chaque dimanche à 9h30
Dimanche 3 juin : de tous les Saints
Lundi 4: début du jeûne des saints Apôtres Pierre et Paul
10 juin : des saints locaux
17 juin : 3è dimanche après la Pentecôte
24 juin: Nativité du vénérable et glorieux prophète,
précurseur et baptiste Jean.
Vendredi 29 juin: Saints, glorieux et illustres apôtres Pierre et Paul.
Tous les jours de semaine, Matines à 9h30
Église orthodoxe de la
Sainte Transfiguration
Grande-Rivière N-O
Ile Maurice
(Derrière le garage BALA)
Divine Liturgie
Chaque dimanche à 9h30
Site web:
http://orthodoxchurchmauritius.org
Tous les jours de semaine, Matines
à 9h30.
– Père Athanasios: tel. 57 33 32 53
E-mail: p.athanasios@myt.mu
– Père Ian: tel.: 52 57 90 53
E-mail: fr.ian@antiochian.org.nz
– Père Jean: tel. 59 05 70 23
E-mail: klepperbali@gmail.com

Pourquoi être triste

Pourquoi être vous tristes ?

Par l’Ancien Ephraim d’Arizona (disciple de l’Ancien Joseph l’Hésychaste au Mont Athos, il est moine depuis 60 ans, il a été supérieur du Monastère Philotheou au Mont Athos. Puis par la suite il est parti aux Etats Unis et il a fondé 19 monastères entre les USA et le Canada. Voir : https://orthodoxwiki.org/Ephraim_(Moraitis)_of_Philotheou).

 

Pourquoi être triste et maussade alors que nous cheminons vers Dieu ? Ceux qui ont oublié Dieu et qui n’espèrent pas en la vivifiante et éternelle fontaine de Dieu devraient s’affliger. Mais nous, qui avons foi au Dieu vivant et en qui reposent nos espérances nous devrions être joyeux d’avoir un tel Père dans les Cieux Qui nous aime plus que tous les pères et mères (terrestres) et Qui prends un soin infini de nous afin de nous rendre dignes de Lui. Mais vous allez dire que nous chutons à tout instant ! Oui c’est vrai, on ne peut le nier- nous savons que notre nature est faite d’argile et qu’elle désire ce qui est terrestre et ce qui est d’en bas car le cœur de l’homme est porté au mal dès sa jeunesse (Genèse 8 :21). Nous constatons en nous-mêmes une loi qui cherche à rendre captive notre liberté, de la dominer et de la rendre esclave du péché (Romains 7 :23). Mais en tout cela nos bonnes intentions triomphent. Dieu nous donné des armes spirituelles afin de combattre les assauts du démon : la bannière de la croix de l’espérance, une espérance vivante en Celui Qui a dit « Je ne vous délaisserai pas et je ne vous abandonnerai pas » (Hébreux 13 :5). Nous avons l’espérance en notre Christ qui a été pendu sur le bois de la Croix, vers qui sont tournés tous les regards et en qui notre espoir ne connaîtra pas la honte. Le sang immaculé versé sur la croix a pardonné les péchés de l’humanité et est devenu source de vie. Heureux qui a pour espoir le Seigneur. Mon enfant prend courage ; votre chagrin se transformera en joie. Cette tristesse vous produit un grand bien : elle vous entoure d’un bouclier d’acier de sorte que les flèches du malin qui cherchent à vous lier aux choses terrestres ne puissent vous détourner de penser aux choses célestes et à l’immortalité de votre âme. A la tristesse succèdera la joie et ensuite à la joie la tristesse comme les nuits qui succèdent aux jours. C’est ainsi que le Père des Lumières a tracé la route de ceux qui doivent être sauvés. Il faut patienter et espérer : grave ceci dans les profondeurs de ton cœur ; toutes les adversités vont être confrontées. Attache-toi au doux Jésus ; crie-lui tes afflictions. Confie lui le soin de prendre en charge tes peines et épreuves et Il le fera comme pour Hannah, la mère du prophète Samuel qui à cause de son extrême tristesse de ne pas avoir d’enfant a imploré le Seigneur de toute son âme, et sa demande n’est pas restée sans réponse. Qui a jamais espéré en Dieu et a été mis en honte ? Bien évidemment il ne s’agit pas d’espoir blâmable ; mais il s’agit d’un espoir qui est accompagné d’un effort spirituel à la mesure de nos forces, autrement ce serait de la moquerie. Que Dieu nous préserve d’un tel espoir trompeur !

Source : Orthodox Heritage Vol.15, Issue 11-12.

Sur la gratitude

Sur le bonheur

La gratitude nous rend heureux

 

Nous savons tous que l’argent ne peut pas acheter le bonheur, mais beaucoup ne sont pas conscients que la pratique de la simple gratitude apporte le bonheur. Être reconnaissant pour les gens que nous avons dans nos vies, et pour les choses que nous avons, apporte un bonheur que nous n’obtiendrons pas lorsque nous essayons sans cesse d’accumuler des biens matériels. Des chercheurs qui ont testé la gratitude dans des laboratoires ont découvert que la gratitude change réellement le cerveau, et nous rend plus heureux parce qu’elle nous permet d’être plus heureux. La gratitude modifie bien davantage que la chimie du cerveau, car elle nous rend meilleurs, plus heureux et plus aimables envers les autres.

Si nous mettons en pratique le fait d’être reconnaissants pour les compliments que nous recevons de nos amis, pour les repas qu’ils nous offrent, les cadeaux qu’ils nous donnent, les fleurs qu’ils apportent chez nous, ou bien tout simplement pour leur présence quand nous en avons besoin, nous constaterons que notre gratitude nous amène plus d’amitiés et que d’autres sont attirés vers nous.

Dr Robert A. Emmons a mené une étude sur la gratitude à l’Université de Californie à Davis et qui a mis en évidence des avantages mesurables sur la santé psychologique, physique et relationnelle pour les sujets qui pratiquent la gratitude. « Les témoignages sur la gratitude contredisent l’opinion largement répandue selon laquelle tout le monde a un » point de référence « du bonheur qui ne peut être réinitialisé par aucun moyen connu. » En termes plus clairs, cela signifie simplement que si nous pratiquons la gratitude, nous pouvons réellement être plus heureux que nous ne l’aurions jamais cru possible.

La gratitude est une affirmation de bonté, car en étant reconnaissants, nous affirmons qu’il y a de bonnes choses dans le monde, et de bonnes personnes qui font partie de nos vies. Être reconnaissant ne signifie pas que tout soit parfait dans la vie, mais cela signifie que nous regardons la vie dans son ensemble et que nous recevons avec gratitude toute la bonté qui est dans notre vie. À son tour, notre gratitude devient un fondement de la construction personnelle de ceux qui nous entourent, car en étant heureux nous-mêmes, nous sommes plus susceptibles d’apporter le bonheur pour les autres.

Être heureux nourrit ces actes de gentillesse aléatoires que tout le monde aime expérimenter, et promeut le bien et la gentillesse même parmi les personnes qui nous sont étrangères. Les gens apprécient quand les autres sont bons envers d’autres personnes de façon indistincte. Ce bonheur devient comme un aimant, et alors même des personnes étrangères sont attir ées vers nous, et notre liste d’amis s’allonge. Il n’y a rien qui puisse apporter autant la satisfaction que d’être reconnaissant pour notre vie, pour la vie de ceux qui nous entourent, pour les choses dans nos vies, et pour l’amour que Dieu a pour nous. Rappelez-vous bien, ce n’est pas le bonheur qui nous rend reconnaissants, mais c’est la gratitude qui nous rend heureux.

 

Avec amour en Christ,

Abbé Tryphon

Source : https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=2043596142630452&id=1395030584153681

L’Eglise de neige

 

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L’EGLISE DE NEIGE

Alexandre Batyokhtin, un homme de 41 ans du village sibérien de Sosnovka, a passé six semaines à façonner une douzaine de mètres cubes de neige fraîche dans une église de trois mètres de haut, où ses concitoyens peuvent maintenant faire une prière et allumer une bougie. .

Il n’y a pas de véritable église à Sosnovka, ni dans aucun des villages voisins d’ailleurs, et les gens qui veulent visiter un lieu de culte doivent se rendre à des dizaines de kilomètres dans la ville d’Omsk. C’est souvent une tâche impossible pour les malades et les personnes âgées, et c’est cette situation malheureuse qui a poussé Alexandre à utiliser la ressource la plus abondante de son village pour construire une église provisoire. Il avait travaillé dans le bâtiment pendant des années, et même s’il avait été forcé de prendre sa retraite après avoir été diagnostiqué d’une maladie grave, l’homme était déterminé à offrir à Sosnovka un endroit pour célébrer Noël et l’Épiphanie correctement.

L’année dernière, dès que les premiers flocons de neige ont commencé à tomber, Alexandre a commencé à élaborer les plans de son église de neige, et après la première neige sérieuse, il a commencé à travailler. Heureusement pour lui, il y avait beaucoup de neige pour travailler cet hiver. Il posa d’abord les fondations, puis il s’est concentré sur les murs, avant de terminer les douze arches symbolisant les douze apôtres, et un impressionnant clocher avec une croix géante. Il y travaillait tous les jours pendant six semaines, même lorsque les températures descendaient en dessous de -30 degrés Celsius, et il a réussi finir l’église à temps pour les vacances. L’église de trois mètres de haut est encore là aujourd’hui et devrait durer jusqu’au début du printemps.

L’église de neige a seulement assez de place pour accueillir deux ou trois personnes à la fois, mais personne ne s’est plaint du manque de place jusqu’à présent. Au contraire, les habitants étaient si ravis d’avoir enfin leur propre église, qu’ils ont tous apporté des icônes et des croix pour décorer ses murs et son autel. Alexandre voit leur geste comme le plus grand miracle. Il est rentré à sa maison un jour, et quand il est revenu, l’église était pleine d’icônes, certaines d’entre elles venant d’aussi loin que d’Espagne ou de Jérusalem.

A mesure que la nouvelle de l’église de neige de Sosnovka s’est répandue, cas unique dans la région d’Azov en Russie, de plus en plus de gens sont venus voir par eux-mêmes. Alexandre et ses camarades villageois ont été submergés par l’attention, même si cette attention, tout comme l’église, n’est que temporaire.

Les nouvelles de l’église de neige sont parvenues à l’oreille de l’évêque d’Azov qui a félicité Batyokhtin pour son travail et qui a en même attiré son attention sur le fait qu’il n’y a pas d’églises dans cette région de Sibérie. Il a émis l’espoir que le travail sur une vraie église commencera au printemps.

Sources :

http://www.odditycentral.com/news/russian-man-single-handedly-builds-snow-church-in-siberian-village-that-didnt-have-one.html

https://russian-faith.com/russian-man-single-handedly-built-snow-church-siberian-village-didn%E2%80%99t-have-one-n1124