La vie chrétienne

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Source : http://holytrinityfamily.org/niqat.php?var=HZf0ZBSGq3gVvfPPrUzAY1YKWLeyPZDrNh-j6DtKdss

 

(Extrait d’une conférence donnée le 22 janvier 2016 (à l’occasion de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens) par l’Archimandrite Touma Bitar higoumène du monastère de Saint Silouane de l’Athos situé à Douma- Liban)

La vie chrétienne ne requiert pas moins que la perfection évangélique. « Soyez donc parfaits comme votre Père Céleste est parfait » (Mathieu 5 :48). Cet enseignement concerne tout le monde. Il n’y a pas de christianisme à moitié ou au quart. Etre chrétien c’est être entièrement attaché au Christ ou pas du tout. La faiblesse humaine n’est pas un problème mais un avantage car elle pousse à demander la grâce divine. « Ma grâce te suffit car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse » (2 Corinthiens 12 :9). Le problème n’est pas non plus dans les pêchés que nous commettons. Qui ne pêche pas ? Le problème c’est de faire volontairement le pêché en toute connaissance de cause. Le pêché involontaire est pardonné relativement aisément, mais en ce qui concerne le pêché effectué en toute connaissance de cause, s’en repentir est difficile et l’enseignement de l’Eglise est ferme à son sujet. Celui qui commet volontairement et régulièrement le pêché perd le sens du pêché et c’est pourquoi (lorsqu’il retourne vers l’Eglise) l’Eglise est ferme avec lui afin qu’il ne s’atrophie pas dans son pêché. Dans l’Eglise primitive le baptême des adultes était aussi fréquent que celui des enfants. La cause n’est pas la foi personnelle ou l’étude ou la connaissance. La cause était la conscience que celui qui se baptise ne peut plus commettre par la suite volontairement le pêché. Il y en a qui ont même dit que le pêché effectué après le baptême ne peut être pardonné. D’autres ont dit qu’un tel pêché ne peut être pardonné qu’à la mort. Bien sûr que cela ne représente en rien l’enseignement de l’Eglise. Le pardon est toujours possible car notre Dieu est un Dieu miséricordieux. Cependant ceux qui ont exprimé ces opinions l’on fait pour souligner la gravité du pêché commis volontairement.

Partant de là notre Eglise est de caractère monastique en ce sens qu’elle est entière dans l’approche de la vérité de l’Evangile. Au cours des trois premiers siècles de l’Eglise il n’y avait pas de moines comme nous les connaissons aujourd’hui pour la simple raison que tout chrétien était comme un moine. Et lorsque le relâchement est entré dans l’Eglise après l’édit de Constantin en 312, des groupes se sont retirés vers les lieux non peuplés (les déserts) ou les montagnes pour fuir le relâchement qui s’insinuait. Ce retrait était motivé par la tiédeur qui a commencé à s’installer et à se répandre parmi certains croyants, et ils craignaient cette tiédeur. Cette tiédeur était un avertissement important et en réaction, parmi ces groupes, on s’attachait encore davantage à être fidèle au Christ en montrant que le christianisme était à prendre dans son intégralité, car sinon ce n’est plus du christianisme. Dans ses débuts, cette vie dans les déserts, en d’autres termes le monachisme naissant, cherchait à garder le témoignage de l’Eglise primitive, et ce monachisme primitif en était le prolongement. Parallèlement au témoignage du sang, en particulier aux temps des persécutions, s’est affirmé le martyre non sanglant de la voie monastique conformément à la parole du Seigneur « mon royaume n’est pas de ce monde » et à celle de saint Paul « nous n’avons pas ici de cité permanente mais nous recherchons celle qui est à venir » (Hébreux 13 :14).

Compte-tenu de ce qui précède, nous pouvons comprendre la parole de saint Basile le grand (+379) qui affirme que la voie monastique est l’unique voie qui est conforme à une vie chrétienne, et que la vie en communauté est la forme la plus achevée de la vie monastique. Que cela ne nous empêche pas de voir la différence entre l’essence de la vie monastique et sa forme extérieure. L’essence de la vie monastique est la vie selon les préceptes évangéliques que tout chrétien doit mettre en pratique, c’est pourquoi il a été dit que la voie monastique est pour tous. Et le monachisme en tant qu’institution est une forme parmi d’autres de la vie chrétienne et elle concerne ceux qui sont désireux d’obéir aux règles du monachisme institutionnel. Certains se marient et d’autres restent célibataires. Ce n’est pas cela le sujet. Aussi bien le mariage que le célibat peut conduire au salut éternel ou à la perte éternelle. La valeur ne dépend pas du choix mais d’une vie dans la virginité. Eh, oui, la virginité !!!  La virginité est proposée à tous sans exception!!! Il n’y a pas de christianisme sans virginité !!! Mais attention, il faut bien comprendre la signification de ce terme ; la virginité consiste en le fait que la personne devient la maison de Dieu conformément à la parole divine : « vous êtes le temple de Dieu, (Sa demeure), et l’Esprit de Dieu habite en vous »(1 Corinthiens 3:16). Le mot « vierge » en hébreu est « beitoul » ou « beitil » soit « beit » (maison) et « eyl » qui signifie Dieu dieu [penser à Bethel] ainsi en hébreu (ou araméen) le mot vierge signifie la maison de Dieu. Il en est de même pour la question de la chasteté. Tout chrétien est chaste sinon il n’est pas chrétien. Ici encore il faut comprendre par chasteté l’absence de relation avec ce qui est mal, le refus de faire quelque-chose contraire à la volonté de Dieu, ce qui garantit une conduite selon les commandements de Dieu. La chasteté n’est pas une qualité relative au corps, (à la chair), comme si la personne mariée était (forcément) moins chaste que le moine qui n’est pas marié ; la chasteté est en premier lieu une question reliée à la pureté du cœur et qui peut être traduite (entre autres) par une attitude vis-à-vis de ce qui a trait au charnel. Et en quoi consiste l’adultère ? L’adultère ne se limite pas à des relations charnelles qui contreviennent aux commandements. Plus en profondeur, l’adultère consiste à employer le corps de façon contraire à la loi de l’Amour dans le sens évangélique du terme. L’adultère est une intention impure qui jaillit du cœur que l’être humain traduit en pensée ou encore simultanément en pensée et de façon charnelle. D’où la parole : « Celui qui regarde une femme pour la convoiter a déjà accompli un adultère avec elle dans son cœur » (Mathieu 5 :28). Et ce qui concerne les relations intimes, s’applique également à la relation avec la nourriture. Manger n’est pas un pêché et jeuner n’est pas une vertu. Il s’agit de prescriptions humaines liées à la nécessité et à la volonté. Dans ce cas, manger avec gloutonnerie est un pêché et la vertu opposée à ce vice est la « chasteté » du ventre. Et on peut également trouver d’autres exemples.

 

La crainte de Dieu est le commencement de la sagesse (Prov. 1:7)

 

fond de la riviere

 

LA CRAINTE DE DIEU EST LE COMMENCEMENT DE LA SAGESSE (Saint Nicolas Vélimirovitch)

Homélie de Saint Nicolas Vélimirovitch(1881-1956). Voir également : https://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_d%27Ochrid

Si quelqu’un peut connaître le nombre des étoiles dans l’univers, les noms des poissons dans la mer, le nombre des brindilles d’herbes dans les champs, le comportement des animaux dans les forêts et qu’il n’a pas la crainte de Dieu, alors sa connaissance est comme de l’eau dans un tamis. Et à l’heure de sa mort, sa connaissance fera de lui quelqu’un qui a beaucoup plus peur que celui qui est complètement ignorant.

Si quelqu’un peut savoir toutes les pensées des hommes, prévoir le destin de l’humanité, dévoiler tous les mystères cachés au tréfonds de la Terre, et qu’il n’a pas la crainte de Dieu, alors sa connaissance est comme le lait versé dans un récipient pollué et qui devient entièrement perdu. Et à l’heure de sa mort, sa sagesse ne brillera pas plus qu’un morceau de charbon éteint, mais la nuit de sa mort rendra cette dernière encore plus sombre.

La crainte de Dieu est le commencement de la sagesse.

Comment celui qui n’a pas commencé avec justesse peut-il finir correctement ?  Celui qui prend un chemin erroné depuis le début doit rebrousser chemin et prendre le bon chemin.

Celui qui n’a pas la crainte de Dieu ne peut pas aimer Dieu.

De quoi parlons-nous ici ? Celui qui n’a pas la crainte de Dieu ne croit pas en Dieu.

Les plus grands ascètes, ceux qui ont mené une ascèse très dure, et cela durant des décennies nuit et jour et jusqu’à leur mort, ceux-là étaient remplis de la crainte de Dieu et bien qu’ils étaient parmi les moins pêcheurs parmi les hommes, ils pleuraient à l’heure de leur mort disant « O mon Dieu, aie pitié de moi pêcheur ».

La crainte de Dieu est le sel de la véritable piété. Si ce sel est absent alors notre foi est inepte, sans qualités et sans saveur. La crainte de Dieu ceint les reins, ceinture l’estomac, rend sobre le cœur, donne un repère à l’intellect et met une limite à la volonté propre.

Que serait un repentir sans la crainte de Dieu ? Où serait l’humilité ? La maîtrise de soi ? La chasteté ? La patience ? L’esprit de service et l’obéissance ?

Mes frères, acceptons cette parole comme une sainte vérité : La crainte de Dieu est le commencement de la sagesse. Seigneur implante ta crainte dans nos cœurs. A Toi la gloire et la grâce. Amen

Source : Orthodox Heritage, Vol.07, Issue 09-10

 

Sur la patience de Dieu (Saint Paissios l’Athonite)

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Si nous pouvions comprendre la patience de Dieu!…En quelques secondes, Dieu peut bouleverser le monde et faire de tout le monde des croyants, et même des super croyants. Comment? Tout ce qu’il a à faire est d’appuyer sur le bouton « tremblements de terre »… A 8 sur l’échelle de Richter, les immeubles élevés s’écrouleront comme des ivrognes. A 10, tout le monde sera en train de hurler « Nous sommes pêcheurs, sauve-nous »; il se peut qu’ils disent aussi « nous allons devenir des moines ». Mais aussitôt que le tremblement de terre aura pris fin, alors qu’ils en sont encore tout secoués,  mais encore debout, ils retourneront aux clubs de bouzouki. Car leur retour vers Dieu n’était pas le résultat d’un repentir véritable, leur appel à Dieu était juste provisoire, le temps d’être sauvé du désastre.

La Fête de la Nativité: homélie de notre père parmi les saints, Saint Grégoire Palamas

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L’icône de la Nativité

 

Source: http://talitakum.over-blog.com/article-homelie-nativite-selon-la-chair-de-notre-seigneur-dieu-et-sauveur-jesus-christ-122235160.html

 

Homélie de la Nativité selon la chair de notre Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus-Christ

Aujourd’hui nous fêtons l’accouchement virginal; et mon discours s’élèvera, par nécessité, conformément à la grandeur de cette fête, et pénétrera dans le mystère, autant qu’il est possible, qu’il est permis, et que le temps s’y prêtera, pour que moi aussi je révèle une part de la puissance qui réside en ce mystère. Pour vous, frères, je vous en prie, tendez et élevez tous ensemble votre intelligence ; afin qu’enflammée depuis les lieux très-hauts de la divinité, elle s’attache parfaitement, avec plus de force, la lumière de la divine connaissance ; car aujourd’hui je vois le ciel et la terre recevoir un même honneur, et la voie qui monte d’ici-bas à ce qui se trouve au-delà de l’univers, rivaliser avec la condescendance du monde supérieur. Oui, s’il existe un ciel des cieux, si des eaux très élevées recouvrent les étendues célestes, et s’il existe un lieu, ou un état, ou encore un ordre par-delà ce monde, rien de tout cela n’est plus admirable, ni plus honorable, que la grotte, la crèche, les vases pour les ablutions, et les langes de nourrissons, car rien, parmi les événements qui se sont déroulés depuis les siècles sous le regard de Dieu, n’est plus profitable à chacun, ni plus divin, que ce qui touche à la Naissance du Christ, que nous fêtons aujourd’hui.

Oui, le Verbe prééternel, incirconscrit, le Maître de l’univers, comme un vagabond, un sans-abri, un sans-demeure, est aujourd’hui enfanté dans une grotte ; comme un nourrisson. Il est déposé sur une crèche, Il est vu par des yeux, il se laisse toucher par des mains. Il est enveloppé de langes ; ce n’est pas une substance intelligente qui n’existait pas encore, qui vient dans la création, ce n’est pas une chair destinée à se dissoudre peu après, qui est introduite dans le devenir, ce ne sont pas une chair et un intellect qui se joignent l’un à l’autre dans l’unité et l’organisation d’un être vivant, mais Dieu et la chair mêlés sans confusion par un intellect dans l’existence d’une seule hypostase divino-humaine, qui jusque-là était cachée dans le sein virginal en qui, et à partir de qui, par la bienveillance du Père et la coopération de l’Esprit, le Verbe suressentiel est venu à l’être. A présent, Il est délivré du ventre et engendré comme nourrisson, n’effaçant pas, mais au contraire gardant incorruptibles les signes de la virginité. Enfanté sans passion car conçu sans passion; en effet, celle qui L’a enfanté s’est révélée supérieure au plaisir passionnel durant la gestation ainsi qu’aux pénibles douleurs pendant l’enfantement: « avant que le travail des douleurs vînt sur elle, elle leur échappa » (Is 66,7), selon la parole d’Isaïe, et elle enfanta dans la chair le Verbe prééternel, de la divinité duquel, non seulement on ne peut découvrir les traces, mais encore dont le mode d’union avec la chair est inconcevable, la condescendance insurpassable; enfin, la sublimité divine et ineffable de son adjonction à notre chair dépasse toute intelligence et toute parole, au point de ne pouvoir admettre la moindre comparaison avec le créé. Car bien que l’on puisse regarder avec des yeux de chair Celui qui a été enfanté d’une jeune femme n’ayant pas connu l’homme, l’Écriture refuse toute comparaison en ces termes : « tu es éclatant de beauté parmi les fils des hommes » (Ps 44,2) ; il n’est pas dit, en effet : ‘plus éclatant », mais simplement « éclatant », pour ne pas comparer l’incomparable, la nature divine, avec le commun des mortels. Continuer la lecture de La Fête de la Nativité: homélie de notre père parmi les saints, Saint Grégoire Palamas

Faire du bien dans un monde mauvais

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Hortensias à petites fleurs

 

Source:http://blogs.ancientfaith.com/glory2godforallthings/2015/12/08/doing-good-in-a-bad-world/ Fr. Stephen Freeman

Un homme mauvais ne peut pas faire un monde bon.

« Il faut faire quelque chose ». S’il y avait un slogan qui convient pour le monde moderne, ce serait celui-ci. Son pouvoir réside dans sa vérité. Certaines choses sont tragiques et injustes, brisées et dysfonctionnelles. Toute analyse qui pourrait suggérer que rien ne doit être tenté va tomber dans l’oreille d’un sourd – et il devrait en être ainsi. Toutefois, c’est ici que la grande tentation de la modernité commence. Quelque chose doit être fait. Mais quoi ?

La modernité regorge de solutions et l’Amérique est la terre des solutions. Chaque Américain est un « mécanicien » de cœur. Nos arguments les plus forts et les plus durables sont sur la façon de réformer les choses : il faudrait plus de ceci, moins de cela ou plus ou moins de cela et davantage.

La première grande tentation de la modernité est l’illusion de la puissance et de la puissance efficace. Le pouvoir de faire une chose n’est pas le pouvoir de tout faire. Pour chaque exercice de la puissance vers une fin particulière, une foule de nouveaux problèmes inattendus et imprévus surgissent. Plusieurs fois, nous arrangeons les choses seulement pour découvrir que la solution est pire que le mal. Nous sommes nos pires ennemis.

La séduction exercée par la possibilité de contrôler est presque irrésistible. Chaque anxiété est une supplique pour avoir les moyens de contrôler l’objet de la peur. Et si nous pouvons faire beaucoup de choses, nous ne pouvons jamais tout faire. Le plus souvent, nos échecs et nos catastrophes opèrent au-delà de nos intentions et sont à l’extérieur de notre portée.

L’exemple du Christ se présente comme une contradiction à notre envie de contrôler. Car, bien que comme Dieu, Il aurait clairement pu faire tout, Il a fait seulement un nombre limité de choses. Tout son ministère a eu lieu dans un rayon de 100 km. A son achèvement, il avait rassemblé seulement quelques centaines de disciples. Il a été largement silencieux sur le sujet de la puissance romaine, et n’a dit presque rien sur les structures sociales. Bien qu’Il ait guéri quelques-uns, la plupart des malades sont restés malades. Nous entendons le cri du   « New York Daily  News », « Dieu ne résout pas ces problèmes ».

 

Bien sûr, l’hypothèse sous-jacente du « New York Daily News » (et de la plupart des gens) est que quelqu’un doit résoudre ces problèmes. Si Dieu ne le fait pas, alors nous le ferons ! D’autres concluent que Dieu pouvait le faire, mais que pour une certaine raison il veut que nous le fassions à sa place. Et d’autres encore diront que si Dieu ne le fait pas c’est parce qu’il n’y a pas de Dieu.

Toutes ces réponses sont fondées sur la croyance que quelque chose peut être fait et que, par conséquent il faut faire quelque chose (je ne pense pas spécifiquement au problème du terrorisme – car «ce quelque-chose qui doit être fait» que Dieu ne fait pas pourrait concerner presque tout). Aucune de ces réponses ne considère la possibilité que Dieu en fait, est en train de faire quelque chose, mais quelque chose de tout à fait inattendu et non envisagé.

La foi chrétienne enseigne que l’homme est lui-même le problème. Elle ne nous enseigne pas que les êtres humains sont mauvais, mais que nous sommes brisés, imparfaits et mal orientés dans nos vies. Le projet humain s’est égaré. Le Christ Lui-même est la première réponse : Il est l’Homme Nouveau.

Saint Séraphin de Sarov a dit «Acquiers l’esprit de paix et les âmes par milliers autour de toi seront sauvées ». Séraphim de Sarov ne peut pas être accusé de n’avoir rien fait. Il a immergé sa vie dans la prière et le jeûne et il a acquis l’Esprit de Paix. En tant que tel, il est devenu le salut de milliers d’âmes.

Le Christ a dit une fois à ses disciples, « Les pauvres, vous les aurez toujours avec vous. » Cela pourrait être pris (à tort) pour signifier, qu’il n’y a rien que vous pouvez faire pour les pauvres. Cependant il est vrai que beaucoup a été fait pour les pauvres en Son nom plutôt que pour une autre raison. Mais les pauvres sont toujours présents. Ils sont toujours présents parce qu’ils vivent au cœur du problème qui est celui de l’humanité brisée, imparfaite et mal orientée. Et même si la pauvreté devait disparaître pour quelque temps, elle reviendrait assez rapidement. Ses causes ne sont pas uniquement économiques : elles sont existentielles.

La vie chrétienne dans le monde moderne est un art. Son cœur se soucie à juste titre pour le monde et même couve ses problèmes. Mais cet art n’est pas plus grand que le Christ. Nous ne pouvons pas réaliser nous qui sommes mauvais, ce que le Christ Lui-même ne cherchait pas, Lui qui est l’Homme bon. Car, à la fin, la perfection réalisée grâce au contrôle ne peut fonctionner que grâce à ce contrôle. La perfection absolue signifie un contrôle absolu. Cela devient le centre de quelque chose de démoniaque. Il est cependant vrai que nous cherchons seulement une amélioration relative et non pas l’absolue perfection. Ceci est quelque chose que nous pouvons, de temps à autre, faire réellement. Mais plus ce qui est envisagé est grand et plus la nécessité d’un contrôle s’impose. L’art de faire du bien exige de l’humilité.

Ceci est également vrai lorsque l’on veut traiter le mal. Nous ne pouvons pas débarrasser le monde du mal, peu importe sa forme. Nous ne pourrons pas détruire le terrorisme. Nous pouvons chercher à limiter sa portée et ses effets. La volonté de l’éradiquer complètement créerait inévitablement soit plus de terreur, ou encore des conséquences imprévues (tout comme le terrorisme contemporain est lui-même une conséquence imprévue).

Cela est particulièrement vrai dans nos vies personnelles. Beaucoup de gens dans le monde contemporain substituent les opinions et les sentiments à propos de problèmes situés ailleurs à l’action réelle dans un domaine particulier. C’est une existence imaginaire dans lequel nous nous livrons à du vide. Elle est principalement motivée par la rhétorique politique de la droite ou de la gauche et n’a que peu de conséquence.

 

Mais la véritable action  importante est en profondeur. La foi sans les œuvres est morte.

 

L’action véritable vient avec l’intégrité. La modernité veut faire du monde un endroit meilleur. L’action chrétienne reconnaît que moi-même je suis le premier de tous les problèmes. Si rien ne change en moi, alors rien de vrai n’est arrivé. C’est cela que saint Séraphim décrit comme « l’acquisition de l’Esprit de la Paix. »

Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? Ou comment peux-tu dire à ton frère : laisse-moi ôter la paille de ton œil toi qui as une poutre dans le tien ? Hypocrite ! Ote premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras clair pour enlever la paille de l’œil de ton frère. (Mat 7: 3-5)

Beaucoup traitent cette parole comme un avertissement pour éviter de juger les autres. Mais elle est aussi une description de la véritable action. Je peux aider mon frère concernant la paille dans l’œil, mais seulement si je suis occupé avec le problème plus vaste de ma propre poutre. Le péché entraîne le péché. Seule la justice guérit. Le monde a besoin de guérison et non pas de réforme.

«Faire du monde un endroit meilleur » est un discours prétentieux… Un starets plein de sagesse a dit une fois, « je n’ai pas besoin d’aller plus loin que mon propre cœur pour trouver la source de toute violence dans le monde. »

C’est là, dans mon propre cœur, que quelque chose doit être fait.

http://blogs.ancientfaith.com/glory2godforallthings/2015/12/08/doing-good-in-a-bad-world/