Paroles des Pères (Archimandrite Sophrony (Sakharov)).

La sagesse selon ce monde est incapable de sauver le monde.

Les assemblées, les gouvernements, les institutions « complexes » des Etats les plus avancés de notre planète sont tous impuissants. L’humanité souffre et sa souffrance n’a pas de limites.

La seule issue consiste à trouver en nous-mêmes le discernement et la détermination pour ne pas vivre selon la sagesse de ce monde mais pour suivre le Christ.

Suivez le Christ dans son ascension sur le calvaire. Cette ascension est le combat que le Christ a accompli pour l’amour du monde entier.

Lorsque les guerres liées aux passions se déchainent dans le monde, les hommes s’épuisent et vieillissent rapidement. Par contre, lorsque les souffrances résultent d’une lutte contre les passions, lutte effectuée selon l’esprit du Christ, alors les hommes connaissent une nouvelle naissance.

« Etre à la ressemblance de Dieu ». Cela signifie que nous parvenions à une obéissance semblable à celle du Christ, à celle de la Mère de Dieu et de tous ceux qui les ont suivis.

 

Source : [orthodoxt@archtripoli.org] karma   (27 septembre 2015)

Quelques paroles de Saint Isaac le Syrien

 

EXTRAITS DU 85eDISCOURS DE SAINT ISAAC LE SYRIEN

 

A propos de Saint Isaac le Syrien :

De l’homme lui-même, on ne sait presque rien, sinon qu’il fut, au viie siècle, évêque nestorien de Ninive. Né dans l’actuel Qatar (Golfe Persique), avec son frère, il devint moine alors qu’il était très jeune. Son renom de sainteté se répandit dans l’Empire perse, au point que les habitants de Ninive le réclamèrent comme évêque. Il fut consacré, vers 660, par le catholicos (patriarche suprême) de l’Église chaldéenne, Georges Ier (658-680). Il abdiqua seulement cinq mois plus tard pour se retirer comme anachorète au mont Matout parmi les ascètes du Nord (plus probablement Khuzistan, Iran, une région à forte population nestorienne jusqu’à la conquête musulmane). Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Isaac_de_Ninive

 

 

Question : quelle entrave empêche l’homme de courir au mal ?

Réponse : Il lui faut suivre continuellement la sagesse et se consacrer avant tout à l’enseignement de la vie. Il n’est pas d’autre entrave qui soit plus forte, pour empêcher le désordre des pensées.

Question : Jusques à quand celui qui suit la sagesse, doit-il la chercher ? Et où s’achève l’enseignement de celle-ci ?

Réponse : En fait il est impossible d’atteindre un tel terme quand on est en chemin. Les saints eux-mêmes n’accèdent pas à la perfection de la sagesse. On n’a jamais fini de marcher vers elle. Le chemin de la sagesse monte jusqu’à unir à Dieu celui qui la suit. Et tel est son signe : sa compréhension est infinie. Car la sagesse est Dieu Lui-même.

Question : Quel est au commencement le premier chemin qui nous fait approcher de la sagesse ?

Réponse : Rechercher de toute notre force la sagesse de Dieu. Nous y efforcer de toute notre âme jusqu’à la fin. Ne pas manquer, quand il le faut, de nous dépouiller de notre vie elle-même et de la rejeter pour l’amour de Dieu.

Question : quel est l’homme dont on peut justement dire qu’il est intelligent ?

Réponse : Celui qui a compris en vérité qu’il est un terme à cette vie, celui-là est capable de mettre un terme à ses fautes. Quelle connaissance ou quelle intelligence des choses est en effet plus grande que celle-ci : avoir eu la sagesse de sortir de cette vie en état d’incorruptibilité sans s’être laissé souiller par son agrément ? Si un homme affine ses pensées jusqu’à pénétrer le mystère de toutes les natures, s’il est riche de ce qu’il découvre et comprend en toute connaissance, mais si son âme est souillée par le pêché, s’il n’a pas témoigné de l’espérance de son âme, et s’il pense qu’il parviendra au port de confiance, il n’y a pas au monde plus insensé que lui. Car ses œuvres ne l’auront mené qu’à l’espoir de ce monde qu’il aura recherché tout au long du chemin.

Question : Quel dommage éprouve-t-on quand on chemine vers Dieu, si l’on délaisse les œuvres bonnes pour aller vers les tentations ?

Réponse : Sans affliction il n’est pas possible d’approcher Dieu. Et sans affliction il n’est pas possible de garder sa justice inaliénable. Si un homme ne fait pas les œuvres qui accroissent la justice, il refuse également ce qui la garde, et il se retrouve comme un trésor que rien ne protège plus, comme un combattant dépouillé de ses armes, comme un navire qui n’a plus son gréement, comme un paradis privé de la source des eaux.

Source : 85e discours d’Isaac le Syrien. Extraits de : Œuvres Spirituelles. Editions DESCLEE DE BROUWER. Traduction de Jacques Touraille. 1981.

 

 

Comment Dieu répond à nos prières

Comment Dieu répond à nos prières

Ma voisine Betty avait quatre enfants dont l’aîné avait presque 14 ans, quand elle est tombée gravement malade d’un cancer. Bien sûr, ses pensées se tournèrent vers Dieu et elle se demandait s’il y a une vie après la mort. Elle n’était jamais allée à l’église et je ne sais pas jusqu’à quel point elle croyait en Dieu, mais avec l’apparition de sa maladie, elle a commencé à chercher. Nous avions de longues conversations sur l’existence de Dieu et comment nous pouvons perdre Dieu en doutant de Ses paroles et en accordant du crédit aux paroles du diable. Il n’est pas possible d’être amis à la fois avec Dieu et avec le diable, ni d’être en communion en même temps avec Dieu et avec le diable. Car Satan s’oppose à la volonté divine de Dieu et a été un menteur et un meurtrier dès le commencement, comme le Christ nous l’a dit. Dieu est saint et c’est un Dieu jaloux, et on ne peut Le «partager» avec le diable qui s’oppose à lui et a voulu s’élever lui-même au-dessus Dieu. 

 

Mon amie a grandi chaque jour dans la foi et dans la compréhension spirituelle profonde de Dieu, croyant qu’il est Esprit et que l’on doit le chercher en esprit et en vérité. 

 

Un jour, son mari lui a bêtement dit qu’elle ferait mieux de se battre pour sa vie jusqu’au bout, car «il n’y a pas de vie après la mort » et qu’elle ne reverrait jamais ses chers enfants ni quelqu’un qu’elle aime qui était décédé avant elle. Elle a alors éclaté en sanglots, c’était comme si un gouffre s’ouvrait devant elle – pas d’espoir, pas de sens à la vie sur la terre, à la souffrance … Elle s’est efforcée de se rendre jusqu’à la porte pour me venir me voir, moi qui vivais à côté d’elle, pour parler avec moi, afin que je la rassure au sujet de la réalité de Dieu et que je lui confirme qu’Il est la Vérité. Quand elle a atteint la porte et est parvenue à sortir, des douleurs terribles l’ont envahie, elle ne pouvait pas aller plus loin. C’était un jour d’hiver sombre avec des nuages gris sans soleil. Elle tenait sur le pas de la porte et dans son cœur elle a crié à Dieu : « S’il te plaît, donne-moi un signe que Tu existes et que Toi seul est la Vérité, et que nous pouvons croire et avoir confiance. » 

 

Soudain, un rayon de soleil est venu de derrière un nuage et a baigné de lumière un petit buisson dans son jardin. Elle l’a regardé avec étonnement, c’était comme le buisson ardent de Moïse. Le buisson qui avait auparavant une apparence terne et sans vie était maintenant resplendissant et magnifique. Elle n’en croyait pas ses yeux. Ses yeux et son âme ont bu dans la splendeur de ce « buisson ardent » transfiguré. Comme Moïse, elle le vit comme s’il brûlait sans se consumer. Bien sûr, il était différent du buisson ardent de Moïse, qui brûlait d’un feu divin, tandis que ce petit buisson était allumé par les rayons du soleil tombant sur lui. Tout autour du buisson régnaient le noir et gris. Les rayons du soleil n’illuminaient pas le reste du jardin, et puis le soleil a retiré ses rayons et le buisson a de nouveau eu un aspect terne et morne. Mais pour mon amie, le message avait été reçu, son cœur chantait, elle a senti une profonde paix dans son âme et de la gratitude envers Dieu pour lui avoir répondu immédiatement. La réponse de Dieu pour elle était : «Je suis, n’en doute pas, je peux transfigurer le monde grâce à Ma Lumière. Ce qui semble mort pour toi peut être ramené à la vie par Moi et se transformer en beauté.». 

 

Le lendemain, elle m’a raconté l’histoire et m’a dit pensivement : «J’ai appris que Dieu nous parle à travers les gens, à travers les Écritures, et de tant de façons différentes, parce qu’Il est Esprit. Il est à portée de main, nous avons seulement littéralement à la tendre et sentir sa présence, Il est alors avec nous, ici maintenant, nous n’avons pas à attendre des années et des années pour avoir une relation avec Lui. « J’ai souvent pensé à ses paroles. Comme elles sont vraies maintenant que Dieu est venu à l’homme dans l’espace et le temps. Il est « à portée de main », et avec le don de l’Esprit Saint « le Royaume de Dieu est au-dedans de nous ». Il est si merveilleux qu’ici dans ce monde de plus en plus confus, triste et souvent mauvais, nous puissions atteindre Dieu et sa maison, les anges, les saints, les prophètes, les confesseurs, les martyrs, et prendre conscience qu’ils nous regardent avec amour, et que nous sommes entourés par l’Hôte invisible du Ciel. Pas besoin de se sentir seul ou abandonné – nous avons Dieu au-dessus de nous et Dieu avec nous et Dieu en nous jusqu’à la fin des temps. 

 

Un matin mon adorable amie et voisine Betty est morte. Deux semaines auparavant, sa mère était venue de Bristol pour être avec son mari et s’occuper de ses quatre enfants, qui avaient environ 2, 3, 12 et 14 ans. Ils m’ont téléphoné pour me le dire. Il était environ 8 heures du matin quand la sonnette a retenti à ma porte ; la mère de mon voisin se tenait là, me demandant si elle pouvait utiliser mon téléphone pour dire au frère jumeau de sa fille que sa sœur était morte. Elle ne voulait pas le lui dire en présence de ses petits-enfants parce qu’elle avait peur de se mettre à pleurer. Elle n’était jamais venue chez moi auparavant ; je l’ai conduite à la cuisine où se trouvait le téléphone. Son visage était accablé de douleur, mais elle demeurait calme, et je l’ai installée sur un tabouret près du téléphone. Dans son dos je regardais sa tête blanche et ses épaules voûtées. Tout en elle exprimait le deuil, et je me sentais vraiment pleine de compassion pour elle car moi aussi, je suis une mère et je pouvais comprendre ce qu’est la souffrance qui était la sienne. Pour une mère, perdre son enfant n’est pas naturel et c’est l’un des plus grands chagrins. 

 

J’ai prié : «Seigneur, réconforte-la ! » – « réconfort » est un mot que j’utilise rarement. Au moment où j’ai prié, notre canari s’est mis à chanter très fort. Sa cage était suspendue à un crochet près de la fenêtre de la cuisine. La mère de Betty avait déjà commencé à composer le numéro et elle a fondu en larmes, elle ne parvenait pas poursuivre son appel téléphonique. J’ai reposé le récepteur et j’ai mis mes bras autour d’elle ; elle sanglotait. 

Enfin, elle a demandé à travers ses larmes :

 « Est-ce que j’entends le chant d’un canari ? »

Bien sûr, j’ai affirmé que c’était le cas et je l’ai conduite à la cage, tandis que le canari continuait à chanter avec vigueur. Elle a dit à travers ses larmes : « Je te remercie de me réconforter, petit oiseau, je te remercie de me réconforter.»

Je ne pouvais pas comprendre de quelle manière son chant l’avait réconfortée, mais j’ai remarqué tout de suite qu’elle a utilisé le mot « réconforter », comme je l’ai utilisé dans ma courte prière intense au Christ. Puis, quand elle a réussi à s’arrêter de pleurer, elle m’a fait un tendre sourire et a dit comme Dieu était merveilleux, parce que quand elle a commencé à composer sur le téléphone le numéro de Bristol pour parler au frère jumeau de Betty, elle a été submergée par la douleur et a commencé à douter que sa Betty soit encore en vie. Alors, elle a crié à Dieu : « Est-ce que ma Betty est encore en vie? » A ce moment, le canari s’est mis à chanter bruyamment. «Savez-vous, m’a-t-elle dit, que je n’ai pas entendu un canari chanter depuis quarante ans ?! Quand j’ai accouché de mes jumeaux, le travail était très éprouvant et ma gynécologue m’a dit : «Je vais vous chercher quelqu’un qui pourra vous aider. Elle est revenue avec un canari dans une cage et l’a mis à côté de mon lit. Le canari s’est mis brusquement à chanter, je me suis alors détendue et j’ai donné naissance à Betty tandis que l’oiseau chantait sans arrêt. Ma prière n’aurait pas été exaucée d’une meilleure façon. Maintenant, je sais que ma Betty est toujours vivante et elle est née à une vie au-delà du tombeau. Comme je suis reconnaissante à Dieu de m’avoir donné ce signe, cette réponse, cette certitude, les mots ne pouvaient pas me consoler plus que le chant de ce canari tout à l’heure. » Pour moi, c’est une preuve de la façon dont nous servent les anges, combien ils nous aident à notre insu. 

 

Ainsi la vieille dame avait décidé de téléphoner de chez nous qui avions une cuisine où il y avait un canari. La Divine Providence de Dieu, Sa prescience savait ce qu’elle ressentait et qu’elle allait se tourner vers Lui et demander à être réconfortée. Le fait que je ressente de la compassion envers cette personne et que j’envoie une courte prière pour me prouver comment Dieu répond aux prières a fait en sorte de renforcer ma foi en sa toute-puissance et sa compassion. Il m’a été prouvé que sa prière et la mienne réunies ont reçu une réponse d’une manière unique, sur mesure, vraiment faite pour elle, particulièrement. Elle a dû m’expliquer pourquoi la réponse à sa prière l’avait consolée, et ici nous voyons comment ce qui est un signe pour une personne ne signifie rien pour quelqu’un d’autre. Ainsi en est-il avec les Ecritures. Dieu ne me parle pas directement à chaque passage, certains mots sont obscurs pour moi, je n’en saisis pas le sens caché. Mais à d’autres moments, peut-être des années plus tard, ces mêmes mots deviennent un merveilleux message pour moi.

Olga Giel. February, 1993. East House, Beech Hill, Mayford, Woking, Surrey

(Version française par Maxime le minime de la source)