L’agriculteur et le potier

amarylis(nov2014)

 

 

Une petite histoire

On raconte que quelqu’un maria ses deux filles.

Une fille a épousé un agriculteur et l’autre fille un potier.

Une année après leurs mariages, le père est parti rendre visite à ses deux filles.

Il s’est rendu en premier chez celle qui avait épousé un agriculteur qui l’a accueilli avec joie.

Il lui a demandé comment était sa situation, elle lui dit :

Mon époux a loué des terres et il s’est endetté pour acheter des graines afin de les semer.

S’il pleut nous serons comblés, mais s’il ne pleut pas ce sera une catastrophe.

Le père a alors quitté sa première fille et s’en alla visiter celle qui avait épousé un potier. Elle l’accueilla avec joie.

Il lui demanda comment elle allait et comment était sa situation, elle lui dit :

Mon époux s’est endetté pour acheter de l’argile qu’il a transformée en poteries et il les a placées au soleil pour qu’elles sèchent.

S’il ne pleut pas nous serons comblés, mais s’il pleut tout va se désagréger à cause de la pluie et ce sera une catastrophe.

Lorsque le père retourna chez lui, alors son épouse lui demanda comment vont ses filles.

Alors il lui dit :

S’il pleut, remercie le Seigneur, et s’il ne pleut pas remercie le Seigneur.

Rends grâce au Seigneur dans tous les cas.

 

Homélie sur le jeûne de saint Ephrem le syrien

 

Saint Ephrem le Syrien a vécu entre 306 et 373 à l’est de la Turquie actuelle.

Bienheureux, et même trois fois bienheureux celui qui garde le jeûne car le jeûne est une vertu très puissante.

Il y a plusieurs sortes de jeûnes :

  1. Le jeûne de la langue : ne pas s’étendre en bavardage creux et ne pas insulter, ne pas dire des grossièretés, maudire ou prononcer de vaines paroles.  Ne pas diffamer, médire ou divulguer des secrets. Ne pas se mêler de ce qui ne nous concerne pas.
  2. Le jeûne des oreilles pour ne pas écouter des choses vaines.
  3. Le jeûne des yeux : ne pas regarder ce qui ne mérite pas d’être vu.
  4. Le jeûne de la colère : dominer sa propre colère pour qu’elle n’éclate pas.
  5. Le jeûne des honneurs : assujettir la vaine gloire, ne pas rechercher les honneurs ou une haute position. Ne pas s’élever au-dessus des autres et ne pas admettre les flatteries.
  6. Le jeûne de l’intellect : avoir la crainte de Dieu et ne pas s’abaisser à des pensées trompeuses qui suscitent l’excitation intérieure.
  7. Le jeûne alimentaire : ne pas manger plus que mesure, ne pas rechercher les mets très raffinés et très chers, manger aux heures des repas et ne pas manger entre ces heures, ne pas céder à la gourmandise et se remplir le ventre de nourriture très riche ou souhaiter d’autres mets plus chers et plus attirants.
  8. Le jeûne des boissons : ne pas s’enivrer d’alcools ou de vins divers.
  9. Jeûner des passions et des pulsions mauvaises, maîtriser ses sens pour ne pas être pris au filet des désirs passionnels et rejeter les pensées qui sont à la source de ces désirs passionnels ; ne pas prendre plaisir aux imaginations qui en découlent, ne pas céder à la chair mais la maîtriser et se dominer.

Commencement du carême de la Nativité du Seigneur

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Carême de la Nativité du Seigneur

Ce carême (qui est l’un des 4 périodes de jeûne de l’année) débute le 15 novembre pour finir le 24 décembre. Il s’agit d’un parcours de purification et de prière de 40 jours pour accueillir la fête de la Nativité de Notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ qui est Dieu fait homme pour nous. Il ne s’agit pas d’un jeûne strict comme pour le Grand Carême (avant Pâques). Il est recommandé de s’abstenir de viandes et de laitages. Le poisson est autorisé à l’exception des mercredis et vendredis jusqu’au 12 décembre après quoi il n’est plus autorisé. (Bien entendu ces règles s’appliquent uniquement aux adultes en bonne santé).  Et pourquoi le poisson? Pour deux raisons; la relative proximité de ce carême du Grand Carême, donc pour ne pas charger les fidèles lourdement, car le jeûne fatigue le corps et il faut être prêt par la suite pour le Grand Carême durant lequel le poisson n’est pas autorisé.  Par ailleurs le mot Poisson en grec s’écrit avec les lettres qui sont les initiales de Jésus Christ Fils de Dieu Sauveur

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(voir: http://fr.wikipedia.org/wiki/Ichtus).

Et le poisson était aussi un symbole par lequel les chrétiens se reconnaissaient.

Joyeux Carême de la Nativité!

 

 

Qu’il faut pérséverer

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CONTINUEZ DE DEMANDER

Au cours de mes 32 années de prêtrise, je ne peux compter le nombre de fois où les gens m’ont fait part de ce souci concernant la vie spirituelle. Leur impression est souvent qu’ils retirent peu de profit, si toutefois ils en retirent, en cherchant un conseil auprès de leurs pères spirituels, ou encore en lisant la Bible, les écrits de Pères de l’Eglise ou la vie des saints.

La plainte principale ressemble à ceci « Je reçois de bons conseils de mon père spirituel ainsi que des lectures qu’il me conseille, mais je ne les mets pas en pratique, ou bien si je les mets en pratique, je le fait pour un temps bref puis je les oublie. Je suis embarrassé de lui dire que je ne fais pas ce qu’il me conseille de faire et que je commets toujours les mêmes erreurs. De plus, en ce qui concerne la lecture des Saintes Ecritures, je ne comprends pas souvent ce que je lis. Je suis un cas désespéré et je ne garde rien de ce que je reçois comme conseil. Pourquoi persévérer à avoir un conseil spirituel si je ne mets pas en pratique et que je ne comprends pas ? ».

On trouve la réponse à cette interrogation dans les récits des Pères du désert :

Un frère demanda à un Ancien : « Abba, je supplie les Anciens et ils me donnent un enseignement, mais je ne mets pas en pratique leurs paroles. Dans quel but je dois continuer à les interroger puisque je ne fais rien ? Je suis entièrement corrompu ». Or il y avait à côté deux vases vides. L’Ancien, après avoir entendu le frère, lui dit : « Va, prends un de ces vases, remplis le d’huile, ensuite retourne-le, vide l’huile, nettoie-le et remets-le à sa place ».  Le frère fit ce qui lui a été demandé, et il a même lavé deux fois le vase et l’a nettoyé de toute trace d’huile ; et il le remit à sa place. Une fois cela effectué, l’Ancien lui dit : « Apporte-moi maintenant les deux vases et dis-moi lequel est le plus propre ».  Le frère répondit : « C’est le vase où j’avais mis de l’huile qui est à présent le plus propre ».

Alors l’Ancien lui dit « C’est la même chose qui arrive à l’âme ; même si rien n’a été retenu des conseils reçus ou des lectures effectuées- ce que je ne crois pas vraiment (car on retient et on comprend toujours un peu)- l’âme est davantage purifiée que si on ne demande pas et qu’on ne lit pas.

En conclusion, il ne faut pas perdre espoir. Même si notre esprit manque de compréhension et même si les efforts pour appliquer les conseils spirituels sont faibles, quelque chose de bienfaisant s’opère dans nos âmes. Il faut donc continuer de demander et de lire.

Conseils donnés par le P. Demetrios Carellas cité dans Orthodox Heritage Vol. 05, N°08 ; Août 2007.