Saints vendredi et samedi

Extraits de Le Mystère pascal : commentaires liturgiques par Alexandre Schmemann et Olivier Clément, Collection Spiritualité orientale N°16,  La semaine sainte (p. 35-45) Par Alexandre Schmemann

Le Saint Sabbat le ‘grand et saint Sabbat » est le jour qui lie le Vendredi saint, la commémoration de la croix, au jour de la Résurrection. Pour beaucoup, la vraie nature et le sens de ce lien, la réelle nécessité de ce jour intermédiaire, reste obscure. Pour la grande majorité de ceux qui vont à l’église, les jours « importants » de la grande semaine sainte sont le vendredi et le dimanche, la Croix et la Résurrection. Ces deux jours, cependant, restent en quelque sorte distincts. Il y a un jour de tristesse, puis un jour de joie. Dans cette succession, la tristesse est simplement remplacée par la joie. Mais selon l’enseignement de l’Église, exprimé dans sa tradition liturgique, la nature de cette succession n’est pas une simple substitution. L’Église proclame que le Christ a « écrasé la mort par la mort »; cela veut dire que, même avant la résurrection, se place un événement dans lequel la tristesse n’est pas simplement remplacée par la joie, mais elle-même transformée en joie. Le grand Samedi est précisément ce jour de transformation, le jour où la victoire germe de l’intérieur même de la défaite, lorsqu’avant la résurrection il nous est donné de contempler la mort de la mort elle-même… Et tout cela est exprimé – plus encore : tout cela est réellement actualisé – chaque année, dans ce merveilleux office du matin, dans la commémoration liturgique qui devient pour nous un « présent » sauveur et transformant.
Lorsque nous venons à l’église, le matin du Samedi saint, le Vendredi vient juste de se terminer, du point de vue liturgique. C’est pourquoi la tristesse du Vendredi est le thème initial, le point de départ des Matines du Samedi. Cet office commence comme un office des funérailles, une lamentation sur un mort. Après le chant des tropaires funéraires et un lent encensement de l’église, les célébrants s’approchent de l’Épitaphion.  Nous sommes devant le tombeau de notre Seigneur, nous contemplons sa mort, sa défaite. Le psaume 118 est chanté, et à chaque verset on ajoute un chant spécial qui exprime l’horreur des hommes et la stupeur de la création tout entière devant la mort de Jésus. « Collines et vallons, et vous, foule des hommes, pleurez !
Et vous, tout l’univers, lamentez-vous avec moi, la Mère de votre Dieu. »

Et cependant, dès le début, accompagnant le thème initial de tristesse et de lamentation, apparaît un nouveau thème qui deviendra de plus en plus apparent. Nous le trouvons avant tout dans le même psaume 118: « Heureux ceux qui sont irréprochables dans leurs voies, ceux qui marchent dans la loi du Seigneur. »  Dans notre pratique liturgique actuelle, ce psaume est utilisé seulement aux offices des défunts, ‘d’où sa référence « funéraire » pour le commun des fidèles. Pourtant, dans la tradition liturgique primitive, ce psaume était une des parties essentielles de la vigile du dimanche, la commémoration hebdomadaire de la résurrection du Christ. Son contenu n’est pas du tout funéraire : ce psaume est l’expression la plus pleine et la plus pure de l’amour pour la Loi de Dieu, c’est-à- dire pour le dessein divin sur l’homme et sur sa vie. La vraie vie, celle que l’homme a perdue par le péché, consiste à garder, en accomplissant la loi divine, cette vie avec Dieu, en Dieu et pour Dieu, pour laquelle il a été créé. « Je me suis réjoui dans la voie de tes témoignages comme si je possédais tous les trésors. » (v. 14) « Je méditerai les merveilles de ta loi. » (v. 16) Et puisque le Christ est l’image de l’accomplissement parfait de cette loi, puisque sa vie tout entière n’a consisté qu’à accomplir la volonté du Père, l’Église interprète ces paroles du psaume comme adressées au Père par le Christ au tombeau: « Vois, j’ai aimé tes commandements, Seigneur; dans ta miséricorde, vivifie-moi. » (v. 159) La mort du Christ est la preuve suprême de son amour pour la volonté de Dieu, de son obéissance au Père. Elle est un acte de pure obéissance, de confiance totale en cette volonté; et, pour l’Église, c’est précisément cette obéissance jusqu’à la fin, cette parfaite humilité du Fils qui est le fondement et le commencement de sa victoire. Le Père désire cette mort, le Fils l’accepte, révélant ainsi une foi inconditionnée dans la perfection de la volonté du Père et dans la nécessité de ce sacrifice du Fils par le Père. Le psaume 118 est le psaume de cette obéissance, et, de ce fait, il annonce que, dans l’obéissance, le triomphe a commencé. Mais pourquoi le Père désire-t-il cette mort? Pourquoi est-elle nécessaire? La réponse à ces questions constitue le troisième thème de notre office, et il se trouve exprimé dans les stances intercalées entre les versets du psaume 118. Elles décrivent la mort du Christ comme sa descente dans l’Hadès. Dans le langage concret de la Bible, « l’Hadès » est le royaume de la mort, cet état de ténèbres, de désespoir et de destruction qu’est la mort. Et puisqu’il est le royaume de la mort, que Dieu n’a pas créée et qu’il n’a pas voulue, cela signifie aussi que le Prince de ce monde est tout puissant dans le monde. Satan, péché, mort: telles sont les dimensions de l’Hadès, son contenu. Car le péché vient de Satan, et son fruit, c’est la mort : « Le péché est entré dans le monde et par le péché, la mort » (Rom. 5,12).
« La mort a régné d’Adam à Moïse » (ibid. 5,14). L’univers tout entier est devenu un cimetière cosmique, et il était condamné à la destruction et au désespoir. Voilà pourquoi « le dernier ennemi, c’est la mort » (I Cor. 15,26), et sa destruction constitue le but ultime de l’Incarnation. La rencontre avec la mort est « l’heure » du Christ, celle dont il disait: « C’est pour cette heure que je suis venu » (Jn 12,27). Et maintenant, elle est venue, et le Fils de Dieu entre dans la mort. Les Pères ont généralement décrit ce moment comme un duel entre le Christ et la mort, entre le Christ et Satan, car cette mort devait être ou bien le dernier triomphe de Satan, ou bien sa défaite décisive. Le duel se déroule en plusieurs étapes. D’abord les forces du mal semblent triompher; le Juste est crucifié, abandonné de tous; il endure une mort ignominieuse; il devient, de plus, participant de l’Hadès, ce lieu de ténèbres et de désespoir… Mais au même moment apparaît le vrai sens de sa mort. Celui qui meurt sur la croix possède la vie en lui-même, c’est-à-dire qu’il a la vie, non comme un don reçu de l’extérieur, quelque chose qu’on pourrait lui enlever, mais qu’elle est sa propre essence. Il est la vie et la source de toute vie. « En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes. » Comme homme, il peut réellement mourir; mais en lui c’est Dieu qui entre dans le royaume de la mort, qui goûte à la mort. Telle est la portée unique et incomparable de la mort du Christ : l’homme qui meurt est Dieu ou, plus exactement, l’Homme-Dieu. Dieu est le Saint immortel; et c’est seulement dans l’unité, sans confusion, sans changement, sans division ni séparation de Dieu et de l’homme dans le Christ que la mort humaine peut être assumée par Dieu, et être vaincue et détruite du dedans, « écrasée par la mort ». Maintenant nous comprenons pourquoi Dieu désire cette mort, pourquoi le Père y livre son Fils unique. Il désire le salut de l’homme, c’est-à-dire que la destruction de la mort ne soit pas un acte de sa puissance (« Ne sais-tu pas que je peux prier le Père de m’envoyer sur l’heure plus de douze légions d’anges ? »), ni une violence, fût-elle salvatrice, mais un acte de cet amour, de cette liberté et de cette libre consécration à Dieu, pour lesquels il créa l’homme. Tout autre mode de salut aurait été contraire à la nature de l’homme et n’aurait donc pas été un réel salut. D’où la nécessité de l’Incarnation et la nécessité de cette mort divine… Dans le Christ, l’homme restaure l’obéissance et l’amour; par le Christ, l’homme peut vaincre le péché et le mal. Il était essentiel que la mort fût non seulement détruite par Dieu, mais vaincue et terrassée dans la nature humaine elle-même, par l’homme et dans l’homme. « C’est par un homme que la mort est venue; c’est par un homme aussi que vient la résurrection des morts » (I Cor. 15,21). Le Christ accepte librement la mort, et de sa vie il dit que « personne ne peut me la prendre, mais je la donne de moi-même » (Jn 10,18). Ce ne fut pas sans lutte : « Et il commença à être triste et abattu » (Matth. 26,27). Ainsi s’accomplit la pleine mesure de son obéissance, ainsi se trouve détruite la racine morale de la mort, de la mort comme rançon du péché. Toute la vie de Jésus est en Dieu, comme toute vie humaine devrait l’être; et c’est cette plénitude de vie, cette vie riche de sens et de contenu, toute pleine de Dieu, qui triomphe de la mort et détruit son pouvoir. Car la mort est avant tout absence de vie, destruction de la vie qui s’est coupée de sa seule source. Et parce que la mort du Christ est un mouvement d’amour vers Dieu, un acte d’obéissance et de confiance, de foi et de perfection, elle est un acte de vie – « Père, entre tes mains je remets mon esprit » (Luc 23,46) – qui détruit la mort. C’est la mort de la mort elle-même. Tel est le sens de la descente de Jésus dans l’Hadès, de sa mort devenant sa victoire. Et la lumière de cette victoire illumine maintenant notre veille près du tombeau : « Ô Vie, comment peux-tu mourir? Comment séjournes-tu au tombeau? – Mais c’est pour détruire la puissance de la mort et ressusciter les morts de l’enfer. « Tu fus déposé au tombeau, ô Christ, toi la Vie! Par ta mort, tu as détruit la puissance de la mort, et pour le monde, tu as fait jaillir la vie. « Ô joie que celle-là! O grande volupté que celle dont tu as rempli les morts détenus dans l’enfer, en faisant luire la lumière dans leurs sombres profondeurs ! » La Vie entre dans le royaume de la mort; la lumière divine en inonde les affreuses ténèbres, et elle brille pour tous ceux qui y séjournent, car le Christ est la vie de tous, l’unique source de toute vie. Il meurt donc pour tous, car tout ce qui atteint sa vie atteint la Vie elle-même… La descente dans l’Hadès est la rencontre de la vie de tous avec la mort de tous: « Tu es descendu sur terre pour sauver Adam et ne l’y trouvant pas, ô Maître, tu es allé le chercher jusque dans l’enfer. » La tristesse et la joie se livrent combat, et, maintenant, la joie est sur le point de l’emporter. Les stances sont achevées; le dialogue, le duel entre la vie et la mort est à son terme. Et pour la première fois résonne le chant de triomphe et de joie: c’est le tropaire sur le psaume 118 (Eulogitaria) chanté à chaque vigile du dimanche, à l’approche du jour de la résurrection  « La multitude des anges fut stupéfaite en te voyant compté parmi les morts, ô Sauveur, tandis que tu anéantissais la force de la mort et qu’avec toi tu réveillais Adam, et libérais tous les hommes. « Pourquoi mêlez-vous vos larmes à la myrrhe, disciples ? disait aux myrophores l’ange resplendissant qui se trouvait dans le tombeau. Examinez vous-mêmes le sépulcre et voyez : Le Sauveur est ressuscité et sorti du tombeau. » Puis vient le beau canon du grand Samedi, dans lequel tous les thèmes de cet office, depuis la lamentation funéraire jusqu’à la victoire sur la mort, sont résumés et approfondis; il se termine par cette invitation : « Que la création soit dans l’allégresse! Que tous les habitants de la terre se réjouissent, car l’enfer ennemi est dépouillé. « Que les femmes viennent avec leurs aromates Je délivre Adam, Ève et toute leur race. Et le troisième jour, je ressusciterai. » Dès lors la joie pascale illumine l’office. Nous sommes encore devant le Christ au tombeau, mais celui-ci nous a été révélé comme le tombeau qui donne la vie. En lui gît la vie. En lui, une nouvelle création naît, et une fois encore, le septième jour, le jour du repos, le Créateur se repose de toutes ses œuvres. « La vie s’est endormie, et l’Hadès tremble », et nous contemplons ce Sabbat béni, le repos solennel de celui qui nous redonne la vie : « Venez, contemplons notre vie enfermée dans le tombeau… » Tout le sens et la profondeur mystique de ce septième jour, jour de parfait accomplissement, nous sont maintenant révélés, car « Le grand Moïse préfigura mystiquement ce jour lorsqu’il dit : Dieu bénit le septième jour. Voici le Sabbat béni, voici le jour du repos en lequel le Fils unique de Dieu se reposa de toutes ses œuvres. »
On fait alors le tour de l’église, processionnellement, avec l’Epitaphion, mais ce n’est pas une procession  funéraire. C’est le Fils de Dieu, le Saint immortel, qui traverse les ténèbres de l’Hadès, annonçant à « l’Adam de toute génération » la joie de la résurrection prochaine; « telle la lumière du matin qui jaillit de la nuit », il proclame que « tous les morts ressusciteront, tous ceux qui gisent dans les tombeaux vivront et toute la création se réjouira… » Nous retournons à l’église. Nous connaissons déjà le mystère de la mort vivifiante du Christ. L’Hadès est vaincu, l’Hadès tremble. Apparaît alors le dernier thème, celui de la Résurrection. Le Sabbat, le septième jour, achève et complète l’histoire du salut, son dernier épisode étant la victoire sur la mort. Mais après le sabbat vient le premier jour d’une création nouvelle, la vie nouvelle née du tombeau. Le thème de la résurrection commence à retentir dans le prokiménon « Lève-toi, Seigneur, viens à notre aide! Délivre-nous à cause de ton amour. O Dieu, nous avons entendu de nos oreilles… » Il se prolonge dans la première lecture, celle de la prophétie d’Ézéchiel sur les os desséchés (ch. 37) : « Les ossements étaient très nombreux sur le sol de la vallée, et ils étaient complètement desséchés. » C’est la mort triomphant dans le monde, ce sont les ténèbres, l’implacable et universelle sentence de mort. Mais Dieu parle au prophète, lui annonçant que tel n’est pas le destin dernier de l’homme. Les ossements desséchés entendront la Parole du Seigneur et les morts revivront: « Voici que j’ouvrirai vos tombeaux, et je vais vous faire remonter de vos tombeaux, et je vous ramènerai sur le sol d’Israël. » A la suite de cette prophétie, le deuxième prokiménon redit la même prière, lance le même appel : « Lève-toi, Seigneur, et délivre-nous à cause de ton Nom ! » Cela adviendra-t-il ? Comment cette résurrection universelle est-elle possible? C’est la deuxième lecture qui nous le dit (I Cor. 5,6 et Gal. 3,13-14) : « Un peu de levain fait lever toute la pâte… » Le Christ, notre Pâque, est ce levain de la résurrection de tous. Comme sa mort détruit le principe même de la mort, sa résurrection est le gage de la résurrection de tous, car sa vie est la source de toute vie. Les versets de l’Alléluia, qui sont aussi ceux qui ouvriront l’office de Pâques, concordent avec la réponse finale, la certitude que le temps de la nouvelle création, celui du jour sans soir, a déjà commencé: « Alléluia ! Que Dieu se lève et que ses ennemis se dispersent et qu’ils fuient devant sa Face, ceux qui le haïssent! « Alléluia! Comme se dissipe la fumée, ils se dissipent; comme fond la cire devant le feu. » La lecture des prophéties est terminée. Cependant nous n’avons entendu que des prophéties. Nous sommes encore au grand Samedi, devant le tombeau du Christ.
Il nous faut vivre ce long jour avant d’entendre à minuit : « Christ est ressuscité ! » et avant d’entrer dans  et avant d’entrer dans la célébration de sa Résurrection. C’est pourquoi la troisième lecture (Matth. 27,62-66) nous parle encore du tombeau : « Ils y mirent un sceau et postèrent des gardes. » C’est probablement à ce tout dernier moment des Matines que le sens ultime de ce jour intermédiaire devient manifeste. Le Christ s’est levé d’entre les morts ; sa Résurrection, nous la célébrerons le jour de Pâques. Cependant, cette célébration commémore un événement unique du passé et elle anticipe un mystère de l’avenir. C’est déjà la résurrection, mais pas encore la nôtre. Nous devrons mourir, accepter la mort, la séparation, la destruction. La réalité de notre situation en ce monde, dans cet « éon », est la réalité du grand Samedi; ce jour est la réelle image de notre condition humaine. Nous croyons en la résurrection parce que le Christ est ressuscité des morts. Nous attendons la résurrection. Nous savons que la mort du Christ a vaincu le pouvoir de la mort, et que celle-ci n’est plus l’issue sans espoir, la fin de tout… Baptisés en sa mort, nous communions â sa vie qui a surgi du tombeau. Nous recevons son corps et son sang qui sont nourriture d’immortalité. Nous avons en nous le gage, l’anticipation de la vie éternelle… Toute notre existence chrétienne trouve sa dimension dans ces actes de communion à la vie nouvelle dans l’éon nouveau du Royaume. Et cependant, nous sommes encore là, et la mort est notre lot inévitable.  Mais cette vie entre la résurrection du Christ et le jour de la résurrection générale n’est-elle pas précisément la vie du grand Samedi? L’attente n’est-elle pas la catégorie fondamentale et essentielle de l’expérience chrétienne? Nous attendons dans l’amour, l’espérance et la foi. Et cette attente « de la résurrection et de la vie du monde â venir », cette vie « cachée en Dieu avec le Christ » (Col. 3,3-4), cette croissance dans l’espérance, accompagnée d’amour et de certitude, tout cela constitue notre propre « grand Samedi’. Peu à peu, toutes choses dans ce monde deviennent transparentes à la lumière qui en émane; « la figure de ce monde passe », et cette vie impérissable avec le Christ devient notre valeur suprême et ultime. Chaque année, le grand Samedi, après l’office du matin, nous attendons la nuit de Pâques et la plénitude de la joie pascale. Nous savons qu’elles sont proches, et pourtant combien lente est cette venue, combien long ce jour! Le silence et la paix merveilleuse du grand Samedi ne sont-ils pas les symboles de notre vie même en ce monde? Ne sommes-nous pas toujours dans ce jour intermédiaire, dans l’attente de la Pâque du Christ, nous préparant au jour sans soir de son Royaume?

Samedi saint

Pendant les premiers siècles de l’histoire de l’Église, et en particulier aux IVe et Ve siècles, à l’âge d’or des Pères de l’Église, la liturgie du samedi saint constituait à elle seule toute la célébration de la fête de Pâques. Le soir du Grand  Samedi, on célèbre les vêpres, puis après l’hymne vespéral Joyeuse Lumière, venaient les 12 ou 15 lectures bibliques : cet ensemble de lectures de l’Ancien Testament rassemble tous les textes essentiels qui annonçaient et préfiguraient toute l’économie nouvelle qui serait
accomplie par le Christ, toute la Nouvelle Alliance qui ne serait plus inscrite sur des tables de pierre, mais dans les cœurs des hommes par l’Esprit Saint. Ces lectures font déjà entrevoir la Pentecôte, le don de l’Esprit Saint par le Christ crucifié et ressuscité, et son Retour glorieux à la fin des temps. Le Christ a assumé notre nature humaine dans son état de souffrance et de mort, pour lui communiquer par son contact cette vie divine, cette énergie divine qui rayonnait de sa personne divine, et ainsi la ressusciter. C’est là l’effet inséparable des deux prodigieux mystères de l’Incarnation et de la Résurrection. Les théologiens ont distingué avec raison le mystère de l’Incarnation et le mystère de la Rédemption. Mais ces deux mystères étaient les deux phases d’une démarche unique du Christ qui, par son incarnation dans le sein de la Vierge Marie à l’annonciation, par sa naissance à Bethléem, entraient ainsi en contact, en union profonde, avec non seulement ce corps particulier qu’il assumait, mais aussi, par ce corps, avec toute l’humanité, avec les corps et les âmes de tous les hommes qu’il comptait en lui, qu’il assumait. C’est pour cela qu’il pouvait dire à ses apôtres : « ce que vous faites au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous le faites » (Matthieu 25,40). Du fait de l’incarnation du Christ, il y a déjà une union de tout homme avec le Christ. Certes, pour obtenir son salut personnel, il faut que chacun ratifie cette inclusion virtuelle dans le Christ, mais elle est déjà quelque chose de réel. Et par la foi, par les sacrements, par toute notre vie chrétienne, nous pouvons assumer véritablement, pour notre compte personnel, c’est inclusion dans le Christ par ce contact avec ce corps et cette âme qu’il avait assumés, qui étaient le corps et l’âme non pas d’une personne humaine, mais du Verbe de Dieu, qui avait pour cela une dimension qui lui permettait d’atteindre toute l’humanité. Lorsque nous voyons l’image du Christ en croix, il faut bien nous rappeler que c’est précisément le Verbe, c’est le Fils de Dieu, la seconde personne de la Sainte Trinité, toujours vivant en sa nature divine, mais qui a assumé ainsi la souffrance et la mort, pour les changer, pour les détruire finalement, en les transformant en geste d’amour et d’obéissance à l’égard de son Père, et d’amour à l’égard de tous ses frères, les hommes. Il a aimé les siens jusqu’à la fin et par là même, il a changé le sens de la souffrance de la mort et nous pouvons maintenant vivre notre souffrance, vivre notre mort, l’expression est paradoxale, oui, nous avons à vivre notre mort déjà durant notre vie terrestre, qui porte l’image de notre mort à venir. Tout cela, nous pouvons le porter dans le Christ, avec Lui vivant en nous, accepter de revivre ce qu’Il a vécu, sa souffrance, sa mort sur la croix. Il y a là une grâce vraiment extraordinaire. C’est la grande merveille de Dieu dont toutes les merveilles de l’Ancien Testament étaient l’annonce et la figure. Tout l’enseignement des Pères de l’Église n’est pas autre chose qu’une exégèse à la lumière de l’Esprit Saint de tous les textes bibliques qui sont lus justement le jour du samedi saint. C’est à partir d’eux qu’il pouvait dire aux fidèles ce qu’était le mystère chrétien, dans sa plénitude, dans sa splendeur. Revivons nous-mêmes tout cela et rendons grâce au Seigneur pour ce don ineffable qu’Il nous a fait en se réduisant, en s’abrégeant à nous dimension pour pouvoir nous ressusciter
et désormais, si nous le voulons bien, vivre en nous, que nous ne soyons plus seuls, que notre énergie, notre action, ne soit plus seulement de nature humaine, et que par la pratique de la charité sous toutes ses formes, que ce soit vraiment le Christ qui vive en nous, que ce soit vraiment cette énergie du Christ, qui est entré en contact avec nous, par son incarnation. C’est cela qui permet au Christ de vivre en nous et à nous de vivre de sa vie. Oui, « si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi »   (Galates 2,20) disait Saint Paul. Cette parole résume toute notre vie chrétienne.

D’après l’archimandrite Placide Deseille, la couronne bénie de l’année chrétienne, volume 2, pages 144-150

Saint et Grand Lundi de la Grande Semaine

Grand lundi (31 mars /13 avril)
Grand lundi de la semaine de la passion
Le lundi saint, l’Église orthodoxe se souvient du figuier qui fut maudit par le Seigneur. Cet événement est une démonstration de la puissance divine du Christ et du jugement de Dieu sur ceux qui ne Le suivent pas. En ce jour également, l’Église se souvient du patriarche Joseph. L’histoire de Joseph dans l’Ancien Testament est le reflet du Christ parce que Joseph s’est trouvé dans une situation difficile mais par la suite il a eu le pouvoir, tout comme Christ va bientôt le faire.
Les hymnes et les lectures du lundi saint, du mardi saint et du mercredi saint sont des rappels à l’Église  des derniers enseignements du Christ à ses disciples.
A propos de notre lutte ascétique
Si nous embrassons le christianisme avec dévouement de cœur et d’esprit, nous recevrons le pouvoir de vivre dans ce monde, rempli comme il est, de tentations et de déceptions, tout en restant fidèles à notre vocation de peuple saint. S’engager à être des chrétiens à plein temps, nous donne le pouvoir de vivre notre vie de telle manière que nous rendons gloire et témoignons du Christ même que nous adorons.
Si, cependant, nous évitons la lutte ascétique et choisissons de garder notre foi chrétienne de côté, et que nous rejetons l’engagement réel, nous serons finalement devenus chrétiens de nom seulement. Pour ceux qui, par paresse ou égoïsme personnel, choisissent de reléguer le jeûne, la prière privée et même la fréquentation de l’église, comme quelque chose qui se fait uniquement lorsque nous nous sentons « d’humeur » pour le faire, ils se tiendront finalement devant le Trône de Dieu, avec un cœur obscurci qui ne peut pas résister à la puissance de Dieu, et l’éternité sera un lac de feu.
Avec amour en Christ,
Abbé Tryphon
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Saint Jean Climaque

echelleMontons l’échelle divine

Le quatrième dimanche du Grand Careme est consacré à un saint de la seconde moitié du VIe siècle après JC, dont le nom est Jean, son surnom est quelque peu étrange, il est désigné par Jean Climaque.

Ce saint a été choisi en raison de sa sainteté (littéralement sa divinisation), et on lui a demandé de mettre par écrit son expérience ascétique pétrie pendant plus de quarante ans dans l’amour du Créateur. Il était semblable aux anges qu’il pouvait voir, entendre leurs hymnes et partager avec eux les louanges. Son écrit est devenu une école de théologie pour toute l’Église.

Dans sa vie, il n’a rien demandé pour lui-même, il s’est dépouillé de tout pour se remplir de Celui qui est le Tout Puissant et être au service de tous.

Il a été surnommé « le climaque » c’est à dire l’ échelle parce ce que son écrit décrit l’échelle qu’il faut monter pour arriver à Dieu. C’est l’échelle qu’il a parcourue , marche par marche avec des larmes,  la prière, le jeûne,  l’humilité et le service pour tous.

Chaque degré de son livre est une vertu, et il s’est inspiré de la vision de Jacob (Genèse 12: 28-13). Son échelle comporte trente degrés, en accord avec le nombre d’années du Seigneur Jésus-Christ sur terre, avant Sa mission qui a duré trois ans.

Le premier de ces degrés est « sur le renoncement au monde», le dernier étant «la foi, l’espérance et l’amour».

Son enseignement découle d’une théologie vécue et expérimentale et non pas de conidérations académiques et théoriques. Saint Maxime le Confesseur, par exemple (580-662), dit: « La théologie devient diabolique si elle ne découle pas d’une expérience vivante. »

C’est ici que réside l’importance des saints Pères. Ce sont des Pères, car ils ont donné naissance à des enfants en vue du Royaume, et non pour eux-mêmes. Ils sont la preuve solide de la continuité de la présence du Saint-Esprit dans l’Église. Ils se trompent ceux qui pensent que l’époque des Pères est révolue, car alors ils nient ainsi le travail de l’Esprit dans la transmission de la Vie l’Eglise de génération en génération.

En reconnaissant cela également on comprend que le Père est celui qui donne naissance à des  enfants en Christ et au Christ et non à lui-même, et personne ne peut être père s’il n’a pas été d’abord un fils. Il n’est pas étonnant que l’apôtre Paul ait dit à ses enfants qu’ils sont le témoignage de son apostolat, le Seigneur n’a-t-il pas dit: «C’est à leurs fruits que tu les connaîtras» (Matthieu 16)?

Pour  revenir au livre de Jean Climaque, il y a une merveilleuse icône du XIIe siècle qui se trouve dans le monastère de Sainte Catherine au Sinaï, cette icône est inspirée par le livre et résume son contenu (il y a plus de 2700 icônes au monastère de Sainte Catherine).

La beauté de cette icône réside dans son cadre doré. Elle représente principalement une échelle qui monte de la terre au ciel où nous voyons le Seigneur bénir ceux qui arrivent au Ciel.

Des moines grimpent l’échelle. Certains d’entre eux sont présents au début de l’échelle, d’autres au milieu, et une partie est arrivée à son terme. Dans le coin supérieur droit de l’icône, un groupe d’anges qui sont proches les uns des autres, et expriment des louanges; et dans le coin inférieur gauche de l’icône, un groupe de moines est emprisonné en enfer. Ce sont eux qui sont tombés.

L’événement principal se déroule sur l’échelle. Des moines continuent leur chemin vers le ciel, tandis que certains de leurs frères tombent et des démons les tirent vers le bas . La couleur dorée de l’icône, qui représente la lumière divine incréée, est évidente en comparaison avec la puissance des ténèbres du malin et de ses anges. Il y deux mondes qui ne se rencontrent pas. La lumière et les ténèbres.

Voyez-vous ce qui a fait tomber certains moines? Saint Jean Climaque donne la réponse dans son livre: ce sont les  passions et Saint Jean Climaque de préciser que chaque passion dont on ne se libère pas n’est pas est une porte ouverte par laquelle le diable entre dans l’âme, s’y niche et amène avec lui ses anges. Tant qu’une personne vit dans ce monde, elle doit persévérer dans sa lutte. Et à mesure qu’ une personne progresse spirituellement, plus la guerre spirituelle contre elle est intense, c’est pourqui elle doit alors redoubler d’effort et être vigilant car plus elle a grimpé haut dans l’échelle et plus alors sa chute fait mal.

En conclusion,  nous sommes plus comme des combattants dans l’arène de cette vie, nous ne trouverons la paix que lorsque nous sortirons de cette vie pour entrer dans la vie éternelle dans l’espérance ; alors prenons les armes de la Grâce et grimpons victorieusement cette échelle.

La Mère de Dieu

La Mère de Dieu était la personne la plus pure qui ait été créée, ainsi que tous les saints pères le confessent tous ensemble. Sa vertu fondamentale était et est encore la virginité, le don de la décence  – la pleine pureté de toute son existence, non seulement du point de vue corporel mais aussi du point de vue spirituel.

La Mère de Dieu n’a même pas péché en pensée et avait au plus haut degré le don naturel de Dieu que Dieu donne à la naissance de chacun de nous, que nous ignorons aujourd’hui comme jamais auparavant dans notre histoire, c’est pourquoi nous avons échoué en tant que société du point de vue spirituel: le don de la décence.
Le don de la décence est presque éteint aujourd’hui.
L’absence du don de la décence signifie la destruction de la civilisation. Sans la délicatesse envers l’autre, sans l’attention continue à éviter le péché, sans notre séparation  des affaires du monde et en se recentrant sur la loi de Dieu, nous ne serons pas sauvés de l’ombre de la mort et  nous serons incapable de recevoir la bonne nouvelle de l’incarnation du fils de Dieu dans nos cœurs.

La décence est un grand don naturel de Dieu, dont il ne reste aujourd’hui que des miettes parce que les gens ne considèrent la décence  et la sensation de honte que comme un phénomène social essayant de l’analyser en dehors de l’amour et de la vie éternelle de Dieu. Dieu se retire, et respecte notre liberté, et donc nous sommes condamnés à nous aveugler dans une société dont la notion de honte disparaît rapidement. N’oublions pas, cependant, que le manque total de honte est le premier symptôme de la stupidité comme preuve définitive de l’obscurité de l’esprit causée par une confiance totale dans sa propre individualité.
Nous devons avoir de la décence – sinon nous mourrons spirituellement

La Mère du Seigneur était parfaitement libre de tout repliement sur elle-même, de toute fierté, gardant intacte la grâce de la décence  comme une ouverture totale et permanente à la parole de Dieu, quelle qu’elle soit. Ce mot était pour elle, le commandement le plus impossible de l’histoire: tu donneras naissance à un Dieu incarné qui deviendra un homme de toi.

Ne croyons pas que nous serons sauvés des problèmes par des moyens matériels: nous ne ferons que changer de problèmes comme lorsque nous changeons nos chaussettes. Nous devons nous libérér de l’ombre de la mort car si nous ne mourons pas à mort, nous ne nous réssuciterons pas vraiment après la mort.

Ayons de la décence et un peu de sensibilité à ce qui est honteux!

Source: https://asceticexperience.com/   The Gift of Shyness

Bulletin du mois de Mars 2020 de l’Eglise Orthodoxe à l’Ile Maurice

Paroisse Orthodoxe de la Sainte Transfiguration

Numéro 52, Mars 2020

La pénitence

Au fondement même de l’enseignement spirituel du Starets Serge, il y a la pénitence. En cela, il se montre profondément fidèle à l’Évangile puisque l’enseignement de Saint Jean-Baptiste, qui prépare celui du Christ et      « aplanit les voies du Seigneur », (cf. Matthieu 3,8 ; Marc 1,4 – 5 ; Luc 3,3. 8), et que l’enseignement du Christ lui-même est inauguré de la même façon : « Jésus commença à prêcher et dit : repentez-vous car le royaume des cieux est proche » (Matthieu 4,17 ; CF. Marc 1,15). 

La pénitence doit être au commencement, au milieu et à la fin de la vie spirituelle. Il considère que l’homme doit faire pénitence dès lors de son réveil et au moment même où il va s’endormir, et entre ces deux moments d’une manière incessante. Comme Saint Isaac le Syrien, 

Le Starets Serge considère que l’homme a besoin de la pénitence jusqu’à son dernier souffle. 

Le Starets Serge distingue : A) la pénitence que l’on éprouve vis-à-vis de tel ou tel péché que l’on a commis, et B) la pénitence que l’on éprouve vis-à-vis de son état de péché en général. 

A. La première forme de pénitence est vitale : ne pas faire pénitence revient à rester dans le péché, à être coupé de l’Eglise et donc à être privé de la grâce. Elle comporte trois étapes : 

1) se repentir du péché que l’on vient de commettre ;

2) se le rappeler à la fin de la journée ayant demandé de nouveau pardon à Dieu ; 

3) le confesser et s’en repentir lorsqu’on reçoit le sacrement de pénitence. 

La troisième étape permet de recevoir le pardon total et définitif du péché qui a été confessé avec repentir. On doit alors le considérer comme effacé, ne plus y penser, considérer le pardon divin comme le commencement d’une vie nouvelle. 

La première étape permet cependant déjà d’obtenir de Dieu le pardon quand il s’agit de péchés peu importants et notamment de pensées mauvaises. « Si l’on a une pensée mauvaise et que l’on fait pénitence en voulant penser et agir autrement, ce péché est effacé sur-le-champ. » 

Le Starets Serge insiste beaucoup sur la seconde étape : la fin de chaque journée doit être un « temps fort » de la pénitence auquel il faut consacrer, même si on n’a pas le temps ou si on est fatigué, au moins quelques secondes. À ce moment, la pénitence consiste d’abord en un examen de conscience détaillé, c’est-à-dire à soumettre à une critique spirituelle tout ce que l’on a fait au cours de la journée, à considérer tout ce que l’on a fait de mal, mais aussi tout ce que l’on a fait de bien et tout ce que l’on a mal fait (c’est-à-dire notamment tout ce que l’on a fait avec des pensées passionnées), et de demander pardon à Dieu, dans un sentiment sincère de contrition, pour tout ce à quoi on s’est montré infidèle à Sa volonté. La pénitence est alors d’une part, vis -à-vis du passé, regret, et d’autre part, vis-à-vis du présent et de l’avenir, volonté de ne plus commettre le mal et de faire le bien. 

Ce deuxième aspect de la pénitence est particulièrement important et permet d’éviter que l’on reste psychologiquement et spirituellement tributaire et dépendant des péchés qu’on a commis.

Pour la même raison, la pénitence ne doit jamais rappeler en détail les péchés commis ni être une attitude morbide de considération du péché : le Starets Serge insiste sur la nécessité de se désolidariser du passé dans ce qu’il a de mauvais et de vivre chaque jour comme un jour nouveau, et aussi de ne pas se sentir affecté par son péché, mais de le considérer comme étant profondément étranger à notre vraie nature. Les démons veulent que nous nous identifiions à notre péché pour nous amener à désespérer de nous-mêmes ; c’est une ruse dont nous ne devons pas être dupes. 

B. Starets Serge distingue une deuxième forme de pénitence, plus générale et plus constante, à laquelle convient plutôt le nom de contrition ou de componction (c’est le penthos des Pères grecs). Cette deuxième forme de pénitence est tout aussi importante et indispensable. On doit faire pénitence pour les péchés que l’on a commis inconsciemment. Cette notion est paradoxale, puisque, en principe, un homme n’est responsable et coupable que des fautes qu’il a commises consciemment, c’est-à-dire en sachant qu’il commettait le mal et avec intention de le commettre. Cependant la conscience chrétienne se montre plus exigeante. De nombreuses prières dans l’Eglise demandent à Dieu de pardonner au pécheur ses fautes volontaires et involontaires, commises sciemment ou par inadvertance, ou encore consciemment et inconsciemment. Souvent nous faisons du mal à notre prochain sans le vouloir et sans nous en rendre compte ; malgré cette absence d’intentions mauvaises, il subit ce mal à cause de nous. De même, nous commettons vis-à-vis de Dieu des fautes que l’étroitesse de notre conscience et la faiblesse de notre sens moral et de notre discernement spirituel ne nous permettent pas de remarquer. Le Starets Serge considère donc que dans notre attitude de prière nous devons inclure ce type de faute et demander à Dieu : « Pardonne-moi mes péchés que je ne connais pas, mes péchés inconscients. » 

La pénitence est une nécessité pour tout homme, car tout homme est pécheur, ou en tout cas dans un état de péché. Celui qui croit n’avoir pas besoin de pénitence est dans l’illusion. C’est pourquoi « Dieu préfère quelqu’un qui pèche et qui fait pénitence à quelqu’un qui croit ne pas pécher et ne fait pas pénitence ». 

D’après Jean-Claude LARCHET, le starets Serge, Éditions du Cerf, Paris 2004, pp 33-39. 

Divine Liturgie 

Chaque dimanche à 9h30 

2 mars : début du Grand Carême 

Dimanche 8 mars: Triomphe de l’Orthodoxie 

15: de Saint Grégoire Palamas (le P. Athanasios sera à la Réunion) 

22 : de la Sainte Croix 

Mercredi 25 : Annonciafion de la très sainte Mère de Dieu 

29 : de saint Jean Climaque. 

Eglise orthodoxe de la 

Sainte Transfiguration 

Grande-Rivière N-O 

Ile Maurice 

(derrière le garage Bala) 

Divine Liturgie Chaque dimanche à 9h30 

Site WEB: 

http://orthodoxchurchmauritius.org 

Père Athanasios, tel.: 57 33 32 53 

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Père Ian, tel.: 52 57 90 53 

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