Les petites choses de la vie…

LES PETITES CHOSES DE LA VIE…

Extraits d’une homélie de Saint Jean Maximovitch (source : Orthodox Heritage, Vol.08, Issue 11-12).

Il y a beaucoup de gens qui pensent que pratiquer les commandements de Dieu et vivre selon la foi constitue quelque-chose de vraiment très difficile. En réalité c’est tout le contraire, c’est plutôt quelque chose de très facile. Il suffit de faire attention aux petits détails et d’éviter de faire le mal dans les choses les plus banales. C’est le moyen le plus simple et le plus sûr pour entrer dans le monde spirituel et de se rapprocher de Dieu.

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Cadre chez Exxon et diacre au sein de l’Eglise Orthodoxe

 

Il y a quelque chose de différent  chez vous
Protodiacre Peter Danilchick 20 octobre 2011 / /

Traduit du site : www.pravmir.com/there-is-something-different-about-you/
« Comment pouvez-vous, vous qui êtes un homme d’Eglise,  aller travailler pour une compagnie pétrolière capitaliste? »  C’est ce que m’a demandé le Père Alexandre Schmemann  [le Père Alexandre Schmemann  (1921-1983) a fait des études de théologie à l’Institut Saint-Serge à Paris où il a enseigné, par la suite il est parti enseigner à l’Institut Saint Vladimir à New-York ] lorsque je suis devenu un salarié d’Exxon en 1970. Le Père Alexandre était alors doyen du Séminaire Saint-Vladimir, et je le connaissais déjà depuis quelques années. Nous étions en correspondance et avions discuté des questions concernant l’Eglise, en particulier  quand il  visitait Syracuse (New-York). J’étais encore étudiant en école d’ingénieur.
A cette époque, j’étais déjà habitué au style direct et franc du père Alexandre. Je lui ai immédiatement  répondu: «Ne vous inquiétez pas, père. Exxon est une entreprise qui suit une ligne de conduite éthique avec un sens moral. Si je m’écarte de cette ligne de conduite d’un iota, je serai renvoyé sur le champ ». Cette réponse que j’ai faite au début de ma carrière à Exxon, je pourrais la répéter avec pleine confiance (aujourd’hui) plus de trente ans après.
Cinq ans après avoir été embauché à Exxon, j’ai été ordonné diacre dans l’OCA [Orthodox Church in America -Eglise Orthodoxe d’Amérique] et je suis resté à la fois un diacre orthodoxe et un analyste à Exxon, puis je suis devenu chef de projet, et enfin cadre de direction durant les trois décennies qui ont suivi.
Si vous avez jamais vu de vieux western, vous pourriez avoir vu une scène dans laquelle le héros de cow-boy saute sur deux chevaux, un pied sur chaque selle, et s’en va à la poursuite des méchants. J’ai souvent ressenti qu’il en était de même lorsqu’il fallait à la fois jongler entre l’Eglise et les responsabilités au sein de l’entreprise. Cela devient encore plus compliqué lorsque vous êtes un mari et père de trois enfants et que vous vous déplacez à travers le monde tous les deux ou trois ans.

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La connaissance du Dieu merveilleux

Traduction du texte paru le 12 octobre 2011  sur l’excellent  site http://fatherstephen.wordpress.com/

Nous prouvons l’existence de Dieu en l’adorant et non en avançant des  soi-disant preuves. Nous avons ici l’argument liturgique et iconographique de l’existence de Dieu. Nous arrivons à une croyance solide dans l’existence de Dieu en allant au-delà de ce qui semble vrai, plus loin que la certitude de Pascal. Ainsi que  l’énonce un ancien adage monastique: «Donne ton sang et reçois l’Esprit».
Paul Evdokimov dans L’Art de l’Icône: Une théologie de la beauté

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J’ai écrit et réfléchi sur le « Dieu inconnaissable » et sur le « Dieu non nécessaire ». Il s’agissait  de  tentatives modestes  pour illustrer  la théologie « apophatique » de l’Eglise. Une théologie qui est au delà des mots – et qui ne peut pas être décrite. La citation extraite du très beau livre  de Paul Evdokimov va au cœur des choses. Paul Evdokimov comprend parfaitement que ce que nous savons de Dieu n’est pas quelque chose qui est soumis à l’argumentation rationnelle et aux preuves. Car Dieu est un Dieu vivant et non pas une idée que nous pouvons « saisir ». Le Salut n’est pas en soi une telle idée. Bien que Dieu soit tout à fait au delà de nos connaissances, il s’est fait connaître et le chemin que nous entreprenons vers cette connaissance est un chemin qui nous transforme.  Pour connaître Dieu de la façon dont Il devrait être connu consiste à se trouver en train de connaître d’une manière qui, à cause notre péché, nous est étrangère.

Celui que nous connaissons et comment nous Le connaissons  font partie de notre salut.
L’apprentissage impliqué dans la manière dont nous  acquérons la connaissance est peut-être la chose la plus difficile parmi toutes les choses auxquelles nous faisons face concernant la foi dans notre contexte moderne. Car la modernité elle-même n’a pas de langage ni de place pour le genre de connaissance impliqué dans le chemin chrétien de la foi. Même l’aperçu le plus minime que nous avons de Dieu dans notre voyage de foi est d’une valeur infiniment plus élevée que le savoir qui vient à travers la simple considération rationnelle.
La grande difficulté dans la connaissance de Dieu et qui est propre pour le voyage de la foi chrétienne, est celle qui n’est pas recherchée en tant que connaissance en soi. Cette dernière connaissance se présente à nous comme un aperçu, parfois soudainement et de façon inattendue, mais elle vient comme le fruit de l’humilité et de la repentance (conversion) dans nos vies. Les orgueilleux ne connaissent pas Dieu car il nous est dit que «Dieu résiste aux orgueilleux. » L’humilité est une lutte très difficile, car nous apprenons à nous considérer nous-mêmes comme étant en dessous des autres, plutôt qu’en dessus. C’est un grand mystère car nous sommes entourés par des personnes que nous aurions aisément tendance à considérer comme étant moins bien que nous et également plus grands pêcheurs que nous. Cependant, dans la vérité qui est révélée à la lumière du Royaume de Dieu, ce n’est tout simplement pas le cas. Cette sainte lumière nous révèle que nous sommes moins que les autres et moins dignes des faveurs accordées par Dieu.
C’est un grand mystère selon la plupart sinon par toutes les normes objectives – donc nous devons abandonner les normes objectives telles qu’elles sont car  leur témoignage n’est pas la vérité (ou pas la vérité que nous recherchons). Nous recherchons ce qui est bon parmi ceux qui nous entourent, et si alors nous voulons porter un  jugement, nous nous trouverons en dessous d’eux. Seul le cœur peut voir ce qui est bon ou entrevoir notre propre faiblesse.
Nous haïssons et nous craignons notre propre échec quand il nous est manifeste, et nous nous pressons de trouver quelque chose avec lequel nous pouvons couvrir nos erreurs. C’est le pêché d’Adam et Eve lorsqu’ ils ont cherché à se cacher à tort de la présence de Dieu. Par l’humilité on pourrait embrasser de tels moments donnés par Dieu pas pour  que nous ayons honte de nous mêmes, mais parce que dans ces moments, nos cœurs sont brisés et sont beaucoup plus capables de voir Dieu. Je trouve aussi (malheureusement) que lorsque de tels moments viennent  que je suis plus facilement conscient de mon échec que je ne le suis de la présence de Dieu – car tel est mon orgueil.
Cependant, Dieu ne veut pas de nous écraser, ni nous briser. Il est, après tout, un Dieu bon.
Acceptez les manquements qui surviennent car alors nous nous humilions devant nous-mêmes et devant les autres. Fuyez l’orgueil et l’entêtement. Prenez garde d’avoir (à tout prix)   raison. Rendez toujours grâce pour toute chose et en toute circonstance. (Et alors) Dieu  se rendra connaissable.

12 octobre 2011  fatherstephen

A propos de la foi et de la raison logique

Article (écrit par Mgr Georges évêque du Mont Liban ) traduit de l’original paru le samedi 17 septembre 2011 dans le quotidien libanais annahar.

LA FOI

Commençons par le sens des mots.

La foi consiste à croire en la vérité du contenu de cette foi.

La foi une assurance (« amn » en arabe) soit le contraire de toute sorte de peur.

La foi est confiance. Elle est comme un abri, comme un lieu sûr. Elle est une garantie.

Mais en arabe, le mot foi, « Imane », est plus proche du cœur.

Pour le théologien musulman Al Ghazali ( XIème siècle) , ainsi que pour les chrétiens, la foi est une lumière que Dieu place en notre sein à nous autres êtres humains, de sorte que Dieu soit la source de cette lumière ; l’homme reçoit cette lumière et interagit dans l’obéissance, dans la piété, et dans sa façon de se comporter. La foi n’est donc pas une construction intellectuelle, même si la raison a son rôle à jouer. La foi ne découle pas de la raison rationnelle, même si la philosophie occidentale au moyen-âge a essayé d’établir des preuves de l’existence de Dieu.

On peut admettre de façon rationnelle l’existence de Dieu, mais la logique intellectuelle ne te mènera jamais à Dieu par ton cœur, ni à Le connaître ou à Le goûter comme il est dit parfois dans certaines approches.

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La nuit est sans clarté (3)

 

Quelques années passèrent. Un homme à la haute taille et au visage émacié traversait le fleuve Amour, quittant la rive soviétique pour gagner celle de la Mandchourie, qui était encore libre.

Risquant leur vie, des centaines, voire même des milliers de gens traversaient cette frontière naturelle.Mais cet homme ne ressemblait pas au réfugié habituel, tel le paysan, le commerçant ou le soldat de l’Armée rouge qui fuit la pression insupportable qu’il subit dans sa patrie, pour s’en aller chercher du travail dans les villages frontaliers de la Chine, ou, porté par le même espoir, se dirige vers le sud et vers la ligne de chemin de fer.

Ce réfugié-là ne cherchait pas du travail. Arrivant sur la rive mandchoue du fleuve Amour, il se mit à questionner les Russes qu’il rencontrait sur l’emplacement d’un monastère orthodoxe (à présent fermé). Et, bientôt, un grand novice, aux sourcils froncés, qui ne souriait jamais et parlait peu commença à accomplir toutes sortes de tâches très dures dans l’un des monastères orthodoxes de la Mandchourie.

Il travaillait comme quatre. D’après les rares paroles qu’il laissait échapper, on pouvait conclure que c’était un homme d’une certaine intelligence. Mais chaque fois que l’higoumène du monastère lui proposait la tonsure, afin qu’à l’avenir il pût devenir hiéromoine ou hiérodiacre, le novice s’y opposait catégoriquement. Un jour, alors que l’higoumène s’efforçait de la lui faire accepter avec une insistance particulière, le Père spirituel du monastère prit la défense du novice et ne lui donna pas la bénédiction pour recevoir la tonsure.

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