Comment Dieu peut être à l’intérieur de l’homme

Comment Dieu peut être intérieur à l’intérieur de l’homme ?
Réponse donnée par  saint Nicolas Vélimirovitch  (1880-1958) à un militaire  d’une  brigade de jeunes appelés qui se demande comment Dieu peut se rendre intérieur à l’homme.

Vous avez  demandé à quelqu’un, « où est Dieu? » et vous avez obtenu comme réponse que Dieu est en vous. Et vous avez été très étonnés par cette réponse vous demandant comment est-ce possible?

Ainsi que la lumière qui illumine une pièce, ou le feu dans un fourneau, lorsque vous serez capables de sentir Dieu en vous, vous Le sentirez et vous saurez qu’Il est en vous, mais vous ne serez pas capable de l’expliquer à autrui. Et alors vous irez chercher des analogies dans la nature puis vous parlerez à l’autre personne comme je le fais avec vous: Dieu est en moi comme la lumière dans une pièce, ou comme un feu dans un four, ou comme l’air dans les poumons, ou comme la vie dans chaque créature, ou comme la force ou  l’amour ou la pensée à l’intérieur de l’homme. Bien sûr, ce ne sont que des images et des analogies qui ne peuvent pas exprimer ce que ressent un homme quand Dieu demeure en lui dans toute sa plénitude. L’apôtre de Dieu, notre père spirituel Paul, souhaite que les fidèles soient comblés jusqu’à recevoir toute la plénitude de Dieu (Eph. 3, 19). Dieu travaille à partir d’un homme de deux façons – en l’aidant et en le conduisant. Continuer la lecture de Comment Dieu peut être à l’intérieur de l’homme

La vigne du Seigneur

Allez, vous aussi, à ma vigne !

Frères, peut-être vous demandez-vous

pourquoi on ne fait pas venir tous ces ouvriers en même temps,

dans la vigne du Seigneur ?

Je vous répondrai que le dessein de Dieu

a été de les appeler tous en même temps.

Mais ils ne veulent pas venir dès qu’ils sont appelés à la première heure

et cela tient au refus de ceux qui sont ainsi appelés.

C’est pourquoi Dieu lui-même vient les appeler en particulier,

les uns de grand matin,

les autres à la troisième heure,

les autres à la sixième heure,

les autres à la neuvième heure,

et les autres enfin à la onzième.

C’est-à-dire, à l’heure où Il pensait qu’ils se rendraient

et qu’ils répondraient à son invitation. (…)

Ainsi la parabole de Jésus nous fait voir,

en son déroulement,

que les hommes se donnent à Dieu à des âges très différents.

Et Dieu veut à tout prix

empêcher les premiers appelés de mépriser les derniers.

saint Jean Chrysostome (345-407)

Valériou Gafenco (1921-1952)

Claude LOPEZ-GINISTY

Depuis que la Roumanie est devenue un pays libre bon nombre de ses saints des prisons viennent à la lumière et sont honorés par les fidèles.

Valériou Gafencou est né le 24 Décembre 1921, dans la partie nord de la Roumanie, près de la frontière russe à cette époque. Ses parents étaient tous deux chrétiens orthodoxes actifs. Son père devait être déporté en Sibérie par les Russes en 1940 pour son activité pro roumaine. Quand il était au lycée, Valériou rejoint une organisation de jeunesse orthodoxe appelée les confréries de la Croix, et, lorsque cela est devenu illégal au cours de la seconde guerre mondiale, il fut arrêté et condamné à 25 ans de travaux forcés. Il n’avait que 20 ans et, lors de son procès, ses camarades et les enseignants sont venus le défendre, en soulignant son innocence et ses qualités humaines remarquables. Au début, il fut envoyé dans une prison appelée Aiud.

Les premières années furent un temps pour réfléchir à son héritage chrétien. Il allait bientôt s’engager dans une vie de prière, tandis qu’il lisait avidement les Pères de l’Église. Pendant la guerre, bien que la Roumanie avait un régime dictatorial, la vie en prison n’est pas si stricte et quelques droits fondamentaux de l’homme étaient toujours considérés: les prisonniers pouvaient aller à l’église de la prison, se confesser à un prêtre et recevoir la Sainte Communion et aussi se rencontrer les uns avec les autres et lire des livres de leur choix.Donc, Valériou a beaucoup lu: la Sainte Bible, les quatre premiers volumes de la Philocalie (qui venaient d’être traduits en roumain par une autre sainte figure de l’église, le Père Dumitru Staniloe, qui devait également rencontrer les prisons communistes quelques années plus tard) et d’autres Pères de l’Église.

 

 

Pendant le temps de la guerre un grand nombre de prêtres et de moines furent arrêtés pour diverses raisons politiques (et bien d’autres suivront sous le régime communiste) et celui qui voulait vivre une vie religieuse avait beaucoup de gens vers qui se tourner pour avoir une guidance spirituelle. Sous leur direction, Valériou a beaucoup réfléchi au salut dans ses premières années. Dans une lettre de 1942, il écrit: «Dans notre vie, la foi, c’est tout. Sans elle, un homme est comme mort. » Il essaya de vivre parmi ses codétenus dans l’humilité et la pratique de la charité chrétienne.

Comme il était poursuivi par l’idée du péché, il a voulu entrer dans un monastère où il serait libéré. Il se confesserait souvent et il prierait aussi beaucoup dans sa cellule. Avec un groupe d’autres prisonniers dédié il fit un horaire planifié de prière qui serait observé jour et nuit sans interruption. Ils priaient ensemble, comme s’ils étaient dans une église, et aussi séparément dans leurs cellules.
Par son sentiment orthodoxe profond, sa gentillesse et sa riche vie de prière, il réussit à influencer un grand nombre de personnes, dont beaucoup de personnes qu’il n’a jamais rencontré, mais le connaissaient par des histoires qui étaient sur toutes les lèvres, même avant qu’il ne meure.

Ses premières huit années de prison furent les années d’apprentissage où il devint plus fort dans la foi (il aurait besoin de cela pour ce qui allait advenir). Lorsque le régime politique changea en Roumanie, les conditions de détention aussi changèrent de façon spectaculaire: toutes les facilités précédentes furent rejetées et les prisonniers commencèrent à être persécutés pour leur foi (ainsi que pour leur participation dans les confréries de la Croix). Au terme de cette incroyable période difficile, la parole de Valériou était comme une flamme ardente et réconfortante pour tous ceux autour de lui. Quand il était dans Aiud, Valériou rencontra un jour un pauvre homme et lui donna sa veste d’étudiant. Cela rappelle la vie de saint Martin de Tours, mais ce ne fut pas son seul acte généreux. Un prêtre de Paris (Basile Boldeanu) se souvint plusieurs années plus tard, quand il fut transféré à Aiud seulement vêtu d’une chemise et d’un pantalon, presque gelé, il fut sauvé de la souffrance par son jeune frère, qui lui donna son manteau chaud.

 

Valériou et sa mère dans la colonie de travail de Galda

Entre les années 1946-1948 Valériou et d’autres prisonniers plus âgés furent envoyés au travail dans certains champs, près de Galda. Là, il y avait un régime plus doux, les prisonniers travaillaient, mais ils avaient du temps pour prier et ils vivaient dans des espaces ouverts, et pouvaient se réunir tous les jours.
En 1948, cette colonie de travail fut fermée, et les prisonniers furent renvoyés à Aiud où le régime communiste les confronta avec sa propagande athée officielle. Après quelque temps, la majorité des étudiants emprisonnés furent envoyés dans une prison spéciale appelée Pitesti, où ils devaient être rééduqués (là eut lieu l’expérience célèbre et terrible de Pitesti). Il y a beaucoup de choses à dire sur ce phénomène horrible, et sur la remarquable résistance chrétienne qui y eut lieu.

Valériou fut détenu à Pitesti seulement pour une courte période de temps parce que, à cause de toutes les tortures, de la faim et du froid terrible, il était devenu très malade de la tuberculose (une maladie très contagieuse) et avait été envoyé à un hôpital pénitencier TBC appelé Targou Ocna. Il vit en cela la miséricorde de Dieu qui le sauvait des tortures les plus abominables qui aient été jamais conçues par un esprit humain et qui eurent lieu à Pitesti peu de temps après son départ.

Un ex collègue de détention se souvient de Targou Ocna: «Son arrivée dans cet hôpital pénitentiaire a été ressentie par les autres prisonniers (qui connaissaient sa réputation) comme un miracle. Valériou allait transformer cette vie de prison sordide en une vie vraiment chrétienne. Il est l’ange aux yeux bleus qui oblige, par sa présence et sa prière, à réfléchir à la repentance et à commencer à prier, qui redonnerait de la force à ceux qui l’entourent et les transformaient à l’intérieur pour le reste de leur vie.  »
Les gens l’ont rencontré au cours cette rééducation horrible, réconfortant, encourageant, élevant spirituellement ses codétenus, ils le comparèrent à un autre apôtre Paul contemporain. C’est de cette manière que les malades des autres pièces du sanatorium se rassemblaient près de son lit et l’écoutaient, et recevaient la force de supporter l’épreuve puissante qu’ils vivaient. La puissance de son amour allait briller non seulement dans ces heures d’extermination programmée, mais aussi dans la vie quotidienne du sanatorium, quand la mort est si proche de tout le monde.

La puissance de sacrifice de Valériou était proverbiale: il ne tenait pas compte de la personne, de l’origine ethnique, de la religion ou des opinions politiques.

A Targou Ocna, Valériou était très malade à cause de sa tuberculose. Dans cet état, quand les malades en général s’accrochent au moindre espoir de survie, il était capable d’un geste suprême. Un de ses amis obtint de ses gardiens la permission de recevoir des antibiotiques comme traitement (ce type de médicament était rarement admis à l’hôpital, mais il est vital pour guérir de la tuberculose), mais comme il se remettait, il pensa à le donner à Valériou qui était près de sa mort. Mais Valériou donna le médicament à celui qui était aussi mourant, Richard Wurmbrand (un Juif converti qui, dans la liberté deviendrait un pasteur protestant bien connu), disant qu’il en avait plus besoin que lui. Grâce à ce médicament, il récupéra et, quand il fut libéré, il écrivit plusieurs livres dans lesquels il se souvient avec gratitude de celui qui lui sauva la vie.

Ceux qui étaient près de lui au fil des années se souviennent d’autres choses extraordinaires le concernant. Par exemple, à Targou Ocna, il dut être opéré de l’appendicite. Quand ce fut achevé, Valériou dit au médecin qu’il avait tout senti, parce que l’anesthésie ne fonctionnait pas. Toutefois, il ne prononça pas un mot pendant la chirurgie, son front seul était plein d’une sueur froide.

Valériou décéda le 18 Février 1952, à Targou Ocna.

Ses dernières paroles furent: «N’oubliez pas de prier Dieu pour que nous nous retrouvons tous! Seigneur, donne-moi la servitude qui libère l’âme et ôte la liberté qui asservit mon âme! « Sa tombe reste inconnue car à cette époque tous les prisonniers étaient enterrés dans une fosse commune et leur tête était écrasé pour qu’il soit impossible de les identifier. Toutefois, il demanda à être enterré avec une petite croix d’argent dans la bouche et si Dieu le permet ses saintes reliques seront trouvées.

Valériou resta pour le reste de leur vie, dans la mémoire de tous ceux qui le connaissaient. Il n’est pas un livre chrétien rappelant les épreuves des prisons communistes qui ne mentionne pas son nom. Ses actes et ses paroles ont été transmises de prisonnier en prisonnier et ont aidé de nombreux êtres à survivre à l’enfer communiste, jusques à la libération générale en 1964. Depuis que la Roumanie est devenue un pays libre bon nombre de ses saints des prisons viennent à la lumière et sont honorés par les fidèles. Valériou Gafencou est peut-être l’un des exemples les plus représentatifs, et beaucoup l’appellent le Saint des prisons (ce nom lui était en fait donné par ses camarades prisonniers qui l’ont connu durant sa courte vie).

Lien Orthodoxologie

Article paru également ce dimanche 16 septembre 2012 sur l’excellent site « parlons d’orthodoxie » http://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/

Une histoire…

Une mère qui était veuve avait un fils unique, son père étant mort alors qu’il n’avait que quatre ans. La mère s’est par la suite beaucoup fatiguée pour lui assurer son éducation. Mais alors qu’il était devenu jeune homme ce fils unique mourut. La mère ne put alors supporter d’entendre le nom du Seigneur jusqu’au point où elle renvoyait tous les croyants de sa paroisse qui venaient lui rendre visite. Un jour, un prêtre est venu chez elle. Quand elle l’a vu elle a hésité entre le renvoyer ou bien accepter qu’il entre chez elle. Mais  elle se  ressaisit et lui dit: « . Si tu veux entrer tu peux entrer, mais ne me parle surtout pas de Dieu ». Le prêtre accepta. Alors elle commença à lui dire tout le mal qu’elle pensait de l’Eglise, des prêtres et de Dieu Lui-même. Le prêtre restait silencieux, il ne répondait pas. A la fin elle lui dit avec irritation: «Viens avec moi je vais te montrer quelque chose. » Elle le fit entrer dans l’une des chambres où il y avait comme une image à l’envers. Elle lui dit: «C’est l’icône du Christ, je l’ai mis la tête en bas, parce que je ne veux pas voir son visage après qu’Il a pris mon fils, Lui dont vous dîtes qu’Il est un Dieu bon et miséricordieux. » Le prêtre lui dit alors : «Tu as bien fait ma fille, laisse cette icône comme cela, mais je vais te demander de dire chaque fois que tu passeras devant cette icône «  Je ne vais pas changer Ta position parce-que Tu as brisé mon cœur».  La mère fut étonnée de ce conseil d’autant plus qu’il émanait d’un prêtre. Trois jours plus tard alors que le prêtre se trouvait dans l’église pour les confessions des fidèles, il voit cette mère et avec elle l’icône du Christ et elle pleurait. Elle lui  dit: «J’ai fait comme vous me l’avez dit les deux premiers jours, mais je n’ai pas pu le faire le troisième jour, alors j’ai remis l’icône à la bonne position, je l’ai embrassée et j’ai dit pardonne moi Seigneur. Et alors en même temps j’ai ressenti comme une force intérieure qui m’a aidée à surmonter ma douleur ».

En effet le prêtre lui avait appris à crier vers Dieu alors qu’elle était au  fond de sa souffrance. Et toi aussi, mon frère (lorsque tu souffres) crie vers Dieu quel que soit ton statut, ton rang ou ton âge car devant Dieu nous sommes tous des petits.

Monastère (de moniales) Saint Jacques le Perse. Bulletin numéro 100 (avril 2012).

http://dev.archtripoli.com/page.php?pid=274

Un reportage intéressant

 

 Source:http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/Monde/A-Irkoutsk-pres-du-lac-Baikal-le-retour-de-la-flamme-orthodoxe-_EG_-2012-07-04-827142
Et aussi:http://www.egliserusse.eu

A Irkoutsk, près du lac Baïkal, le retour de la flamme orthodoxe

Depuis la fin du communisme, beaucoup de Russes ont renoué avec leur foi orthodoxe. Ils restaurent les églises et en rebâtissent. Comme hier à Olkhone et demain à Irkoustk.

Pendant l’année, seule une vingtaine d’habitants assistent aux offices dominicaux, mais l’été, le...

PAULA BOYER

Pendant l’année, seule une vingtaine d’habitants assistent aux offices dominicaux, mais l’été, les voyageurs affluent dans les églises restaurées.

Sergueï tire avec une belle énergie sur les cordes. À toute volée, le son des cloches emplit l’air du soir. À deux pas, l’église vouée à saint Nicolas, patron des pêcheurs et des voyageurs, dresse ses bulbes dans le soleil revenu.

En contrebas, les maisons en bois de Khoujir se serrent au petit bonheur la chance le long de rues pleines de sable. Il y a six ans, Sergueï s’est installé sur l’île d’Olkhone avec son épouse Anastasia. Depuis, il est sacristain.

Il a aussi ouvert une hospitalité baptisée « refuge du routard », ouverte à tous, quelles que soient les convictions. «   Quand j’étais moi-même pèlerin, voyageur, beaucoup de gens m’ont aidé. J’ai voulu faire perdurer cette tradition d’accueil  » , explique-t-il un peu plus tard, assis sur un banc devant l’église, en jouant avec Louba (Aimée), sa fillette installée sur les genoux.

« J’ai,découvert la Bible à 21 ans »

Ce fils d’officier de l’Armée rouge est né il y a 37 ans, à Dresde, en Allemagne, où son père était en poste. Ses études terminées, il arrive à Paris comme conseiller en recrutement mais s’inscrit aussi à la Sorbonne en philosophie.

Très vite, il lâche son job pour se consacrer exclusivement à la philosophie, jusqu’à obtenir une licence. «  C’est à 21 ans que j’ai ouvert la Bible pour la première fois. Mes parents étaient baptisés mais ne pratiquaient pas. C’est grâce à mes recherches personnelles qu’ils ont commencé à se poser des questions sur le sens de la vie !  », confie Sergueï dans un français impeccable issu de ses années parisiennes.

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