Les fondements de la vie spirituelle d’après Saint Ignace Brianchaninov (7)

Sur la prière correcte

Ces réflexions ont un rapport direct avec la compréhension d’une activité chrétienne très importante : la prière. En disant comme tous les saints que « la prière est la mère des vertus et la porte de tous les dons spirituels», saint Ignace indique avec insistance les conditions à remplir pour faire de la prière la mère des vertus. Violer ces conditions rend au mieux la prière infructueuse ; mais le plus souvent, elle en fait l’instrument de la chute précipitée de l’ascète. Certaines de ces conditions sont bien connues. Celui qui ne pardonne pas aux autres ne sera pas pardonné à lui-même. « Quiconque prie avec ses lèvres, mais ne se soucie pas de son cœur, prie l’air et non Dieu ; il travaille en vain, parce que Dieu prend soin de l’esprit et du cœur, et non des paroles abondantes », dit le hiéromoine Dorothée, un ascète russe pour qui saint Ignace avait un grand respect.

Cependant, saint Ignace porte une attention particulière aux conditions de la Prière de Jésus. À la lumière de sa grande importance pour chaque chrétien, nous présentons un bref extrait du remarquable article de saint Ignace, « Sur la prière de Jésus : entretien avec un disciple ». Dans la pratique de la prière de Jésus, il y a son commencement, sa progression graduelle et sa fin sans fin. Il faut commencer la pratique par le début, et non par le milieu ou la fin.… Ceux qui commencent au milieu sont les novices qui ont lu les consignes… données par les pères hésychastes… et acceptent cette consigne comme guide dans leur activité, sans y réfléchir. Ils commencent par le milieu qui, sans aucune sorte de préparation, essaie de forcer leur esprit dans le temple du cœur et envoie des prières à partir de là. Ils commencent par la fin ceux qui cherchent à déployer rapidement en eux la douceur pleine de grâce de la prière et ses autres actions pleines de grâce. Il faut commencer par le commencement ; c’est-à-dire prier avec attention et révérence, dans le but de se repentir, en veillant uniquement à ce que ces trois qualités soient continuellement présentes avec la prière.… En particulier, le plus grand soin doit être pris pour établir la morale conformément aux enseignements des Évangiles .… Ce n’est que sur la moralité en bon accord avec les commandements de l’Évangile… que le temple immatériel de la prière agréable à Dieu peut être construit. Une maison bâtie sur du sable est un travail vain – le sable est une moralité facile qui peut être ébranlée. A partir de cette citation, on peut voir à quel point il faut être attentif et respectueux à l’égard de la prière de Jésus. Il ne faut pas prier n’importe comment, mais correctement. Sinon, sa pratique cessera non seulement d’être une prière, mais elle peut même détruire celui qui la pratique. Dans une de ses lettres, saint Ignace parle de la manière dont l’âme doit être disposée pendant la prière : Aujourd’hui, j’ai lu la parole de saint Sisoès le Grand que j’ai toujours particulièrement aimée ; une parole qui a toujours été selon le penchant de mon cœur. Un certain moine lui a dit:« Je demeure dans le souvenir incessant de Dieu. » Saint Sisoes lui répondit : « Ce n’est pas un grand exploit ; ce qui sera grand sera quand tu te considéreras pire que toutes les créatures ». Le souvenir incessant de Dieu est une grande chose souligne Saint Ignace, « Mais c’est une hauteur très dangereuse quand l’échelle qui y mène n’est pas fondée sur le roc solide de l’humilité » .

(En relation avec cela, il faut noter que « le signe de la prière incessante et autonome de Jésus n’est en aucun cas un signe que la prière est remplie de grâce, parce que [de telles qualités] ne sont pas une garantie… des fruits qui indiquent toujours que la prière est rempli de grâce. » « La lutte spirituelle, dont le résultat et le but est l’acquisition de l’HUMILITÉ… est [dans ce cas] remplacée par un but [intérimaire] : l’acquisition de la prière incessante et autonome de Jésus, qui… n’est pas le but final, mais seulement un moyen d’atteindre ce but) Tiré de : Alexei I. Osipov, La recherche de la vérité sur le chemin de la raison (Monastère Sretensky, Pokrov Press, 2009) 238-240.

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FIN

Les fondements de la vie spirituelle selon Saint Ignace Brianchaninov (6)

L’impassibilité prématurée est dangereuse.

Portons notre attention sur une autre loi importante de la vie spirituelle. Elle consiste dans « la similarité de l’interconnexion des vertus et des vices » ou, pour le dire autrement, dans la loi de conséquence et de conditionnement mutuel de l’acquisition des vertus aussi bien que de l’action des passions. Saint Ignace écrit : « À cause de cette relation semblable, la soumission volontaire à une bonne pensée conduit à la soumission naturelle à une autre bonne pensée ; l’acquisition d’une vertu amène une autre vertu dans l’âme qui est semblable à la première et inséparable de celle-ci. L’inverse est également vrai : la soumission volontaire à une pensée pécheresse entraîne involontairement la soumission à une autre ; l’acquisition d’une passion pécheresse entraîne une autre passion qui lui est liée dans l’âme ; commettre volontairement un péché entraîne la chute involontaire dans un autre péché né du premier. Le mal, comme disent les pères, ne peut supporter d’habiter comme un célibataire dans le cœur ». C’est un sérieux avertissement ! Combien de fois les chrétiens, ne connaissant pas cette loi, considèrent-ils avec insouciance les péchés dits « mineurs », les commettant volontairement, c’est-à-dire sans y être forcés par la passion. Et puis ils sont perplexes quand, douloureusement et désespérément, comme des esclaves, ils tombent involontairement dans des péchés graves qui conduisent à de grands chagrins et tragédies dans la vie. Jusqu’à quel point il est nécessaire dans la vie spirituelle d’observer strictement la loi de conséquence est montré par les paroles suivantes d’un maître de vie spirituelle des plus expérimentés, saint Isaac le Syrien (Homélie 72), et citées par saint Ignace : « C’est la bonne volonté du Seigneur le plus sage que nous récoltions notre pain spirituel à la sueur de notre front. Il a établi cette loi non pas par colère, mais plutôt pour que nous ne souffrions pas d’indigestion et que nous ne mourrions pas. Chaque vertu est la mère de celle qui la suit. Si vous quittez la mère qui enfante la vertu et cherchez sa fille, sans avoir d’abord acquis la mère, alors ces vertus deviennent comme des vipères dans l’âme. Si vous ne les repoussez pas, vous mourrez bientôt ». Saint Ignace avertit sévèrement à ce propos : « L’impassibilité avant l’heure est dangereuse ! Il est dangereux de jouir de la grâce divine avant l’heure ! Les dons surnaturels peuvent détruire l’ascète qui n’a pas appris sa propre infirmité » . Ce sont des paroles remarquables ! Pour quelqu’un qui est spirituellement inexpérimenté, la seule pensée qu’une vertu puisse être acquise avant l’heure, mortelle pour l’âme, « comme une vipère », semblerait étrange et presque blasphématoire. Mais telle est la réalité même de la vie spirituelle ; telle est l’une de ses lois les plus strictes, révélée par la vaste expérience des saints. Dans le cinquième volume de ses Œuvres, que saint Ignace intitula « Une offrande au monachisme contemporain », au dixième chapitre intitulé « De la prudence dans la lecture des livres sur la vie monastique », il déclare ouvertement : « L’ange déchu s’efforce de tromper les moines et de les attirer à la perdition, en leur offrant non seulement le péché sous ses diverses formes, mais aussi de hautes vertus qui ne leur sont pas naturelles ».

( A suivre )

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Les fondements de la vie spirituelle par Saint Ignace Brianchaninov (5)

La question de savoir comment obtenir la vision de ses péchés, ou la connaissance de soi, de son vieil homme, est au centre de la vie spirituelle. Saint Ignace en a magnifiquement montré la logique : seul celui qui se voit périr a besoin d ‘un sauveur , au contraire, les « sains », les bien portants (cf. Mt 9, 12) n’ont pas besoin du Christ. Par conséquent, si l’on veut croire au Christ de manière orthodoxe, cette vision devient le but principal de son effort ascétique, et en même temps, le principal critère de son authenticité.

Les bonnes actions

Ainsi, les efforts ascétiques, ou leur équivalent – ainsi que toutes les vertus qui ne conduisent pas à un tel résultat sont en fait de faux exploits ascétiques – et la vie perd son sens. L’Apôtre Paul en parle dans son épître à Timothée, lorsqu’il dit : Et si un homme lutte aussi pour la maîtrise des vertus, il n’est pourtant pas couronné s’il ne lutte selon les règles (2 Tm 2:5). Saint Isaac le Syrien en parle encore plus précisément « La récompense n’est pas pour la vertu, ni pour le travail à cause de la vertu, mais pour l’humilité qui naît des deux. Si l’humilité fait défaut, alors les deux premiers sont vains. »[Discours ascétiques homélie 34] Cette déclaration ouvre encore une autre page importante dans la compréhension de la vie spirituelle et de ses lois : ni l’ascèse ni les travaux en eux-mêmes ne peuvent apporter à une personne les bénédictions du Royaume de Dieu, qui est en nous (Lc 17, 21), mais seulement l’humilité qui vient d’eux. Si l’humilité n’est pas acquise, tous les travaux et vertus ascétiques n’ont aucun sens. Cependant, seul le travail dans l’accomplissement des commandements du Christ enseigne l’humilité à l’homme. C’est ainsi qu’est expliquée une question théologique complexe sur la relation entre la foi et les bonnes œuvres en matière de salut. Saint Ignace consacre une grande attention à cette question. Il la voit sous deux aspects : premièrement, dans le sens de la compréhension de la nécessité du sacrifice du Christ ; et deuxièmement, en ce qui concerne la perfection chrétienne. Ses conclusions, procédant comme elles le font de l’expérience patristique, ne sont pas des sujets ordinaires pour la théologie académique. Il écrit : « Si les bonnes actions accomplies selon les sentiments du cœur apportaient le salut, alors la venue du Christ aurait été superflue ». « Malheureux est l’homme qui se contente de sa propre justice humaine, car il n’a pas besoin du Christ » . « Telle est la qualité naturelle de tous les efforts ascétiques corporels et des bonnes actions visibles. Si nous pensons que les faire est notre sacrifice à Dieu, et pas seulement la réparation de notre dette incommensurable, alors nos bonnes actions et notre ascèse deviennent en nous la source d’un orgueil destructeur d’âme ». Saint Ignace écrit même que celui qui accomplit la justice selon les vues humaines est rempli d’une bonne opinion de soi, d’une considération élevée sur soi-même et il s’illusionne… une telle personne réplique avec hargne et esprit de vengeance quiconque ose ouvrir la bouche pour prononcer la contradiction la plus fondée et la mieux intentionnée de sa justice. Il se considère digne, le plus digne des récompenses terrestres et célestes . De là, nous pouvons comprendre l’appel du saint, et qui est: ne cherchez pas la perfection chrétienne dans les vertus humaines. Ce n’est pas là qu’elle se trouve; elle est mystiquement conservée dans la Croix du Christ. Cette pensée contredit directement la croyance répandue selon laquelle les soi-disant «bonnes actions» sont toujours bonnes et nous aident à notre salut, quelle que soit la motivation d’une personne à les faire. En réalité, la droiture et la vertu de l’ancien et du nouvel homme ne se complètent pas mutuellement, mais plutôt s’excluent mutuellement.

La raison en est suffisamment évidente. Les bonnes œuvres ne sont pas une fin, mais un moyen d’accomplir le commandement suprême de l’amour. Mais elles peuvent aussi être faites de manière calculatrice, hypocrite et par ambition et fierté. (Quand une personne voit des nécessiteux mais paie pour des dorures sur les dômes des églises, ou construit une église là où il n’y a pas vraiment besoin d’une église, il est clair qu’elle ne sert pas Dieu, mais sa propre vanité.) Des actions qui ne sont pas faites pour l’accomplissement des commandements aveuglent une personne par leur signification, la gonflent, la rendent grande à ses propres yeux, exaltent son ego et la séparent ainsi du Christ. Mais l’accomplissement des commandements de l’amour du prochain révèle les passions d’une personne à elle-même, telles que : plaire aux gens, la bonne opinion de soi, l’hypocrisie, etc. Cela lui révèle qu’il ne peut faire aucune bonne action sans péché. Cela humilie une personne et la conduit au Christ. Saint Jean de Gaza a dit: « Le vrai travail ne peut être fait sans humilité, car l’ascèse en soi est vaine et considérée comme rien. » En d’autres termes, les vertus et les efforts ascétiques peuvent également être extrêmement nocifs s’ils ne sont pas fondés sur la connaissance du péché caché dans l’âme et ne conduisent pas à une conscience encore plus profonde de celui-ci. Saint Ignace enseigne : « Il faut d’abord voir son péché, puis s’en purifier par la repentance et atteindre un cœur pur, sans lequel il est impossible d’accomplir une seule bonne action en toute pureté ». « L’ascète, écrit-il, vient seulement de commencer à les faire [les bonnes actions] avant de voir qu’il les fait tout à fait insuffisamment, impurement… Son activité accrue selon les Évangiles lui montre de plus en plus clairement l’insuffisance de ses vertus. , la multitude de ses égarements et de ses motivations, l’état malheureux de sa nature déchue… Il reconnaît que son accomplissement des commandements est une déformation et une souillure de ceux-ci . Par conséquent, les saints, poursuit-il, « ont nettoyé leurs vertus avec des flots de larmes, comme s’il s’agissait de péchés »

( A suivre )

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Les fondements de la vie spirituelle d’après Saint Ignace Brianchaninov (4)

Connais-toi toi-même.

Comment une personne obtient-elle cette connaissance salvatrice d’elle-même, de sa « vieillesse », une connaissance qui lui ouvre la pleine et infinie signification du Sacrifice du Christ ? Voici comment saint Ignace répond à cette question: Je ne vois pas mon péché parce que je travaille toujours pour le péché. Quiconque se complaît dans le péché et se permet d’en goûter, ne serait-ce que dans ses pensées et le penchant de son cœur, ne peut pas voir son propre péché. Seul peut voir son propre péché celui qui renonce à toute amitié avec le péché ; qui se tient aux portes de sa demeure pour les garder avec l’épée qui est la parole de Dieu; et qui avec cette épée dévie et tranche le péché, sous quelque forme qu’il puisse approcher. Dieu accordera un grand don à ceux qui accomplissent cette grande tâche d’établir l’inimitié avec le péché ; qui mettent loin de lui l’esprit, le cœur et le corps. Ce don est la vision de ses propres péchés .

Ailleurs, il donne le conseil pratique suivant : « Si quelqu’un arrête de juger ses voisins, par ses pensées il commence naturellement à voir ses propres péchés et faiblesses qu’il n’a pas vus alors qu’il était occupé à juger ses voisins »

Saint Ignace exprime sa pensée principale sur les conditions pour obtenir la connaissance de soi par les paroles remarquables suivantes de saint Syméon le Nouveau Théologien : « L’accomplissement assidu des commandements du Christ enseigne à l’homme son infirmité » ; c’est-à-dire que lui est révélé la triste image de ce qui réside réellement dans son âme et de ce qui s’y passe réellement. La question de savoir comment obtenir la vision de ses péchés, ou la connaissance de soi, de son vieil homme, est au centre de la vie spirituelle. Saint Ignace en a magnifiquement montré la logique : seul celui qui se voit périr a besoin d ‘un sauveur , au contraire, les « sains », les bien portants (cf. Mt 9, 12) n’ont pas besoin du Christ. Par conséquent, si l’on veut croire au Christ de manière orthodoxe, cette vision devient le but principal de son effort ascétique, et en même temps, le principal critère de son authenticité.

( A suivre )

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Les fondements de la vie spirituelle d’après Saint Ignace Brianchaninov (3)

Quelle est la signification de la foi en Christ ?

Voici ce qu’écrit saint Ignace à ce sujet : Le début de la conversion au Christ consiste à connaître sa propre nature pécheresse et déchue. Grâce à cette vision de soi, une personne reconnaît son besoin d’un Rédempteur et s’approche du Christ par l’humilité, la foi et la repentance. Celui qui ne reconnaît pas son état de pécheur, sa chute et qu’il est péril (de perdre la vie éternelle) ne peut pas accepter le Christ ou croire en Lui ; il ne peut pas être chrétien. De quelle utilité est le Christ pour celui qui se considère lui-même comme étant sage et vertueux, qui est satisfait de lui-même et se considère digne de toutes les récompenses terrestres et célestes ? A travers ces mots, on attire la réflexion sur le fait que la conscience de son propre état de pécheur et la repentance qui en découle sont les premières conditions pour recevoir le Christ, c’est-à-dire que la foi que le Christ est venu, a souffert et est ressuscité est le début de la conversion au Christ, car les démons aussi croient et tremblent (Jac 2:19), et de la connaissance de son propre état de pécheur découle la vraie foi en Lui. La pensée du saint hiérarque montre la première et principale attitude de la vie spirituelle, qui échappe si souvent à l’attention des fidèles et montre la véritable profondeur de sa compréhension orthodoxe. Le chrétien, en l’occurrence, n’est pas du tout celui qui croit selon la tradition ou qui est convaincu de l’existence de Dieu par une forme quelconque d’évidence, et, bien sûr, le chrétien n’est pas du tout celui qui va à l’église et se sent « plus haut que tous les pécheurs, les athées et les non-chrétiens ». Non, le chrétien est celui qui voit sa propre impureté spirituelle et morale, sa propre nature pécheresse, il voit qu’il périt, il en souffre, et donc il est intérieurement libre de recevoir le Sauveur et la vraie foi en Christ. C’est pourquoi, par exemple, Saint Justin le Philosophe a écrit : « Il est le Logos auquel participe tout le genre humain. Ceux qui vivent selon le Logos sont chrétiens par essence, bien qu’ils puissent être sans Dieu : tels étaient Socrate et Héraclite, et d’autres parmi les Hellènes.… De même ceux qui vivaient avant nous en opposition au Logos étaient déshonorants, antagonistes au Christ… tandis que ceux qui ont vécu et vivent encore selon Lui sont des chrétiens par essence. » C’est pourquoi tant de peuples païens ont si facilement accepté le christianisme. Au contraire, quiconque se considère comme juste et sage, qui voit ses propres bonnes actions, ne peut pas être chrétien et ne l’est pas, quelle que soit sa position dans la structure administrative et hiérarchique de l’Église. Saint Ignace cite le fait éloquent de la vie terrestre du Sauveur qu’il a été reçu avec un repentir plein de larmes par de simples juifs qui ont admis leurs péchés, mais a été rejeté avec haine et condamné à une mort terrible par l’élite juive « intelligente », « vertueuse » et respectable. — les grands prêtres, les pharisiens (exécuteurs zélés des coutumes, des règles de l’Église, etc.) et les scribes (théologiens). Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais ceux qui sont malades (Mt 9, 12), dit le Seigneur. Seuls ceux qui voient la maladie de leur âme et savent qu’elle ne peut être guérie par leurs propres efforts arrivent sur le chemin de la guérison et du salut, parce qu’ils sont capables de se tourner vers le vrai Médecin qui a souffert pour eux : le Christ. En dehors de cet état, appelé « se connaître soi-même» par les Pères, la vie spirituelle normale est impossible. « Tout l’édifice du salut est bâti sur la connaissance et la conscience de notre infirmité », écrit saint Ignace. Il cite à plusieurs reprises les paroles remarquables de saint Pierre de Damas : « Le début de l’illumination de l’âme et la marque de sa santé, c’est quand l’esprit commence à voir ses propres péchés, aussi nombreux que le sable de la mer ». Par conséquent, Saint Ignace affirme encore et avec insistance: L’humilité et la repentance qui en découle sont les seules conditions sous lesquelles le Christ est reçu ! L’humilité et la repentance sont le seul prix par lequel la connaissance de Christ est achetée ! L’humilité et la repentance constituent la seule condition morale à partir de laquelle on peut s’approcher du Christ, se laisser prendre par Lui ! L’humilité et la repentance sont le seul sacrifice qui donne du mérite et que Dieu accepte de l’homme déchu (cf. Ps 50, 18-19). Le Seigneur rejette ceux qui sont infectés par l’orgueil, qui ont une opinion erronée d’eux-mêmes, qui considèrent que la repentance est superflue pour eux, qui s’excluent de la liste des pécheurs. Ils ne peuvent pas être chrétiens.

(A suivre)

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