Entretien sur le bonheur avec le P. Thomas Hopko

 

Source : http://thehandmaid.wordpress.com/

Un entretien avec le P. Thomas Hopko  (ancien doyen de l’Institut orthodoxe de théologie Saint Vladimir, New York).

par Peter et Helen Evans

Helen: Souvent nous entendons l’idée très répandue que Dieu ne veut pas nous faire souffrir et que Dieu veut que nous soyons heureux tout le temps.

P. Tom: Cela n’est pas l’enseignement du Nouveau Testament. Il n’y a pas un mot dans le Nouveau Testament  qui  dit comment  être heureux (dans le sens que le monde lui donne). Jésus a dit que si quelqu’un veut être Son disciple il faut qu’il renonce à sa volonté propre, qu’il porte sa  croix et qu’il Le suive. C’est de cette façon que l’on obtient la joie qui surpasse l’entendement humain, la joie que personne ne peut vous enlever. Le choix pour les chrétiens n’est pas entre le plaisir et le bonheur d’un côté et la souffrance de l’autre. Il y aura des souffrances. Mais soit la souffrance est rédemptrice dans la piété et remplie de la joie qui vient de Dieu, ou elle sera simplement une misère. Elle est alors une souffrance névrotique qui, pourrait-on dire, est tout simplement la souffrance de l’enfer.

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Gavrilia Papayanni (IV)

 

Gavrilia a beaucoup aimé l’Inde, elle a pensé qu’elle y passerait le reste de sa vie mais au bout de quelques années elle a découvert en elle une vocation pour la vie monastique… elle n’avait jamais envisagé d’être moniale…mais elle sentait que c’était la volonté de Dieu, elle attendait de voir comment cette volonté se manifesterait ; et un puis un jour elle reçoit un appel du père Théodose pour venir à Béthanie en Terre Sainte.  Mais jusqu’à son dernier jour en Inde elle a travaillé auprès de médecins pour la mise en pratique de sa méthode pour soigner les lépreux. Son billet d’avion pour Béthanie a été payé par ses amis indiens qui lui ont dit que de toutes façons ils auraient fait ces dons pour le temple et que comme elle doit partir, eh bien qu’elle parte là où « son Seigneur »  l’appelle. Ainsi au mois d’Aout 1959 elle part pour Béthanie. Et là, elle commence comme une novice. Au début on lui a confié des travaux de ménage et de jardinage…elle passe ainsi d’un travail continu au service du prochain à une vie monastique de prière…d’un mouvement continuel à une situation statique…après quelque temps le père Théodose la charge de l’intendance du monastère ce qui lui donne l’occasion de se rendre souvent à Jérusalem. Elle reprend son activité de physiothérapeute, elle soigne des gens des alentours du monastère, on lui confie aussi la charge de s’occuper d’une vieille moniale. Gavrilia disait durant cette période : « Par l’amour, toute difficulté devient une bénédiction pour celui qui donne ». Durant trois années à Béthanie Gavrilia a eu une vie très remplie. On lui demandait beaucoup de choses .Elle se demandait pourquoi le Seigneur l’a placée là et puis elle comprenait que c’était pour la mettre à l’épreuve et la purifier.  En réalité elle n’arrêtait pas de progresser spirituellement, plus rien ne pouvait la troubler, ni les insultes, ni les corvées épuisantes, rien. Elle accomplissait ce qu’on lui demandait avec le sourire, elle avait de l’amour pour tous et ne se plaignait jamais… Continuer la lecture de Gavrilia Papayanni (IV)

Témoignage d’un français devenu moine au Mont Athos

LA SAINTETÉ : À NOTRE PORTÉE
(Témoignage donné par le Père Macaire (du monastère de Simonopétra au Mont Athos)  à Kfarhazir au  Liban  le 27-5-2012 où il a été invité par Mgr Ephrem évêque de Tripoli).

SYNAXE AUX JEUNES DU DIOCÈSE.
Introduction : Lorsque j’avais vingt ans à Paris.
La perception du temps est différente pour un moine qui s’est retiré du monde pour vivre dans ces havres de paix que sont les monastères, que pour les laïcs qui sont nécessairement plongés dans la tourmente des évènements. Dans le monastère, le temps se trouve comme arrêté et les années sont seulement ponctuées par la suite des fêtes et des périodes de jeûne. Par définition, la vie monastique est exempte d’évènements et le moine devrait ne pas avoir d’histoire.
Alors que je me présente devant vous comme presque un vieillard blanchi, j’ai l’impression d’être l’un des vôtres et d’avoir toujours vingt-sept ans, âge que j’avais en rentrant au Mont Athos, il y a environ trente-trois ans.
C’est ce qui me donne l’occasion de vous parler de la manière dont j’envisageais la vie lorsque j’avais vingt ans et comment je suis arrivé au Mont Athos.
Entré à l’Université peu après les troubles de Mai 68, je ne participais pas à la vie politique très agitée, mais je partageais tout de même les revendications de ma génération.

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