Bulletin du mois de décembre 2020 de l’Eglise Orthodoxe à Maurice

Paroisse orthodoxe de la sainte Transfiguration

Numéro 59, décembre 2020

Noël, c’est l’occasion de méditer sur les épisodes de la naissance du Christ et de Son enfance. Si le Christ se manifeste comme enfant, cela va bien au-delà du simple fait qu’il fallait bien qu’Il naisse enfant pour pouvoir ensuite devenir adulte, vivre, mourir et ressusciter pour nous. En effet, Christ enfant nous manifeste le visage de son Père. Il y a là un mystère insondable. Dieu se révèle à nous sous cette humble apparence pour nous montrer que dans son éternité, le Père lui-même n’est pas détenteur d’une puissance écrasante, il n’est pas un Dieu tel que l’imagination humaine peut se le représenter, mais Il est, avant tout, parfaite humilité, parce qu’Il est le bien absolu, parce qu’Il est totalement bon de Lui-même. « Dieu est amour » (I Jean 5/8 et 16), nous dit saint Jean. Cela peut sembler paradoxal, mais cela jette une lumière extraordinaire sur la nature divine, sur ce que Dieu est en lui-même, sur le visage du Père que le Christ nous révèle sous différents aspects, par les différents mystères de Sa vie. « Qui m’a vu a vu le Père » (Jean/14/9), dira-t-Il, et donc nous pouvons déjà, en contemplant l’Enfant Jésus dans la crèche, voir le Père. Ce mystère d’humilité, de pauvreté, de don de soi, entrouvre comme une fenêtre nous permettant là encore de nous émerveiller devant tout ce que nous pouvons ainsi apercevoir. Pendant le temps de l’Avent, nous nous préparons à accueillir le Christ tout à nouveau, comme enfant, fragile, pauvre, mais manifestant déjà Sa divinité avec les anges qui annoncent Sa naissance aux bergers et avec un phénomène astronomique, l’étoile qui va guider les mages jusqu’à la crèche. Le Christ que nous accueillons tout à nouveau, au plus profond de nous-mêmes, est Celui qui dira plus tard : « Je suis doux et humble de cœur. » En aucune manière Il ne s’impose, ne nous oblige en quoi que ce soit, mais Sa présence discrète, par Son amour qui nous respecte, va transformer notre manière de vivre les uns avec les autres. Car c’est de cet amour-là que nous apprenons à aimer notre prochain. Dans les épisodes de l’enfance du Seigneur, est déjà présent et préfiguré, le mystère à venir de la croix, le mystère central de notre rédemption. Dans Sa fuite en Égypte et Son retour en terre d’Israël, le Seigneur préfigure et annonce qu’Il va accomplir Lui-même, par Son mystère pascal de mort et de résurrection, ce que l’ancien Israël avait préfiguré par son séjour en Égypte et son exode vers la terre promise. Toute l’histoire d’Israël est une histoire du salut, une histoire qui culmine vers un ultime exode qui fera passer le nouvel Israël, c’est-à-dire tout le corps du Christ, – le Christ Lui-même en Sa personne divino-humaine, et toute l’humanité qui lui est unie, – de l’Égypte de la vie présente, de cette condition terrestre à laquelle nous sommes soumis à toutes les conséquences du péché, à la vraie terre promise, à la Jérusalem céleste qui nous est déjà acquise par le baptême, et qui se révélera en plénitude au dernier jour. Ce sera l’exode messianique, définitif, qu’annonçaient déjà le prophète Isaïe et bien d’autres textes prophétiques de l’Ancien Testament. Dans ces récits de l’enfance, nous voyons l’Enfant Jésus, entouré de la très sainte Mère de Dieu, de Joseph, des bergers, des mages, du vieillard Siméon et d’Anne, qu’ils reconnaissent, alors qu’Hérode qui représente l’autorité en Israël, le persécute. Cela nous annonce que ce seront les pauvres qui l’accueilleront, et non ceux qui se prévalaient de leur race, de leur appartenance ethnique à Israël, et y étaient honorés et considérés. Ce ne seront pas la chair et le sang qui hériteront du Royaume, mais ceux qui ont une âme de pauvres, comme le Seigneur le proclamera dans les Béatitudes. Ce sont ceux qui se situent dans la lignée de ces hommes pieux qui exprimaient dans les psaumes leur prière, leur détresse, leur confiance inébranlable, leur louange, leur émerveillement devant les dons de Dieu et qui avaient vraiment déjà, une âme de pauvre. Les mages venus d’Orient préfigurent les convertis issus des nations païennes qui viendront se joindre à ces pauvres, à ce « reste » d’Israël, comme l’avaient annoncé les prophètes. Ce sont ainsi toutes les dimensions du mystère de notre salut qui sont évoquées. La persécution d’Hérode et le meurtre des saints innocents font déjà entrevoir cette autre persécution du Christ, dont les agents seront un autre Hérode, les grands prêtres, les scribes et les pharisiens, et qui aboutira à la passion et à la crucifixion du Christ, auquel sont associés tout particulièrement les martyrs de tous les siècles – mais qui sera aussi pour tous les membres du Christ la voie de la résurrection.

D’après l’archimandrite Pl. Deseille, La couronne bénie de l’année chrétienne, volume 1, pp 240-257

Divine Liturgie Chaque dimanche à 9h30

Dimanche 6 décembre : le vrai Sabbat dans le Christ

13 : la parabole des invités

20 : les justes de l’Ancien Testament

Vendredi 25 à 9h30 : Nativité de notre Seigneur Jésus Christ

27 : l’Evangile de l’enfance de Jésus

Eglise orthodoxe de la Sainte Transfiguration Grande-Rivière N-O Ile Maurice (derrière le garage Bala) Divine Liturgie Chaque dimanche à 9h30

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