HOMELIE PRONONCEE PAR LE P. JEAN (8 mai 2011)

HOMELIE POUR LE DIMANCHE DES MYRRHOPHORES

Aujourd’hui nous célébrons la mémoire des saintes femmes myrrhophores.

On appelle myrrhophores ces saintes femmes qui ont apporté la myrrhe, cette huile parfumée pour aller oindre selon la coutume juive le corps du Christ mort.

L’Eglise en célébrant cette fête nous apprend pas mal de choses à travers ces femmes. Tout d’abord, au moment où les apôtres, ses disciples, tous des hommes, étaient désespérés, découragés devant cet échec effroyable que paraissait être l’arrestation, la torture et la mise à mort de Celui en qui ils avaient mis toute leur espérance, au moment où on peut dire si on en juge d’après les deux disciples d’Emmaüs, qu’ils avaient perdu la foi, voilà cependant les femmes qui sont pleines d’amour.

Nous ne savons pas ce qu’elles pensaient, mais ce que nous savons, c’est ce qu’elles ressentaient. Elles voulaient aller auprès du corps de leur Maître pour Lui manifester leur amour et oindre Son corps de parfum. Elles vont vers la tombe de grand matin, le samedi elles ne pouvaient pas le faire car c’était le sabbat, le jour du repos, où il était interdit non seulement de travailler mais même d’aller faire une promenade. Mais, dès que le sabbat était terminé, avant même que le jour ne se lève, elles se mettent en route avec leurs parfums et leurs aromates. En chemin une pensée leur vient à l’idée ; « Comment pénétrerons-nous dans la tombe puisque la pierre est très lourde et qu’elle était même scellée ? ».
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Homélie pascale de St Justin Popovic

Cette homélie résume avec force l’essence du christianisme.
Source: http://stmaterne.blogspot.com/

Condamnés à l’immortalité
L’homme a condamné Dieu à mort. Par Sa Résurrection, Il a condamné l’homme à l’immortalité. En échange des coups, Il l’embrasse. En échange de la trahison, une bénédiction. En échange de la mort, l’immortalité. L’homme n’a jamais montré autant de haine envers Dieu que lorsqu’il L’a crucifié. Et Dieu n’a jamais montré autant d’amour pour l’homme que lorsqu’Il est ressuscité. L’homme avait même voulu réduire Dieu à n’être qu’un mortel, mais par Sa Résurrection, Dieu a rendu l’homme immortel. Le Dieu crucifié est Ressuscité et a tué la mort. Et la mort n’est plus. L’immortalité s’est emparée de l’homme et du monde entier.

Par la Résurrection du Dieu-Homme, la nature humaine a été menée irréversiblement sur le chemin de l’immortalité, et est devenue redoutable pour la mort elle-même. Car avant la Résurrection du Christ, la mort était redoutable pour l’homme, mais après la Résurrection du Christ, l’homme est devenu redoutable pour la mort. Lorsque l’homme vit dans la Foi au Dieu-Homme ressuscité, il vit au dessus de la mort, hors de son atteinte. Elle lui est un marche-pied : « O Mort, où est ton aiguillon? O Hadès, où est ta victoire? » (1 Co 15,55).
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Homélie de la liturgie du 20 février 2011

Homélie prononcée par le P. Jean R. lors de la liturgie du dimanche 20 février 2011 à la chapelle de la résidence à Saint-Denis.

DIMANCHE DU FILS PRODIGUE
20 février 2011

Dans notre Tradition liturgique orthodoxe, bien avant le début proprement dit du Grand Carême, l’Eglise annonce son approche et nous invite à vivre une période préparatoire du pré-carême. Selon cette tradition, chaque grande fête ou période liturgique comme Pâques, Noel etc. est annoncée et préparée à l’avance. La raison est que Notre Eglise a une profonde perception psychologique de la nature humaine. Consciente de notre manque de concentration et l’effrayante mondanité de notre vie, elle sait combien nous sommes inaptes à changer soudainement, à passer brusquement d’un état spirituel ou mental à un autre. C’est pour cette raison que longtemps avant l’effort propre au Carême, Notre Eglise attire notre attention sur l’importance de cette période de jeûne et nous invite à en méditer le sens.
Cette période de pré-carême commence par le Dimanche du publicain et du pharisien (le dimanche 13 février dernier) et aujourd’hui nous sommes au deuxième dimanche qu’on appelle « Dimanche du fils prodigue ».
Ce dimanche nous entendons la parabole de l’enfant prodigue (Luc 15 : 11-32), le temps du repentir se révèle à nous comme le « retour d’exil » de l’homme. Le fils prodigue partit pour un pays lointain, et là il dissipa tout ce qu’il possédait. « Un pays lointain » : telle est l’unique définition de notre condition humaine que nous devons assumer et faire nôtre, quand nous commençons à marcher vers Dieu. L’homme qui n’a jamais fait cette expérience ne fût-ce que très brièvement, qui n’a jamais senti qu’il était exilé de Dieu et de la vraie vie, ne comprendra jamais ce qu’est le christianisme. Et celui qui est parfaitement « chez lui » en ce monde et dans la vie de ce monde, qui n’a jamais été blessé par le désir nostalgique d’une autre réalité, celui-là ne comprendra jamais ce qu’est le repentir.
Souvent le repentir est simplement identifié à une froide et objective énumération de péchés et de transgressions, à un aveu de culpabilité devant une accusation légale. Et la confession et l’absolution sont envisagées comme des actes de nature juridique. Mais on néglige une chose essentielle sans laquelle ni la confession ni l’absolution n’ont de signification réelle ni de pouvoir. Et justement cette chose, c’est précisément le sentiment d’être exilé de Dieu, exilé loin de la joie de la communion avec Lui et loin de la vraie Vie qui est crée et donnée par Dieu. Il est facile de confesser que je n’ai pas jeûné aux jours prescrits, que j’ai oublié mes prières ou bien que je me suis mis en colère. C’est tout autre chose de réaliser que j’ai souillé et perdu ma beauté spirituelle, que je suis très loin de ma vraie demeure, de ma vraie vie, et que dans la trame même de mon existence, quelque-chose de précieux et de pur a été brisé. Pourtant cela est vraiment le repentir, et c’est pourquoi, il est aussi un désir profond de retourner vers ce qu’on a quitté, de retrouver ce qu’on a perdu.
Nous avons reçu de Dieu de merveilleuses richesses ; tout d’abord la vie et la possibilité d’en jouir, de lui donner un sens, de la remplir d’amour et de connaissance ; puis au baptême, la Vie nouvelle du Christ Lui-même, le don du Saint-Esprit, la paix et la joie du Royaume éternel. Nous avons reçu la connaissance de Dieu, et en Lui la connaissance de toutes choses, et le pouvoir d’être fils de Dieu. Et tout cela, nous l’avons perdu, tout cela nous le perdons constamment, non seulement dans des « transgressions » et des « péchés » particuliers, mais dans le péché de tous les péchés, en détournant notre amour de Dieu, en préférant « le pays lointain » à la beauté de la maison du Père.
Mais l’Eglise est là pour nous rappeler ce que nous avons abandonné et perdu. Et tandis qu’elle nous le rappelle, nous nous souvenons, comme le dit le Kondakion de ce jour : « Loin de la gloire du Père, enfoncé dans ma malice, j’ai erré et j’ai dilapidé avec les pécheurs les richesses que tu m’avais données. C’est pourquoi, avec le fils prodigue, je Te crie : Père très bon, j’ai pêché contre Toi ! Reçois-moi, pénitent, et accepte-moi comme l’un de Tes serviteurs ! »
Voilà ce que nous devons réaliser tout au long de ce Carême, de nous reconnaître loin de Dieu, et de décider de retourner vers Lui. Ainsi le Carême se révèle à nous comme pèlerinage et repentance, comme retour dans la maison de Notre Père compatissant et plein d’amour.
P. Jean