Un message Pascal

 

 

Message Pascal 2017
Où est la Résurrection ? Où est l’amour ? Où est la joie ? Où est la paix ? Où est le salut ?
Terrifiante est la mort, difficile la souffrance.
Certes, la jouissance charnelle est attrayante ; mais elle est frivole.

Posséder est le filet du diable pour capturer les âmes humaines.                           AnastasisP_97« …veillez et priez, car vous ne savez pas quand
ce temps sera. » ( Mc 13 : 33)
Quel est donc le remède ; où est la vérité, sinon
chez Jésus, toujours Souffrant et Ressuscité ;
sinon en vivant une résurrection perpétuelle, en
effectuant un passage constant entre la
souffrance et la joie, en se faisant violence, en
vivant dans la vigilance, en priant sans cesse par
l’invocation du nom de Jésus « Seigneur Jésus
Christ Fils du Dieu Vivant aie pitié de moi », en
se souvenant toujours dans la présence de Dieu.
Tel est le défi de nos jours, en cette époque assourdissante et folle : remplacer le désir du monde par le désir de Dieu, la folie des mondanités par la folie des choses célestes et le charnel par le spirituel. C’est se souvenir
toujours l’appel de l’Apôtre Paul : « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur; encore une fois, je vous le dirai: réjouissez-vous… le Seigneur est proche ». C’est être consolé avec ceux qui vivent la simplicité en Christ, les pauvres d’esprit, les nécessiteux de Dieu, ainsi que les faibles psychiquement (malades mentaux), avides de rétablissement : « Et Jésus allait par toutes les villes et par les villages, enseignant dans leurs synagogues, et prêchant l’évangile du royaume » (Mt9 : 35).
Par la charité sans retour, par le service, par la bienfaisance. Il est dit dans
l’écriture sainte : « Rachète tes péchés par la charité ». C’est là que se trouve Jésus le Souffrant et Jésus le Ressuscité ; c’est là-bas que nous communions à son Corps et son Sang précieux, et non seulement dans l’Eglise. Là sont notre consolation, notre joie et notre salut, là où on l’on rencontre le Christ Ressuscité en nous et dans le prochain.
************************************************************
« La plénitude du temps est venue », car nous avons reçu une vie nouvelle par le Christ Ressuscité. Nous n’attendons rien d’autre. Saint Séraphim de Sarov disait :
« Ma joie ! Christ est ressuscité ! La Résurrection du Christ. La Résurrection du Christ inaugura un nouveau cosmos ; la matière revêt la lumière du Christ. Le Cosmos revêt la lumière du Christ et le Christ n’est vêtu que de lumière. C’est la résurrection cosmique.
Par sa Résurrection, le Christ a inoculé une nouvelle vie dans le monde par l’amour de Jésus Christ. Les chrétiens vivaient par quelque chose de plus fort que la mort.
Contemplez les martyrs : comme ils étaient heureux en allant vers la mort. De même, vous, pieux chrétiens de notre mode contemporain, répandus aux quatre coins de la terre, vous êtes martyrs du Christ par votre défi du monde pris en esclavage au matériel, au charnel et au pouvoir en demeurant fidèlement attachés à l’Evangile et aux Saints Pères. Réjouissez-vous et tressaillez de joie, car votre récompense est grande dans les cieux !
Christ est ressuscité !
†Efrem,
Mgr de Tripoli, Koura et leurs dépendances (Liban)

Saint Jean Chrysostome: homélie sur la Nativité de Notre Seigneur

 

Image: Saint Mary Nativity 4 Magi 27 صورة

 

Ta naissance,ô Christ notre Dieu, a fait resplendir dans le monde la lumière de l’intelligence. Ceux qui servaient les astres sont instruits par l’astre de T’adorer, Soleil de justice et de Te contempler, Orient venant des hauteurs. Seigneur, gloire à Toi! (Tropaire)

La Vierge aujourd’hui met au monde l’Éternel et la terre offre une grotte à l’Inaccessible. Les anges et les pasteurs Le louent et les Mages avec l’étoile s’avancent. Car Tu es né pour nous , petit enfant, Dieu éternel! (Kondak)

 

Je vois un mystère nouveau et admirable!

La voix des bergers retentit à mes oreilles, différente des doux accords de la flûte, mais telle le puissant chant des hymnes célestes!

Les Anges chantent!

Les archanges font entendre leurs accords!

Les chérubins laissent éclater leurs cantiques!

Les séraphins rendent gloire!

Tous célèbrent cette fête dans laquelle ils contemplent un Dieu sur la terre et l’homme dans les Cieux. Celui qui était élevé, pour notre Salut, S’est abaissé par Son Incarnation; et celui qui était abaissé est élevé par la divine miséricorde!

Aujourd’hui, Bethléem imite le Ciel: les astres de son firmament sont les anges qui chantent leurs cantiques; son soleil est le Soleil de justice qui ne peut être circonscrit.

Ne cherchez pas comment cela a pu être accompli, car lorsque Dieu veut, l’ordre de la nature doit céder. Il a voulu, Il a eu la puissance, Il est descendu. Il nous a sauvés. La volonté de Dieu s’accomplit en toutes choses.

Celui qui Est aujourd’hui est né! Celui qui Est devient ce qu’Il n’était pas. Car tout en étant Dieu, Il devint homme, sans abandonner Sa divinité […] Des rois arrivèrent, et c’était pour vénérer le Roi céleste Qui venait sur la terre, non pas accompagné des Anges, des Archanges, des Trônes, des Dominations, des Puissances, des Principautés; mais traçant un chemin nouveau, une route non frayée, et sortant d’un sein immaculé.

Cependant, Il n’abandonnait pas le gouvernement de Ses Anges, ni ne Se dépouillait de Sa divinité du fait de Son Incarnation : les rois vinrent L’adorer comme le céleste Roi de gloire; les femmes Le vénérèrent comme né de la femme et changeant les douleurs de la femme en joie et en allégresse; les vierges Le proclamèrent comme fils d’une Vierge[..]; les enfants L’ont vu devenir petit enfant afin que de la bouche des enfants et de ceux qui sont à la mamelle sortît Sa louange parfaite; les enfants ont vu en Lui l’enfant qui S’est servi de la fureur d’Hérode pour donner à leur âge la gloire du martyre; les hommes faits ont reconnu Celui qui S’est fait homme pour apporter remède aux maux de ceux qui vivaient sous le joug.
Pour les bergers, Il est le bon Pasteur qui donne Sa vie pour Ses brebis; pour les prêtres, Il est le Grand Prêtre selon l’ordre de Melchisédech; pour les serviteurs, Il est Celui qui a pris la forme de l’esclave afin de nous racheter de la servitude.

Pour les pécheurs, Il est le Pécheur de l’Humanité.

Pour les publicains, Celui qui a choisi un publicain afin d’en faire un évangéliste.

Pour les femmes de mauvaise vie, Celui dont les pieds furent arrosés des larmes d’une prostituée repentante.

Et, pour tout dire en un mot, les pécheurs ont tous pu voir en Lui l’Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde! Dès lors, puisque tous se réjouissent ainsi, je veux aussi me réjouir, je veux partager avec les choeurs, je veux célébrer une fête! Mais je ne participerai aux choeurs non en pinçant la cithare, non en agitant le thyrse, non en m’accompagnant de la flûte, non en portant des torches allumées, mais en portant dans mes bras les linges du Christ!

Car tout cela est mon espérance!

Tout cela est ma vie!

Tout cela est mon Salut!

Voilà ma flûte, ma harpe!

C’est pourquoi je m’avance en les portant, afin que leur puissance soit toute la force de mon discours et que je puisse, dire avec les Anges et les bergers : « Gloire à Dieu dans les Cieux! Et paix sur la terre, bienveillance parmi les hommes! »

Christ est né! Glorifiez-Le!

Amen.

http://stmaterne.blogspot.com/2007/12/saint-jean-chrysostome-sermon-sur-la.html

La Parabole du Semeur

LA PARABOLE DU SEMEUR

Mgr Antoine de Souroges

Source : http://www.pravmir.com/three-things-described-parable-sower/

 

1Ce même jour, Jésus sortit de la maison, et s’assit au bord de la mer. 2Une grande foule s’étant assemblée auprès de lui, il monta dans une barque, et il s’assit. Toute la foule se tenait sur le rivage.3Il leur parla en paraboles sur beaucoup de choses, et il dit : Un semeur sortit pour semer. 4Comme il semait, une partie de la semence tomba le long du chemin : les oiseaux vinrent, et la mangèrent. 5Une autre partie tomba dans les endroits pierreux, où elle n’avait pas beaucoup de terre : elle leva aussitôt, parce qu’elle ne trouva pas un sol profond ; 6mais, quand le soleil parut, elle fut brûlée et sécha, faute de racines. 7Une autre partie tomba parmi les épines : les épines montèrent, et l’étouffèrent. 8Une autre partie tomba dans la bonne terre : elle donna du fruit, un grain cent, un autre soixante, un autre trente. 9Que celui qui a des oreilles pour entendre entende. (Mathieu 13. Version de Louis Segond).

Combien familière et simple nous paraît la parabole du semeur et pourtant, combien elle est pertinente pour nous ; nous devrions réfléchir dessus. Nous oublions le cadre de la parabole, le symbolisme du semeur et de la semence, et nous ne voyons pas en elle une image du Christ, qui, en marchant le long des routes et des chemins de Galilée et de Judée; et que partout où Il allait, des gens venaient au bord de la route parce qu’ils avaient entendu, comme auparavant l’aveugle relaté par Saint Marc (Bartimée dans Marc 10) , qu’Il était un Maître, que ses paroles étaient vraies et qu’elles avaient une puissance de vie.

 

Et les gens sont venus, ils étaient regroupés sur les routes et le long des rues, et ils ont écouté. Certains étaient prêts pour le message ; certains étaient dans une agonie de l’esprit, et se posaient des questions auxquelles jusqu’ici, personne ne pouvait répondre. Mais d’autres sont venus, comme tant de gens viennent maintenant écouter un prédicateur, un évangéliste, ou un responsable, ils venaient voir un homme dont on parlait, et ils voulaient entendre ce qu’Il avait à dire. Il ne répondait pas à toutes leurs questions, Il ne répondait pas à l’un de leurs besoins, sauf peut-être le désir de voir quelqu’un qui était «exceptionnel», quelqu’un d’unique en son temps. Ils ont entendu les paroles, mais ces paroles passaient à leurs oreilles, ils ont trouvé que c’est beau et vrai, mais ça n’allait pas plus loin. Ils écoutaient les mots mais ils n’écoutaient pas le cri de leur propre âme qui avait faim de paroles de vérité.

 

Et donc, quand (Le Christ) était parti ils revenaient à leurs «vies normales» et ordinaires. Ils sont peut-être retournés chez eux répéter ces paroles, en disant qu’elles étaient belles. Ne parlait-Il pas bien ?- Et puis ils sont revenus à ce qui était la vie, la vie ordinaire, la vie au jour le jour …

 

D’autres, qui étaient venus à bord de la route, ont reçu le message avec émotion. Il a remué quelque chose dans leur cœur, quelque chose dans leur esprit, il a répondu à quelque chose en eux. Et ils ont reçu et serré en eux-mêmes ces paroles, puis ils sont rentrés chez eux ; mais une fois de retour à la maison, les préoccupations quotidiennes les envahissaient : il y avait tellement de choses à faire, tellement de choses à penser, il y en avait tellement dans la vie qu’il n’y avait plus le temps de réfléchir encore sur les mots entendus. Il n’y avait pas de temps pour s’asseoir tranquillement et regarder en pensée le visage qu’ils avaient vu pour remémorer la parole entendue.

 

Nous avons une autre parabole sur ceux qui ont été appelés à la fête nuptiale du Roi : ils ont entendu un appel, ils savaient qu’ils étaient appelés personnellement – mais pouvaient-ils aller ? L’un avait acheté un champ, il était enraciné à ce champ, lié à ce champ comme un prisonnier; d’autres ont acheté cinq paires de bœufs – ils ont dû les essayer, ils avaient quelque chose à faire dans la vie, une obligation, un travail, quelque chose de grand – ou quelque chose tout simplement qui importe souverainement d’une façon personnelle, comme dans le dernier cas: la personne appelée avait pris une jeune mariée – comment pourrait-il passer du temps pour quelqu’un d’autre?

 

Ce sont des personnes qui ont reçu la parole, qui la reçoivent vraiment dans leur cœur. Mais il y a tant de choses qui comptent – demain nous y prêterons attention, ou bien, si seulement nous pouvions réduire le message à quelque chose de pratique, simple, et non pas à son exigence d’absolu !

 

Et puis, il y a ceux qui reçoivent le message, comme le sol riche qui avait la capacité de recevoir le message, recevoir une graine et porter du fruit. Ces gens ne sont pas tout simplement de meilleures personnes, ils n’étaient sans doute pas de meilleures personnes. C’ étaient des gens qui avaient une question dans leur esprit et dans leur cœur, des gens qui ont  un désir, des gens pour qui la vie quotidienne est trop étroite, trop petite, des gens qui avaient conscience que leur âme était profonde et vaste et ne pouvait pas être remplie de futilités – ou même  des bonnes choses plus nobles de la vie: ils ont reçu le message, ils l’ont pris à cœur, profondément en eux, et ils ont porté leurs fruits, car cela répondait à un besoin.

 

Maintenant, nous pouvons appliquer cette parabole à nous-mêmes : combien d’entre nous écoutent les paroles de l’Evangile, écoutent les paroles de prédication, lisent des livres qui sont pleins d’intérêt et de profondeur, et qu’ils stockent dans leur mémoire, ils en profitent – mais en fin de compte tout ce qu’ils peuvent faire c’est d’en faire des citations.

 

 

Et il y a beaucoup d’entre nous qui ont reçu le message avec enthousiasme, avec passion, en sachant que ce message est une réponse à tout ce qu’il y a en nous de nostalgie, de faim et de la grandeur, en effet; mais alors, la vie est si complexe, il y a tellement de choses à faire! Et par la faute de ces complications, les paroles sont laissées de côté – pour une autre fois, pour un autre jour, pour la vieillesse lorsqu’il y aura moins de préoccupations : alors on pourra revenir à ce moment glorieux où la vie se déroulait dans toute sa splendeur – c’est pourquoi (en attendant) on garde ces paroles en mémoire.

 

Qu’en est-il de nous concernant la réception du message et les fruits que nous portons ? Mais comment ce message peut-il nous concerner ? Je me souviens d’un prêtre russe qui m’a dit : «Je lis l’Evangile tous les jours, et je n’interagis avec que très rarement. Cependant je lis tous les jours parce que je ne sais jamais si aujourd’hui, ou demain, ou un autre jour je serai le sentier rocailleux, ou bien les mauvaises herbes sur le chemin, ou, si d’un coup, cette parole ne tombe pas sur une petite parcelle en moi qui est capable de recevoir et porter des fruits ».

N’est-ce pas simple et encourageant ? Nous sommes tous les trois choses décrites dans la parabole; mais si nous donnons une chance à Dieu qui parle, à Dieu, qui passe à travers notre vie, à Dieu qui frappe à notre cœur – de temps en temps, nous allons recevoir le message avec joie et nous le suivrons; mais parfois, il atteindra une profondeur dans nos cœurs, l’âme de notre vie et sera la réponse qui va changer nos vies.

Laissons-nous donc écouter les paroles du jour, l’Evangile du jour; écouter la voix de notre conscience, écouter ce que le plus profond de nous-même nous dit de la vie, de la vérité, du réel; et de temps en temps, nous serons la bonne terre qui peut porter des fruits.

Cette parabole, si simple, si évidente, si l’on applique seulement elle, peut être le début d’une nouvelle vie. Amen.

Source : http://www.pravmir.com/three-things-described-parable-sower/

Made to be loved

Fait pour être aimés.  Made to Be Loved

 

Par le Père Michael Nasser (Antiochian Orthodox Christian Diocese of North America).

http://media.wix.com/ugd/eebec8_6eb5664932b748bca02d82daad11ea85.pdf

 

Un sermon peut-il changer votre vie ? Je ne le pensais pas, cependant c’est ce qui m’est arrivé. Le jour où j’ai entendu ce sermon a été le jour à partir duquel j’ai tout vu différemment.

Trois cents campeurs et le personnel du camp étaient rassemblés dans l’église Saint – Ignace du camp de vacances « Antiochian Village » (camp de vacances de l’église orthodoxe rattachée au Patriarcat d’Antioche aux USA. L’auteur précise également ceci : que « Le Village » est un camp d’été orthodoxe en Pennsylvanie occidentale où il passa plusieurs années en tant que conseiller et membre du personnel avant de revenir durant dix ans comme le directeur du camp. Ce camp avait joué un rôle essentiel dans sa croissance en tant qu’être humain, en tant que chrétien orthodoxe, et finalement en tant que prêtre).

J’avais entendu des centaines de sermons auparavant dans ce camp de vacances, et avant que je n’entende ce sermon, j’avais moi-même donné des centaines de sermons. Mais pour moi, ce sermon était différent.Le père Antony Hughes, qui m’aidait au camp depuis deux semaines donnait le sermon ce matin. A ce jour, je n’ai aucun souvenir de ce qu’il avait dit avant ou après, mais je n’oublierai jamais ce qu’il a dit « entre » :

«Dieu ne vous a pas créés pour L’aimer et Le servir. Il vous a créés pour qu’Il puisse vous aimer et vous servir.

 Je me suis entendu répéter ses paroles dans ma tête : «Dieu ne vous a pas créés pour L’aimer et Le servir. Il vous a créés pour qu’Il puisse vous aimer et vous servir ».

Whoo ! Continuer la lecture de Made to be loved

Un message pascal

Message pascal
Mai 2016
« Tu as tiré des louanges de la bouche des enfants et de ceux qui
sont à la mamelle? »(Mt 21, 16 ;
Ps8, 6). Ainsi s’adressa le Seigneur Jésus aux Chefs des prêtres et
aux scribes qui virent les enfants crier au temple : « Hosanna au
Fils de David ». Les enfants, les personnes naïves, les pauvres,
connaissent le salut. Leurs coeurs sont purifiés ; ils sont devenus
comme des enfants. De notre temps, bienheureuses sont de telles
personnes.
Une fois, les disciples s’approchèrent de Jésus et lui
demandèrent : qui est le plus grand dans le Royaume des Cieux ?
Alors, Jésus appela un enfant à lui ; il le mit au milieu et leur dit :
« Je vous le dis en vérité, si vous ne vous convertissez et si vous
ne devenez comme les petits enfants, vous n’entrerez pas dans le
royaume des cieux » (Mt 18, 3).
A notre époque, le monde est ravagé par les guerres et les
conflits ; beaucoup s’adonnent à la haine et à l’injustice.
Bienheureux sont ceux qui pardonnent ; ceux-ci conquièrent la
charité. C’est que la résurrection n’est autre que cet
échappement au péché, à l’égoïsme et aux convoitises.
La résurrection du Christ est d’être ressuscité du tombeau du péché et de la mort pour pénétrer le
tombeau de l’humilité et du repentir. Ainsi nous enseigne Saint Syméon le Nouveau théologien. La
personne qui s’attache à ses propres péchés ne peut pas connaître Jésus. Nous, les véritables chrétiens
d’aujourd’hui, n’avons plus que ce Jésus, humble et souffrant. Il suffit de le toucher dans les souffrances
des autres, pour entrer au ciel, à la Jérusalem céleste. Les Pâques sont ce passage de la mort à la vie.
———————————————————————————–
Dans notre vie, ceci pourrait advenir à tout instant. Jésus dit à Marthe, la soeur de Lazare : « Je suis la
résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort; et quiconque vit et croit en
moi ne mourra jamais » (Jn11, 25-26). Il s’agit d’une dialectique entre le passé, le présent et le futur :
« qui était, qui est, et qui vient » ! Le mystère de la résurrection agit au-dedans de nous dès le baptême.
C’est Saint Paul qui le dit : «Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin
que …nous aussi nous marchions en nouveauté de vie » (Rm6 : 4).
Au moment du baptême, la même grâce du Saint Esprit qui vint sur les Apôtres dans la Pentecôte est
enracinée dans le coeur de l’homme, ainsi que l’affirme Saint Jean Chrysostome. Cette grâce divine est
une semence divine, une énergie divine non créée et potentielle. Saint Diadoque de Photicée enseigne
que cette énergie attend l’initiative libre de l’homme pour qu’elle puisse agir en lui, se transformant
ainsi une énergie « cinétique » (active). Comment cette grâce émanant de la Résurrection du Christ agitelle
en nous ? Saint Basile le Grand explique que cette grâce active pénètre tous les membres du corps
de l’homme qui la reçoit, jusqu’aux limbes et aux sens, si bien que nous acquérons la pensée du Christ,
le regard du Christ, l’ouïe du Christ… Telle est la première résurrection que nous vivons dès le présent.
———————–
Bien aimés, la spiritualité de l’Eglise orthodoxe est une spiritualité pascale. Ni les souffrances du Christ,
ni les souffrances de ce monde, ni les souffrances du corps ne laissent place à la mélancolie, à l’anxiété
au désespoir. Elles constituent des douleurs qui travaillent le croyant jusqu’à ce que jaillisse la lumière,
la lumière du Christ ressuscité. C’est là que résident l’espoir et la joie. Il s’agit de la tristesse radieuse,
dont le Seigneur Jésus parle aux disciples avant la Passion : « vous serez dans la tristesse, mais votre
tristesse se changera en joie » (Jn20, 16).
Frères, la vie en Christ au sein de l’Eglise est un festin de noces perpétuelles ; ce sont les noces
mystiques de la mort et de la résurrection du Christ, consumées dans l’union du Christ à son Epouse
l’Eglise, et à chaque âme qui aime le Christ et languit de désir pour Lui, telle la Vierge Marie, ainsi saluée
par l’ange : « Réjouis-toi, Ô Epouse inépousée ». Amen.
† Efrem,
Métropolite de Tripoli,
De Koura et leurs dépendances