A propos de l’argent…

Strange That Our Money Says: In God We Trust (Etrange que sur notre argent il soit inscrit que c’est en Dieu que nous mettons notre confiance).

P. Stephen Freeman

Il y a deux grands problèmes d’argent dans les Écritures : en avoir beaucoup ou bien trop peu. Le thème du pauvre est une constante dans l’Ancien et le Nouveau Testament. Les pauvres ont tendance à être considérés comme des victimes – une proie facile pour les riches, souvent exploités et particulièrement aimés de Dieu. Dieu est le protecteur de la « veuve et de l’orphelin » et favorise clairement les pauvres. Pour les riches les paroles sont dures et contiennent de terribles avertissements. Les propres paroles du Christ concernant les riches et la difficulté de leur salut ont presque conduit les disciples au désespoir. Et pourtant, dans la culture moderne, la plupart des gens pensent que la richesse est la solution aux problèmes. La moitié de tous les billets de loterie en Amérique est achetée par le tiers le plus pauvre de la population.

Peut-être plus scandaleux est le fait qu’aujourd’hui, les riches jugent les pauvres comme étant insensés face à de tels comportements.

Le produit le plus remarquable de la modernité est la classe moyenne. En grande partie involontaire, de nombreuses composantes de la révolution industrielle ont servi à nourrir et à accroître la taille et l’importance de ceux dont le revenu dépassait leurs besoins avec une augmentation du marché des produits et des pratiques de luxe. Avec le temps, cette même classe a réussi à augmenter en nombre et à s’étendre éventuellement à l’ensemble de la population. Cette prospérité a entraîné un changement de perception de la richesse par la culture chrétienne. De fardeau suspect à partager, la richesse est devenu une marque de succès à apprécier.

À l’heure actuelle, notre culture a été tellement transformée par les idéaux du phénomène de la classe moyenne qu’elle est devenue synonyme de ce qui est « normal », « modéré », « standard » et « attendu ». Bien qu’il y ait des débats au sein de la classe moyenne sur la bonne façon de penser la classe supérieure et les super-riches, personne ne semble mettre en doute le caractère souhaitable ou normal de la classe moyenne elle-même.

Parmi les changements les plus marquants dans l’attitude chrétienne à l’égard de l’argent, on note l’évolution de la compréhension de la notion des intérêts débiteurs : on l’appelle classiquement « usure ». De nos jours, « l’usure» n’est utilisé que pour décrire des pourcentages scandaleux sur les fonds empruntés. À l’origine, toutefois, le terme « usure » désignait toute utilisation de l’intérêt sur les fonds empruntés. C’était une pratique interdite dans le christianisme à ses débuts, une violation des enseignements du Christ. Cela demeura le cas jusqu’au début de la Réforme, lorsque sa pratique modeste commença à être autorisée.

Avec la standardisation de la classe moyenne au sein de la conscience chrétienne est venue une standardisation des attitudes de la classe moyenne envers la richesse et la propriété. La notion de « propriété privée » est devenue inscrite dans la pensée chrétienne, remplaçant le concept de gérance (dans lequel tout appartient à Dieu et nous sommes tous responsables de notre utilisation des biens à notre disposition). L’individualisme, tel que nous le connaissons aujourd’hui, exige le monde de la classe moyenne comme norme: les pauvres ne peuvent tout simplement pas se permettre une telle indépendance. L’individualisme requiert également un sens aigu de la propriété privée pour que chacun de nous puisse prétendre être autosuffisant. Il se pourrait bien que la plus grande illusion de l’époque moderne soit celle associée à notre conscience économique.

Considérez ces mots du premier paragraphe de Saint-Clément d’Alexandrie : Qui est l’homme riche qui doit être sauvé ?

Ceux qui louent les riches, faisant ainsi semblant d’honorer les richesses qui, par elles-mêmes, ne méritent aucune louange, ne sont pas seulement de vils flatteurs, des esclaves lâches et rampants, ils sont des impies et des traîtres. Des impies : la louange appartient à Dieu, seul être bon et parfait, de qui tout vient, par qui tout existe, en qui tout réside ; elle lui appartient, il se l’est réservée, et ils l’en privent ! Ils font plus encore, ils la prostituent à des hommes livrés à la fougue de leurs passions, qui n’ont d’autre récompense à attendre de la justice divine que la punition de leurs crimes. Des traîtres : les richesses seules suffisent pour amollir, corrompre et détourner de la voie du salut ceux qui ont le malheur de les posséder ; les flatteurs le savent, et ils entretiennent les riches dans leur folie ; ils enorgueillissent leur orgueil, ils leur apprennent à tout mépriser, si ce n’est ces richesses, qui leur procurent tant d’honneurs. Ils ajoutent ainsi la flamme à la flamme, l’orgueil à l’orgueil, le poison de la flatterie au poison de l’or ; un poids déjà trop lourd qu’ils devraient alléger, ils l’aggravent ; une maladie dangereuse qu’ils devraient s’efforcer de guérir, ils la rendent mortelle et incurable. (http://remacle.org/bloodwolf/eglise/clementalexandrie/riche.htm)

Ainsi pour Saint Clément d’Alexandrie, la richesse est une « maladie dangereuse et mortelle !». Je me souviens d’avoir entendu quelqu’un dire à ce sujet: «J’aimerais pouvoir l’attraper!

Saint Clément n’est pas inhabituel dans son attitude envers l’argent. Il est représentatif de pratiquement tout ce qui a été écrit sur le sujet au cours des dix premiers siècles de l’ère chrétienne ou davantage. Comme le Christ, il mesure sa pensée par ce que l’argent (la propriété, etc.) fait à l’âme.

«Que gagne un homme à gagner le monde et à perdre son âme?» demande le Christ.

Ceci est dit en ce qui concerne l’argent et la propriété, en particulier, plutôt que simplement le «péché» en général. Il y a quelque chose à propos du couple l’argent /propriété qui a le pouvoir de corrompre complètement l’âme. Je pense que la clé se trouve dans l’aphorisme de Christ concernant « Mammon » (argent).  « Vous ne pouvez pas servir Dieu et Mammon ». La richesse a en elle un pouvoir qui nous entraîne dans l’idolâtrie. Nous commençons à placer notre foi et notre confiance en ce que la richesse peut faire tout en restant éloignés de Dieu. Dieu a peut-être une place de choix dans notre univers intellectuel, mais il vient en   seconde position par rapport à ce que nous désirons le plus.

Cela nous ramène au diagnostic sur l’argent de St Clément selon lequel il s’agirait d’une «maladie mortelle et dangereuse». Il n’est donc pas surprenant que la force dominante d’une culture laïque soit l’économie. La prétention d’autosuffisance du monde ne peut être maintenue que par les illusions créées par la richesse. L’agnosticisme et l’athéisme sont les religions des riches (ou de la classe moyenne). C’est une philosophie qui protège le pouvoir inhérent de leur position. J’ajouterais que le christianisme sécularisé peut être décrit comme un « athéisme chrétien ». Ceux qui contesteraient cette analyse en soulignant les révolutions communistes du siècle dernier ne remarquent pas que la classe dirigeante de ces régimes a rapidement adopté à la fois le pouvoir et la richesse de la classe qu’ils ont renversée. Une nouvelle classe dirigeante prétendait gouverner au nom des pauvres, mais son identification avec les pauvres n’était que nominale.

Historiquement, le groupe le plus important pour maintenir un semblant de santé mentale (en dehors des pauvres) était les moines de l’Église, bien qu’un certain nombre d’établissements monastiques soient en réalité devenus assez riches. Les batailles institutionnelles autour des biens monastiques ont presque toujours été remportées par ceux qui ont de l’argent (en Russie, les possédants ont triomphé des non-possédants et, en occident, les franciscains se sont suffisamment réconciliés avec la richesse pour passer sous le radar papal).

Pratiquement tous les arguments modernes concernant la richesse (certainement parmi les chrétiens) supposent que nous avons notre mot à dire, c’est-à-dire que la richesse nous appartient et qu’il est de notre responsabilité d’organiser et d’en disposer. Nous nous plaçons dans le domaine de la gestion et nous nous rapprochons d’un athéisme pratique de la sécularisation. Les pauvres manquent généralement de théories économiques.

La grande tragédie, cependant, est la perversion de l’Évangile dans lequel, en tant que gestionnaires, nous décidons de la meilleure façon de diriger le monde. Cela représente un changement radical d’abandon de l’Ancien et du Nouveau Testament. On dira sans doute que nous avons le commandement d’être de bons intendants et que la bonne gestion de la richesse est un commandement donné par Dieu. Jésus n’a pas proposé les paraboles du Royaume pour créer une classe moyenne responsable. Lorsque les administrateurs des paraboles se sont transformés en responsables de ce monde, l’enseignement du Christ a été apprivoisé et conçu pour servir le Prince de ce monde.

Quelles que soient nos idées sur le sujet, le paysage général est celui d’une certaine partie du monde qui  est totalement liée à la richesse et à la propriété. Les chrétiens qui vivent dans de telles sociétés continueront très probablement à trouver des moyens d’accommoder l’Évangile à l’environnement. Et ceci, je pense, est notre grande perte. Les administrateurs de ce monde constateront que le Royaume de Dieu n’est pas compatible avec leurs objectifs.

« Il a exalté les humbles et les doux, et les riches, il les a renvoyés vides. »

À mon avis, nous devrions rechercher une générosité persistante et résister à nos souhaits pressants d’accroitre nos possessions. Un moyen simple de renoncer à la richesse est de reconnaître** que nous ne possédons rien de propre, mais que nous n’utilisons nos biens que pendant une brève période. L’attitude chrétienne envers la richesse aux premiers siècles a menacé l’Empire dans ses fondements. L’Évangile n’a pas changé aujourd’hui.

 

https://blogs.ancientfaith.com/glory2godforallthings/2018/10/03/strange-that-our-money-says-in-god-we-trust/

 

**Commentaire effectué par un liseur du blog du P. Freeman : « Tout ce que je crois posséder appartient en fait à Dieu. Ainsi, je ne peux pas donner du pain à celui qui a faim. Le pain que je possède est à Dieu ; il n’est pas à moi. Et Jésus a dit que lorsque je donne à manger au pauvre, c’est au Christ que je donne à manger. Ainsi quand je donne du pain au pauvre, je ne fais que donner à Dieu ce qui Lui appartient »

Bulletin paroissial du mois de septembre 2018 de l’Eglise Orthodoxe à Maurice

 

Le jeune homme riche

Les évangélistes Matthieu, Marc et Luc nous rapportent l’histoire de la rencontre de Jésus avec un jeune homme venu lui demander ce qu’il devait faire pour être parfait. En effet, ce jeune juif avait respecté les 10 commandements depuis sa jeunesse et voulait savoir s’il y avait quelque chose de plus à accomplir. C’est alors que Jésus lui dit :

« Si tu veux être parfait, va, vends tout ce que tu possèdes et

donne-le aux pauvres et tu auras un trésor dans les cieux ; puis

viens et suis-moi. »

Il y a dans l’histoire de L’Église des exemples de personnes extrêmement riches qui ont littéralement fait ce que Jésus demandait à ce jeune homme. C’est le cas de sainte Mélanie dont le Synaxaire nous raconte l’histoire (31 décembre). Au début du Ve siècle, à Rome, Mélanie et son mari, chrétiens convaincus, avaient réalisé qu’un obstacle important devait être surmonté dans leur vie. Ils comprirent, en entendant cette histoire du jeune homme riche, que cet obstacle était leur fortune. Ils décidèrent, alors, de vendre toutes leurs possessions : des demeures somptueuses, des entreprises réputées, de grands domaines répartis dans tout l’Empire romain. Ils commencèrent par affranchir 8000 de leurs esclaves en leur donnant à chacun, 3 pièces d’or.

L’immensité de leur fortune exigea 10 ans pour être vendue. Avec cet argent, ils construisirent des hôpitaux, des hospices, des orphelinats et des monastères. Mélanie et son mari vécurent tous deux comme moine et moniale, consacrant leur vie à la prière, surtout pendant la nuit, et au secours des plus pauvres et des malheureux, le jour.

L’appel de Jésus à la perfection ne concerne pas seulement les milliardaires, mais aussi chaque chrétien, en nous posant la question de savoir s’il y a quelque chose qui représente dans notre vie un obstacle pour devenir disciple de Jésus et vivre selon Ses commandements.

Car le récit du jeune homme riche est aussi un appel lancé par Jésus, à devenir son disciple. Il dit : « Viens et suis-moi ». Et l’Évangile nous dit que le jeune homme riche s’en alla tout triste parce qu’il était très riche.

Alors Jésus se tourna vers ses disciples qui avaient été témoins de la scène et leur dit : « Il est difficile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille, mais il encore plus difficile à un riche d’entrer dans le royaume des cieux. » Ce qui étonna grandement ses disciples.

La richesse en elle-même n’est pourtant pas un problème, car elle peut être mise au service de l’Évangile. La difficulté vient plutôt de l’attachement que l’on porte à ses biens. Or, même un pauvre, peut être tellement attaché à sa bicyclette, qu’il renoncera à devenir un disciple de Jésus à cause de cet attachement.

Si dans notre existence personnelle nous avons ce genre de problème, à savoir un attachement excessif à des objets ou à des personnes, qui pourrait nous empêcher de suivre et d’obéir aux commandements du Christ, alors peut-être dirons-nous comme les disciples : « Mais alors qui peut être sauvé ? »

À cela Jésus répond : « C’est impossible aux hommes, mais tout est possible à Dieu. »

En d’autres termes, devant les difficultés que nous rencontrons pour vivre la vie de disciple de Jésus, nous pouvons compter sur la grâce de Dieu qui nous aidera à surmonter tous les obstacles. Car Dieu n’est pas autoritaire et dur, mais il est un Dieu d’amour qui cherche à nous aider à vivre en réalisant que nous portons au plus profond de nous-mêmes Son image, car nous avons été créés à Sa ressemblance. Et que notre vie de chrétiens consiste à manifester l’amour de Dieu pour tous les êtres humains et pour toute la création.

Père Athanasios

 

L’iconographe sans mains et sans jambes

 

Grigoriy-ZHuravlyov-

En 1916, juste avant que la Révolution ne ravage la Russie, Gregory Zhuravlev – également connu sous le nom de «Grisha» – est étendu sur son lit de mort. Son visage était calme et, comme un soldat volontaire, il affrontait la mort en face. Au fond de son lit, sa sœur pleurait à chaudes larmes quand il rendit son dernier souffle. Il était un artiste sans bras et sans jambes d’un village de la région de Samara, et sur sa poitrine était posée sa dernière icône qui à cette époque était encore inachevée. Les larmes de sa sœur ont été rejointes non seulement par celles de leur village, mais aussi par les villages voisins, et aussi loin que la ville de Samara.

Quelques années plus tôt, Grisha – qui aimait pêcher – avait été sur les rives d’une rivière voisine quand il s’est endormi et a eu une vision. Il avait déjà lutté contre la maladie et, dans la vision, il voyait venir des moments difficiles, une époque où son travail et ses icônes ne seraient plus nécessaires. Cette expérience était assez inhabituelle pour lui, car il était presque toujours gai, spirituel et plein de vie. Ses icônes étaient envoyées partout jusque dans les régions lointaines de la Russie, et même à travers les frontières vers d’autres pays, vers n’importe quel endroit où la religion chrétienne orthodoxe était pratiquée.

Son nom est devenu largement connu en 1963, quand un historien d’art a fait une découverte étonnante en Yougoslavie. Au cours de recherches de documentation sur les monuments de l’Église orthodoxe serbe, il a découvert une icône dans le village de Purakin, sur laquelle la note suivante a été écrite en russe :

« Cette icône a été peinte dans la province de Samara … avec les dents de Gregory Zhuravlev, un paysan sans bras et sans jambes, le 2 juillet 1885. »

Et l’héritage de Gregory demeure encore aujourd’hui. Les écoles de la région de Samara offrent des cours sur les fondements de la culture orthodoxe et, dans le cadre de ces cours, les enfants apprennent à connaître cet iconographe paysan. Une chanteuse populaire Svetlana Kopylova a même écrit et interprété une belle chanson sur cet incroyable peintre.

Qui était cet homme ? Quelle est l’histoire de sa vie ?

Gregory Zhuravlev est né en 1858, gravement handicapé. Il n’avait ni les mains ni les jambes. Selon les mémoires, la mère de Gregory a pleuré amèrement, et elle a voulu se tuer elle et le bébé. Mais elle a été empêchée par Peter Vasilievich Traikin – le grand-père de l’enfant. Il a dit qu’il allait élever Grisha lui-même.

Beaucoup de gens ont été surpris par l’enfant. Il rampait autour de la cour et mettait un bâton dans sa bouche pendant de longues périodes, dessinant dans le sable les gens, les maisons et les animaux. Quand Grisha a grandi, son grand-père a commencé à l’emmener à l’école. En hiver, il le prenait sur un traineau à l’école, et en été, sur un chariot. Après la mort de Peter Vasilievich, Gregory n’a pas pu continuer à fréquenter l’école, mais l’instituteur est resté pleinement engagé, travaillant avec cet enfant intelligent à la maison.

Un été, des garçons du village sont allés avec Grisha à la rivière. Les autres garçons sont allés nager, et Grisha est resté sur une colline. Alors un aigle bicéphale inhabituel a plongé sur lui. Devant les enfants effarés, l’oiseau a soulevé le petit corps de Gregory dans le ciel. Apparemment, c’est un cri perçant et enfantin qui a effrayé l’aigle – il a alors libéré le garçon qui était resté indemne. Les villageois ont pensé que des anges ont dû être impliqués.

En 1885, la Gazette provinciale de Samara écrivait :

« Zhuravlev a voulu apprendre à peindre des images réalistes avec des peintures à l’huile … A l’âge de 15 ans, il est arrivé dans la ville de province et a demandé au peintre Travkin, qui vit ici, de lui apprendre comment  faire. Il a doucement accepté l’étudiant inhabituel, qui a passé quelques jours dans son appartement, lui présentant les premières bases techniques de peinture, ce qui a suffi à Zhuravlev, qui a acheté des peintures, des pinceaux et d’autres choses à Samara. Il retourna à sa ville natale d’Utevka, et ayant commandé une table avec des adaptations spéciales, a commencé à étudier la peinture.  »

Cinq ans plus tard, le jeune peintre d’icônes a décidé de faire don de quelques icônes à des personnalités de haut rang à Samara. Ses icônes ont attiré l’attention, et il a commencé à recevoir des commandes. Bientôt le gouvernement régional a pris note du sort de la famille Zhuravlev, et ils lui ont donné une pension annuelle de 60 roubles.

Par son travail, Gregory a aidé toute sa famille. Son frère Athanase effectuait les préparations en bois pour les icônes et préparait les couleurs, sa grand-mère choisissait les pinceaux, et son père livrait les icônes à Samara. Plus tard, Zhuravlev a eu des étudiants : Mikhail Khmelev et Vasily Popov.

Gregory aimait apprendre, il lisait beaucoup. L’une des meilleures choses dans sa maison était la grande bibliothèque. Lui et son frère Afanasy sont diplômés avec les honneurs de l’école locale. En 1884, Zhuravlev se tourna vers le gouverneur de Samara, demandant que son icône peinte de Saint-Nicolas soit présentée au Tsarevich Nicolas, le futur empereur. Cette lettre de Gregory a été conservée :

« Votre Altesse Impériale, humblement et avec zèle … Je veux vous donner cette icône de Saint Nicolas qui fait des miracles, que j’ai peinte avec ma bouche et non avec mes mains, puisque depuis ma naissance je n’ai pas eu la force du mouvement dans mes mains ou dans mes pieds, j’ai peint cette icône par la grâce du Dieu Tout-Puissant, qui m’a éclairé et qui m’a donné ce cadeau: Dieu a permis à ma bouche de bouger avec habileté, guidée par son commandement.

Le Tsarevich a gracieusement accepté l’icône. Peu après, Zhuravlev a été invité au palais royal, par l’empereur Alexandre III lui-même. Ici, ce paysan artiste a peint un portrait de la famille Romanov.

Il y a une rumeur qui prétend que sur le chemin du retour, Gregory a été capturé contre son gré, et forcé de participer à un cirque itinérant. Pendant six mois, il a été conduit autour de la Russie, et montré au public comme une curiosité. Avec beaucoup de difficultés, il a finalement réussi à s’échapper et à rentrer chez lui.

L’Empereur lui donna une pension mensuelle de 25 roubles-or, et il ordonna au gouverneur de Samara de «donner à Zhuravlev un cheval de trait, pour les voyages d’été et d’hiver».

Selon les souvenirs survivants des habitants d’Utevka, Gregory était d’humeur joyeuse, et il aimait plaisanter. Pour amuser les enfants, il prenait un fouet de berger, agitant et applaudissant avec un sifflement assourdissant.

À Utevka, une église en pierre a été construite en l’honneur de la Sainte Trinité, sous la supervision directe de Grégoire Zhuravlev. Toutes les fresques ont été peintes selon ses croquis.

Pour l’église, Zhuravlev a peint non seulement des icônes, mais aussi d’immenses fresques, dit le Père. Anatoly Kopach. « Quand il a peint l’église – en particulier le dôme … ses dents ont été ébréchées et ses lèvres ont enflé.

La Sainte Trinité et sept Archanges sont représentés sur le dôme. Les fresques sont de saint Jean le théologien, saint André le premier apôtre appelé, et deux métropolites de Moscou. Le visage de Saint-Siméon de Verkhoturye peut également être vu. L’église a été consacrée en 1892 et comprenait une école et une petite bibliothèque.

En 1934, les autorités soviétiques ont commencé à détruire le clocher,et à allumer des feux « de joie » sous les supports en bois. Les icônes ont été arrachées des murs. Les plus précieux ont été envoyés à Samara. Les autres ont été amenés de nuit à un apiculteur de ferme collective, pour faire des ruches d’abeilles. Mais l’apiculteur – Dimitry Lobachev – a secrètement distribué les icônes aux habitants du village. En retour, ils lui ont donné le nombre nécessaire de planches pour ses ruches.

Plus d’une fois, les autorités soviétiques ont commencé à détruire toute l’église. Mais dans leur lutte contre Dieu, ces hommes ont dû continuellement retardé leurs plans, en raison de diverses circonstances inattendues. Ainsi, par la Providence de Dieu, l’église a été préservée jusqu’à nos jours.

En 1989, les autorités soviétiques ont rendu l’église aux croyants fidèles. Deux ans plus tard, elle était prête pour les services, et a été consacrée pour l’utilisation comme lieu de culte. L’administration du district du gouvernement local a alloué cent mille roubles pour la reconstruction du clocher détruit. Huit cloches ont été apportées de Voronezh. En l’honneur de leur artiste local, l’inscription « Grégoire » a été faite sur la plus grande cloche.

Aujourd’hui, dans cette église de la Sainte Trinité, il y a beaucoup d’objets sacrés : un morceau de pierre du tombeau du Christ, des reliques des enfants martyrs de Bethléem, et des reliques des anciens d’Optina et de Saint Séraphim de Sarov. En 2006, une nouvelle iconostase sculptée a été mise dans l’église.

Des images magnifiques – peintes par Zhuravlev – ont été trouvées dans presque toutes les cabanes et hameaux des villages voisins. Certains d’entre eux avaient été faits pour les pauvres – icônes bon marché qu’il avait peintes sur bois, sans ajouter aucune dorure. Mais après son voyage à Saint-Pétersbourg, quand sa famille a commencé à jouir de la prospérité, il a commencé à peindre des images avec de la feuille d’or et à signer le dos des icônes avec des messages comme celui-ci :

« Cela a été peint avec les dents de Gregory Zhuravlev, du village Utevka dans la province de Samara, un paysan sans bras ni jambes. »

Pour commémorer le sauvetage miraculeux de la famille impériale de la catastrophe du déraillement du train en octobre 1888, les nobles de Samara commandèrent à Gregory Zhuravlev de peindre une icône pour la présentation à l’empereur Alexandre III. En outre, le gouverneur de Samara a commandé Zhuravlev pour peindre une icône de St Alexei, métropolite de Moscou.

Au cours des dernières années, les résidents locaux ont retourné beaucoup d’icônes de Zhuravlev à l’église. Ses icônes ont également été rapportées de lieux lointains, tels que le Kazakhstan et l’Oural.

Le diocèse de Samara, en collaboration avec les autorités provinciales, continue de travailler pour faire revivre la mémoire de cet artiste étonnant. Et l’archevêque Sergius (de Samara et Syzran) offre aussi sa gratitude :

« Dieu merci, la justice historique est restaurée à notre époque, et des hommages sont rendus à des talents tels que le peintre Gregory Zhuravlev, né avec des handicaps, mais ayant une foi et une force d’esprit profondes, il a peint pour la gloire de Dieu, ses icônes portent la lumière divine, et elles sont une aide pour le peuple de Dieu.  »

Grégoire Zhuravlev mourut en 1916. Avec la bénédiction de l’évêque, il fut enterré sur le terrain de l’église du village, non loin de l’autel. Pendant que le cercueil était abaissé dans le sol, les gens ont chanté « Mémoire Eternelle » et « Dieu Saint, Saint Fort, Saint Immortel ». Les moines lisaient les Psaumes et partageaient les souvenirs du défunt. Beaucoup sont passés pour rendre leurs derniers respects, tout en portant des bougies et en vénérant les saintes icônes. Une simple croix orthodoxe a été installée sur le site de la tombe, et sur la croix, ces mots ont été écrits : « Voici l’homme »

https://russian-faith.com/people/famous-russian-artist-has-no-hands-paints-exquisite-icons-n1557

saints syril et methode                                    Saints Cyrille et Méthode (Gregory Zhuravlev)

Sur un lit d’hôpital

 

L’homme moderne ne peut pas tomber malade. L’homme (moderne) devrait sourire partout avec ses 32 dents, montrant que tout va bien pour lui maintenant et qu’il sera encore meilleur. Sinon, vous êtes considérés comme un malchanceux, et il n’y a aucun moyen que vous puissiez être malchanceux dans notre société. Dans la société moderne, le culte de l’homme en bonne santé et prospère est plus fort que chez les Spartiates. Ouvrez n’importe quel magazine et voyez comment les gens qui y sont présentés sont beaux et en en bonne santé. Mais, malgré les acquis de la médecine moderne, il y a de plus en plus de maladies chaque jour. Et quand elles vous rattrapent, vous vous sentez comme une victime, comme quelqu’un qui est tombé d’un avion.

Quand je me suis retrouvé à l’hôpital pendant presque deux semaines, j’ai eu matière à réflexion. En premier lieu, tous mes plans semblaient avoir été sérieusement réécrits par quelqu’un, et ce «quelqu’un» l’avait fait sans être le moins du monde intéressé par mon opinion. Au début, j’ai essayé de m’y opposer. J’ai pris des poignées de pilules et j’ai fait plusieurs injections, je me suis donné une bonne apparence, mais mon état a ensuite empiré et on m’a emmené à l’hôpital dans une ambulance avec des gyrophares.

Soudain, il me sembla que ma vie ne m’appartenait pas – et en plus, même mon propre corps cessa de m’obéir. Mon corps qui était fort et pleinement fonctionnel avant cela était devenu lent et faible. Et toutes les choses habituelles qui semblaient faire partie de moi se révélaient aussi ne pas être miennes du tout : ceux qui me sont chers, mes bien-aimés, les livres, mes programmes, mes pensées, mes idées – tout est resté quelque part là-bas, et moi, impuissant et faible, je me trouvais ici dans une pièce au plafond blanc qui sentait les médicaments.

Tout à coup, vous commencez à comprendre que, dans la réalité, rien dans le monde ne vous appartient. Parce que le moment de votre départ peut venir à tout moment et tout ce qui est à vous est laissé aux autres. Au début, cela vous effraie, mais ensuite vous commencez simplement à prier. Et cette prière diffère beaucoup de vos mots de prière habituels dits avec distraction. Vous ne prononcez pas simplement les mots de la prière, vous pleurez et vous criez, parce que tout cela vous arrive réellement. Et vous devez faire quelque chose dans cette situation.

Et à un certain moment Quelqu’un de mystérieux touche votre cœur, et un calme survient. Dans ce calme, des larmes de repentance coulent comme des ruisseaux, et à partir de cet état votre cœur sec revient à la vie. Puis de manière inattendue vous ressentez la paix dans votre âme ainsi que le genre de repos que vous avez éprouvé dans les bras de votre mère pendant votre enfance. Vous cessez de vous inquiéter et de vous agacer, et vous vous confiez à ce mystérieux Médecin qui tient votre cœur tourmenté entre Ses mains, et vous vous réjouissez tranquillement.

Les saints, contrairement à nous, ne se plaignaient pas, et accueillaient les maladies comme de chers invités. Car, en se livrant entre les mains de Dieu avec toutes leurs peines et infirmités, ils ont révélé la grande miséricorde de Dieu pour l’homme. Le dernier Ancien d’Optina, saint Nikon (Belyaev), a écrit ceci de la prison, où il avait été jeté parce qu’il était un moine :

« J’en suis venu à la conclusion que le chagrin n’est rien d’autre que la réaction émotionnelle de notre cœur quand quelque chose arrive contre nos propres désirs, contre notre propre volonté. Pour que le chagrin ne vous accable pas gravement, vous devez renoncer à votre propre volonté et vous humilier devant Dieu à tous égards. Dieu désire notre salut et le conçoit d’une manière incompréhensible pour nous. Confiez-vous à la volonté de Dieu et vous trouverez la paix pour votre âme et votre cœur affligés.  »

Les saints ont accepté la maladie comme une visitation de Dieu, et d’une manière incompréhensible l’infirmité est devenue une source de force spirituelle vivifiante qui a transformé leurs âmes. Dans les maladies, ils devinrent des compagnons de la souffrance du Christ et montèrent à des hauteurs spirituelles jusqu’alors inconnues. Ils ont humblement accepté les maladies pour leurs péchés et sont devenus des saints par l’humilité et la grâce du Sauveur.

À l’hôpital, j’ai découvert ce que sont les amis orthodoxes et quelle est la prière en commun, ce qui m’a littéralement remis sur pied. Quand mes bras avaient commencé à souffrir des perfusions sans fin et que  sur mon cœur j’avais l’impression qu’on y avait posé une pierre tombale glaciale, je me souvins de tous mes amis orthodoxes, parmi lesquels beaucoup de prêtres et de moines, et je commençais à demander leur aide. Et sur ma page Facebook, j’ai écrit : « Je demande vos prières ! Je suis allongé à l’hôpital dans un état grave.  »

Le troisième jour, je me suis réveillé tôt le matin, me sentant totalement bien, avec un désir de prier depuis longtemps oublié. Pas parce que je « devais », mais parce que vous ne pouvez pas faire sans prière. C’était comme une faim sauvage, exactement comme celle d’un prisonnier qui vient de sortir d’une longue incarcération !

Le lendemain était le dimanche des Rameaux. J’attendais avec impatience le matin, afin de commencer rapidement à lire ma règle de prière et, en général, à prier de mon âme à la Très Sainte Mère de Dieu et à tous mes saints préférés. Je l’ai lu à voix haute –pourquoi être timide surtout si vous êtes seul dans la pièce ? Soudain, on frappa à la porte : c’était Andrei, de la pièce voisine, qui, malgré l’heure matinale, ne dormait pas non plus. De façon inattendue, il m’embrassa, m’embrassa trois fois, puis dit doucement, me regardant dans les yeux : « Salut pour ce bon dimanche des Rameaux, frère ! Christ est parmi   nous ! Je suis fatigué de t’entendre prier à travers le mur. Aujourd’hui c’est un jour de fête – prions ensemble ! « Et moi qui priais derrière des portes closes, en me cachant comme un partisan dans la forêt ! Et il s’est avéré que cet homme va à l’église, communie son fils le dimanche, et pour se confesser il va au loin chez un prêtre bien connu à quatre heures du matin. Ça m’a juste touché aux larmes. « Là, » pensais-je, « Dieu m’a envoyé un frère. » Et Andrei et moi avons commencé à lire les prières ensemble. Nous avons lu, nous nous sommes enlacés et avons fait des prosternations – c’était un vrai plaisir ! Et quand le temps est venu pour la perfusion, avant de procéder, l’infirmière, Lyuba – je ne sais pas pourquoi – a commencé à me parler des commandements de Dieu et de la façon dont nous ne pouvons pas nous considérer comme de vrais chrétiens si nous ne les accomplissons pas. Car « alors toutes nos paroles sur la façon dont nous aimons le Christ sont un mensonge et une ruse noire – juste une sorte d’horreur ! » « Vous me comprenez ? » Me demanda la merveilleuse Lyuba en me regardant dans les yeux. Je hochai la tête en signe d’accord, et pria silencieusement, « Gloire à Toi, ô Dieu, gloire à Toi ! » Et je ne pouvais pas m’arrêter (de rendre Gloire à Dieu).

Denis Akhalashvili

Source : http://orthochristian.com/113664.html

Bulletin du mois de juillet 2018 de l’Eglise Orthodoxe à Maurice

Paroisse orthodoxe de la sainte Transfiguration

La Voix de l’Évangile

Numéro 32, juillet 2018

 

La connaissance de Dieu

Il y a bien des manières de connaître Dieu. On peut connaître Dieu simplement à la lumière de notre raison. Chaque homme peut par raisonnement accéder à une certaine connaissance de Dieu, une connaissance qui ne vient pas d’un don particulier du Saint-Esprit, une connaissance qui n’exige pas comme condition l’humilité. Je lisais, il y a quelques jours, un écrit d’un grand écrivain français du XIXe siècle, et cet écrivain avait émis de très belles phrases sur l’existence de Dieu, sur la vie après la mort, mais en même temps, il refusait toute révélation, il refusait tout dogme, toute appartenance à une Église, parce que, d’après lui, contraire à la raison humaine. Or, saint Silouane, lui, nous dit que c’est aux humbles que Dieu se révèle par le Saint-Esprit : « l’humilité est la lumière dans laquelle nous voyons la lumière ».

 

En effet, une seconde manière de connaître Dieu c’est de le connaître par la foi, en acceptant la révélation, en reconnaissant déjà dans la lumière du Saint-Esprit que véritablement Dieu s’est manifesté dans l’histoire des hommes que Dieu s’est penché vers l’humanité qu’il avait créée, lui a parlé, s’est révélé à elle, lui a manifesté son dessein de salut et lui a enseigné sa voie. Cette connaissance de Dieu par la simple foi, déjà nécessite l’humilité, déjà nécessite dans notre cœur une action du Saint-Esprit. Et pourtant c’est une connaissance qui peut rester encore froide, sèche. C’est encore une connaissance notionnelle, une connaissance qui reste intellectuelle, même si elle n’est pas le fruit, simplement, du raisonnement humain.

 

Mais il est encore une autre manière de connaître Dieu, c’est « le connaitre dans le Saint-Esprit » ; c’est celle que saint Silouane nous souhaite, c’est celle à laquelle il espérait voir parvenir le plus grand nombre d’hommes possible, et cette connaissance, comme il le dit, requiert avant tout l’humilité. Oui, disait-il, « l’humilité est la lumière dans laquelle nous voyons la lumière », elle est l’œil qui nous permet de voir Dieu, mais d’une toute autre manière que celle que nous procure notre intelligence laissée à elle-même, tout intellectuelle, toute froide. Cette manière de « connaître Dieu dans le Saint-Esprit » suppose que notre cœur soit vraiment transformé par le Saint-Esprit, qu’il soit vraiment pénétré par l’énergie incréée de l’Esprit-Saint, et que l’humilité vive véritablement en nous, non pas l’humilité qui consiste simplement en paroles, en protestations et en simulacres d’humilité, mais une humilité profonde, vécue, cette humilité dont les saints Pères nous disent qu’on ne peut pas la décrire, qu’on ne peut pas dire ce qu’elle est. On peut en enseigner le chemin, mais la définir est impossible parce qu’elle est une participation à ce que Dieu est lui-même, elle est participation à l’Être divin, elle est une transformation de notre cœur par la grâce incréée que le Saint-Esprit nous apporte, et qui fait que la vie divine est présente en nous, que Dieu habite et agit en nous, que véritablement se réalise pour nous la parole de saint Paul : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi ».

Et à ce moment-là, alors, une nouvelle connaissance de Dieu, beaucoup plus profonde, plus chaleureuse, plus intime, se révèle à nous parce que c’est à travers cette transformation de notre cœur que nous pouvons percevoir quelque chose de ce qu’est Dieu, un peu comme si un fer rouge était doué de connaissance, et, parce qu’il est pénétré par le feu, connaîtrait véritablement le feu.

C’est de cette manière que saint Silouane connaissait Dieu, et c’est de cette manière que nous pouvons connaître Dieu vraiment, dans le Saint-Esprit.

C’est à cela qu’il faut tendre, c’est cela qui constitue la plénitude de la vie chrétienne, de l’être véritable du chrétien.

Et les saints Pères affirment que cela, c’est quelque chose d’indicible, quelque chose d’indescriptible, parce que Dieu est au-delà de toute connaissance qui puisse se formuler, qui puisse s’exprimer.

Mais les saints Pères nous en enseignent le chemin, qui est justement l’humilité, une humilité qui n’est pas encore cette parfaite humilité, laquelle est communion, si j’ose dire, à l’humilité de Dieu, à ce don total de soi, qui est la nature même de Dieu, qui se confond avec son amour.

L’humilité des débutants s’exprime par des gestes concrets, s’exprime avant tout par l’obéissance, non pas seulement par l’obéissance monastique à un higoumène dans le cadre d’une communauté, mais par cette obéissance universelle qui consiste à savoir écouter les autres, à savoir s’effacer devant les autres, à savoir obéir à tous, dans la mesure, bien sûr, où les désirs d’autrui qui nous sont exprimés ne vont pas contre la volonté de Dieu, contre les commandements explicites du Seigneur, mais à savoir, dans la vie courante, ne jamais chercher à imposer sa volonté, ses préférences, ses goûts, ses désirs.

Et cette humilité de débutant, c’est elle qui nous acheminera vers l’humilité véritable, vers cette humilité plénière, qui est, encore une fois, communion à ce que Dieu est, dans l’Esprit-Saint.

Archimandrite Placide Deseille, La couronne bénie de l’année chrétienne, volume 2, pp 307-311

Divine liturgie

Chaque dimanche à 9h30

Dimanche 1er juillet : saints Côme et Damien

8 :

15 : Des Pères des six premiers Conciles œcuméniques

22 : sainte Marie-Madeleine

29 :

1er août : début du jeûne de la Dormition de la Très Sainte Mère de Dieu et toujours Vierge Marie.

Tous les jours de semaine, Matines à 9h30

Église orthodoxe de la Sainte Transfiguration

Grande-Rivière N-O

Ile Maurice

(Derrière le garage BALA)

Divine Liturgie

Chaque dimanche à 9h30

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Tous les jours de semaine, Matines

à 9h30.

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