Bulletin du mois de juillet 2019 de l’Eglise Orthodoxe à l’Ile Maurice

 

 

Paroisse orthodoxe de la sainte Transfiguration

Numéro 44, juillet 2019

L’objet de la fête du dimanche des Pères du ou des conciles, est défini d’une façon un peu différente selon les livres liturgiques. Dans certains livres, en effet, ce dimanche est appelé « mémoire des saints Pères des six premiers conciles œcuméniques », un autre dimanche étant consacré au septième, celui qui a défini la légitimité et la nécessité de la vénération des saintes icônes. Dans d’autres livres liturgiques, ce dimanche est appelé simplement « mémoire des saints Pères du premier concile œcuménique », le concile de Nicée. C’est sans doute son appellation la plus ancienne. Cependant, certains textes de l’office font allusion à l’enseignement de la plupart des conciles œcuméniques de la sainte Église, parce que ces enseignements sont convergents. Les différents conciles se sont complétés, ont repris l’enseignement du précédent pour le préciser en fonction des erreurs et des problèmes nouveaux qui étaient apparus aux diverses époques.

Les conciles œcuméniques

Si l’Église nous invite ainsi à vénérer les Pères des saints conciles, c’est parce que la foi chrétienne, dont ils ont précisé les contours et la formulation, est le fondement de toute notre vie dans le Christ.

Dans notre vie chrétienne, tout repose en effet sur la foi. La foi, c’est d’abord une confiance et une adhésion sans partage envers la personne du Seigneur Jésus, envers la personne du Christ dont nous croyons qu’il est le Fils de Dieu, mort et ressuscité pour notre salut. C’est, par là-même, une adhésion à sa Parole, à ce qu’il nous a révélé au sujet de son Père, qui est aussi notre Père, dont nous sommes par le baptême les fils adoptifs. C’est aussi une adhésion à son enseignement sur l’Esprit saint qui, selon la parole même du Christ, doit nous introduire dans la vérité tout entière (voir Jean 16/13). C’est-à-dire que tout au long de l’histoire de l’Église, tout au long de notre vie personnelle, c’est le Saint-Esprit qui nous fait comprendre la parole de Dieu, c’est le Saint-Esprit qui illumine nos cœurs pour que nous comprenions, pour que nous entrions dans le mystère de ces vérités qui nous ont été annoncées, qui nous ont été proclamées par le Christ durant sa vie terrestre ; le Saint-Esprit nous fait comprendre aussi ce que l’on peut appeler le sens chrétien de l’Ancien Testament, et nous révèle comment toutes les écritures parlaient déjà du Christ.

Toute la vie chrétienne repose sur cette adhésion de notre cœur et de notre intelligence à ces vérités fondamentales. Les premiers conciles, ceux du quatrième siècle ont eu lieu dès que l’Église a pu réunir des évêques du monde entier, une fois la période des grandes persécutions terminée. Les deux premiers conciles ont eu lieu au début et dans la deuxième partie du quatrième siècle : le concile de Nicée en 325 et le premier concile de Constantinople en 381. Ils ont précisé le contenu notre foi dans la Sainte Trinité.

Ces deux premiers conciles ont en effet défini que, selon l’enseignement hérité des apôtres, Dieu est à la fois Un et Trine, qu’il est un en son essence et cependant en trois personnes. Trois personnes qui sont vraiment des personnes, qui ne sont pas simplement trois visages d’un Dieu unique, mais qui ont chacune leur consistance, leur personnalité, et qui cependant sont tellement unies, tellement transparentes les unes aux autres, unies dans une communion tellement profonde, que nous devons affirmer qu’à elles trois, elles sont, en toute rigueur d’expression, un seul Dieu.

Oui, le Père a engendré un Fils qui lui est semblable en essence, « consubstantiel », à qui Il communique tout ce qu’Il a et tout ce qu’Il est. Et il y a un Esprit saint qui procède de Lui, à qui Il communique aussi tout ce qu’il a et tout ce qu’il est, à qui est dû même honneur et même gloire qu’au Père et au Fils.

Les conciles du cinquième siècle, le concile d’Éphèse (431) et le concile de Chalcédoine (451) ont ensuite précisé que, selon l’enseignement des apôtres, il y a dans le Christ une seule personne et deux natures. C’est-à-dire que le Christ n’est pas une personne humaine en qui le Verbe de Dieu serait venu habiter. Il est vraiment Un, il est, en tant que personne, le Fils de Dieu lui-même, la seconde personne de la Trinité, mais il est à la fois Dieu et homme parce qu’Il a assumé notre nature humaine pour notre salut. Tout ce qu’il fait, tout ce qu’il a pu dire, vient de sa personne divine, cependant cette personne divine agit tantôt par sa nature humaine, tantôt par sa nature divine, sans que les deux ne soient jamais séparées.

Les conciles des cinquième (Constantinople 553) et sixième (Constantinople 680) siècles n’ont fait que préciser, en face de questions et d’erreurs nouvelles, cette doctrine du concile de Chalcédoine, cette doctrine de l’unité du Christ dans sa nature divine et sa nature humaine.

Quant au septième concile (Nicée 787) que j’évoquais tout à l’heure, c’est celui qui a affirmé la nécessité de la vénération des saintes icônes.

Toute notre vie chrétienne repose sur la foi en ces vérités fondamentales, parce que ni notre sensibilité ni notre intelligence ne peuvent y accéder par elle-même. Il n’est pas possible à l’homme de les découvrir par lui-même, quelle que soit sa sagesse, quelle que soit la profondeur de sa réflexion. Il fallait que Dieu intervienne dans l’histoire, que Dieu nous parle, d’abord par les prophètes et ensuite par son Fils, pour que du coup nous connaissions ces vérités, pour que nous sachions que Dieu est un Dieu unique en trois personnes, que le Fils de Dieu s’est incarné pour notre salut et nous a appelé à devenir nous-mêmes, unis à lui, des fils de Dieu par adoption, à être divinisés, à participer nous-mêmes à sa vie divine.

Cette destinée extraordinaire de l’homme, pour que nous la connaissions, il faut à la fois que nous croyions à la Parole de Dieu, et que nous accueillions la lumière intérieure qui nous vient du Saint-Esprit. Saint Silouane disait : « l’humilité est la lumière dans laquelle nous voyons la lumière » .

C’est-à-dire que dans la mesure où notre cœur est humble, où nous sommes dépouillés de tout attachement à notre jugement propre, à nos idées, nos opinions personnelles, nous sommes prêts à accueillir la parole de Dieu. C’est seulement à cette condition que la foi peut s’épanouir dans notre cœur.

D’après Père Placide Deseille, La couronne bénie de l’année chrétienne,

Volume 2, pages 220-224

 

Divine Liturgie

Chaque dimanche à 9h30

Dimanche 7 juillet

14: des Pères des 6 premiers conciles

21 :

28 :

 

Eglise orthodoxe de laSainte Transfiguration

Grande-Rivière N-OIle Maurice (Derrière le garage Bala)

 Divine Liturgie

Chaque dimanche à 9h30

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Le cadre dirigeant de banque devenu moine orthodoxe

p hilarionUn ancien dirigeant de banque devenu moine orthodoxe
Sur l’archimandrite Hilarion (Dan)

 

Source : http://orthochristian.com/121975.html

Paula Anastasia Tudor

L’archimandrite Hilarion (Dan) est l’un des pères spirituels roumains les plus vénérés de nos jours. Dans le monde, il était un homme de haut rang et avait de grandes possibilités, mais il renonça à ses richesses terrestres pour une vie en Christ.

 

 

«Les gens cherchent la gloire, l’adrénaline, mais ils ne peuvent pas mener une vie bien remplie sans Christ»

Dans le monde Hilarion était un éminent économiste. Il a effectué un stage à l’étranger où il a été vivement apprécié et à qui on a offert un travail intéressant. Il avait aussi beaucoup d’amis et jouissait d’une vie sociale riche en événements. Mais il a renoncé à tout pour la seule liberté qui soit effective dans le monde : il s’agit de la liberté reçue par amour du Christ. Il est devenu moine.

En 1980, Ion Dan est diplômé de l’Académie d’études économiques de Bucarest (sous-département des relations économiques internationales du Département du commerce). Il est affecté à l’office de tourisme de l’État à la station balnéaire de Mamaia (1) et il travaille pendant quelques années à l’Administration générale des douanes. Ayant travaillé au département chargé des réformes auprès du gouvernement roumain, dans les années 1990, il poursuit ensuite une carrière dans le secteur bancaire. Pendant quelques années, il va diriger les succursales de Bancorex (2) , d’OTP Bank (3) et de la banque turco-roumaine à Constanța, avant de prendre sa retraite. En février 2009, il est tonsuré et devient le moine novice Hilarion. En avril de la même année, il est ordonné hiéromoine et il est nommé comme père confesseur au couvent de la Sainte-Croix, dans le même comté de Constanța, à quelques kilomètres du village de Crucea (4).

 

Qu’est-ce que la couleur ?

Ion a grandi dans un environnement totalement non religieux. Il est né en 1956, à l’apogée du «stalinisme» (comme il le disait lui-même), et ses parents, comme tout le monde à cette époque, étaient des « produits du régime».  Le père Hilarion explique:

«Mon père n’a jamais quitté notre petite ville (5). Par ailleurs la seule offre qui était présente consistait dans les soi-disant « brigades patriotiques », alors il les a rejointes. »

Sa grand-mère emmenait le petit Ion à l’église lorsqu’il venait passer ses vacances avec elle. Ce n’est que pendant son adolescence que sa recherche a commencée : Ion posa des questions et ne put trouver les réponses nulle part. Puis il a commencé à lire de nombreux livres, en particulier des livres de philosophie, mais n’a pas trouvé ce qu’il cherchait avant de tomber sur un livre de la série « Les pensées modernes » publié par Politizdat:

«Différents livres (et principalement de gauche) ont été publiés dans cette série sur la sociologie, la philosophie et l’économie. Il existe également d’autres ouvrages, tels que « Esprit et Matière » du physicien autrichien Erwin Schrödinger. Schrödinger soutenait l’idée que l’esprit est différent de la matière. Il a introduit son idée avec une expérience intéressante. Répondant à la question « Qu’est-ce que la couleur ?», Il a démontré physiquement que la couleur n’existe que dans notre conscience. C’est une simple sensation qui apparaît chez un sujet constitué non seulement de matière mais également d’esprit. Nous voyons les couleurs et la lumière à travers notre partie spirituelle. Ayant découvert cette approche, j’ai commencé à lire et à chercher plus vigoureusement et je suis devenu un théiste, même si je n’étais pas alors un chrétien convaincu,  je me suis dit  «Oui, Dieu existe». Continuer la lecture de Le cadre dirigeant de banque devenu moine orthodoxe

Sur la colère…

SUR LA COLÈRE

En me basant sur mon expérience personnelle en tant que père spirituel, ainsi que de ce que j’observe dans la société actuelle, je constate que l’un des péchés endémiques (ou chronique) de l’homme contemporain est la colère. Ce péché peut être de nature personnelle ou collective. Il y a la colère personnelle ou celle d’un peuple et cette dernière peut aboutir à la guerre, de courte ou de longue durée, mais une guerre exécutée avec une cruauté que la technologie des siècles passés ne permettait pas.

La colère personnelle transforme le cœur de l’homme d’une demeure du Saint Esprit en une demeure du démon de sorte qu’elle modifie la structure de l’âme en l’orientant vers les recoins ténébreux de l’être humain. Dans l’Histoire, il y a des exemples où des évènements désastreux ont été entraînés par une colère impulsive ce qui par la suite a créé regret et désespoir chez celui qui a permis une telle situation.

Les Saintes Écritures se préoccupent du problème de la colère. En comparaison du passé, l’époque contemporaine fournit davantage d’occasions à la colère de se manifester. Cela est dû à l’augmentation de la densité de la population ce qui réduit la sécurité de l’individu. La présence de la colère est une tentation majeure utilisée par le malin pour nous tromper puisque la colère assombrit l’intellect et équipe la langue et les mains d’une violence qui peut blesser gravement.

Au chapitre 34 du livre de la Genèse, il y a une raison pour la colère des fils de Jacob. Le fils d’un prince de la région de Shalem a déshonoré Dina, la fille de Jacob et de Léa. Cela a provoqué la colère des fils de Jacob qui ont décidé de venger l’honneur de leur sœur bien que le jeune prince avait demandé d’épouser Dina.

La région où Jacob était installé convenait très bien à Jacob et sa famille pour de multiples raisons. Mais la colère s’était emparée des fils de Jacob qui voulaient se venger. Lorsque le jeune homme de Shalem demanda la main de Dina pour l’épouser, ses frères répondirent avec mauvaise foi en disant qu’il était honteux pour leur sœur d’épouser quelqu’un qui n’est pas circoncis. Et ils exigèrent que tous les hommes de la ville soient circoncis et cela fut accepté. Deux jours après, alors que tous les hommes de la ville étaient encore en peine, les fils de Jacob entrèrent avec leurs serviteurs dans la ville durant la nuit et ils tuèrent le fiancé, son père et tous les hommes. Ensuite ils pillèrent la ville et ils ont pris en captivité les femmes et les enfants. Ainsi sous l’emprise de la colère, les fils de Jacob ont pris comme prétexte l’Alliance sacrée d’Abraham avec Dieu qui avait été scellée dans la circoncision comme moyen de tromperie afin d’assouvir leur vengeance et en rejetant ce qui est saint et tout cela pour réaliser leurs désirs. Lorsque Jacob apprit ce qu’ils ont fait, il dit à ses fils : Vous me troublez, en me rendant odieux aux habitants du pays, aux Cananéens et aux Phérésiens. (Genèse :34 :30). Et puis Jacob s’en alla de cette contrée avec tous ses biens, pourtant il aurait aimé rester, mais c’était à cause de la colère incontrôlée de ses fils. Il a laissé derrière lui une ville meurtrie, des hommes assassinés, et la haine et la colère des habitants de la région étaient sur lui. Cette intervention du diable, en suscitant la colère des fils de Jacob, et par conséquent les habitants de la région, est restée jusqu’à l’accomplissement du voyage vers la terre promise. …

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Sur l’Eglise…

De nos jours on entend souvent l’opinion suivante. «Peu importe qu’une personne croie en Dieu ou non, l’essentiel, ce qui importe c’est qu’elle ait Dieu dans son cœur, qu’elle vive selon sa conscience, et puis, de toutes façons, Dieu la sauvera ». Que pouvez-vous dire à ce sujet?
«Une personne qui pense pouvoir avoir le Christ dans son cœur sans l’Église est une personne qui est dans une grande illusion. Une telle personne est comme un patient qui veut guérir sans consulter un médecin. Malheureusement, il mourra probablement s’il ne va pas chez le médecin.
Si l’Église n’était pas nécessaire à notre salut, Christ ne l’aurait pas fondée et le diable ne la persécuterait pas. Puisque l’Église est nécessaire au salut, le Christ est donc devenu un homme afin d’établir l’Église et de sauver l’homme. « 
Athanasius (Nicolau), métropolite de Limassol ».