Bulletin du mois de Mars 2020 de l’Eglise Orthodoxe à l’Ile Maurice

Paroisse Orthodoxe de la Sainte Transfiguration

Numéro 52, Mars 2020

La pénitence

Au fondement même de l’enseignement spirituel du Starets Serge, il y a la pénitence. En cela, il se montre profondément fidèle à l’Évangile puisque l’enseignement de Saint Jean-Baptiste, qui prépare celui du Christ et      « aplanit les voies du Seigneur », (cf. Matthieu 3,8 ; Marc 1,4 – 5 ; Luc 3,3. 8), et que l’enseignement du Christ lui-même est inauguré de la même façon : « Jésus commença à prêcher et dit : repentez-vous car le royaume des cieux est proche » (Matthieu 4,17 ; CF. Marc 1,15). 

La pénitence doit être au commencement, au milieu et à la fin de la vie spirituelle. Il considère que l’homme doit faire pénitence dès lors de son réveil et au moment même où il va s’endormir, et entre ces deux moments d’une manière incessante. Comme Saint Isaac le Syrien, 

Le Starets Serge considère que l’homme a besoin de la pénitence jusqu’à son dernier souffle. 

Le Starets Serge distingue : A) la pénitence que l’on éprouve vis-à-vis de tel ou tel péché que l’on a commis, et B) la pénitence que l’on éprouve vis-à-vis de son état de péché en général. 

A. La première forme de pénitence est vitale : ne pas faire pénitence revient à rester dans le péché, à être coupé de l’Eglise et donc à être privé de la grâce. Elle comporte trois étapes : 

1) se repentir du péché que l’on vient de commettre ;

2) se le rappeler à la fin de la journée ayant demandé de nouveau pardon à Dieu ; 

3) le confesser et s’en repentir lorsqu’on reçoit le sacrement de pénitence. 

La troisième étape permet de recevoir le pardon total et définitif du péché qui a été confessé avec repentir. On doit alors le considérer comme effacé, ne plus y penser, considérer le pardon divin comme le commencement d’une vie nouvelle. 

La première étape permet cependant déjà d’obtenir de Dieu le pardon quand il s’agit de péchés peu importants et notamment de pensées mauvaises. « Si l’on a une pensée mauvaise et que l’on fait pénitence en voulant penser et agir autrement, ce péché est effacé sur-le-champ. » 

Le Starets Serge insiste beaucoup sur la seconde étape : la fin de chaque journée doit être un « temps fort » de la pénitence auquel il faut consacrer, même si on n’a pas le temps ou si on est fatigué, au moins quelques secondes. À ce moment, la pénitence consiste d’abord en un examen de conscience détaillé, c’est-à-dire à soumettre à une critique spirituelle tout ce que l’on a fait au cours de la journée, à considérer tout ce que l’on a fait de mal, mais aussi tout ce que l’on a fait de bien et tout ce que l’on a mal fait (c’est-à-dire notamment tout ce que l’on a fait avec des pensées passionnées), et de demander pardon à Dieu, dans un sentiment sincère de contrition, pour tout ce à quoi on s’est montré infidèle à Sa volonté. La pénitence est alors d’une part, vis -à-vis du passé, regret, et d’autre part, vis-à-vis du présent et de l’avenir, volonté de ne plus commettre le mal et de faire le bien. 

Ce deuxième aspect de la pénitence est particulièrement important et permet d’éviter que l’on reste psychologiquement et spirituellement tributaire et dépendant des péchés qu’on a commis.

Pour la même raison, la pénitence ne doit jamais rappeler en détail les péchés commis ni être une attitude morbide de considération du péché : le Starets Serge insiste sur la nécessité de se désolidariser du passé dans ce qu’il a de mauvais et de vivre chaque jour comme un jour nouveau, et aussi de ne pas se sentir affecté par son péché, mais de le considérer comme étant profondément étranger à notre vraie nature. Les démons veulent que nous nous identifiions à notre péché pour nous amener à désespérer de nous-mêmes ; c’est une ruse dont nous ne devons pas être dupes. 

B. Starets Serge distingue une deuxième forme de pénitence, plus générale et plus constante, à laquelle convient plutôt le nom de contrition ou de componction (c’est le penthos des Pères grecs). Cette deuxième forme de pénitence est tout aussi importante et indispensable. On doit faire pénitence pour les péchés que l’on a commis inconsciemment. Cette notion est paradoxale, puisque, en principe, un homme n’est responsable et coupable que des fautes qu’il a commises consciemment, c’est-à-dire en sachant qu’il commettait le mal et avec intention de le commettre. Cependant la conscience chrétienne se montre plus exigeante. De nombreuses prières dans l’Eglise demandent à Dieu de pardonner au pécheur ses fautes volontaires et involontaires, commises sciemment ou par inadvertance, ou encore consciemment et inconsciemment. Souvent nous faisons du mal à notre prochain sans le vouloir et sans nous en rendre compte ; malgré cette absence d’intentions mauvaises, il subit ce mal à cause de nous. De même, nous commettons vis-à-vis de Dieu des fautes que l’étroitesse de notre conscience et la faiblesse de notre sens moral et de notre discernement spirituel ne nous permettent pas de remarquer. Le Starets Serge considère donc que dans notre attitude de prière nous devons inclure ce type de faute et demander à Dieu : « Pardonne-moi mes péchés que je ne connais pas, mes péchés inconscients. » 

La pénitence est une nécessité pour tout homme, car tout homme est pécheur, ou en tout cas dans un état de péché. Celui qui croit n’avoir pas besoin de pénitence est dans l’illusion. C’est pourquoi « Dieu préfère quelqu’un qui pèche et qui fait pénitence à quelqu’un qui croit ne pas pécher et ne fait pas pénitence ». 

D’après Jean-Claude LARCHET, le starets Serge, Éditions du Cerf, Paris 2004, pp 33-39. 

Divine Liturgie 

Chaque dimanche à 9h30 

2 mars : début du Grand Carême 

Dimanche 8 mars: Triomphe de l’Orthodoxie 

15: de Saint Grégoire Palamas (le P. Athanasios sera à la Réunion) 

22 : de la Sainte Croix 

Mercredi 25 : Annonciafion de la très sainte Mère de Dieu 

29 : de saint Jean Climaque. 

Eglise orthodoxe de la 

Sainte Transfiguration 

Grande-Rivière N-O 

Ile Maurice 

(derrière le garage Bala) 

Divine Liturgie Chaque dimanche à 9h30 

Site WEB: 

http://orthodoxchurchmauritius.org 

Père Athanasios, tel.: 57 33 32 53 

E-mail: p.athanasios@myt.mu 

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Où est Dieu?

Où est Dieu?
Comment trouver Dieu dans un monde qui ne croit pas?
Dieu est miséricordieux, prompt à pardonner, rapide à faire preuve de miséricorde et à nous enlacer lorsque nous nous tournons vers lui. De toute éternité, notre Dieu a choisi de créer l’humanité à Son image et à Sa ressemblance, offrant à Ses créatures la possibilité de communier avec Lui dans l’infini du temps. Il nous a donné le libre arbitre, nous permettant de choisir, ou de ne pas choisir, d’ avoir une relation avec Lui. Nous, dans notre liberté, pouvons choisir entre le bien (Dieu) et le mal (Satan), selon notre choix.
Nous pouvons généralement faire la différence entre le bien et le mal. Le meurtre et le vol se trouvent évidemment dans le camp du mal, tandis que la bonté, les actions philanthropiques, la miséricorde et l’amour sont dans le camp de la sainteté et du divin. Pourtant, beaucoup estiment que Dieu n’est qu’un mythe, une bonne idée, mais difficilement crédible. Si ce Dieu auquel ils aimeraient croire était vraiment réel, ne faciliterait-il pas les choses pour le voir  le chercher? Si nous sommes libres de choisir Dieu, pourquoi ne se fait-il pas plus facile à trouver? Pourquoi ce Dieu s’attend-il à ce que nous croyions en Lui alors que nous ne pouvons pas Le voir ou Le sentir? S’il y a un Dieu, pourquoi ne se fait-il pas simplement connaître, nous laissant choisir ou non la communion avec lui?
Ce sont des questions que beaucoup de gens se posent, au moins pour eux-mêmes. Beaucoup veulent croire qu’il y a un Dieu qui prend soin d’eux et est capable de faire une différence dans leurs luttes quotidiennes, mais ils ne peuvent tout simplement pas croire. La philosophie nihiliste qui a conquis de nombreux jeunes aujourd’hui est basée sur le désespoir d’un âge qui a vu tant de guerres, tant de pauvreté, tant de meurtres, tant d’enfants maltraités et un avenir apparemment sans espoir. Comment peut-il y avoir un Dieu alors que tant de souffrances abondent dans ce monde? Comment peut-il y avoir un Dieu quand même des personnes innocentes, de bonnes personnes, souffrent?
Où est Dieu? Il est au soleil qui se leve. Il se trouve dans les montagnes glorieuses et la vaste mer qui s’étend au-delà de l’horizon. Il est present lors de la tendre caresse de la main d’une mère sur son nouveau-né. Il est dans le bras protecteur du policier qui réconforte l’enfant perdu. Il se trouve dans les mots d’absolution prononcée par le prêtre après une bonne confession. Il est dans le visage souriant d’une vieille femme qui voit un jeune couple se tenant la main. Il est dans la merveille du cosmos par une nuit sombre. Il est dans le petit rire d’un petit enfant jouant avec son grand-père. Il est dans la chaleur d’un chaton tenu dans la main. Il est dans la croix qui a porté le Fils de l’homme. Il est dans le pain et le vin qui deviennent Son corps et Son sang. Il est l’Esprit transformateur qui change les cœurs et rend les hommes saints. Il est plus proche de nous que notre propre souffle, plus affectueux que l’étreinte d’une grand-mère pour un enfant malade. Il est partout, car il n’y a aucun endroit où Il ne peut pas être. Il remplit toutes choses. Il est partout visible si seulement nous regardons les yeux ouverts et les cœurs ouverts.
Avec amour en Christ,
Abbé Tryphon

Source: https://www.facebook.com/Abbot-Tryphon-1395030584153681/