Du premier concile oecuménique…vers le Dieu qui est Un

jardin tropicalLors du dimanche du premier concile œcuménique qui s’est tenu en 325 à Nicée l’Eglise a voulu nous instruire sur l’unité du Père, du Fils et du Saint-Esprit pour nous préparer à la sainte fête de la Pentecôte (le dimanche suivant) lorsque le Saint-Esprit descend sur nous.

Lorsque les gens affirment que Dieu est Un, ils pensent que cela signifie que Dieu n’est ni deux, trois ou quatre ou dix…en d’autres termes ils « comptent » Dieu. Or on ne peut compter Dieu. C’est pourquoi on ne peut dire qu’il est une unité(…). Dieu n’est pas « un » au sens numérique comme lorsque nous disons par exemple voici « un » livre. Il n’y a rien de semblable à Dieu et on ne peut lui affecter un nombre.

Nous voyons à travers l’Evangile de ce dimanche (Jean 17 : 1-13) que le Père a tout accordé au Fils. Cela va constituer notre point de départ. Nous ne commençons pas avant toute chose de parler de l’unicité de Dieu mais nous commençons par le Père. Il est le commencement. Il est l’Alpha. Le Père a tout donné au Fils et en ce sens Il est Un avec le Fils. Dieu est Un car Il donné Sa vie à Son Fils bien aimé dans le Verbe divin qui a jailli de Lui pour l’éternité. Le Père et le Fils sont Un car la vie de l’un est celle de l’autre. Car l’amour qui est dans l’un est aussi dans l’autre. « Tout ce qui est à moi est à toi, et tout ce qui est à toi est à moi ». De même nous proclamons à propos de l’Esprit Saint que tout ce qui est dans le Père est aussi dans l’Esprit Saint et se fait par l’Esprit Saint. L’unité qui existe en Dieu est une unité d’amour. Dieu est Un car Il est Amour qui s’écoule du Père vers le Fils et vers l’Esprit. Cet amour du Père fait que le Père est tourné vers le Fils et l’amour du Fils fait qu’Il se tourne vers le Père. Il y a un mouvement du Père vers le Fils et du Fils vers le Père et ce mouvement est permanent en Dieu et c’est ce mouvement qui réalise Son unité.

Et Dieu a envoyé son Fils unique qui est éternellement dans le sein du Père afin que quiconque croit en Lui ait la Vie éternelle et ne périsse pas. Dieu a tout placé dans l’humanité du Fils, Il a placé la plénitude de tout ce qui est vrai, de tout ce qui est pur et de tout ce qui est grand. La plénitude de la Divinité s’est incarnée dans le Fils et Dieu était Un avec le Christ sur Terre. C’est cela l’unicité de Dieu qui a fait que tout Son Etre soit dans le Christ incarné dans ce monde.

Et quel est le rôle du Saint Esprit ? C’est le Saint Esprit qui accorde les dons du Christ après son ascension. C’est le Saint Esprit qui verse les dons et qui unit. C’est le Saint Esprit qui ramène les croyants vers Dieu le Père par la prière « car l’Esprit intercède par des soupirs ineffables ».

Donc l’unité vient du Père vers le Fils et du Fils vers l’Eglise, et puis elle retourne de l’Eglise vers le Père par l’intermédiaire du Fils qui est mort pour nous puis qui est ressuscité victorieusement et qui est monté aux cieux. C’est une unité qui descend du Ciel sur la Terre puis qui se réfléchit de la Terre vers le Ciel.

Et comment peut se réaliser l’union entre les chrétiens puis entre les êtres humains ? Dieu est Un non seulement pour qu’Il reste Un mais pour qu’Il communique cette union aux hommes pour que les hommes deviennent un. Dieu existe pour qu’Il soit connu et non pour qu’Il jouisse de Ses qualités. L’unité parmi les hommes consiste en ce que l’homme donne Dieu à l’homme. En cela consiste le plus grand secret (mystère) de notre vie. L’homme ne peut pas donner quelque-chose de plus grand que le Dieu qu’il porte en lui. Et si Dieu n’est pas en nous, alors nous ne pouvons rien donner. Alors nous restons recroquevillés sur nous-mêmes, endurcis, jusqu’à ce que Dieu nous soit donné à travers l’amour et que nous le donnions alors aux autres à travers l’humilité. C’est à travers nous que Dieu s’étend aux hommes, et Il nous est rendu par les hommes. Et quand alors Dieu revient vers nous, Il nous enrichit de Son Etre et nous fait participer  à Sa gloire. C’est cela l’unicité de Dieu dans son Etre, dans ses hypostases, dans l’Eglise et dans le monde.

Mgr Georges (Khodr) Evêque du Mont-Liban. Bulletin Raiati du 1er juin 2014.

A propos des reliques de l’aveugle-né

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Les reliques de saint Sidoine, l’aveugle de naissance guéri par Jésus (Jean 9, 1-38), ont été découvertes il y a quelques mois dans la basilique Sainte-Marie-Madeleine à Saint-Maximin-la-sainte-Baume, dans le Var.

A la veille de Noël dernier, en mettant « un peu d’ordre » dans la Basilique, son curé, P. Florian Racine, découvre une « vieille boîte, sans allure et assez légère », de la taille d’une boîte à chaussures. Elle est en zinc, entièrement scellée. Considérée comme un coffre insignifiant, elle est déposée dans un coin du presbytère, et elle y est restée plus d’un mois.

Le chef du saint

On s’est décidé à ouvrir cette boîte en février dernier, et on a remarqué d’abord de vieux manuscrits datant du début du 20ème siècle, rédigés pas des chanceliers et des dominicains de l’époque, et portant le cachet de l’Évêque. Ces documents sont accompagnés de reliques empaquetées dans un corporal (antimis). Trois tissus blancs, scellés, « légèrement transparents », recouvrent une relique de saint Laurent, diacre et martyr, une autre du bienheureux Dominique dans un médaillon, et une troisième de saint Maximin d’Aix. Au fond de la boîte, on découvre alors un crâne recouvert par le tissu, et présenté comme celui de saint Sidoine, à qui le Sauveur accorda la vue.

Compagnons des myrophores

Les sceaux, datant de 1905, ont été cassés le jour même par la chancellerie de Toulon, en présence de Monseigneur Dominique Rey, évêque de Fréjus et de Toulon, et de P. Racine. Selon une tradition, Sidoine, chassé de la synagogue et renié par ses propres parents après être devenu voyant, devint un propagateur de l’Évangile. Il embarqua avec Lazare, Marthe, Marie-Madeleine et d’autres disciples de Jésus sur un bateau qui les conduisit en Provence. Quand saint Maximin, fils spirituel de sainte Marie-Madeleine Égale-aux-apôtres et premier évêque d’Aix, s’endormit, Sidoine lui succéda. Après sa mort, vers 80, ses reliques furent placées dans la basilique Saint-Maximin.

Les reliques auraient été sauvées trois fois. Une première fois par les moines cassianites, en 710, à l’arrivée des Sarrasins ; puis, le sacristain Bastide, lors de la Révolution française, put en protéger seulement quelques vestiges. En 1905 enfin, les Dominicains mirent en sûreté ce trésor. En cédant la Basilique au diocèse de Fréjus et de Toulon, en 1957, ceux-ci ont laissé tout l’héritage provençal qui s’y trouvait.

 

La basilique Sainte-Marie-Madeleine abrite le chef de cette grande sainte, dont les reliques sont également à Vézelay et à la sainte montagne de l’Athos ; elle abrite également les restes sanctifiés de saint Maximin. Le site paléo chrétien est particulièrement riche et intéressant.

(source : La Croix, 2/5/14)