Le Christ naît aujourd’hui…

C’est aujourd’hui que le Christ naît….

Archevêque Antoine de Genève et d’Europe Occidentale (+1993). (ERHOF).

 

“Le Christ naît, glorifiez-le! Le Christ vient du ciel, venez à sa rencontre! Le Christ est sur la terre, soyez en allégresse!”

Ces joyeuses paroles de l’hymne de la Nativité (prononcées par Saint Grégoire de Naziance au 4ème siècle) nous appellent à aller à la rencontre du Christ qui vient du ciel. Ces paroles ne disent pas que le Christ est né il y a 2000 ans environ mais qu’IL EST NE, ils nous annoncent Sa naissance au temps présent. Comment se fait-il que le Christ naît maintenant, cette année, durant notre vie ? C’est là que réside le mystère de L’Église.

Tout ce que le Christ a accompli pour notre salut durant les trente années de sa vie terrestre,  il y a longtemps, ont lieu aujourd’hui, en réalité et de façon actuelle dans son Église. Tous les évènements de Sa vie terrestre doivent être perçus par nous avec un plus grand sens de leur réalité, de prise de conscience et de joie que ses contemporains. Ceux qui ont été témoins de la vie du Christ étaient en dehors de l’Église, ils n’ont pas eu en partage la Grâce de Dieu, c’est-à-dire l’Esprit Saint, à l’exception des apôtres, et encore c’était seulement à la dernière heure ; ils n’étaient pas alors capables de comprendre le Mystère de l’Incarnation du Fils de Dieu ; pour eux Jésus était un homme.

Mais nous, en tant que membres de l’Église, nous recevons la grâce du Saint Esprit par les sacrements du baptême et de la chrismation, nous  avons part au Christ à l’Eucharistie, par l’intermédiaire de l’Église et les mystères du Royaume des Cieux nous sont accessibles. Il nous a été donné beaucoup….et beaucoup nous est demandé.

Pour cette raison, le cycle annuel des Grandes Fêtes de l’Église n’est pas simplement le souvenir d’évènements qui ont eu lieu il y a longtemps et qui ne nous concernent pas directement. La façon dont nous sommes conviés à préparer ces Fêtes témoignent de leur importance et de leur réalité actuelle. D’habitude, on commémore un évènement ancien en enrichissant nos connaissances des causes et des détails de cet évènement. Mais pour les Grandes Fêtes de l’Église, nous nous préparons chaque année avec la prière et le jeûne, ce qui signifie mener un combat contre notre nature humaine déchue afin d’écraser notre égotisme et purifier nos cœurs et nos esprits. C’est seulement après une telle préparation que la Fête devient réellement pour nous la plus grande réalité dans la vie présente : une réalité qui dépasse les autres réalités de ce monde et qui transcende le temps. Et ce n’est pas seulement pour les enfants de L’Église qui jeûnent, mais pour le monde entier que la Nuit Sainte apparaît chaque année comme une récurrence vivante et éternelle de cette nuit où les anges ont chanté « Gloire à Dieu au plus haut des Cieux,  paix sur terre,  bienveillance parmi les hommes ».

Indépendamment du temps qui s’écoule, la même méchanceté que celle qui animait Hérode sévit encore pour tuer le Christ, pour LE tuer là où IL EST NE dans des cœurs purs, dans des âmes purifiées par la prière et le jeûne. Comme les enfants de Bethléem tués il y a longtemps, de nos jours nous voyons des martyrs pour le Christ. Et comme auparavant, le Christ naît pour un petit nombre, pour ceux qui L’aiment et Le cherchent ; Il reste invisible et non reconnaissable par le monde qui baigne dans le péché et qui a oublié son Créateur.

C’est de cette façon que le Christ naît, même aujourd’hui, dans Son Église. Il NAIT dans ma vie, pour moi-même, pour mon salut. Hâte toi O Chrétien, de jouir dans ton cœur de Son amour, de trouver ton Sauveur dans la mangeoire où tu obtiendras la joie de la communion véritable avec Lui.

Archevêque Antoine de Genève et d’Europe Occidentale (+1993). (ERHOF).

Source : Orthodox Heritage Vol.16 Issue 11-12

 

 

 

 

 

Une homélie à l’occasion du commencement du carême des apôtres

 

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Monastère de Solovetsky

Homélie prononcée en juin 2012 par l’Archiprêtre Dimitri Smirnov à l’occasion du début du carême des apôtres (qui commence cette année 2018 le 5 juin pour se terminer le jour de la fête des Saints Apôtres Pierre et Paul).

Source:http://www.pravmir.com/strengthening-our-faith-on-the-beginning-of-the-apostles-fast/

 

Si vous demandez : «Quel est le pire des péchés?», L’un répondra que c’est le meurtre, un autre le vol, un troisième la cruauté et un quatrième la trahison. Mais en fait, le pire des péchés est le manque de foi, parce que c’est ce qui donne lieu à la cruauté et à la trahison et à l’adultère et au vol et au meurtre et à tout autre péché que vous pourriez nommer.

Le péché n’est pas un acte ; un acte est la conséquence d’un péché, de même qu’une toux n’est pas une maladie, mais une conséquence de celle-ci. Il arrive très souvent qu’une personne n’ait tué ou volé personne, elle n’a rien fait de cruel et possède donc une haute opinion d’elle-même, mais ce qu’elle ne sait pas c’est que son péché est pire que le meurtre, pire que le vol, parce qu’il lui manque la chose principale dans la vie.

Le manque de foi est l’état de l’âme lorsque vous ne ressentez pas Dieu. C’est lié à un manque de gratitude envers Dieu. Ce ne sont pas seulement ceux qui nient complètement l’existence de Dieu qui en sont infectés, ce sont nous tous. Comme tout péché mortel, le manque de foi aveugle les gens. Si vous posez à quelqu’un une question, disons, sur les Mathématiques Supérieures, elle va répondre : « Ce n’est pas ma spécialité, je n’en sais rien ». Si vous posez des questions sur la cuisine, elle peut répondre : «Je ne sais même pas comment faire de la soupe, ce n’est pas une de mes compétences». Mais quand la conversation tourne autour de la foi, alors tout le monde a une opinion. On va dire, je pense que c’est ça, un autre va dire, je pense que c’est cela. On vous dira : « Vous n’avez pas besoin de respecter les jeûnes ». Un autre dira : «Ma grand-mère était croyante et elle a aimé ça, alors c’est comme cela que vous devez le faire». Et tout le monde commence à juger et à commander, même si dans la plupart des cas, ils ne comprennent rien à quoi que ce soit. Continuer la lecture de Une homélie à l’occasion du commencement du carême des apôtres

Pourquoi être triste

Pourquoi être vous tristes ?

Par l’Ancien Ephraim d’Arizona (disciple de l’Ancien Joseph l’Hésychaste au Mont Athos, il est moine depuis 60 ans, il a été supérieur du Monastère Philotheou au Mont Athos. Puis par la suite il est parti aux Etats Unis et il a fondé 19 monastères entre les USA et le Canada. Voir : https://orthodoxwiki.org/Ephraim_(Moraitis)_of_Philotheou).

 

Pourquoi être triste et maussade alors que nous cheminons vers Dieu ? Ceux qui ont oublié Dieu et qui n’espèrent pas en la vivifiante et éternelle fontaine de Dieu devraient s’affliger. Mais nous, qui avons foi au Dieu vivant et en qui reposent nos espérances nous devrions être joyeux d’avoir un tel Père dans les Cieux Qui nous aime plus que tous les pères et mères (terrestres) et Qui prends un soin infini de nous afin de nous rendre dignes de Lui. Mais vous allez dire que nous chutons à tout instant ! Oui c’est vrai, on ne peut le nier- nous savons que notre nature est faite d’argile et qu’elle désire ce qui est terrestre et ce qui est d’en bas car le cœur de l’homme est porté au mal dès sa jeunesse (Genèse 8 :21). Nous constatons en nous-mêmes une loi qui cherche à rendre captive notre liberté, de la dominer et de la rendre esclave du péché (Romains 7 :23). Mais en tout cela nos bonnes intentions triomphent. Dieu nous donné des armes spirituelles afin de combattre les assauts du démon : la bannière de la croix de l’espérance, une espérance vivante en Celui Qui a dit « Je ne vous délaisserai pas et je ne vous abandonnerai pas » (Hébreux 13 :5). Nous avons l’espérance en notre Christ qui a été pendu sur le bois de la Croix, vers qui sont tournés tous les regards et en qui notre espoir ne connaîtra pas la honte. Le sang immaculé versé sur la croix a pardonné les péchés de l’humanité et est devenu source de vie. Heureux qui a pour espoir le Seigneur. Mon enfant prend courage ; votre chagrin se transformera en joie. Cette tristesse vous produit un grand bien : elle vous entoure d’un bouclier d’acier de sorte que les flèches du malin qui cherchent à vous lier aux choses terrestres ne puissent vous détourner de penser aux choses célestes et à l’immortalité de votre âme. A la tristesse succèdera la joie et ensuite à la joie la tristesse comme les nuits qui succèdent aux jours. C’est ainsi que le Père des Lumières a tracé la route de ceux qui doivent être sauvés. Il faut patienter et espérer : grave ceci dans les profondeurs de ton cœur ; toutes les adversités vont être confrontées. Attache-toi au doux Jésus ; crie-lui tes afflictions. Confie lui le soin de prendre en charge tes peines et épreuves et Il le fera comme pour Hannah, la mère du prophète Samuel qui à cause de son extrême tristesse de ne pas avoir d’enfant a imploré le Seigneur de toute son âme, et sa demande n’est pas restée sans réponse. Qui a jamais espéré en Dieu et a été mis en honte ? Bien évidemment il ne s’agit pas d’espoir blâmable ; mais il s’agit d’un espoir qui est accompagné d’un effort spirituel à la mesure de nos forces, autrement ce serait de la moquerie. Que Dieu nous préserve d’un tel espoir trompeur !

Source : Orthodox Heritage Vol.15, Issue 11-12.

Un message pascal

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Pâques est un passage de la mort à la vie. Christ est venu de la mort à la vie. Christ est venu nous libérer de la mort : « qu’il délivrât tous ceux qui, par crainte de la mort, étaient toute leur vie retenus dans la servitude » (He2, 15). De nos jours, quelle est donc cette servitude ? La servitude à l’argent, à la tyrannie des plaisirs corruptibles, aux vaines convoitises de ce monde. De nos jours, il nous faut avoir une passion pour le Christ, pour ses commandements, et désirer la résurrection, la vie éternelle, l’éternité de nouveau. Comment cela ? D’une part, en rejetant l’égoïsme « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même », et d’autre part, par l’amour du Seigneur et l’amour gratuit envers le prochain. Qu’est-ce-qui fait que le chrétien « n’est pas comme les autres » ? C’est qu’il porte en lui le Dieu vivant : « L’Eternel des armées, devant qui je me tiens, est vivant » (1Rois 18,15). Chacun peut devenir Marie, non physiquement, mais spirituellement ; chacun peut engendrer spirituellement des fils de Dieu, et enfanter Christ dans les autres. Marie, la Mère de Dieu, représente l’âme de chaque personne pieuse qui obéit à la parole de Dieu, aux commandements de l’Evangile, qui s’humilie profondément devant Dieu et les autres. Une personne chaste, juste, qui hait le péché et la mort spirituelle des convoitises grossières.

La mort en Christ est un gage de vie éternelle. La mort de notre orgueil signifie des Pâques nouvelles : la douleur devient un passage au bien-être et la tristesse mène à la joie. « Qui meurt avant de mourir, ne mourra pas quand il mourra ». C’est la devise des Pères.

Dès la naissance, lorsque l’on apparaît physiquement au monde, les cellules du corps commencent à se détériorer, à mourir. Alors vient le baptême pour semer en nous le grain de la résurrection. Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême, pour la mort, afin que comme Christ a été ressuscité d’entre les morts par la gloire du Père, ainsi nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. (Ro 6,4 ). Notre âme et notre vie se renouvellent, et aussi à travers le sacrement de l’Eucharistie ; la porte du royaume s’ouvre à nouveau après la confession, la repentance et la Sainte Communion au corps et au Sang du Christ. Comment cela?  Suite au Baptême, quand le Saint-Esprit habite en nous comme énergie divine potentielle. Baptême depuis l’enfance ? Saint Jean Chrysostome dit que le Seigneur Jésus, respectant notre sainte liberté, attend de l’homme un premier pas avant de laisser cette Grâce divine agir en notre être, en notre vie. Alors, l’énergie divine potentielle en nous se transforme en énergie divine cinétique. Et Saint Basile le Grand d’ajouter, au sujet de la Sainte Communion du Christ Ressuscité lors de la Divine Liturgie : « Le sang de Jésus, versé pour nous, coule après la Sainte Communion dans toutes les veines du corps jusqu’aux extrémités des sens. Après cela, l’œil de l’homme devient l’œil du Christ, la vue celle du Christ, son oreille et ouïe, celles du Christ ; même sa pensée devient celle du Christ ». C’est ce que vit l’homme qui se prépare à la Sainte Communion par le repentir et la confession. Bien aimés, si seulement nous pouvions redevenir des enfants, « portant les signes de la victoire, et criant vers Toi, le Vainqueur de la Mort », des innocents passionnés du Christ, pleins d’amour pour le Christ, comme des fous pour Dieu, en ce monde. « Si vous ne vous convertissez et ne devenez comme les petits enfants, vous n’entrerez point dans le royaume des cieux » (Mt 18,3). Enfin, mais pas en dernier lieu, il convient de garder le dernier commandement du Seigneur à ses disciples, dont nous faisons partie en ce monde : « Allez donc, et faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, leur enseignant à garder toutes les choses que je vous ai prescrites. Et voici, Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la consommation des temps. Amen.» (Mt28, 19-20).

Un Saint Père disait : « Après ta mort, tu ne traverseras pas la porte du Royaume si tu n’es pas accompagné par une personne gagnée pour le Christ ».

Mgr Ephrem .

Métropolite de Tripoli, Koura et leurs dépendances. (LIBAN).

https://archtripoli.org/data/2018/4/6/Easter2018FR.pdfamarylis(nov2014)

La foi du Centurion (P. George Calciu)

 

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Cet enseignement est donné par le P. George Calciu (1925-2006) qui est un des plus grands confesseurs de la foi chrétienne au vingtième siècle. Il a traversé les expériences horribles faites dans certaines prisons (notamment celle de Pitesti) de la Roumanie communiste. Il a été en prison d’abord en tant que chrétien engagé de 1948 à 1964 puis entre 1979 et 1984 étant devenu prêtre entretemps. Exilé par la suite aux Etats Unis il pouvait témoigner avec autorité à cause de son expérience de l’amour et de la miséricorde de Dieu. Comme prêtre aux Etats Unis il a maintenu une vie d’ascèse et de prière en même temps qu’il était un Père joyeux et aimant pour les fidèles de sa paroisse (et d’ailleurs). Après la chute du communisme il retourna plusieurs fois en Roumanie.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (7, 1-10)

Après avoir achevé tout son discours devant le peuple, Jésus entra dans la ville de Capharnaüm.
Un centurion de l’armée romaine avait un serviteur auquel il tenait beaucoup ; celui-ci était malade, sur le point de mourir. Le centurion avait entendu parler de Jésus ; alors il lui envoya quelques notables juifs pour le prier de venir sauver son serviteur. Arrivés près de Jésus, ceux-ci le suppliaient : «Il mérite que tu lui accordes cette guérison. Il aime notre nation : c’est lui qui nous a construit la synagogue.»
Jésus était en route avec eux, et déjà il n’était plus loin de la maison, quand le centurion lui fit dire par des amis : «Seigneur, ne prends pas cette peine, car je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit. Moi-même, je ne me suis pas senti le droit de venir te trouver. Mais dis seulement un mot, et mon serviteur sera guéri. Moi qui suis un subalterne, j’ai des soldats sous mes ordres : à l’un, je dis : “Va”, et il va ; à l’autre : “Viens”, et il vient ; et à mon esclave : “Fais ceci”, et il le fait.»
Entendant cela, Jésus fut dans l’admiration. Il se tourna vers la foule qui le suivait : «Je vous le dis, même en Israël, je n’ai pas trouvé une telle foi !»
De retour à la maison, les envoyés trouvèrent l’esclave en bonne santé.

 

 

La foi chrétienne n’est pas une attitude conditionnée.

Le Centurion a décrit au Christ sa relation avec ses subordonnés : « Seigneur j’ai des soldats sous mes ordres ; et je dis à l’un : Va ! Et il va ; à l’autre : Viens ! Et il vient ; et à mon serviteur : Fais cela ! Et il le fait. » (Mathieu 8 :9). (Et le Centurion avait foi en bien plus), il croyait que si le Seigneur donnait l’ordre à un esprit mauvais « de ne pas entrer à nouveau en cet homme », alors cet esprit impur n’entrerait plus à nouveau dans cet homme.

Le Centurion avait une grande foi bien avant qu’un quelconque miracle s’accomplisse.

Nous sommes souvent guidés par des quêtes bien intentionnées. Nous entendons, qu’il y a une image de la Mère de Dieu qui est apparue quelque part dans le ciel. Nous allons alors à cet endroit pour la voir, et peut-être que nous allons y croire. Et pourtant nous ignorons la base de notre foi…

Je me trouvais à Chicago pour voir une icône de la Mère de Dieu qui versait des larmes. C’était en 1987. Nous étions trois prêtres et nous célébrions la Divine Liturgie pour la nation Roumaine. Durant la Liturgie, (l’icône) de la Mère de Dieu a versé des larmes en 3 fois et son vêtement étant trempé. Il y avait là des gens pour observer cela. Nous aussi nous l’avons vu. Et puis nous avons oublié car la foi qui repose sur les miracles est faible.

Si Dieu vous frappe à cet instant vous allez crier « Seigneur ».

S’il y a un tremblement de terre ou un acte de guerre, vous allez crier, « Seigneur viens à mon secours ». Mais après le tremblement de terre vous oublierez Dieu de nouveau.

La foi qui s’appuie sur une relation proche du Christ est différente de ces formes précédentes. Lorsque vous avez conscience que vous n’êtes rien sans Lui et que tout est entre Ses mains, que Lui le Christ peut vous rabaisser ou bien vous élever. Qu’Il peut vous guérir ou vous laisser périr. Il peut vous délivrer du tragique ou bien vous laisser battu.

L’enseignement est le suivant : ne basez pas, n’établissez pas votre foi sur le merveilleux ! De nombreuses fois le Seigneur a guéri les malades par Sa parole.

Le Centurion n’avait pas besoin de voir le Seigneur faire un miracle pour croire. Il voulait juste que le Seigneur confirme que son serviteur serait guéri.

Le Centurion est venu chez le Christ comme étant Celui qu’il savait pouvoir guérir son serviteur, pour le Centurion le Christ était quelqu’un en qui il croyait véritablement, bien qu’il n’était pas juif mais romain.

Quand vous avez très envie qu’un miracle se produise vous allez peut-être dire : « Seigneur si Tu existes fais ce miracle ».

Et Dieu ne vous écoute pas.

Ou bien peut-être Il va vous entendre si votre âme a réellement besoin de ce miracle.

Le plus important, croyez en Dieu avant tout miracle ! N’attendez pas les miracles : la relation la plus profonde avec le Christ est de nature spirituelle. Priez le Seigneur et demeurez en Sa présence et faites Le habiter en vous ! Et Dieu vous répondra selon Ses merveilles cachées à travers la force de votre esprit faisant croître en vous la compréhension de Ses jugements. Non pas comme nous comprenons les choses sur un plan rationnel et historique mais dans un sens spirituel beaucoup plus profond vous montrant la main de Dieu en toutes choses.

Beaucoup de Pères ont vécu de façon spirituelle très élevée et Dieu leur a accordé de nombreux dons. Ils ont accompli des miracles mais lorsque l’on venait les remercier ils répondaient « Non pas moi mais le Christ qui a permis que cela arrive. Rendez grâce au Seigneur ».

Et le Christ a élevé ces Pères dans Sa lumière comme le P. Benedict Ghius de Cernica [Ici le P. Georges Calciu fait allusion à un témoignage personnel alors qu’il célébrait la Divine Liturgie à Cernica avec d’autres moines : il a vu le P. Bénédict Ghius qui était assis à côté de l’autel – mais qui ne célébrait pas en raison de son âge avancé – baigné dans un halo de lumière. Le P. Bénédict Ghius n’en était pas conscient mais ceux qui étaient présents l’ont également vu. Le père Bénédict Ghius a vécu de 1904 à 1990. Il a été emprisonné durant la période communiste mais il a été libéré en 1965. Il était moine au monastère de Cernica où les moines se consacraient à la prière de Jésus (Seigneur Jésus Christ Fils de Dieu aie pitié de moi pêcheur) depuis plus de 2 siècles de façon ininterrompue jusqu’à nos jours. Le P. Bénédict Ghius avait atteint un très haut niveau de spiritualité].

(…)

Voici en quoi consiste cette relation personnelle : lorsque vous offrez votre âme au Christ Il vous donne l’Esprit Saint qui va agir en vous. Cela va beaucoup plus loin qu’une récompense terrestre.

Quelle est la signification lorsque votre voiture tombe en panne et que Dieu vous envoie (un inconnu) pour vous aider ? C’est une petite chose…mais alors que dire de votre relation spirituelle avec le Christ qui demeure dans une âme chrétienne avec le Saint Esprit dans vos cœurs ? Vous devenez doux, compatissants, jamais en colère contre celui est à côté et vous ne gardez pas rancune ; vous devenez un rayon de lumière pour les autres même si vous êtes petits ; ce sont les vrais miracles que le Christ nous demande de réaliser.

Préservez votre relation avec le Christ comme le Centurion et vous recevrez des récompenses divines. Réfléchissez de façon juste et ne laissez pas le mauvais esprit vous dominer. Ne tentez pas Dieu, ne Lui dites pas « O Seigneur viens et demeure en moi » alors que vous faites une conversation avec le diable en croyant que vous luttez contre lui. Mais comme le Centurion dites « Seigneur dis seulement une parole et mon cœur sera guéri ».

 

Source : Father George Calciu Interviews, Homilies ands Talks. Saint Herman of Alaska Brotherhood (2010).